• Sound of Berlin
    https://www.youtube.com/watch?v=BF-fTJolMSM

    Techno-Rundfahrt durch die Geschichte von Dance und Techno Sound

    A journey through the capital of electronic music

    Interviews w/ Juan Atkins, Dr. Motte, Dimitri Hegemann, Marc Houle, Monolink, Pan-Pot, Mathias Kaden, Nela, Alexander Krüger, Ekaterina, FreedomB

    https://www.apple.com/music

    Score by Marc Houle: https://lnk.to/MarcHouleSoundOfBerlinEP

    Executive Producer - Hermes Eck
    Producer - Franziska Koch, Carolina Thiele
    Produced by Herr!Media tv-productions GmbH

    SoB Apple Music Curator: https://apple.co/2Mp0fAL
    SoB-Playlist Spotify: http://bit.ly/SoundOfBerlin
    Juan Atkins:

    / juanatkinstheoriginator
    Marc Houle:

    / marchoule.official
    @Monolink :

    / monolink
    @PanPot:

    / panpotofficial
    Dr. Motte:

    / drmotteofficial
    NELA:

    / nelamusic
    @MATHIASKADEN :

    / mathiaskaden
    Freedom B:

    / freedombdj

    Facebook:

    / embassyonerecords
    Twitter:

    / embassy_one
    Official Homepage: http://www.embassyone.de

    Sound of Berlin Documentary

    #SoundOfBerlin #Documentary #BerlinMusic
    #Berlin #Musik #Party #Tourismus #Geschichte

  • A Paris, quand des immeubles entiers sont convertis en apparthôtels de luxe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/20/a-paris-quand-des-immeubles-entiers-sont-convertis-en-apparthotels-de-luxe_6

    .... le modèle tourne avec des coûts bien moindres que dans l’hôtellerie. « Par rapport à un hôtel classique, on a des besoins en personnel divisés par trois. On peut être rentable avec moins de mètres carrés », explique Xavier O’Quin, cofondateur d’Edgar Suites, l’une des entreprises les plus en vue de ce petit monde des #apparthôtels, avec plus de 600 unités réparties dans une vingtaine d’immeubles. Pas d’espaces communs, pas de salle de petit déjeuner, un accueil réduit, des procédures qui profitent à fond de la digitalisation, un ménage seulement à la demande…
    Ce jour-là, Xavier O’Quin nous fait visiter un hôtel particulier du XVIIe siècle, près des Halles, qui appartenait jusqu’en 2020 au barreau de Paris, et qu’il a découpé, en 2022, en onze appartements mansardés. Certains offrent une belle vue sur l’église Saint-Eustache. « Vous voyez, il y a des plantes, des livres dans la bibliothèque, du mobilier vintage. L’idée, c’est de se sentir dans un vrai appartement parisien », explique ce diplômé d’un master of business administration à HEC. En 2021, sa société a levé 100 millions d’euros auprès de BC Partners, ce qui lui a permis de racheter plusieurs immeubles. Parmi eux, un bureau de 2 500 mètres carrés dans le 15e arrondissement – l’ex-siège de la marque de vêtements Caroll –, qui ouvrira bientôt avec une cinquantaine d’appartements hôteliers. D’autres projets sont en cours à Levallois-Perret, Clichy, Châtillon (Hauts-de-Seine)…

    https://justpaste.it/fd069

    #Paris #tourisme #rente_foncière #luxe #industrie_du_luxe #Ville_de_Paris

  • À un ami qui part faire un tour à vélo en Irlande du Nord.
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Nordirland

    Nordirland (englisch Northern Ireland, irisch Tuaisceart Éireann) ist ein Landesteil des Vereinigten Königreichs Großbritannien. Es besteht aus sechs der neun Grafschaften der historischen irischen Provinz Ulster im Nordosten der Insel Irland. Nordirland ist dichter bevölkert und kleiner als die Republik Irland in der Mitte und im Süden der irischen Insel. Es hat einen höheren Industrialisierungsgrad, aber die Republik Irland hat heute (ab etwa dem Jahr 2000) ein höheres Bruttoinlandsprodukt pro Kopf.

    Je te conseille de lire le lien suivant :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Louis_Mountbatten,_1st_Earl_Mountbatten_of_Burma#Assassination


    Il existe également une version allemande de l’article biographique, qui ne mentionne toutefois que brièvement l’attentat contre le dernier roi colonial de l’Empire britannique.

    Fun fact : Wikipedia ne mentionne pas que la chanson des Boomtown Rats « I Don’t Like Mondays », sortie en juillet 1979, est devenue en septembre le numéro un des hits en Irlande du Nord, que tous les nationalistes irlandais et les nationalistes d’Ulster ont joyeusement porté sur leurs lèvres.

    Regarder/écouter :
    https://www.youtube.com/watch?v=-Kobdb37Cwc

    L’explication généralement connue de la chanson est la suivante :

    “Brenda Ann Spencer (16) opens fire at a school in San Diego, California, Her justification for the action, “I don’t like Mondays”, inspires the Boomtown Rats to make a song of the same name.”

    https://en.wikipedia.org/wiki/Cleveland_Elementary_School_shooting_(San_Diego)

    Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que l’action de Brenda Ann Spencer et l’assassinat commis par Thomas McMahon étaient tous deux l’expression d’une rébellion contre des conditions de vie insupportables.
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Thomas_McMahon_(Irish_republican)

    Thomas McMahon
    Born: 1948 (age 75–76) Monaghan, County Monaghan, Ireland
    Allegiance: Provisional Irish Republican Army
    Years of service: 1970–1990
    Rank: Volunteer
    Conflict: The Troubles

    Pour les catholiques d’Irlande du Nord, qui ont souffert des assassinats et du harcèlement britanniques, la chanson est devenue l’expression du lien entre la rébellion individuelle et politique. Tu pouvais mettre ta propre vie, toujours en danger, et la vie de tiers dans la balance de l’oppression et de la libération. Cette logique était aussi incompréhensible pour les punks de Sham 69 qu’elle l’est restée jusqu’à aujourd’hui pour les critiques occidentaux de l’islamisme et des actes de « terrorisme » commis par les colonisés.

    L’histoire de la réception enthousiaste de la chanson des Boomtown Rats en Irlande du Nord m’a été rapportée par une amie qui revenait d’un long séjour dans le pays à la fin de l’automne 1979.

    Commentaire punk anglais de 1978 :
    Sham 69 - Ulster Boy
    https://www.youtube.com/watch?v=2OPgkiw6ZZk

    Parole
    https://genius.com/Sham-69-ulster-lyrics

    “There ain’t no winners (Ulster)
    ...
    No more fun for you ain’t no more
    You’ve ended like the rest and now you’re dead”

    La justice britannique était et reste un produit de son passé impérial et une justice de classe à l’état pur. Cela n’a rien d’étonnant, car la législation de common law est le plus souvent l’affaire de ces juges et de ces membres de la classe que Friedrich Engels avait déjà décrite de manière pertinente. Au niveau parlementaire, la gentry s’assure jusqu’à aujourd’hui de son influence directement au sein de la Chambre des Lords.

    Autant les punks britanniques du Sham 69 ont fait preuve d’incompréhension à l’égard de la résistance irlandaise, autant ils ont défendu avec engagement les victimes de l’impérialisme britannique.

    Sham 69 - George Davis Is Innocent
    https://www.youtube.com/watch?v=sKpA78cXHZc

    Paroles
    https://genius.com/Sham-69-george-davis-is-innocent-lyrics

    “They’re never gonna leave you alone
    They’re never gonna leave you alone
    They know where you bloody live
    East London is your home”

    Et alors aujourd’hui ?

    Gareth Peirce
    https://de.wikipedia.org/wiki/Gareth_Peirce

    „Ihr Engagement im Falle der Guildford Four wurde auch in der Verfilmung des Falls mit dem Titel Im Namen des Vaters zentral thematisiert. Die Filmrolle der Gareth Peirce übernahm Emma Thompson.“

    En 2010, l’avocate Gareth Peirce décrit le mode de domination britannique, depuis son traitement de l’Irlande à la fin du 19e siècle jusqu’à la fin des « Troubles », et sa continuité dans les procès contre ses clients immigrés. On y reconnaît l’attitude des juges de Julian Assange :

    „We have lost our way in this country. We have entered a new dark age of injustice and it is frightening that we are overwhelmed by it. I know I am representing innocent people; innocent people who know that a jury they face will inevitably be predisposed to find them guilty.“

    Un court message illustré que j’ai reçu aujourd’hui du sud du Pakistan (l’ancien Raj britannique gouverné par Lord Mountbatten) m’a rappelé que le vécu des véritables opprimés nous est totalement fermé. Nous ne pouvons le deviner qu’à travers leur expression culturelle.

    La réalité de la vie des chauffeurs de taxi et de voitures de location à Berlin est déjà totalement inimaginable pour les Allemands qui ont des « conditions de travail normales » sécurisées. Le monde des sujets de l’empire colonial britannique nous est encore plus étranger, que ce soit au Pakistan ou en Irlande du Nord.

    Tu percevras des échos des Troubles. Il y aura peut-être aussi d’autres choses à voir. Ce sera certainement un voyage intéressant.

    Amicalement

    #tourisme #Irlande_du_Nord #histoire #Troubles #guerre #impérialisme

  • C’est pas le gros drame, mais ça me semble la suite du psycho-drame de Carnon qui veut faire payer le parking du Grand Travers, mais qui est (était ?) bloqué parce que le terrain ne lui appartient pas (ça appartient au Littoral)… : hier donc il faisait 28°, alors évidemment entre les vacances, le week-end et la chaleur, tout #Montpellier s’était donné rendez-vous à la plage. Et la plage familiale de Montpellier, c’est le Grand Travers, entre Carnon et la Grande Motte.

    Arrivé là, le parking du Grand Travers (le grand parking gratuit de 1000 places que la municipalité rêve de rendre payant) est fermé, depuis des mois, pour cause de « travaux ». Et l’autre parking (le payant, un peu plus petit), hé ben il est fermé aussi (pourquoi ? on ne sait pas).

    Donc hier, toutes les familles de Montpellier en train d’errer pour réussir tenter de trouver une place pour se garer. (Mission impossible : j’ai déposé la familia à la plage et je suis allé dessiner à La Grande Motte.)

    (Et pour les ceusses qui ne suivraient pas : Carnon, c’est aussi un de ces bleds qui ne veulent surtout pas faire partie de la Métropole de Montpellier et qui refusent absolument que le tram aille jusqu’à la mer. J’y ai habité pendant mes études : c’est même pas vraiment une ville qui existe avec des habitants : c’est une station balnéaire vide la plupart de l’année, avec des studios à louer l’été. Le reste du temps, c’était la même ambiance que dans 28 Jours plus tard. La seule raison d’être de ce truc, c’est de maximiser le pognon soutiré aux touristes, mais en ne vivant surtout pas là. Et donc, autant que possible, éviter que les habitants de Montpellier et la région viennent profiter de la plage, parce que ce ne sont pas les consommateurs captifs dont on veut.)

  • Ces géants qui dominent le commerce agricole mondial

    En quelques décennies, une toute petite poignée d’acteurs a pris le contrôle du commerce mondial agricole, des #terres à la #finance. C’est le constat dressé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Peut-on laisser à quelques groupes le destin de la sécurité alimentaire mondiale ?

    C’est un #oligopole dont on ne sait presque rien, parfois même pas son nom. Une poignée d’acteurs inconnus du grand public dominent le #commerce_mondial agroalimentaire. Mais ils font tout pour se faire oublier et cacher les empires qu’ils ont construits au fil des ans, ainsi que l’emprise qu’ils ont conquise sur le monde.

    La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a dénombré quatorze grands groupes régnant sur ce secteur. À eux seuls, les quatre premiers – #Cargill, #Archer_Daniels_Midland, #Bunge, #Louis_Dreyfus – contrôlent quelque 70 % du marché agricole mondial, selon ses estimations.

    L’envolée des #prix alimentaires partout dans le monde, nourrissant une #inflation planétaire mais aussi des pénuries et des risques aggravés de #crise_alimentaire dans les pays les plus pauvres, a amené l’institution internationale à se pencher longuement dans son dernier rapport annuel sur le rôle exercé par ces géants de l’#agrobusiness dans cette période. Il paraît écrasant.

    Si les superprofits des pétroliers ont été au cœur de toutes les discussions, ceux des géants de l’agrobusiness sont passés inaperçus. Pourtant, ils ont été les autres grands gagnants de la succession de crises (sortie de la pandémie, guerre en Ukraine, tensions géopolitiques) qui se sont enchaînées à un rythme effréné au cours des quatre dernières années.

    Celles-ci se sont traduites par une volatilité inédite du cours de toutes les matières premières agricoles (#blé, #soja, #maïs, #tournesol, #riz, #sucre, #café, #cacao) dont ces grands groupes ont su tirer parti au mieux de leurs intérêts. En 2022, Cargill, Archer Daniels Midland, Bunge et Louis Dreyfus ont réalisé un bénéfice cumulé de plus de 17 milliards de dollars, soit près du triple de leurs résultats de 2020. « Les #bénéfices totaux des neuf grandes sociétés d’#engrais au cours des cinq dernières années sont passés d’une moyenne d’environ 14 milliards de dollars avant la pandémie, à 28 milliards de dollars en 2021, puis au chiffre incroyable de 49 milliards de dollars en 2022 », ajoute le rapport de la #Cnuced.

    Les tensions sur les matières premières agricoles se sont un peu dissipées en 2023. Mais l’été dernier, comme le rappelle la Cnuced, « le prix du blé restait deux fois supérieur au cours d’avant la pandémie ». Cela est vrai pour pratiquement tous les prix agricoles, sans parler des cas spécifiques comme le cacao ou le café, qui atteignent actuellement des cours stratosphériques. Penser que des prix agricoles élevés profitent aux producteurs, « c’est ignorer le rôle majeur joué par ces groupes internationaux d’agrobusiness qui contrôlent nombre de liens dans la chaîne de valeur mondiale et dans la dynamique de la formation des prix du système mondial alimentaire », insiste l’institution des Nations unies.

    De ces groupes, on ne sait pratiquement rien. Sur les quatorze groupes repérés comme les plus importants par la Cnuced, « huit seulement sont cotés en bourse et publient leurs comptes », souligne le rapport. Tous les autres prospèrent à l’abri des regards. Jouant des frontières et des gouvernements, tous cultivent l’opacité, utilisent les failles et les porosités du système pour évoluer dans une totale impunité.

    Souvent partis du négoce, ils n’ont cessé d’étendre leur emprise, prenant le contrôle d’usines de transformation, de capacités de stockage, de compagnies de transport. Puis ils ont mis la main sur les semences et les engrais, avant de devenir de gigantesques propriétaires fonciers. Ils contrôlent désormais des centaines de milliers d’hectares en Ukraine, au Brésil, en Argentine, en Australie, au Canada. En un mot, dans tous les grands pays agricoles où ils peuvent pratiquer des cultures intensives à échelle industrielle, en pratiquant des déforestations massives, s’il le faut.

    Ils sont en position de dicter leurs conditions aux producteurs locaux et aux gouvernements, d’influencer les modes d’alimentation de toute la planète. Demain, ils n’hésiteront pas à mettre en danger les approvisionnements mondiaux, beaucoup étant prêts à troquer la production alimentaire pour celle d’agrocarburants, estimée beaucoup plus rémunératrice.

    Au cours de décennies de fusions et d’acquisitions, « de tels groupes ont pu étendre leur influence de haut en bas de la chaîne d’approvisionnement, tout en amassant d’énormes quantités de données de marché. Si une poignée de sociétés continue de détenir un pouvoir démesuré sur les systèmes alimentaires mondiaux, toute politique visant à atténuer les effets à court terme de la flambée des prix alimentaires sera vaine à long terme », prévient la Cnuced.
    Dans les pas de la finance de l’ombre

    Car un autre changement majeur est intervenu au cours des quinze dernières années, qui n’a pas été suffisamment analysé, selon le rapport : ces géants de l’agrobusiness ont non seulement changé de dimension, mais aussi de nature. Ils sont devenus des acteurs financiers à part entière – le manque de régulation sur les marchés des matières premières leur permettant d’exercer un pouvoir déterminant sur les cours et dans la formation des prix.

    Parce que les marchés agricoles sont par nature chaotiques, que les lois de l’offre et de la demande ne s’appliquent pas conformément aux théories classiques, ils ont toujours été très liés à la finance et à la spéculation. Ce sont ces marchés qui, les premiers, ont élaboré et mis en œuvre les produits dérivés financiers, négociés de gré à gré (over the counter – OTC) afin de couvrir les risques de fluctuation des prix à court, moyen et long terme.

    Mais à partir des années 1980, de nouveaux acteurs sont entrés dans le jeu : des banques et surtout nombre d’acteurs de la finance de l’ombre (hedge funds, fonds d’investissement, gestionnaires d’actifs, etc.) sont entrés sur ces marchés. Profitant de la déréglementation des marchés agricoles, ils ont investi les lieux, développé des produits dérivés financiers de plus en plus sophistiqués, ne s’appuyant plus du tout sur des contreparties physiques, et alimentant la spéculation.

    Depuis la crise de 2008, la situation a encore évolué. Les grandes sociétés de négoce ont mis leur pas dans ceux de la finance de l’ombre, allant bien au-delà de la couverture de leurs risques. Ayant à leur disposition des informations de marché que les autres n’avaient pas, elles se sont vite imposées comme des acteurs incontournables.

    « Dans ce contexte, les très grands groupes internationaux de négoce en sont arrivés à occuper une position privilégiée, en termes de fixation des prix, accédant aux financements et participant directement aux marchés financiers, affirme encore le rapport de la Cnuced. Cela a permis non seulement des opérations spéculatives sur les plateformes organisées, mais aussi un volume grandissant de transactions entre individus ou de gré à gré sur lesquelles la plupart des gouvernements des pays avancés n’ont aucune autorité ou contrôle. »
    Démultiplications spéculatives

    Les dernières années de tensions et de risques de pénuries sur les marchés agricoles ont décuplé les appétits, poussés par l’appât du gain. Selon les chiffres publiés par la Banque des règlements internationaux, le montant total des dérivés négociés de gré à gré sur les produits agricoles, l’énergie et les métaux, a atteint un pic de 886 milliards de dollars à la mi-2022, contre une moyenne de 200 milliards de dollars avant 2020. La valeur notionnelle de ces contrats représentait alors plus de 2 000 milliards de dollars.

    L’ampleur de ces sommes illustre la puissance déstabilisatrice de la finance sur ces marchés essentiels. Tous ont empoché des milliards de superprofits au détriment des populations mondiales. Une étude récente de la Société générale indique que le groupe des dix principaux fonds « dynamiques » avait réalisé un profit de 1,9 milliard de dollars sur des contrats de blé, de maïs et de soja, au début de la guerre en Ukraine, quand les cours des produits agricoles s’envolaient, après avoir perdu de l’argent sur les mêmes contrats dans les périodes précédentes.

    Dans quelle mesure les grands groupes qui contrôlent les échanges mondiaux agricoles ont-ils utilisé leur énorme pouvoir de marché pour pousser la spéculation et augmenter leurs profits ? La Cnuced est incapable de le dire. L’opacité qui règne sur ces marchés, le manque de données fiables et l’absence de régulation et de contrôle empêchent d’avoir une vision précise sur ce qu’il se passe.

    Pour la Cnuced, cependant, le fait qu’une poignée de grands groupes ait acquis une telle taille et une telle importance sur les marchés agricoles, possédant à la fois les données essentielles et des moyens financiers immenses, des instruments financiers négociés dans l’ombre, hors du regard de tout régulateur, laisse la porte ouverte à toutes les manipulations et à toutes les manœuvres.

    La faillite de la régulation

    « Les failles dans les systèmes de régulation n’ont cessé de s’élargir », note le rapport, et d’être mises à profit par les grands groupes de négoce et les traders de matières premières. Toutes les tentatives pour apporter de la lumière sur ces marchés et renforcer la réglementation ont jusqu’à présent échoué. Les réglementations restent parcellaires, multiples, changeant souvent d’une frontière à l’autre.

    Lors de la crise financière de 2008, les législateurs se sont bien gardés de toucher aux marchés de matières premières et à la finance de l’ombre, estimant qu’ils ne représentaient que des risques subalternes. De même, rien n’a été fait pour rapprocher les activités sur les marchés de matières premières et celles sur les marchés financiers, les régulateurs estimant qu’il s’agissait de deux mondes séparés.

    Les activités des grands groupes de négoce démontrent désormais que ces deux sphères sont devenues intrinsèquement liées, les opérations financières venant en soutien – en vue souvent de maximiser les profits – des échanges agricoles. « Le profit n’est pas limité à un secteur spécifique mais est spécifique à des firmes particulières. Il est possible que des profits excessifs puissent être liés à une concentration, qui ne bénéficie seulement qu’à quelques acteurs mondiaux du secteur », écrit par euphémisme le rapport.

    La Cnuced estime qu’il est plus que temps de prendre acte de la défaillance des régulations actuelles, compte tenu des risques sous-jacents, menaçant aussi bien la sécurité alimentaire mondiale que la stabilité de la planète financière. Elle propose de multiples axes de réformes. Les uns portant sur la transparence et la limitation et le contrôle des instruments financiers, sur l’instauration d’une régulation mondial, les autres sur l’application renforcée des lois antitrusts : le commerce mondial alimentaire ne pouvant être laissé aux mains d’un oligopole qui agit dans son seul intérêt.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090424/ces-geants-qui-dominent-le-commerce-agricole-mondial
    #agriculture #industrie_agro-alimentaire #business #financiarisation #régulation

  • Brochure Nolympic City
    https://ricochets.cc/Brochure-Nolympic-City-contre-jeux-olymiques.html

    Ce texte a été publié en 1991 dans le zine NN, soit Nomen Nescio (« nom inconnu ») la locution latine utilisée aux Pays-Bas par les flics pour désigner une personne sous X. Il fait le récit de luttes qui, entre 1984 et 1986 à Amsterdam, ont chahuté la ville dans sa candidature pour accueillir les JOP d’été 1992. En PDF imprimable en fin d’article. #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, Révoltes, insurrections, débordements..., #Luttes_sociales

    #Tourisme,sports&_loisirs #Révoltes,_insurrections,_débordements...

  • Investir et s’investir dans le #logement #littoral
    https://metropolitiques.eu/Investir-et-s-investir-dans-le-logement-littoral.html

    Que font les ménages multipropriétaires de logements en bord de mer ? À partir du cas languedocien, Cécile Coudrin, Valérie Lavaud-Letilleul et Isabelle Berry-Chikhaoui montrent les investissements affectifs et financiers attachés aux usages touristiques et résidentiels du logement littoral. Dossier : Logement : extensions et restrictions du marché Les prix immobiliers sur le littoral ont à nouveau fait l’actualité l’été 2023. En cinq ans, les logements littoraux ont vu leur prix augmenter de 35,1 % en #Terrains

    / logement, #habitat, #immobilier, #investisseur, littoral, #Languedoc-Roussillon, #multipropriétaire, #station_balnéaire, (...)

    #tourisme
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/coudrin_berry_lavaud.pdf

  • Besucher fuhren hunderte Kilometer -Massen-Ansturm auf Karls Erlebnisdorf
    https://www.bz-berlin.de/deutschland/massen-ansturm-auf-karls-erlebnisdorf


    Bei der Eröffnung von Karls Erlebnis-Dorf durchschneiden der Oberbürgermeister der Stadt Döbeln, Sven Liebhauser (CDU, l-r), Robert Dahl, Inhaber Karls Markt OHG, und Sachsens Ministerpräsident Michael Kretschmer (CDU) das Eröffnungsbanner

    23.3.2024 von Thomas Fischer - Regnet es im Sommer-Urlaub an der Ostsee, flüchten die Strand-Urlauber in die Erlebnisdörfer von Karls. Auch am Samstag regnete es – diesmal in Sachsen. Und Besucher aus ganz Deutschland stürmten Karls neusten Freizeitpark in Döbeln.
    Hunderte standen in der Warteschlange

    Margit Damme (63, Reinigungskraft) mit Enkel Silas (7) waren die Ersten in der Warteschlange: „Mein Enkel ist großer Karls Fan. Schon 4.30 Uhr konnte er nicht mehr schlafen, da haben wir uns 7 Uhr angestellt.“ Hunderte standen hinter ihr in der Schlange, um 9 Uhr eröffnete das Freizeitland mit seinen 46 Attraktionen. Der Parkplatz an der A14 rappelvoll mit Autos aus Sachsen, Bayern, Thüringen, Brandenburg und Sachsen-Anhalt.

    Rätselhafter Kult um die Erdbeere

    Beim Konzept der Freizeitparks dreht sich alles um die Erdbeere. Hier gibt es Marmeladen in allen Variationen zu kaufen, Erdbeer-Plüschtiere, Erdbeer-Fahrgeschäfte und so weiter.

    Alles begann einst mit einem Erdbeer-Selbstpflückhof in Mecklenburg-Vorpommern – und dem kleinen Obstbauern Robert Dahl (52) kam die Freizeitpark-Idee. Mit viel unternehmerischen Risiko schuf er nach der Wende eine erfolgreiche Erlebnisdorf-Kette.

    Die Besucher lieben das und vor allem den Erfinder – ihn himmeln die Karls-Fans regelrecht an, wie ein Popstar. Die Besucher in Döbeln wollten Selfies oder Fotos vom sympathischen Selfmade-Millionär Robert Dahl (52). Sachsens Ministerpräsident Michael Kretschmer (48, CDU) stand bei der Eröffnung des sechsten Karls-Dorfes daneben, schaute dem Kult um Dahl erstaunt zu.


    Als Selfie-Motiv gefragt: Erdbeer-Chef Robert Dahl (52) mit Besucherin Kathrin Blüthmann (43, Bürokauffrau) aus Perleberg (Brandenburg) Foto: Picxell

    Dahl sagt bescheiden zu B.Z.: „Die Leute verspüren bei uns eine positive Energie, nur so kann ich mir das erklären.“ Besucherin Stefanie Manig (35, Postzustellerin): „Wenn man hier bei Karls ist, kommt man in eine andere Welt. Da kann man einfach mal abschalten.“ Und alles erinnert an Ostsee-Urlaub und Landlust. Diese Worte hört man häufig, die Karls-Fans sind dankbar, dass Dahls Dörfer vom Alltags-Stress ablenken.

    Hardcore-Fans schliefen im Auto

    Positiv verrückt: Jessica Mielsch (28, Schweinezüchterin) und Freund Sandro Schmidt (46, Angestellter) aus Schleusingen (Thüringen) kamen 260 Kilometer nach Sachsen gefahren – und zwar schon am Vortrag. Sie schliefen im Kofferraum ihres Skodas, um bei der Eröffnung dabei zu sein. Opa musste derweil zu Hause auf Sohn Dario (2) aufpassen. Mielsch zu B.Z.: „Wir sind die größten Karls-Fans und wollten die Eröffnung auf keinen Fall verpassen, das ist hier wie Urlaub – und das neuste Dorf wollten wir unbedingt sehen.“

    Das kostet der Besuch bei Karls

    Der Eintritt in Karls Erlebnisdörfern ist frei. Tagestickets werden für kostenpflichtige Fahrgeschäfte benötigt und kosten je nach Standort unterschiedlich – von 12,50 bis 22,50 Euro. Die Jahreskarte kostet 39,90 Euro. Karls Erlebnis-Dörfer gibt es auf Rügen, Usedom, bei Rostock, bei Lübeck, bei Berlin und in Döbeln (Mittelsachsen).

    Wie heißt es nun richtig?

    Robert Dahl sagt manchmal auch Erdbeerhof statt Erdbeer-Dorf, wie seine Freizeitparks offiziell heißen. Hof war einmal der ursprüngliche Name. Der Erdbeer-Chef verrät: „Wir haben schon überlegt, ob wir wieder Erdbeerhof heißen.“ Doch zunächst soll alles erstmal so bleiben, wie es ist.
    Neues Dorf in Rekordzeit gebaut

    Döbelns Oberbürgermeister Sven Liebhauser (42, CDU) hatte Robert Dahl einmal einen Brief geschrieben, warum es eigentlich kein Karls Erlebnisdorf in Sachsen gibt. So kam der Kontakt zustande. Gab es Probleme, wurden diese dann am Tisch von Sachsens Regierungschef Kretschmer weggeräumt.

    Nach dreieinhalb Jahren Planungszeit wurde das 30-Millionen-Projekt in Sachsen dann in Rekordzeit aus dem Boden gestampft. Erlebnisdorf-Chef Dahl: „Acht Monate Bauzeit, das hatten wir noch nie. Das nächste Erlebnisdorf soll übrigens in Loxstedt in Niedersachsen entstehen.“

    #tourisme #marketing

  • Abominables JO 2030 en projet : c’est maintenant qu’il faut lutter !
    https://ricochets.cc/Abominables-JO-2030-en-projet-c-est-maintenant-qu-il-faut-lutter-7390.html

    Les tyrans Renaud Muselier (région PACA) et Laurent Wauquiez (région AURA) se sont sournoisement entendus pour accélérer la dévastation des Alpes et ce qui alimente des catastrophes climatiques, avec la bénédiction de la mafia des deux comités olympiques (CNOSF et CIO) et de l’État. Les profiteurs sans scrupules de l’olympisme et les entreprises de BTP (les emploiiiiiiiiiiisss !) veulent que le sale pognon ruisselle dans leurs poches sans fond. C’est ce printemps qu’il faut leur mettre des (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Le monde de (...)

    #Tourisme,sports&_loisirs #Le_monde_de_L'Economie
    https://no-jo.fr/agenda
    https://no-jo.fr/recours-cours-toujours
    https://no-jo.fr/pourquoi-on-deteste-les-jop-8-alpes-2030-naura-pas-lieu
    https://no-jo.fr/rapport-commission-dexperts-transmis-au-c-i-o

  • Gilets de sauvetage

    « Les îles les plus à l’est leur offrent quelques heures de répit dans leur longue marche.
    Chaque île est un point de fuite pour qui, chez lui, n’a plus de perspectives.
    Installés dans la torpeur de l’été, que ferons-nous pour eux ? »

    https://www.cambourakis.com/tout/bd/gilets-de-sauvetage
    #Chio #Chios #Grèce #îles #Mer_Egée #Massacre_de_Chio #histoire #hospitalité #tourisme #migrations #asile #réfugiés
    #BD #bande_dessinée #livre

  • Russland-Reise mit Hindernissen: Was ich bei einem Ausflug nach Kaliningrad erlebte
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/russland-reise-mit-hindernissen-ausflug-nach-kaliningrad-li.2191385

    7.3.2024 von Dirk Engelhardt - Das Reisebüro will „aus ethischen Gründen“ kein Ticket nach Russland verkaufen. Eine Reise nach Kaliningrad ist umständlich, aber lohnend. Ein Erfahrungsbericht.

    Meine letzte Reise nach Russland war vor 16 Jahren. Ich reiste mit einem Russland-Reisespezialisten eine Woche nach Sankt Petersburg. Auch damals war Russland für Deutsche schon ein relativ exotisches Reiseziel. Ich war während der berühmten „Weißen Nächte“ dort und hatte einige denkwürdige Episoden in der Stadt erlebt. Allerdings wurde die Reisereportage, die ich damals schrieb, nie gedruckt.

    Das neue Ziel: Kaliningrad, das ehemalige Königsberg. Von Berlin sind es rund 600 Kilometer bis dorthin. Statt mit dem Auto zu fahren, wollte ich entspannt mit der Bahn fahren. Doch meine Anfrage nach einer Fahrkarte bei der Bahnreiseagentur in Berlin, bei der ich sonst immer Fahrkarten ins Ausland kaufe, kam mit der Antwort: „Aus ethischen Gründen verkaufen wir keine Fahrkarten nach Russland“ zurück.

    Abgesehen davon gibt es keine Bahnverbindung mehr von Polen nach Kaliningrad, ich hätte von Danzig aus mit dem Bus fahren müssen. Meine Frage nach einer Fahrkarte nach Danzig wurde von der Agentur allerdings auch abschlägig beantwortet; Kunden wie mir wolle man gar keine Fahrkarten mehr verkaufen. Unterschrieben war die E-Mail mit dem Gruß „Slawa Ukrajini“. Nun denn, die Zeiten in Deutschland sind sehr „politisch“ geworden.
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    Reise nach Kaliningrad in Russland: Wo gibt es das Visum?

    Das russische Visum für 50 Euro erhielt ich per Internet innerhalb von zwei Tagen, die Hotelreservierung lief online problemlos. Ich fuhr also mit der Bahn nach Danzig, um dann dort eine Busfahrkarte für 40 Euro nach Kaliningrad zu kaufen. Die Strecke ist nur 165 Kilometer lang, dauerte aber fünf Stunden. Grund: die Passkontrolle am Grenzübergang. Pässe und Visa werden peinlich genau kontrolliert, und diese Prozedur nahm mehr als zwei Stunden in Anspruch.

    Ankunft in Kaliningrad dann gegen 23 Uhr abends, bei Schneetreiben. Kaliningrad ist eine moderne russische Stadt, und Taxis, die als Taxis erkennbar sind und die man einfach auf der Straße anhalten kann, gehören hier der Vergangenheit an. Jeder Kaliningrader hat diverse Apps für Fahrdienste auf seinem Handy.

    Zum Glück gab es einen russischen McDonald’s gegenüber dem Busbahnhof, und einer der Jungs, die dort Dienst hatten, bestellte mir mit seiner App ein „Taxi“. „Es wird ein weißer VW Polo sein“, sagte er zu mir, und nur wenige Augenblicke später hielt das beschriebene Fahrzeug direkt vor dem Burgerladen.

    Die zehnminütige Fahrt zum Hotel verlief problemlos, doch beim Bezahlen tauchte das nächste Problem auf: Meine Visa-Card, mit der ich sonst überall in der Welt bezahlen kann, wird in Russland nicht akzeptiert. Wegen der Sanktionen. Der Fahrer rechnete mir schnell den Fahrpreis in Euro um, es waren drei Euro aufgelaufen, und akzeptierte lächelnd die Bezahlung mit Bargeld in der fremden Währung – die Wechselstuben waren schon längst geschlossen.

    Bis vor gut 30 Jahren war Kaliningrad absolutes Sperrgebiet. Als die Stadt sich dann öffnete, wurde sie schnell zum Sehnsuchtsziel für deutsche Nostalgietouristen, die die Heimat ihrer Vorfahren bereisen wollten. Davon ist jetzt nichts mehr zu spüren.

    „Einen Prospekt auf Deutsch über Kaliningrad?“ Die junge Dame an der Touristeninformation sieht mich überrascht an und weiß erst mal gar nicht, was sie sagen soll. Alle Broschüren, die im Regal ausliegen, sind auf Russisch. Dann geht sie nach hinten, kramt in einer Schublade und findet tatsächlich noch einen alten Prospekt über Sehenswürdigkeiten in Kaliningrad, auf Deutsch.

    Der Reiseführer, den ich mir in Deutschland gekauft hatte, „Königsberg und Ostpreussen Nord“ – mit Insider Tipps von Marco Polo, stammt aus dem Jahr 1999. Hier wird man schon gewarnt, ja nicht zu viel von der Stadt zu erwarten: „Der Beschädigung Kaliningrads entkommt kein Zugereister, ist sie doch total. Von Königsberg ist weniger geblieben als von Pompeji, Krieg und Hass waren vernichtender als die Zerstörungen der Lava, die der Vesuv ausspie. Kaliningrad ist zubetoniert, hässlich und ohne erkennbares Zentrum.“ Das ist im Wesentlichen auch heute noch richtig, wenn es auch Verbesserungen gibt.

    Das alte Königsberg: Findet man Spuren der Deutschen?

    Stadtführer Sergej weist auf der Fahrt durch die Innenstadt, die entlang öder, ungepflegter Wohnblöcke führt, auf einige prächtige Mietshäuser hin, die wie renovierte Altbauten aussehen. Diese Häuser sind erst wenige Jahre alt, erfahren die Teilnehmer der Stadtrundfahrt, und wurden in einem Stil mit Ziegeln und Holzbalken errichtet, der die alte Architektur Königsbergs aufgreift.

    Der Stadtführer sagt bewusst „Königsberg“ und deutet kurz darauf auf ein Nummernschild eines Autos, unter dem Kennzeichen ist der deutsche Name „Königsberg“ zu lesen. In den letzten Jahren sei es in der Stadt immer öfter zu beobachten, dass die Menschen sich auf die deutsche Historie der Stadt zurückbesinnen, erfährt man. So heißt eine Bäckereikette jetzt „Königsbäcker“, auf Deutsch geschrieben.

    Nahe dem Hafen entstehen gerade zwei Vorzeigebauten: das neue, riesige Bolschoi-Theater Kaliningrad, das noch mitten in der Bauphase steckt, und die Tretjakowgalerie, praktisch fertig. Beides sind Ableger der Häuser aus Moskau, und sie waren der Grund des Besuchs von Wladimir Putin kürzlich in Kaliningrad.

    Sergej entrüstet sich mehrmals über die fast völlige Zerstörung der Stadt 1945. Die britischen Bomber hätten ja nicht nur Königsberg, sondern viele Dutzende weitere deutsche Städte fast dem Erdboden gleichgemacht. „Völlig unnötig“, entfährt es Sergej.

    Dann weist er auf äußerlich tadellos wirkende Mietwohnungsblöcke, die mit verschiedenen Elementen aufgelockert wurden. Das sind im Kern sehr einfache Wohnbauten aus der Breschnew-Ära. Sie wurden mithilfe eines Architekturwettbewerbs von außen völlig neu gestaltet. Und Besucher der Stadt, die sie noch von früher kennen, erkennen sie meist nicht wieder.

    Die Armut, von der der Marco-Polo-Reiseführer noch ausführlich berichtet, ist im heutigen Kaliningrad längst nicht mehr in diesem Ausmaß zu sehen. Das Lohnniveau liegt zwar wesentlich tiefer als in Westeuropa, doch dafür kostet ein Liter Benzin auch nur 56 Cent. Die Kaliningrader würden aber „über diese teuren Preise“ klagen, berichtet Sergej.

    Die frischen Lebensmittel, die Händler in der riesigen zentralen Markthalle präsentieren, sind selbst für verwöhnte Europäer ein Augenschmaus, und die Kaliningrader kaufen mit großen Taschen ein. Das Frühstück im Hotel unterscheidet sich stark von deutschen Hotelfrühstücksbüfetts: Dinge wie Brötchen, Butter und Marmelade fehlen.

    Dafür gibt es frisch zubereitete Salate und warme Gerichte in großer Anzahl, zum Beispiel gerollte Crêpes, gefüllt mit Speck und Käse, in Butter gebraten. Oder Quarkpfannkuchen mit frischen Früchten, Vollkornbrot mit Räucherfischpaste, Käse-Sahne-Kuchen mit frischen Erdbeeren, Nusspralinen, Piroggen mit Kartoffelfüllung, griechischen Salat mit Schafskäse, oder mediterrane Gemüse, mit Kräutern gebraten.

    Die Supermärkte, es gibt auch die Kette „Spar“, sind ähnlich gut gefüllt wie die deutschen Pendants. Allerdings darf man nicht alles zu jeder Zeit kaufen. Die Bierflasche, die ich beim Einkauf vormittags auf das Band lege, nimmt mir die Kassiererin kommentarlos weg. Alkohol vormittags zu kaufen, ist nach wie vor untersagt. Dafür sind die Öffnungszeiten kundenfreundlicher als in Deutschland: Die größte Kette, Victoria, öffnet täglich – auch sonntags – von 5 Uhr morgens bis 2 Uhr nachts.

    Für die Rückfahrt organisierte mir das Hotel einen „Transfer“ nach Danzig. Er entpuppte sich als VW Jetta, gefahren von einer jungen Belarussin, die gut gelaunt über ihr Leben in Russland, Israel und Polen plauderte. Ihren Auftraggeber beschreibt sie als „Mafia“, der einen Teil der 50 Euro pro Fahrgast für die Vermittlung erhält. Doch die Annahme, dass die Grenzprozedur bei der Rückreise einfacher werde, entpuppte sich als falsch: Die polnischen Grenzbeamten standen in der Langsamkeit und Gründlichkeit ihren Kollegen aus Russland in nichts nach.

    #Russie #Tourisme

  • Au Maroc, des villages berbères rasés pour le tourisme de luxe
    https://lareleveetlapeste.fr/au-maroc-des-villages-berberes-et-commerces-rases-pour-le-tourisme

    Le gouvernement leur avait laissé entrevoir une rénovation, c’est finalement une série de #démolitions qui s’est abattue sur les marocains en parfois seulement 24h. Tout le long de la côte du pays, de Nador à Sidi R’bat, les autorités mènent une vaste opération de « libération du domaine public maritime ». Le spectre du #tourisme_de_luxe serait derrière cette destruction massive.

  • How children visualise cities of today and tomorrow

    How do children see urban inequalities and the transformation of cities? What would they change in their neighbourhoods? What kind of cities do they wish for? periferiasdibujadas is an ongoing project that works collaboratively with other groups to createspaces for children in different places across Europe to research, narrate and intervenein their urban contexts. The children’s images explore issues affecting cities today,such as access to housing, racism, gentrification and the impact of tourism, and showtheir visions for more liveable and just cities.

    https://padlet.com/periferiasdibujadas/how-children-visualise-cities-of-today-and-tomorrow-vjw8kyzgxbka5io0
    #enfants #enfance #villes #cartographie #cartoexperiment #cartographie_sensible #cartographie_participative #quartiers #periferiasdibujadas #tourisme #racisme #gentrification #habitat #Albayzín #Grenade #Espagne

    ping @reka

  • Les JO de 2030 auront-ils lieu ?
    https://ricochets.cc/Les-JO-de-2030-auront-ils-lieu-7363.html

    Olivia Grégoire, ministre déléguée au tourisme a beau s’appuyer sur une succession de projets1 visant à la mutation du tourisme, à la gestion des flux touristiques et à l’équilibre entre logements touristiques et logements à l’année, le principal projet touristique actuel n’est autre que celui des JO de Paris. Avec ses 64 chantiers en cours et de multiples aménagements, un coût actuellement affiché de 8,8 milliards d’euros, ces JO de Paris désavouent tout discours sur la surfréquentation (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Le_monde_de_L'Economie

    #Tourisme,sports&_loisirs

  • JO 2030 Alpes : le rêve de quelques uns est le cauchemar de tous les autres
    https://ricochets.cc/JO-2030-Alpes-le-reve-de-quelques-uns-est-le-cauchemar-de-tous-les-autres-

    Le journal de propagande de la région Auvergne-Rhône-Alpes, tiré à 3 millions d’exemplaires à nos frais, fait la retape des JO 2030 propulsés par le tyran Wauquiez. Auvergne-Rhône-Alpes, la région qui agit ...pour détruire notre futur. Wauquiez, un des nombreux chantres fanatiques du techno-capitalisme et du productivisme, essaie de surfer sur l’écologie, le durable et la sobriété, pour rester tendance et continuer le même système en le relookant. Il promet sans rire des JO sobres et (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Le_monde_de_L'Economie

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://www.auvergnerhonealpes.fr/actualites/jeux-olympiques-et-paralympiques-dhiver-2030-le-reve-olympique-to
    https://reporterre.net/Sports-d-hiver-de-la-neige-transportee-en-camions-au-Grand-Bornand
    https://no-jo.fr
    https://no-jo.fr/event/conference-no-jo-2030-a-lyon
    https://reporterre.net/La-neige-fond-les-prix-flambent-le-ski-un-sport-de-riches
    https://reporterre.net/Les-Alpes-contre-les-JO-d-hiver-C-est-encore-possible-de-les-arreter
    https://no-jo.fr/les-jo-cest-leco-nomie-du-ruissellement-inverse

  • Tiens, un grand projet débile à Toulouse évidemment validé par la cour administrative.

    « La cour … a écarté l’ensemble des moyens des requérants...elle a également retenu le caractère proportionné de l’étude d’impact aux différents enjeux environnementaux ».

    Le machin prévu fait 150 mètres de haut :/

    Les associations ont été déboutées une nouvelle fois après le rejet de leur recours initial par le tribunal administratif en juin 2022. En novembre 2023, la cour d’appel avait de nouveau rejeté le recours des opposants. Ce recours portait sur la modification du Plan local d’urbanisme autorisant le promoteur à ne pas construire de logements sociaux dans la tour.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/la-tour-occitanie-devrait-voir-le-jour-la-cour-administ

    #justice #promoteurs_immobilier #grands_projets_inutiles

  • Sécheresse à Barcelone : après le déni, un réveil brutal
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/14/secheresse-a-barcelone-apres-le-deni-un-reveil-brutal_6216431_3244.html

    Le gouvernement catalan a jusqu’alors tout fait pour éviter un rationnement strict de l’eau, au risque de minimiser le problème. L’agglomération doit désormais prendre des mesures plus drastiques.

    #sécheresse #eau #pénurie #tourisme

    Un tout petit peu plus au sud, aussi :
    https://seenthis.net/messages/1041358

  • La sequía pone en jaque al turismo de la Costa del Sol | España | EL PAÍS
    https://elpais.com/espana/2024-02-12/la-sequia-pone-en-jaque-al-turismo-de-la-costa-del-sol.html

    Comment « accueillir » plus de 14 millions de touristes quand plus de 250 000 habitants n’ont déjà plus assez d’eau, sachant que plus un touriste dépense d’argent en hôtel, plus il dépense d’eau ? Une question à 19 milliards d’euros pour Malaga...

    La Costa del Sol afronta este 2024 un año paradójico. Por un lado, busca superar los 14 millones de turistas que llegaron en 2023, su récord histórico. Por otro, no dispone de agua ni para su población. Los datos indican que unas 250.000 personas del litoral de Málaga ya tienen restricciones, de las que 100.000 sufren cortes nocturnos en 15 municipios. Y, claro, surgen las preguntas. ¿Se podrá atender al turismo? ¿Seguirán llegando viajeros? ¿Aceptarán no poder ducharse a ciertas horas o que la piscina de la casa de alquiler esté vacía? Las dudas sobrevuelan a un sector que afronta un verano espinoso y que es indispensable para la economía malagueña: durante el año pasado creó más de 128.000 empleos y dejó más de 19.000 millones de ingresos, según los datos de la Diputación provincial. La incertidumbre rodea a una zona sedienta de turistas, pero que se atraganta ante la persistente falta de lluvia.

    Enrique Navarro, director del Instituto Andaluz de Turismo en su sede malagueña, explica que el consumo de agua turístico varía mucho según el tipo de alojamiento. Las cifras más bajas corresponden a hoteles de una o dos estrellas y las más altas a los de lujo, que cuentan con piscinas, spas o grandes jardines. Hay pocos estudios con datos concretos, pero en la Universidad de Baleares aprovecharon la pandemia para analizar la demanda de los residentes en las islas. Lo compararon con años de turismo y calcularon así el gasto de los visitantes: hay municipios donde apenas el 40% es consumido por residentes. Los cálculos de la investigación indican que en un hotel de cinco estrellas cada persona gasta unos 500 litros al día, “pero pueden ser incluso 700″, explica el profesor Cels García, catedrático de Geografía Física de dicha universidad, quien señala que en un tres o cuatro estrellas baja hasta rondar los 300 litros por día. Sea como sea, el consumo medio de un turista siempre es mayor que el de la población local. Según el Instituto Nacional de Estadística, cada habitante de España gasta 133 litros diarios de media, a los que sumar un 25% más por las pérdidas en la red de abastecimiento.

  • Stage « Tournez dans un film de cinéma muet » 2024

    Pour les enfants, adolescents et adultes confondus, « Le Bateau Ivre » (organisme de formation depuis 1998) propose deux sessions du Stage de Mime « Tournez dans un film de cinéma muet » à Paris (75009) pendant 4 jours de 14 à 17h en avril 2024. https://www.silencecommunity.com/events/event/view/48629/stage-%C2%AB%C2%A0tournez-dans-un-film-de-cinema-muet%C2%A0%C2%BB-

    #Paris #ÎleDeFrance #stage #formation #tournage #enfants #adolescents #adultes #cinéma #mime #pantomime #mimique #ArtisteMime #muet #CinémaMuet #film #CourtMétrage #laussat #pillavoine #avril #lbi2324

  • Une organisation en #souffrance

    Les Français seraient-ils retors à l’effort, comme le laissent entendre les mesures visant à stigmatiser les chômeurs ? Et si le nombre de #démissions, les chiffres des #accidents et des #arrêts_de_travail étaient plutôt le signe de #conditions_de_travail délétères.

    Jeté dans une #concurrence accrue du fait d’un #management personnalisé, évalué et soumis à la culture froide du chiffre, des baisses budgétaires, le travailleur du XXIe siècle est placé sous une #pression inédite...

    L’étude de 2019 de la Darès (Ministère du Travail) nous apprend que 37% des travailleurs.ses interrogés se disent incapables de poursuivre leur activité jusqu’à la retraite. Que l’on soit hôtesse de caisse (Laurence) ou magistrat (Jean-Pierre), tous témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’impact que ces dégradations peuvent avoir sur notre #santé comme l’explique le psychanalyste Christophe Dejours : “Il n’y a pas de neutralité du travail vis-à-vis de la #santé_mentale. Grâce au travail, votre #identité s’accroît, votre #amour_de_soi s’accroît, votre santé mentale s’accroît, votre #résistance à la maladie s’accroît. C’est extraordinaire la santé par le travail. Mais si on vous empêche de faire du travail de qualité, alors là, la chose risque de très mal tourner.”

    Pourtant, la #quête_de_sens est plus que jamais au cœur des revendications, particulièrement chez les jeunes. Aussi, plutôt que de parler de la semaine de quatre jours ou de développer une sociabilité contrainte au travail, ne serait-il pas temps d’améliorer son #organisation, d’investir dans les métiers du « soin » afin de renforcer le #lien_social ?

    Enfin, la crise environnementale n’est-elle pas l’occasion de réinventer le travail, loin du cycle infernal production/ consommation comme le pense la sociologue Dominique Méda : “Je crois beaucoup à la reconversion écologique. Il faut prendre au sérieux la contrainte écologique comme moyen à la fois de créer des emplois, comme le montrent les études, mais aussi une possibilité de changer radicalement le travail en profondeur.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/une-organisation-en-souffrance-5912905

    #travail #audio #sens #reconnaissance #podcast #déshumanisation #grande_distribution #supermarchés #Carrefour #salariat #accidents_du_travail # location-gérance #jours_de_carence #délai_de_carence #financiarisation #traçabilité #performance #néo-taylorisme #taylorisme_numérique #contrôle #don #satisfaction #modernisation #mai_68 #individualisation #personnalisation #narcissisation #collectif #entraide #épanouissement #marges_de_manoeuvre #intensification_du_travail #efficacité #rentabilité #pression #sous-traitance #intensité_du_travail #santé_au_travail #santé #épidémie #anxiété #dépression #santé_publique #absentéisme #dégradation_des_conditions_de_travail #sommeil #identité #amour_de_soi #santé_par_le_travail #tournant_gestionnaire #gouvernance_de_l'entreprise #direction_d'entreprise #direction #règles #lois #gestionnaires #ignorance #objectifs_quantitatifs #objectifs #performance #mesurage #évaluation #traçabilité #quantification #quantitatif #qualitatif #politique_du_chiffre #flux #justice #charge_de_travail

    25’40 : #Jean-Pierre_Bandiera, ancien président du tribunal correctionnel de Nîmes :

    « On finit par oublier ce qu’on a appris à l’école nationale de la magistrature, c’est-à-dire la motivation d’un jugement... On finit par procéder par affirmation, ce qui fait qu’on gagne beaucoup de temps. On a des jugements, dès lors que la culpabilité n’est pas contestée, qui font abstraction de toute une série d’éléments qui sont pourtant importants : s’attarder sur les faits ou les expliquer de façon complète. On se contente d’une qualification développée : Monsieur Dupont est poursuivi pour avoir frauduleusement soustrait 3 véhicules, 4 téléviseurs au préjudice de Madame Durant lors d’un cambriolage » mais on n’est pas du tout en mesure après de préciser que Monsieur Dupont était l’ancien petit ami de Madame Durant ou qu’il ne connaissait absolument pas Madame Durant. Fixer les conditions dans lesquelles ce délit a été commis de manière ensuite à expliquer la personnalisation de la peine qui est quand même la mission essentielle du juge ! Il faut avoir à chaque fois qu’il nous est demandé la possibilité d’adapter au mieux la peine à l’individu. C’est très important. On finit par mettre des tarifs. Quelle horreur pour un juge ! On finit par oublier la quintessence de ce métier qui est de faire la part des choses entre l’accusation, la défense, l’auteur de faits, la victime, et essayer d’adopter une sanction qui soit la plus adaptée possible. C’est la personnalisation de la peine, c’est aussi le devenir de l’auteur de cette infraction de manière à éviter la récidive, prévoir sa resocialisation. Bref, jouer à fond le rôle du juge, ce qui, de plus en plus, est ratatiné à un rôle de distributeur de sanctions qui sont plus ou moins tarifées. Et ça c’est quelque chose qui, à la fin de ma carrière, c’est quelque chose qui me posait de véritables problèmes d’éthique, parce que je ne pensais pas ce rôle du juge comme celui-là. Du coup, la qualité de la justice finit par souffrir, incontestablement. C’est une évolution constante qui est le fruit d’une volonté politique qui, elle aussi, a été constante, de ne pas consacrer à la justice de notre pays les moyens dont elle devait disposer pour pouvoir fonctionner normalement. Et cette évolution n’a jamais jamais, en dépit de tout ce qui a pu être dit ou écrit, n’ai jamais été interrompue. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation de détresse absolue. La France est donc ??? pénultième au niveau européen sur les moyens budgétaires consacrés à sa justice. Le Tribunal de Nîme comporte 13 procureurs, la moyenne européenne nécessiterait qu’ils soient 63, je dis bien 63 pour 13. Il y a 39 juges au Tribunal de Nîmes, pour arriver dans la moyenne européenne il en faudrait 93. Et de mémoire il y a 125 greffiers et il en faudrait 350 je crois pour être dans la moyenne. Il y avait au début de ma carrière à Nîmes 1 juge des Libertés et de la détention, il y en a aujourd’hui 2. On a multiplié les chiffres du JLD par 10. Cela pose un problème moral et un problème éthique. Un problème moral parce qu’on a le sentiment de ne pas satisfaire au rôle qui est le sien. Un problème éthique parce qu’on finit par prendre un certain nombre de recul par rapport aux valeurs que l’on a pourtant porté haut lorsqu’on a débuté cette carrière. De sorte qu’une certaine mélancolie dans un premier temps et au final un certain découragement me guettaient et m’ont parfois atteint ; mes périodes de vacances étant véritablement chaque année un moment où la décompression s’imposait sinon je n’aurais pas pu continuer dans ces conditions-là. Ce sont des heures de travail qui sont très très chargés et qui contribuent aussi à cette fatigue aujourd’hui au travail qui a entraîné aussi beaucoup de burn-out chez quelques collègues et puis même, semble-t-il, certains sont arrivés à des extrémités funestes puisqu’on a eu quelques collègues qui se sont suicidés quasiment sur place, vraisemblablement en grande partie parce que... il y avait probablement des problèmes personnels, mais aussi vraisemblablement des problèmes professionnels. Le sentiment que je vous livre aujourd’hui est un sentiment un peu partagé par la plupart de mes collègues. Après la réaction par rapport à cette situation elle peut être une réaction combative à travers des engagements syndicaux pour essayer de parvenir à faire bouger l’éléphant puisque le mammouth a déjà été utilisé par d’autres. Ces engagements syndicaux peuvent permettre cela. D’autres ont plus ou moins rapidement baissé les bras et se sont satisfaits de cette situation à défaut de pouvoir la modifier. Je ne regrette rien, je suis parti serein avec le sentiment du devoir accompli, même si je constate que en fermant la porte du tribunal derrière moi je laisse une institution judiciaire qui est bien mal en point."

    Min. 33’15, #Christophe_Dejours, psychanaliste :

    « Mais quand il fait cela, qu’il sabote la qualité de son travail, qu’il bâcle son travail de juge, tout cela, c’est un ensemble de trahisons. Premièrement, il trahi des collègues, parce que comme il réussi à faire ce qu’on lui demande en termes de quantité... on sait très bien que le chef va se servir du fait qu’il y en a un qui arrive pour dire aux autres : ’Vous devez faire la même chose. Si vous ne le faites pas, l’évaluation dont vous allez bénéficier sera mauvaise pour vous, et votre carrière... vous voulez la mutation ? Vous ne l’aurez pas !’ Vous trahissez les collègues. Vous trahissez les règles de métier, vous trahissez le justiciable, vous trahissez les avocats, vous leur couper la parole parce que vous n’avez pas le temps : ’Maître, je suis désolé, il faut qu’on avance.’ Vous maltraitez les avocats, ce qui pose des problèmes aujourd’hui assez compliqués entre avocats et magistrats. Les relations se détériorent. Vous maltraitez le justiciable. Si vous allez trop vite... l’application des peines dans les prisons... Quand vous êtes juges des enfants, il faut écouter les enfants, ça prend du temps ! Mais non, ’va vite’. Vous vous rendez compte ? C’est la maltraitance des justiciables sous l’effet d’une justice comme ça. A la fin vous trahissez la justice, et comme vous faites mal votre travail, vous trahissez l’Etat de droit. A force de trahir tous ces gens qui sont... parce que c’est des gens très mobilisés... on ne devient pas magistrat comme ça, il faut passer des concours... c’est le concours le plus difficile des concours de la fonction publique, c’est plus difficile que l’ENA l’Ecole nationale de magistrature... C’est des gens hyper engagés, hyper réglo, qui ont un sens de la justice, et vous leur faites faire quoi ? Le contraire. C’est ça la dégradation de la qualité. Donc ça conduit, à un moment donné, à la trahison de soi. Ça, ça s’appelle la souffrance éthique. C’est-à-dire, elle commence à partir du moment où j’accepte d’apporter mon concours à des actes ou à des pratiques que le sens moral réprouve. Aujourd’hui c’est le cas dans la justice, c’est le cas dans les hôpitaux, c’est le cas dans les universités, c’est le cas dans les centres de recherche. Partout dans le secteur public, où la question éthique est décisive sur la qualité du service public, vous avez des gens qui trahissent tout ça, et qui entrent dans le domaine de la souffrance éthique. Des gens souffrent dans leur travail, sauf que cette souffrance, au lieu d’être transformée en plaisir, elle s’aggrave. Les gens vont de plus en plus mal parce que le travail leur renvoie d’eux-mêmes une image lamentable. Le résultat c’est que cette trahison de soi quelques fois ça se transforme en haine de soi. Et c’est comme ça qu’à un moment donné les gens se suicident. C’est comme ça que vous avez des médecins des hôpitaux, professeurs de médecine de Paris qui sautent par la fenêtre. Il y a eu le procès Mégnien, au mois de juin. Il a sauté du 5ème étage de Georges-Pompidou. Il est mort. Comment on en arrive là ? C’est parce que les gens ont eu la possibilité de réussir un travail, de faire une oeuvre, et tout à coup on leur casse le truc. Et là vous cassez une vie. C’est pour cela que les gens se disent : ’Ce n’est pas possible, c’est tout ce que j’ai mis de moi-même, tous ces gens avec qui j’ai bossé, maintenant il faut que ça soit moi qui donne le noms des gens qu’on va virer. Je ne peux pas faire ça, ce n’est pas possible.’ Vous les obligez à faire l’inverse de ce qu’ils croient juste, de ce qu’ils croient bien. Cette organisation du travail, elle cultive ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain. »

    #suicide #trahison #souffrance_éthique

    • Quels facteurs influencent la capacité des salariés à faire le même travail #jusqu’à_la_retraite ?

      En France, en 2019, 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite. L’exposition à des #risques_professionnels – physiques ou psychosociaux –, tout comme un état de santé altéré, vont de pair avec un sentiment accru d’#insoutenabillité du travail.

      Les métiers les moins qualifiés, au contact du public ou dans le secteur du soin et de l’action sociale, sont considérés par les salariés comme les moins soutenables. Les salariés jugeant leur travail insoutenable ont des carrières plus hachées que les autres et partent à la retraite plus tôt, avec des interruptions, notamment pour des raisons de santé, qui s’amplifient en fin de carrière.

      Une organisation du travail qui favorise l’#autonomie, la participation des salariés et limite l’#intensité_du_travail tend à rendre celui-ci plus soutenable. Les mobilités, notamment vers le statut d’indépendant, sont également des moyens d’échapper à l’insoutenabilité du travail, mais ces trajectoires sont peu fréquentes, surtout aux âges avancés.

      https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quels-facteurs-influencent-la-capacite-des-salaries-faire-
      #statistiques #chiffres

  • JO 2024 : de nombreux propriétaires donnent congé à leurs locataires dans Paris à l’approche de la compétition - France Bleu
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/jo-2024-de-nombreux-proprietaires-donnent-conge-a-leurs-locataires-dans-p


    De nombreux locataires craignent d’avoir été mis dehors pour que leur appartement soit loué à des touristes. © Radio France - Philippe Boccara

    De nombreux locataires parisiens voient leurs baux soudainement résiliés à l’approche des Jeux Olympiques. Si la plupart des congés sont donnés en respectant les règles, les #locataires mis à la porte soupçonnent une volonté de louer le bien à prix fort pendant la compétition.

    « C’est la douche froide », « le ciel m’est tombé sur la tête ». Plusieurs locataires font ces dernières semaines l’amère expérience d’une #résiliation_de_bail inattendue à #Paris ou en banlieue proche, alors que les Jeux Olympiques se rapprochent, et avec la compétition une flambée délirante des prix des nuits en location dans la capitale.

    « On a reçu un appel début janvier, de notre propriétaire, qui nous disait ’bonne année, au fait je vais récupérer l’appartement’ », explique Tanguy. Le jeune homme vivait dans un bel appartement du 15e arrondissement avec sa compagne, qu’il a fallu quitter précipitamment, officiellement car la propriétaire souhaite y loger sa fille .

    Difficile à vérifier

    « On ne peut pas savoir, mais le karma fait les choses comme il faut. Si c’est pour louer à prix d’or l’appartement à des touristes à prix d’or pendant les Jeux Olympiques, tant pis », estime Tanguy. Sa compagne et lui se sont relogés depuis, mais face à la difficulté de trouver un appartement en location à Paris, ils se sont résolus à emménager à Saint-Ouen.
    Selon la plateforme SeLoger, le nombre d’appartement à la location publiées sur leur site a en effet baissé de moitié en un an à Paris.

    Jacques connait la même déconvenue, lui qui loue un #meublé dans le centre de Paris près de la Seine, en meublé . « Je m’y attendais un peu, car j’ai une date d’anniversaire tous les ans à laquelle le propriétaire peut me donner congé », commence ce père de deux enfants.

    Locataires sceptiques

    Il doit partir en juin, « cela laisse pile quelques semaines pour rafraîchir l’appartement, et le louer à prix d’or pendant les Jeux Olympiques », estime-t-il. Les appartements similaires au sein se louent en effet à plus de 700 euros la nuit sur les plateformes de location courte durée.

    Même chose pour Zoé, qui vit en colocation à Montreuil depuis l’été dernier. Elle doit quitter en juillet les lieux, car sa propriétaire dit vouloir vendre. « Cela peut être arrangeant pour elle qu’on quitte l’appartement 10 jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux. Ce sera assez facile de le louer, c’est un meublé, plutôt bien placé », explique la jeune femme de 24 ans.

    #JO #logement #touristification

  • L’#Europe et la fabrique de l’étranger

    Les discours sur l’ « #européanité » illustrent la prégnance d’une conception identitaire de la construction de l’Union, de ses #frontières, et de ceux qu’elle entend assimiler ou, au contraire, exclure au nom de la protection de ses #valeurs particulières.

    Longtemps absente de la vie démocratique de l’#Union_européenne (#UE), la question identitaire s’y est durablement installée depuis les années 2000. Si la volonté d’affirmer officiellement ce que « nous, Européens » sommes authentiquement n’est pas nouvelle, elle concernait jusqu’alors surtout – à l’instar de la Déclaration sur l’identité européenne de 1973 – les relations extérieures et la place de la « Communauté européenne » au sein du système international. À présent, elle renvoie à une quête d’« Européanité » (« Europeanness »), c’est-à-dire la recherche et la manifestation des #trait_identitaires (héritages, valeurs, mœurs, etc.) tenus, à tort ou à raison, pour caractéristiques de ce que signifie être « Européens ». Cette quête est largement tournée vers l’intérieur : elle concerne le rapport de « nous, Européens » à « nous-mêmes » ainsi que le rapport de « nous » aux « autres », ces étrangers et étrangères qui viennent et s’installent « chez nous ».

    C’est sous cet aspect identitaire qu’est le plus fréquemment et vivement discuté ce que l’on nomme la « #crise_des_réfugiés » et la « #crise_migratoire »

    L’enjeu qui ferait de l’#accueil des exilés et de l’#intégration des migrants une « #crise » concerne, en effet, l’attitude que les Européens devraient adopter à l’égard de celles et ceux qui leur sont « #étrangers » à double titre : en tant qu’individus ne disposant pas de la #citoyenneté de l’Union, mais également en tant que personnes vues comme les dépositaires d’une #altérité_identitaire les situant à l’extérieur du « #nous » – au moins à leur arrivée.

    D’un point de vue politique, le traitement que l’Union européenne réserve aux étrangères et étrangers se donne à voir dans le vaste ensemble de #discours, #décisions et #dispositifs régissant l’#accès_au_territoire, l’accueil et le #séjour de ces derniers, en particulier les accords communautaires et agences européennes dévolus à « une gestion efficace des flux migratoires » ainsi que les #politiques_publiques en matière d’immigration, d’intégration et de #naturalisation qui restent du ressort de ses États membres.

    Fortement guidées par des considérations identitaires dont la logique est de différencier entre « nous » et « eux », de telles politiques soulèvent une interrogation sur leurs dynamiques d’exclusion des « #autres » ; cependant, elles sont aussi à examiner au regard de l’#homogénéisation induite, en retour, sur le « nous ». C’est ce double questionnement que je propose de mener ici.

    En quête d’« Européanité » : affirmer la frontière entre « nous » et « eux »

    La question de savoir s’il est souhaitable et nécessaire que les contours de l’UE en tant que #communauté_politique soient tracés suivant des #lignes_identitaires donne lieu à une opposition philosophique très tranchée entre les partisans d’une défense sans faille de « l’#identité_européenne » et ceux qui plaident, à l’inverse, pour une « #indéfinition » résolue de l’Europe. Loin d’être purement théorique, cette opposition se rejoue sur le plan politique, sous une forme tout aussi dichotomique, dans le débat sur le traitement des étrangers.

    Les enjeux pratiques soulevés par la volonté de définir et sécuriser « notre » commune « Européanité » ont été au cœur de la controverse publique qu’a suscitée, en septembre 2019, l’annonce faite par #Ursula_von_der_Leyen de la nomination d’un commissaire à la « #Protection_du_mode_de_vie_européen », mission requalifiée – face aux critiques – en « #Promotion_de_notre_mode_de_vie_européen ». Dans ce portefeuille, on trouve plusieurs finalités d’action publique dont l’association même n’a pas manqué de soulever de vives inquiétudes, en dépit de la requalification opérée : à l’affirmation publique d’un « #mode_de_vie » spécifiquement « nôtre », lui-même corrélé à la défense de « l’#État_de_droit », « de l’#égalité, de la #tolérance et de la #justice_sociale », se trouvent conjoints la gestion de « #frontières_solides », de l’asile et la migration ainsi que la #sécurité, le tout placé sous l’objectif explicite de « protéger nos citoyens et nos valeurs ».

    Politiquement, cette « priorité » pour la période 2019-2024 s’inscrit dans la droite ligne des appels déjà anciens à doter l’Union d’un « supplément d’âme
     » ou à lui « donner sa chair » pour qu’elle advienne enfin en tant que « #communauté_de_valeurs ». De tels appels à un surcroît de substance spirituelle et morale à l’appui d’un projet européen qui se devrait d’être à la fois « politique et culturel » visaient et visent encore à répondre à certains problèmes pendants de la construction européenne, depuis le déficit de #légitimité_démocratique de l’UE, si discuté lors de la séquence constitutionnelle de 2005, jusqu’au défaut de stabilité culminant dans la crainte d’une désintégration européenne, rendue tangible en 2020 par le Brexit.

    Précisément, c’est de la #crise_existentielle de l’Europe que s’autorisent les positions intellectuelles qui, poussant la quête d’« Européanité » bien au-delà des objectifs politiques évoqués ci-dessus, la déclinent dans un registre résolument civilisationnel et défensif. Le geste philosophique consiste, en l’espèce, à appliquer à l’UE une approche « communautarienne », c’est-à-dire à faire entièrement reposer l’UE, comme ensemble de règles, de normes et d’institutions juridiques et politiques, sur une « #communauté_morale » façonnée par des visions du bien et du monde spécifiques à un groupe culturel. Une fois complétée par une rhétorique de « l’#enracinement » desdites « #valeurs_européennes » dans un patrimoine historique (et religieux) particulier, la promotion de « notre mode de vie européen » peut dès lors être orientée vers l’éloge de ce qui « nous » singularise à l’égard d’« autres », de « ces mérites qui nous distinguent » et que nous devons être fiers d’avoir diffusés au monde entier.

    À travers l’affirmation de « notre » commune « Européanité », ce n’est pas seulement la reconnaissance de « l’#exception_européenne » qui est recherchée ; à suivre celles et ceux qui portent cette entreprise, le but n’est autre que la survie. Selon #Chantal_Delsol, « il en va de l’existence même de l’Europe qui, si elle n’ose pas s’identifier ni nommer ses caractères, finit par se diluer dans le rien. » Par cette #identification européenne, des frontières sont tracées. Superposant Europe historique et Europe politique, Alain Besançon les énonce ainsi : « l’Europe s’arrête là où elle s’arrêtait au XVIIe siècle, c’est-à-dire quand elle rencontre une autre civilisation, un régime d’une autre nature et une religion qui ne veut pas d’elle. »

    Cette façon de délimiter un « #nous_européen » est à l’exact opposé de la conception de la frontière présente chez les partisans d’une « indéfinition » et d’une « désappropriation » de l’Europe. De ce côté-ci de l’échiquier philosophique, l’enjeu est au contraire de penser « un au-delà de l’identité ou de l’identification de l’Europe », étant entendu que le seul « crédit » que l’on puisse « encore accorder » à l’Europe serait « celui de désigner un espace de circulation symbolique excédant l’ordre de l’identification subjective et, plus encore, celui de la #crispation_identitaire ». Au lieu de chercher à « circonscri[re] l’identité en traçant une frontière stricte entre “ce qui est européen” et “ce qui ne l’est pas, ne peut pas l’être ou ne doit pas l’être” », il s’agit, comme le propose #Marc_Crépon, de valoriser la « #composition » avec les « #altérités » internes et externes. Animé par cette « #multiplicité_d’Europes », le principe, thématisé par #Etienne_Balibar, d’une « Europe comme #Borderland », où les frontières se superposent et se déplacent sans cesse, est d’aller vers ce qui est au-delà d’elle-même, vers ce qui l’excède toujours.

    Tout autre est néanmoins la dynamique impulsée, depuis une vingtaine d’années, par les politiques européennes d’#asile et d’immigration.

    La gouvernance européenne des étrangers : l’intégration conditionnée par les « valeurs communes »

    La question du traitement public des étrangers connaît, sur le plan des politiques publiques mises en œuvre par les États membres de l’UE, une forme d’européanisation. Celle-ci est discutée dans les recherches en sciences sociales sous le nom de « #tournant_civique ». Le terme de « tournant » renvoie au fait qu’à partir des années 2000, plusieurs pays européens, dont certains étaient considérés comme observant jusque-là une approche plus ou moins multiculturaliste (tels que le Royaume-Uni ou les Pays-Bas), ont développé des politiques de plus en plus « robustes » en ce qui concerne la sélection des personnes autorisées à séjourner durablement sur leur territoire et à intégrer la communauté nationale, notamment par voie de naturalisation. Quant au qualificatif de « civique », il marque le fait que soient ajoutés aux #conditions_matérielles (ressources, logement, etc.) des critères de sélection des « désirables » – et, donc, de détection des « indésirables » – qui étendent les exigences relatives à une « #bonne_citoyenneté » aux conduites et valeurs personnelles. Moyennant son #intervention_morale, voire disciplinaire, l’État se borne à inculquer à l’étranger les traits de caractère propices à la réussite de son intégration, charge à lui de démontrer qu’il conforme ses convictions et comportements, y compris dans sa vie privée, aux « valeurs » de la société d’accueil. Cette approche, centrée sur un critère de #compatibilité_identitaire, fait peser la responsabilité de l’#inclusion (ou de l’#exclusion) sur les personnes étrangères, et non sur les institutions publiques : si elles échouent à leur assimilation « éthique » au terme de leur « #parcours_d’intégration », et a fortiori si elles s’y refusent, alors elles sont considérées comme se plaçant elles-mêmes en situation d’être exclues.

    Les termes de « tournant » comme de « civique » sont à complexifier : le premier car, pour certains pays comme la France, les dispositifs en question manifestent peu de nouveauté, et certainement pas une rupture, par rapport aux politiques antérieures, et le second parce que le caractère « civique » de ces mesures et dispositifs d’intégration est nettement moins évident que leur orientation morale et culturelle, en un mot, identitaire.

    En l’occurrence, c’est bien plutôt la notion d’intégration « éthique », telle que la définit #Jürgen_Habermas, qui s’avère ici pertinente pour qualifier ces politiques : « éthique » est, selon lui, une conception de l’intégration fondée sur la stabilisation d’un consensus d’arrière-plan sur des « valeurs » morales et culturelles ainsi que sur le maintien, sinon la sécurisation, de l’identité et du mode de vie majoritaires qui en sont issus. Cette conception se distingue de l’intégration « politique » qui est fondée sur l’observance par toutes et tous des normes juridico-politiques et des principes constitutionnels de l’État de droit démocratique. Tandis que l’intégration « éthique » requiert des étrangers qu’ils adhèrent aux « valeurs » particulières du groupe majoritaire, l’intégration « politique » leur demande de se conformer aux lois et d’observer les règles de la participation et de la délibération démocratiques.

    Or, les politiques d’immigration, d’intégration et de naturalisation actuellement développées en Europe sont bel et bien sous-tendues par cette conception « éthique » de l’intégration. Elles conditionnent l’accès au « nous » à l’adhésion à un socle de « valeurs » officiellement déclarées comme étant déjà « communes ». Pour reprendre un exemple français, cette approche ressort de la manière dont sont conçus et mis en œuvre les « #contrats_d’intégration » (depuis le #Contrat_d’accueil_et_d’intégration rendu obligatoire en 2006 jusqu’à l’actuel #Contrat_d’intégration_républicaine) qui scellent l’engagement de l’étranger souhaitant s’installer durablement en France à faire siennes les « #valeurs_de_la_République » et à les « respecter » à travers ses agissements. On retrouve la même approche s’agissant de la naturalisation, la « #condition_d’assimilation » propre à cette politique donnant lieu à des pratiques administratives d’enquête et de vérification quant à la profondeur et la sincérité de l’adhésion des étrangers auxdites « valeurs communes », la #laïcité et l’#égalité_femmes-hommes étant les deux « valeurs » systématiquement mises en avant. L’étude de ces pratiques, notamment les « #entretiens_d’assimilation », et de la jurisprudence en la matière montre qu’elles ciblent tout particulièrement les personnes de religion et/ou de culture musulmanes – ou perçues comme telles – en tant qu’elles sont d’emblée associées à des « valeurs » non seulement différentes, mais opposées aux « nôtres ».

    Portées par un discours d’affrontement entre « systèmes de valeurs » qui n’est pas sans rappeler le « #choc_des_civilisations » thématisé par #Samuel_Huntington, ces politiques, censées « intégrer », concourent pourtant à radicaliser l’altérité « éthique » de l’étranger ou de l’étrangère : elles construisent la figure d’un « autre » appartenant – ou suspecté d’appartenir – à un système de « valeurs » qui s’écarterait à tel point du « nôtre » que son inclusion dans le « nous » réclamerait, de notre part, une vigilance spéciale pour préserver notre #identité_collective et, de sa part, une mise en conformité de son #identité_personnelle avec « nos valeurs », telles qu’elles s’incarneraient dans « notre mode de vie ».

    Exclusion des « autres » et homogénéisation du « nous » : les risques d’une « #Europe_des_valeurs »

    Le recours aux « valeurs communes », pour définir les « autres » et les conditions de leur entrée dans le « nous », n’est pas spécifique aux politiques migratoires des États nationaux. L’UE, dont on a vu qu’elle tenait à s’affirmer en tant que « communauté morale », a substitué en 2009 au terme de « #principes » celui de « valeurs ». Dès lors, le respect de la dignité humaine et des droits de l’homme, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit sont érigés en « valeurs » sur lesquelles « l’Union est fondée » (art. 2 du Traité sur l’Union européenne) et revêtent un caractère obligatoire pour tout État souhaitant devenir et rester membre de l’UE (art. 49 sur les conditions d’adhésion et art. 7 sur les sanctions).

    Reste-t-on ici dans le périmètre d’une « intégration politique », au sens où la définit Habermas, ou franchit-on le cap d’une « intégration éthique » qui donnerait au projet de l’UE – celui d’une intégration toujours plus étroite entre les États, les peuples et les citoyens européens, selon la formule des traités – une portée résolument identitaire, en en faisant un instrument pour sauvegarder la « #civilisation_européenne » face à d’« autres » qui la menaceraient ? La seconde hypothèse n’a certes rien de problématique aux yeux des partisans de la quête d’« Européanité », pour qui le projet européen n’a de sens que s’il est tout entier tourné vers la défense de la « substance » identitaire de la « civilisation européenne ».

    En revanche, le passage à une « intégration éthique », tel que le suggère l’exhortation à s’en remettre à une « Europe des valeurs » plutôt que des droits ou de la citoyenneté, comporte des risques importants pour celles et ceux qui souhaitent maintenir l’Union dans le giron d’une « intégration politique », fondée sur le respect prioritaire des principes démocratiques, de l’État de droit et des libertés fondamentales. D’où également les craintes que concourt à attiser l’association explicite des « valeurs de l’Union » à un « mode de vie » à préserver de ses « autres éthiques ». Deux risques principaux semblent, à cet égard, devoir être mentionnés.

    En premier lieu, le risque d’exclusion des « autres » est intensifié par la généralisation de politiques imposant un critère de #compatibilité_identitaire à celles et ceux que leur altérité « éthique », réelle ou supposée, concourt à placer à l’extérieur d’une « communauté de valeurs » enracinée dans des traditions particulières, notamment religieuses. Fondé sur ces bases identitaires, le traitement des étrangers en Europe manifesterait, selon #Etienne_Tassin, l’autocontradiction d’une Union se prévalant « de la raison philosophique, de l’esprit d’universalité, de la culture humaniste, du règne des droits de l’homme, du souci pour le monde dans l’ouverture aux autres », mais échouant lamentablement à son « test cosmopolitique et démocratique ». Loin de représenter un simple « dommage collatéral » des politiques migratoires de l’UE, les processus d’exclusion touchant les étrangers constitueraient, d’après lui, « leur centre ». Même position de la part d’Étienne Balibar qui n’hésite pas à dénoncer le « statut d’#apartheid » affectant « l’immigration “extracommunautaire” », signifiant par là l’« isolement postcolonial des populations “autochtones” et des populations “allogènes” » ainsi que la construction d’une catégorie d’« étrangers plus qu’étrangers » traités comme « radicalement “autres”, dissemblables et inassimilables ».

    Le second risque que fait courir la valorisation d’un « nous » européen désireux de préserver son intégrité « éthique », touche au respect du #pluralisme. Si l’exclusion des « autres » entre assez clairement en tension avec les « valeurs » proclamées par l’Union, les tendances à l’homogénéisation résultant de l’affirmation d’un consensus fort sur des valeurs déclarées comme étant « toujours déjà » communes aux Européens ne sont pas moins susceptibles de contredire le sens – à la fois la signification et l’orientation – du projet européen. Pris au sérieux, le respect du pluralisme implique que soit tolérée et même reconnue une diversité légitime de « valeurs », de visions du bien et du monde, dans les limites fixées par l’égale liberté et les droits fondamentaux. Ce « fait du pluralisme raisonnable », avec les désaccords « éthiques » incontournables qui l’animent, est le « résultat normal » d’un exercice du pouvoir respectant les libertés individuelles. Avec son insistance sur le partage de convictions morales s’incarnant dans un mode de vie culturel, « l’Europe des valeurs » risque de produire une « substantialisation rampante » du « nous » européen, et d’entériner « la prédominance d’une culture majoritaire qui abuse d’un pouvoir de définition historiquement acquis pour définir à elle seule, selon ses propres critères, ce qui doit être considéré comme la culture politique obligatoire de la société pluraliste ».

    Soumis aux attentes de reproduction d’une identité aux frontières « éthiques », le projet européen est, en fin de compte, dévié de sa trajectoire, en ce qui concerne aussi bien l’inclusion des « autres » que la possibilité d’un « nous » qui puisse s’unir « dans la diversité ».

    https://laviedesidees.fr/L-Europe-et-la-fabrique-de-l-etranger
    #identité #altérité #intégration_éthique #intégration_politique #religion #islam

    • Politique de l’exclusion

      Notion aussi usitée que contestée, souvent réduite à sa dimension socio-économique, l’exclusion occupe pourtant une place centrale dans l’histoire de la politique moderne. Les universitaires réunis autour de cette question abordent la dimension constituante de l’exclusion en faisant dialoguer leurs disciplines (droit, histoire, science politique, sociologie). Remontant à la naissance de la citoyenneté moderne, leurs analyses retracent l’invention de l’espace civique, avec ses frontières, ses marges et ses zones d’exclusion, jusqu’à l’élaboration actuelle d’un corpus de valeurs européennes, et l’émergence de nouvelles mobilisations contre les injustices redessinant les frontières du politique.

      Tout en discutant des usages du concept d’exclusion en tenant compte des apports critiques, ce livre explore la manière dont la notion éclaire les dilemmes et les complexités contemporaines du rapport à l’autre. Il entend ainsi dévoiler l’envers de l’ordre civique, en révélant la permanence d’une gouvernementalité par l’exclusion.

      https://www.puf.com/politique-de-lexclusion

      #livre

  • Contre les obsessions sécuritaires, à bas les JO du contrôle !
    https://ricochets.cc/Contre-les-obsessions-securitaires-a-bas-les-JO-du-controle_fete-du-flic-e

    Reconnaissance facile automatisée, cybersécurité, surveillance et contrôle des foules, lutte anti-drone, renseignement..., les JO c’est la fête du techno-flic ! Les JO, un bon prétexte pour tester tout plein de dispositifs intrusifs de technopolice, pour pouvoir mieux les vendre à l’international et continuer à les imposer ici, légalement ou pas. Les JO, c’est ni en 2024 ni en 2030 dans les Alpes ! Contre les obsessions sécuritaires, attaquons les JO du contrôle ! Les JO sont une bonne (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Technologie, #Fichage,_contrôle_et_surveillance, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Le monde de (...)

    #Tourisme,sports&_loisirs #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Le_monde_de_L'Economie
    https://dijoncter.info/contre-les-obsessions-securitaires-attaquons-les-jo-du-controle-5238

  • Deux rallyes Monte-Carlo vont polluer la Drôme : cette société est incapable d’arrêter de futiles compétitions motorisées
    https://ricochets.cc/Deux-rallyes-Monte-Carlo-vont-polluer-la-Drome-cette-societe-est-incapable

    Chaque année, les rallyes auto reviennent, encore et encore. Le Vercors et le diois seront traversés de machines mécaniques bruyantes et polluantes les 27 janvier et 03 (et 06) février 2024. Chaque année on s’étonne que des courses motorisées existent encore. Ce modèle de société est incapable de mettre fin à de telles nuisances pourtant dispensables. Pire, la quasi totalité des élus encouragent et soutiennent ça, ou se taisent. Ca montre à quel point cette société est irréformable et ne (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Drôme

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://acm.mc/edition/92e-rallye-automobile-monte-carlo/evenement/presentation-de-lepreuve
    https://acm.mc/edition/26e-rallye-monte-carlo-historique/evenement/presentation-de-lepreuve
    https://faupvercors.fr


    https://acm.mc/edition/26e-rallye-monte-carlo-historique/espace-concurrent/documents-officiels/cartes-itineraires
    https://www.montagnes-magazine.com/actus-pollution-sonore-premieres-mesures-premiers-enseignements-

  • Reisen wie Mao Zedong: Zwei Berliner mit dem Fahrrad auf dem Langen Marsch in China
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/reisen-wie-mao-zedong-zwei-berliner-mit-dem-fahrrad-auf-dem-langen-


    Christian Y. Schmidt (l.) und Volker Häring (r.) auf einer Landstraße in der Provinz Guangxi mit einer Schauspielertruppe. Sie fährt in den historischen Uniformen der damaligen Roten Armee im Auto die Route des Langen Marsches nach, um Schlüsselszenen nachzuspielen. Die Clips werden im Internet gestreamt. Ihr Vlog hat angeblich 30 Millionen Follower.

    9.1.2024 von Sören Kittel - Christian Y. Schmidt reist mit einem Kumpel per Fahrrad quer durch China. Sein Eindruck nach der ersten Hälfte: „Man muss China sehen, um es zu begreifen.“

    Kurz vor Jianhe ging bei Christian Y. Schmidt der Umwerfer kaputt. Umwerfer, so heißt die Schaltvorrichtung an einem Fahrrad mit Kettenschaltung. Jianhe ist eine eher kleine Stadt in der Provinz Guizhou, die Einwohnerzahl liegt unter 200.000, das H wird wie CH bei Dach ausgesprochen. Es wurde also in Jianhe ein neuer Umwerfer für rund 100 Euro im Internet bestellt, und Schmidt stellte sich auf mehrere Tage dort ein. So eine erzwungene Pause hätte ja vielleicht auch ihr Gutes. Doch China zeigte hier einmal mehr, was logistisch möglich ist: Der Umwerfer der Firma Shimano war binnen eineinhalb Tagen da und die Radtour konnte weitergehen.

    Zusammen mit seinem Freund, dem Reisebuchautor Volker Häring, hatte sich Christian Y. Schmidt im Herbst auf eine ambitionierte Fahrradtour begeben: Sie wollten die Strecke des Langen Marsches mit dem Fahrrad entlangfahren, jene historische 11.000-Kilometer-Route – die Angaben variieren je nach Historiker –, die Chinas Parteigründer Mao Zedong einst mit Gefolgschaft lief. Genau ein Jahr dauerte der Marsch der rund 90.000 Männer durch die Provinzen, nur etwa 7000 von ihnen erreichten das Ziel in Yan’an im Oktober 1935. Einer von ihnen war damals der Deutsche Otto Braun, der so auch Teil des Gründungsmythos der Roten Partei Chinas wurde. Im Jahr 1973 starb Braun bei einem Urlaub in Bulgarien eines natürlichen Todes, er war inzwischen Bürger der DDR.

    Bildstrecke


    Reisterrassen in Guizhou.Christian Y. Schmidt


    Christian Y. Schmidt und Volker Häring vor einer Statue von Mitreisenden des Langen Marsch. Otto Braun ist ganz links dargestellt, mit einer Zigarette in der Hand, genau wie Mao Zedong in der Mitte.Christian Y. Schmidt


    Ein Museum für den Langen Marsch am Wegesrand in Guizhou.Christian Y. Schmidt


    Angehöre der Minderheit der Miao in der Provinz Guangxi.Christian Y. Schmidt


    Christian Y. Schmidt und Volker Häring beim Start der Fahrradtour in Ruijin.Christian Y. Schmidt


    Der Fluss Wu, den die Rote Armee einst überquerte auf dem Langen Marsch – und 89 Jahre später die beiden Abenteurer aus Berlin.Christian Y. Schmidt


    Ein Glockenturm der Dong-Minderheit in Guangxi.Christian Y. Schmidt


    €Eine Brücke über den Xiang-Fluss in der Stadt Zunyi.Christian Y. Schmidt_


    Eine Gruppe von Rentnern auf E-Bikes, die in Sichuan gestartet sind in Richtung Süden. Das Treffen mit den beiden Reisenden (Mitte) fand in Tucheng statt.

    Braun ist einer der Gründe, warum sich Häring und Schmidt auf diese Tour begeben haben. Der im Jahr 1900 in Bayern geborene deutsche Kommunist und Militärberater gehörte zu den ursprünglichen Initiatoren des Marsches, als die Rote Armee im Sommer 1934 in dem von ihr kontrollierten Gebiet im Süden Chinas durch die Nationalisten unter Chiang Kai-shek in schwere Bedrängnis geriet. Der Mann, den in China nahezu jedes Kind als Li De kennt (Li, der Deutsche), schlug vor, einen Ausbruch aus der Umklammerung zu wagen. Das bedeutete auch, einige Tausend Kranke, Frauen und Kinder zurückzulassen. Die Parteiführung stimmte zu und der Marsch begann, über Berge, durch Flüsse, im Zickzack, aufs tibetische Hochplateau und durch Sümpfe, bis man nach einem Jahr sicheres Terrain erreichte. So rettete sich auch die gesamte Führung der Kommunistischen Partei, und der Marsch wurde Teil chinesischer Nationalgeschichte.

    Christian Y. Schmidt ist Mitte der Nullerjahre nach Peking gezogen, heiratete eine Chinesin, schrieb für Taz und Titanic – und veröffentlichte mehrere Bücher über China, wie „Bliefe von dlüben“ und „Allein unter 1,3 Milliarden“. Das Land liegt ihm am Herzen, er kennt auch die Probleme, weiß von Hungersnöten und anderen Herausforderungen unter Maos Regime, vom harten Alltag der Wanderarbeiter, von Menschenrechtsverletzungen gerade in den äußeren Provinzen, bei Tibetern und Uiguren. Während der Arbeit zu seinem Buch „Der letzte Hülsenbeck“ habe er zu viel am Schreibtisch gesessen, sagt er, deshalb kam er auf den Gedanken, sich mehr zu bewegen und Häring, der die Idee zur Tour hatte, zu begleiten.

    Für die Geschichte von Otto Braun hat sich Schmidt schon lange interessiert. „Seine Biografie ist so etwas wie ‚Babylon Berlin‘ auf Speed, allerdings im globalen Maßstab“, sagt Schmidt der Berliner Zeitung. „In den 20er-Jahren war er in Berlin als Kommunist zunächst im Untergrund, dann im Gefängnis.“ Braun wurde aber mit Waffengewalt von seiner damaligen Geliebten Olga Benarrio aus seiner Zelle in Moabit befreit, floh nach Moskau, ging dort auf die Militärakademie. Als bekannter Womanizer war er gleich mit zwei Chinesinnen verheiratet. „Von der ersten Frau hat er sich scheiden lassen, obwohl sie für ihn lernte, wie man deutsche Wurst macht und Brot bäckt.“ Die zweite Frau war eine Sängerin.

    Der wütende Deutsche im chinesischen Fernsehen

    Schmidt hat alles gelesen, was er über Braun in die Hände bekommen konnte. „Das ist allerdings angesichts der Bedeutung, die sein Engagement in China hatte, nicht viel.“ In der DDR war Braun eine Zeit lang erster Sekretär des Schriftstellerverbands, er liegt heute auf dem Friedhof der Sozialisten in Friedrichsfelde. Während seiner Zeit in China war er auch ein Gegenspieler Maos, obwohl sie zusammen den Langen Marsch bewältigt haben. Schmidt hat sich etliche chinesische Filme über Braun angeschaut, in denen der Deutsche oft als jähzornig und ungeduldig dargestellt wird, als jemand, der wütend Nüsse knackt und sich dabei selbst verletzt.


    Christian Y. Schmidt (l.), stolzer Großvater (M.) und Volker Häring (r.) im Chinese Soviet Memorial Park in Ruijin (Jiangxi). Der Rote Stern soll an die Gründung des sogenannten Jiangxi Sowjets am 7. 11. 1931 erinnern, eines Guerillagebiets, das damals von den chinesischen Kommunisten beherrscht wurde und von wo die Rote Armee 1934 zum Langen Marsch aufbrach. Ruijin war die Hauptstadt des Gebiets. Hier starteten auch Schmidt und Häring ihre Tour. Offiziell ging der Lange Marsch allerdings im etwa 60 Kilometer entfernten Yudu los.

    Christian Y. Schmidt und Volker Häring wollten eigentlich schon im April 2020 auf die gemeinsame Tour gehen und auf den Spuren von Otto Braun unterwegs sein. Doch die weltweite Corona-Pandemie ließ die Pläne der beiden Reisenden weiter in den Hintergrund rücken. Im Nachhinein hat sich das allerdings als Glück erwiesen, weil die beiden nicht während der Sommerhitze durch China reisen mussten.

    Der nächstmögliche Termin für beide Abenteurer war dann der 17. Oktober 2023. „Das Schicksal hat uns also gedrängt“, sagt Schmidt, „dass wir ausgerechnet auf den Tag genau 89 Jahre nach Mao Zedong und Otto Braun in der gleichen Stadt mit dem Marsch beginnen: in Yudu.“ Gestartet sind sie einen Tag zuvor in dem ehemaligen Hauptquartier der Kommunisten, der Kleinstadt Ruijin. Dorthin kamen sie mit dem Zug aus Hongkong. Dann stiegen sie auf ihre E-Bikes.

    Schmidt und Häring hatten sich extra für diese Reise Pedelec-Fahrräder zugelegt. Anders als ein reines E-Bike fährt ein Pedelec nur dann, wenn die Pedale bewegt werden, allerdings setzt dann eine Motorunterstützung ein, die es bis zu einer Geschwindigkeit von 25 Kilometern pro Stunde bringt.

    „Anstrengend war es trotzdem noch genug“, sagt der 67-Jährige. „Gerade weil man hohe Berge bezwingen muss und es immer wieder Momente gab, in denen beide Akkus leer waren.“ Dann nämlich ist ein E-Bike wirklich schwer zu bewegen, zumal sie auch Gepäck dabeihatten. „Ich habe so eine Tour auch noch nie vorher gemacht“, sagt Schmidt. „Volker hat als alter Weltreiseleiter auf jeden Fall mehr Erfahrung auf dem Gebiet und ist deutlich besser im Training.“


    Christian Y. Schmidt auf seinem Pedelec vor einer Statue kurz hinter Jianhe, Provinz Guizhou. Die Wasserbüffel werben für eine nahe gelegene Arena, wo regelmäßig Kämpfe stattfinden.Christian Y. Schmidt

    Bis zum Dezember haben die beiden 2600 Kilometer zurückgelegt, was ungefähr der Entfernung zwischen Berlin und Lissabon entspricht. Dabei haben sie rund 35.000 Höhenmeter überwunden. Zwar kamen dann auch immer wieder lange Abfahrten, aber die haben sich fast als gefährlicher herausgestellt. Sie machen jetzt eine Pause bis Anfang März und starten dann mit der zweiten Etappe.

    „Der gefährlichste Moment war eine Serpentine, wo Volker plötzlich in der Kurve ein BMW entgegengeschossen kam“, sagt Schmidt. „Das war so knapp, dass Volker beinahe unter die Räder gekommen wäre.“ Ansonsten haben sie die Tour bisher fast unbeschadet überstanden – nur ab und zu mussten Teile ausgetauscht und Reifen geflickt werden, nicht nur in Jianhe. „Auch mein iPhone ging irgendwo in der Provinz Sichuan einmal kaputt“, erzählt Schmidt, „aber innerhalb von zwei Stunden hatte ich ein neues Display, hineingebaut von einem jungen Chinesen, der wie Harry Potter aussah und einen kleinen Apple-Laden betrieb.“

    Finanziert haben sie die Reise bisher unter anderem durch Spenden. Für 20 Euro kann man sich eine Postkarte aus China vom Marsch der beiden nach Hause schicken lassen – ein Konzept, was bisher aufging. Auch versuchen sie, in günstigen Hotels zwischen 100 und 200 Yuan (umgerechnet 13 und 26 Euro) pro Nacht zu übernachten. In den meisten Orten hat das bisher geklappt. Außerdem wollen sie einen Reisebericht schreiben, der unter dem Titel „So weit die Füße radeln“ bei Ullstein erscheinen soll.

    Nur einmal aus einem Bezirk ausgewiesen

    Es entwickele sich gerade eine Art „Roter Tourismus“, sagt Schmidt und meint damit jene Touristen, die er immer wieder auf seiner Reise getroffen hat. Das sind Chinesen oder andere Reisende, die sich auf den Langen Marsch machen, ähnlich wie Europäer den Jakobsweg gehen. Manche haben sogar rote Fahnen dabei, die sie auf der Strecke schwenken. Die touristische Infrastruktur entlang der Strecke ist noch nicht vollends professionalisiert, aber die beiden Deutschen waren mit ihrer Idee bei weitem nicht allein. Als Orientierung lasen sie auch einen Reisebericht von zwei Engländern, die den Marsch vor rund 20 Jahren zu Fuß gemacht hatten.

    So war es denn auch keine Überraschung, als sie in Tongdao Probleme hatten, eine Übernachtung zu finden. Die Stadt mit etwas mehr als 200.000 Einwohnern ist im Buch der Engländer schon erwähnt als komplizierter Ort. „Als wir dort ankamen, war es bereits spät“, erzählt Schmidt, „und die Fahrrad-Akkus waren leer.“ Doch das erste Hotel wies sie ohne Begründung ab, das zweite ebenfalls. „Als Europäer wird man in China dann auch schnell auf der Straße von der Polizei erkannt“, sagt Schmidt. Sie wurden dann das erste und einzige Mal auf ihrer Reise aus einem Bezirk offiziell ausgewiesen.


    Ein Dorf der Dong-Ethnie in der Provinz Guizhou. Im Hintergrund eine sogenannte Wind-Regen-Brücke, die typisch für Dong-Dörfer ist. Christian Y. Schmidt

    Erst in einer weiter entfernten Stadt, wohin sie dank eines Busses, der auch Fahrräder transportiert, gelangten, durften sie dann übernachten. Offiziell ist die Stadt nicht gesperrt. Im Internet kann man allerdings auf inoffiziellen Seiten nachlesen, dass dort ein Teil der chinesischen Atomwaffen lagert. Da Tongdao aber auf der Route des Langen Marsches liegt, wird die chinesische Tourismusbehörde dieses Problem auf lange Sicht noch lösen müssen, zumindest wenn mehr Menschen dem Beispiel von Häring und Schmidt nacheifern wollen.

    Abgesehen von solchen Erlebnissen ist aber bei Christian Y. Schmidt viel Begeisterung über die Entwicklung Chinas der letzten Jahre herauszuhören – und zu lesen im Internet-Blog, den sie auf der in China verbotenen Plattform Facebook führen. Die Qualität der Straßen habe sich eklatant verbessert, die Entwicklung selbst kleiner Städte nennt Schmidt erstaunlich, deren Anbindung an das Schienen- und Bussystem gehe rasant vonstatten.


    Brücke über den Chishui bei Taiping. Hier überquerte die Rote Armee im Frühjahr 1935 den Fluss. Die Brücke gab es damals natürlich noch nicht. Der Fluss bildet zugleich die Grenze zwischen den Provinzen Guizhou und Sichuan.Christian Y. Schmidt

    „Als ich 2007 auf meiner letzten Reise in Chengdu war, gab es in der Stadt noch keinen einzigen Kilometer U-Bahn“, berichtet er. Erst im September 2010 sei die erste Linie eröffnet worden. „Heute hat Chengdu mit 13 Linien und insgesamt 558 Kilometern das viertlängste U-Bahn-System auf der Welt.“ Die Entwicklung der Metro in Chengdu ist für ihn nur ein Beispiel für die rapide und zugleich systematische Entwicklung Chinas allein in den letzten 15 Jahren. „Sie sprengt jedes Vorstellungsvermögen eines Europäers“, sagt Schmidt. „Man muss sehen, was hier passiert, um es zu begreifen.“

    Die exotischen Speisen nehmen in seinen Reiseerinnerungen einen besonderen Platz ein. Da gibt es die Schüsseln, die in der Mitte geteilt sind und in denen die Restaurants so zwei verschiedene Hot-Pot-Suppen auf einmal servieren können. Da gibt es den leckeren Flussaal, der in den Reisefeldern seine Bahnen zieht und zum kulinarischen Höhepunkt der Reise wurde. Und da sind die Schnapsbrennereien in Maotai, einer kleinen Gemeinde mit nur 10.000 Einwohnern, von denen die meisten ihr Geld mit Hochprozentigem verdienen. Es heißt, so viele Schnapsfabriken gebe es sonst nirgendwo auf der Welt. Aber solche Superlative, das ist eine der vielen Erkenntnisse, entstehen schnell, wenn man durch China reist.

    CHINAHIRN trifft Christian Y. Schmidt – Radfahrer auf dem Langen Marsch
    https://www.chinahirn.de/2024/01/01/chinahirn-trifft-christian-y-schmidt-radfahrer-auf-dem-langen-marsch

    Christian Y. Schmidt - „Letztlich sterben immer die anderen“
    https://www.journal-frankfurt.de/journal_news/Gesellschaft-2/Christian-Y-Schmidt-Letztlich-sterben-immer-die-anderen-35924.html

    OLD CHINA HANDS I Volker Häring, Buchautor und Reiseveranstalter - 17. Oktober 2021 by Wolfgang Hirn
    https://www.chinahirn.de/2021/10/17/old-china-hands-i-volker-haering-buchautor-und-reiseveranstalter

    HU IS HU? Christian Y. Schmidt 22. Oktober 2020
    https://www.chinahirn.de/2020/10/22/hu-is-hu-christian-y-schmidt

    CHINA BY BIKE
    https://around-the-world.bike/chinabybike

    #Chine #tourisme #vélo #histoire #Longue_Marche