#tranhumanisme

  • http://sniadecki.wordpress.com/2015/01/07/guillebaud-pudibonderie

    Jean-Claude Guillebaud, La pudibonderie scientiste, 2011

    Nous publions ce texte de Jean-Claude Guillebaud non pas pour appeler avec lui l’Église à se rappeler « de l’incarnation et de l’acceptation joyeuse du corps », mais bien au contraire pour inviter nos lecteur.e.s à ne pas laisser a cette institution surannée ce monopole du corps à l’heure de la procréation médicalement assistée (#PMA) et autres délires de désincarnation technoscientistes, complaisamment relayés et promus par certain.e.s féministes, homosexuels, LGBT, etc. – pas tou.te.s, fort heureusement – qui ont en horreur les limites que leur impose leur propre corps et veulent le contraindre à se plier à leurs caprices et à leurs fantasmes (et sont prêts pour cela à se « faire violence », au sens ancien de l’expression).

    Nous ne doutons pas qu’ainsi nous allons nous attirer les foudres des escudérophobes. Mais nous dénoncerons les fanatiques de l’aliénation sous quelque déguisement qu’ils se présentent, surtout si en prétendant œuvrer pour l’émancipation, ils ne font en fait que promouvoir la #délivrance_ – au sens religieux de ce terme – à l’aide de la #technoscience, ce nouveau culte, laïque et obligatoire, de l’État.

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    _Au cœur de la mutation anthropologique, technologique et historique, d’insidieuses logiques sont à l’œuvre, notamment dans la cyberculture. Elles vont dans le sens d’une dématérialisation de notre rapport au monde. Le corps est ainsi présenté comme une vieillerie encombrante. C’est bien une nouvelle pudibonderie scientiste qui s’élabore. Entretien avec Jean-Claude Guillebaud.

    Tout se passe aujourd’hui comme si le réel, la matière, la chair du monde (et la chair elle-même) nous filaient entre les doigts. Les éloges convenus du corps, de la santé et du plaisir sont autant de leurres. Ils dissimulent une tendance inverse. Au cœur de la mutation anthropologique, technologique et historique, d’insidieuses logiques sont à l’œuvre. Notamment dans ce qu’on appelle la cyberculture. Elles vont toutes dans le même sens : celui d’une dématérialisation progressive de notre rapport au monde. Le réel est congédié au profit de l’immatériel ; l’épaisseur de la matière devient source de crainte ; la chair elle-même est tenue en suspicion. Un peu partout, le corps est ainsi présenté comme une vieillerie encombrante, symbole de finitude, de fragilité et de mort. A mots couverts, c’est bien une nouvelle pudibonderie scientiste qui s’élabore. Elle renoue très curieusement avec le rigorisme de la Gnose des premiers siècles que les Pères de l’Église avaient combattu. Cette néo-pudibonderie scientiste ajoute ainsi ses effets à la rétractation, elle aussi puritaine, perceptible dans le champ religieux.

    #scientisme, #Alexis_Escudero, #religion, #tranhumanisme

    • Je me suis aperçu en lisant des textes ultérieurs de Judith Butler qu’elle récuse aujourd’hui ce « fondamentalisme » originel ; elle ironise même sur ses premières thèses et pointe la menace qui naîtrait d’une phobie du corps. Dans le dialogue de Judith Butler et de Catherine Malabou, on s’aperçoit que les deux philosophes finissent par s’accorder sur une vision plus complexe et réaliste du corps réel qu’on ne peut aussi facilement congédier.

      Reste que les genders studies, à l’origine, se sont appuyées sur le fameux texte de Donna Haraway datant des années 1980, le Manifeste cyborg, texte à dominante scientiste qui consiste à dire que les progrès de la science sont tels qu’on ne peut plus définir un homme ou une femme à travers son corps, et que la technologie s’empare dorénavant de nous, nous transforme.

      http://www.genreenaction.net/spip.php?article7602

      Qui n’a jamais rêvé ou craint, désiré ou redouté de déléguer son corps ? De demander ou d’ordonner à quelqu’un d’autre : sois mon corps, porte-le à ma place, nourris-le, cultive-le, forme-le ?
      Selon Judith Butler et Catherine Malabou, cette demande et cet ordre sont ceux que le maître donne à l’esclave dans la Phénoménologie de l’esprit de Hegel.

      La dialectique de la domination et de la servitude doit être comprise comme une scène de délégation et de dénégation des corps. Mais se détache-t-on jamais complètement de son corps ? Y est-on à l’inverse jamais absolument attaché ?

      De Hegel à Foucault, en passant par Derrida et Kojève, ces questions sont ici examinées selon toutes leurs modalités.

      #Judith_Butler #Catherine_Malabou #Donna_Haraway #genre #cyborg #transhumanisme #corps

  • Quand le corps humain devient machine
    http://www.telerama.fr/techno/corpsmachine

    Cœur artificiel, prothèses, objets intelligents connectés à Internet : l’actualité offre chaque jour une vision de l’impact des nouvelles technologies sur le corps humain. La machine investit chaque jour un peu plus le corps, le prolonge, lui ajoute de nouveaux sens.

    Cette technique, structurante, omniprésente et universelle, peut-elle faire de l’homme un surhomme ? L’homme va-t-il fusionner avec la machine ? Aujourd’hui, nous sommes à un carrefour de notre humanité. Le progrès technologique a rendu floues les frontières du corps humain. Chercheurs, universitaires, bio-hackers, cyberpunks ou simples citoyens : nous sommes tous touchés. Notre quotidien génère des enthousiasmes, des angoisses, des interrogations. Cet avenir nous questionne.

    Ce projet, mené sur un temps plus long que l’actualité quotidienne, a pour but d’amener des clefs de compréhension d’une réalité qui bouleverse la définition de l’humain.

    #tranhumanisme #webdoc