• De l’idéologie romantique au travail conjugal – prendre soin du conjoint au détriment de soi ? | Une sociologue chez le coiffeur
    https://systemececilia.wordpress.com/2018/04/08/de-lideologie-romantique-au-travail-conjugal-prendre-soin-

    Dans plusieurs articles, j’ai réfléchi à l’idéologie romantique et j’ai parlé un peu de mes expériences et celles de mes proches concernant les relations amoureuses hétérosexuelles. En les relisant, et en lisant l’article de My Sage Diary sur le mythe de l’amour romantique comme un événement transcendant, magique, qui va illuminer notre vie et qui va nous permettre de devenir une meilleure version de nous-mêmes ; je me suis dit qu’ils s’inscrivaient dans la même logique, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser pour la mettre au jour.

    #couple #féminisme #amour #romantisme #travail_conjugal #célibat

    • #hétérosexualité #sexisme #injonction #travail_sexuel (Elle connait pas Paola Tabet mais c’est elle qu’il faut lire sur le travail sexuel)
      #domination_masculine

      Ca me rappel le slogan féministe : les femmes ont besoin des hommes comme les poissons de bicyclettes.

      Sinon pour la fin « les femmes qui renoncent à la vie en couple » ca donne un coté regret. Choisir le célibat n’est pas un renoncement. C’est plutot le couple hétéro que je verrait comme un renoncement, puisqu’une femme en couple renonce souvent à sa carrière, son corps, son nom, s

      Par rapport à l’éducation c’est un peu comme si on apprenait aux femmes à aimer l’amour et aux hommes à le haïr. Dans les blagues misogynes sur le mariage, les hommes sont sensé entré dans une sorte de prison monogame ; « ils se font passé la corde au cou » et ils célèbrent des « enterrement de vie de garçon » tandis que les femmes sont sensé vivre « le plus beau jour de leur vie » alors que c’est elles qui signent pour leur asservissement.

  • Comment le terme de « travail sexuel » écrase les victimes | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/06/14/comment-le-terme-de-travail-sexuel-ecrase-les-

    Beaucoup de gens bien intentionnés utilisent les termes « travail sexuel » et « travailleuse du sexe » parce qu’ils pensent que c’est politiquement correct et que cela donne une forme de dignité aux femmes et jeunes prostituées. Ces gens estiment qu’en décrivant la prostitution avec une sorte de langage professionnel, elles et ils sont respectueuses et progressistes comme il faut. Elles et ils semblent tous oublier que les droits professionnels (c’est-à-dire du travail) impliquent certains standards et requièrent des responsabilités des travailleurs.

    Si les jeunes ados de l’État Unité au Soudan du Sud sont des travailleuses du sexe plutôt que des enfants vulnérables, cela implique-t-il que n’importe lequel des hommes qui payent pour accéder à leurs corps peut demander un remboursement de son « moins d’un dollar » s’il trouve que l’acte sexuel n’a pas été correctement effectué à son goût ?

    Allons droit au but : que disons-nous exactement quand on appelle une jeune de quatorze ans vivant dans une pauvreté abjecte une « travailleuse du sexe » ?

    Comment peut-on voir des très jeunes filles, vivant dans une sombre pauvreté et payées par des hommes moins d’un seul dollar pour un accès sexuel à leurs corps, comme des « travailleuses du sexe » au lieu d’enfants vulnérables et abusées ?

    #vocabulaire #prostitution #viol #culture_du_viol

  • La banalité de l’échange. Entretien avec Paola Tabet
    https://gss.revues.org/1227?lang=fr

    Dans cet entretien, l’anthropologue revient sur le parcours théorique et personnel qui l’a amenée à forger le concept d’échange économico-sexuel. Elle insère cette notion dans l’ensemble de ses travaux sur la division sexuelle du travail, la gestion de la reproduction, les interventions sur la sexualité des femmes. Elle revient également sur les usages de la notion d’échange économico-sexuels, les limites qu’il y a à l’utiliser principalement en ce qui concerne ce qu’on appelle le travail sexuel, et la difficulté à penser les échanges économico-sexuels comme un continuum. Le travail de Paola Tabet apparaît ainsi comme un ensemble d’outils théoriques et politiques dont l’objectif est de comprendre et de déconstruire les rapports sociaux de sexe et les fondements de la domination masculine.

    #féminisme

    • De ce point de vue, ton travail rejoint ce qui est appelé dans la dernière enquête sur la sexualité en France une vision différentialiste de la sexualité : une sexualité masculine qui serait plus proche d’une pulsion naturelle et une sexualité féminine de l’ordre des sentiments…
      Évidemment la vision différentialiste de la sexualité n’est pas la mienne. Je ne partage aucunement une vision différentialiste, la vision selon laquelle « par nature » les hommes auraient plus besoin de sexualité que les femmes et les femmes tendraient à une sexualité plutôt de relation, etc. C’est une idéologie qui sert à justifier la domination, entre autres, sexuelle des hommes : ils auraient « naturellement » plus besoin de sexe que les femmes. Donc les femmes doivent le leur donner. C’est une idéologie que entre autres est acceptée par une partie des femmes comme le montre l’enquête récente sur la sexualité en France (Bajos, Ferrand, Andro, 2008) : « la naturalisation des besoins sexuels masculins établit leur caractère irrépressible et justifie pour les femmes [...] l’enjeu d’y répondre pour conforter la relation ». Ce qui tend à rendre acceptable et on peut dire « normal » le fait de subir une sexualité imposée. Et statistiquement les femmes qui « considèrent que les hommes ont par nature plus de besoins sexuels que les femmes, reconnaissent accepter davantage des rapports sans en avoir envie ». Il me semble aussi que ça permet aux femmes d’accepter les différences économiques et de pouvoir (et l’échange économico-sexuel). Une idéologie qui fonde la différence dans la nature est bien pratique pour les dominants.

      #misère_sexuelle #male_entitlement #besoins_sexuels_masculins #sexage #prostitution #mariage #hétéro-patriarcat

    • Je dirais pour le moment que les échanges économico-sexuels sont à la fois et plus et moins contestés. C’est une situation très complexe et en mouvement. En ce qui concerne le mariage, la situation paraît assez floue. Les mariages sont très instables. L’indépendance économique des femmes, leur travail hors de la famille, permet une révolte par rapport à une sexualité qu’on leur impose ou qu’on leur demande dans le mariage. On le voit dans des enquêtes récentes aussi aux États-Unis. La moitié des mariages se brisent : c’est important. Et aux États-Unis et ailleurs le nombre de personnes restant célibataires augmente tout le temps.
      C’est vrai qu’il y a des choses qui bougent, mais d’une façon ou d’une autre il y a encore un pouvoir masculin bien installé. Il y a la situation économique des femmes avec, on le sait, la persistance d’un clivage assez important dans les possibilités d’accès aux postes les mieux rémunérés et généralement réservés aux hommes… Cela vaut pour les classes intellectuelles, pour les classes moyennes. Et aussi pour les femmes des classes pauvres et surtout les immigrées : il y a justement encore des différences importantes de salaire, d’accès au travail, de risques de chômage, le cantonnement dans des métiers de service.
      Le mariage est, et surtout a été, l’endroit de la reproduction. L’échange économico-sexuel n’est pas un choix : c’est ce qui est donné par une structure sociale dans laquelle le mari gagne plus, a plus de biens, de pouvoir, de prestige… La preuve, ce sont les situations plus ou moins catastrophiques lors d’une séparation. Aux États-Unis (et ailleurs) une grande majorité des hommes divorcés ne paient plus un an après, la pension alimentaire fixée par le juge, même s’il y a des enfants. Comment ne pas voir le mariage comme le terrain de l’échange ? Plus d’échange, plus d’argent. Et, de fait, celles qui sont pénalisées (souvent lourdement pénalisées) dans les séparations ceux sont les femmes qui se retrouvent avec moins d’argent et les enfants sur le dos.

      #divorce

    • Dans la société africaine, celles qu’on appelle les « femmes libres » en Afrique francophone, « free women » en Afrique anglophone, ont été périodiquement remises dans le mariage par la violence : par exemple au Ghana et au Nigeria, dans les années 1930 et après, dans les années 1960-70 par exemple, elles sont à plusieurs reprises emprisonnées et données comme épouses à moitié prix (« second hand wives ») à tout homme qui voulaient les prendre et les empêcher de poursuivre leurs activités répréhensibles (les femmes libres ne participaient pas uniquement à des formes de sex work, elles pouvaient aussi être des commerçantes). Toute femme devait en fait être sous le contrôle d’un homme. Et elles essaient sans arrêt d’y échapper. Ce sont clairement des formes de résistance.
      Les lois contre la prostitution dans la Chine populaire des années 1950. Comme le raconte le beau livre de Gail Hershatter (1997) sur la prostitution à Shanghai, les prostituées sont d’abord internées dans des centres de redressement et après, à leur sortie, elles sont rendues à leurs maris ou, si elles étaient célibataires, les institutions essaient de les donner en mariage.
      Il faudrait avoir plus d’études sur ces différentes formes d’interventions et sur la résistance des femmes. Une résistance qui peut prendre beaucoup de formes comme cellede sortir du mariage en prenant la fuite, même plusieurs fois, et comme souvent aujourd’hui, les migrations. C’est pour cela que je parlais dans mon livre de l’histoire des « femmes libres » africaines, des prostituées d’Afrique et d’autres continents, comme de l’histoire, difficile et complexe, d’une résistance.

      #résistance #backlash #historicisation

  • Sur le #travail_sexuel : une perspective féministe révolutionnaire
    http://revueperiode.net/sur-le-travail-sexuel-une-perspective-feministe-revolutionnaire

    Sur le travail sexuel, l’abolitionnisme mobilise une série d’arguments cherchant à fonder l’idée d’une violence intrinsèque de la prostitution. Face à une question souvent abordée d’un point de vue moral, Johanna Brenner prend ici au sérieux tous les travaux qui prennent le soin d’évaluer la violence physique et psychologique qui accompagne la vente de services sexuels, ainsi que l’impact des législations sur les conditions de travail des prostituées. Dans cette diversité de données, aux implications parfois contradictoires, une chose demeure certaine pour Brenner : la décriminalisation est la seule hypothèse légale permettant de renforcer l’auto-organisation et le pouvoir de négociation de prostituées. C’est dès lors le seul régime légal endossable par une politique féministe (...)

    #Uncategorized #féminisme #féminisme_marxiste #sexualités #travail_du_sexe

    • Les féministes qui entendent défendre le droit des travailleuses du sexe à vendre des services sexuels affirment qu’un tel travail n’est pas si différent de la plupart des autres métiers de service fortement genrés. J’apprécie ce déplacement thématique de la prostitution : d’une « question de société » abordée sous un angle spectaculaire et sensationnaliste vers celui du travail de tous les jours1. Cependant, en justifiant ce déplacement, ses partisans tendent à minimiser les aspects particulièrement risqués et dangereux de ce travail. Ils ignorent aussi, ou rejettent, les arguments féministes qui théorisent la prostitution comme une expression extrême de sexisme. Dans le camp d’en face, les féministes qui défendent l’idée que la vente de services sexuels est intrinsèquement nocive et devrait être « abolie » minimisent les outils de résistance et de survie des prostituées qui ne considèrent pas leur travail comme exceptionnellement difficile ou dangereux, ou qui retirent de la fierté de leur capacité à négocier ces risques avec succès.

    • Quand on s’engage dans une bataille politique, des pressions immenses mènent à simplifier à l’extrême les termes du débat. Je ne veux pas prendre une position « en retrait » comme si je me tenais au-dessus de la mêlée. Pour autant, je pense que cela ne rend pas service au féminisme lorsque chaque partie de ce débat approche un sujet aussi varié (notamment en tant que phénomène mondial), complexe, et difficile à étudier (en raison de sa nature clandestine) que la prostitution avec des certitudes aussi peu étayées. Je pense également que c’est une erreur de poser en des termes aussi simplistes la question de savoir si le travail du sexe est ou bien oppressif ou bien porteur d’autonomie (empowering).

  • Le travail du sexe contre le travail
    http://revueperiode.net/le-travail-du-sexe-contre-le-travail

    Pour certains et certaines, reconnaître le travail sexuel comme un travail est une démarche libérale, homogène à la marchandisation des corps. À l’encontre de cette idée fausse, Morgane Merteuil propose d’examiner le travail sexuel comme une dimension du travail de reproduction de la force de travail, et reconstitue les liens qui unissent la production capitaliste, l’exploitation du travail salarié et l’oppression des femmes. Elle démontre que la lutte des travailleuses du sexe est un puissant levier pour remettre en cause le travail dans son ensemble, et que la répression du travail du sexe n’est rien d’autre qu’un instrument de la domination de classe, de la division internationale (raciste) du travail et du stigmate de pute qui nourrit le patriarcat.

    #travail #féminisme

  • Travail sexuel, travail pour tous / Collectif Multitudes « Le silence qui parle
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2014/01/21/travail-sexuel-travail-pour-tous-collectif-multitudes

    Le travail sexuel rémunéré connaît aujourd’hui en France un nouvel épisode dans la longue histoire de sa répression capitaliste et pudibonde. Dès l’ère victorienne on a compris comment transférer vers le travail acharné l’énergie sexuelle cadenassée, comme le montre le film d’Elio Petri La classe ouvrière va au paradis (1971). La répression est aujourd’hui d’autant plus insidieuse qu’elle se présente sous le visage compatissant et protecteur de l’aide aux victimes de la violence sexuelle, en supprimant notamment le délit de racolage public au profit de mesures dissuasives et incitatives pour sortir de la prostitution. Parmi elles, le projet de pénalisation du client suscite une réaction machiste de la part d’autoproclamés « salauds » qui revendiquent leur droit naturel à aller aux putes impunément, volant ainsi leur lutte aux prostituées (« touche pas à ma pute », ont-ils l’impudence de dire). (…)

    Libérer le #travail_sexuel de l’opprobre est certainement la première condition. Mais libérer l’ensemble des activités économiques de la forme subordonnée est aussi essentiel : personne ne devrait être obligé pour vivre de soumettre son corps et son esprit au #commandement d’un #patron ou d’un #client dont la position de patron ou de client est garantie par l’ensemble de la hiérarchie répressive. C’est à cette déhiérarchisation des relations sexuelles et de travail qu’une réforme devrait s’attacher, pas au renforcement de la #répression.

  • Article11 - Morgane Merteuil, porte-parole du Strass : « Je fais ce que font tous les travailleurs en lutte » - Antonin
    http://www.article11.info/?Morgane-Merteuil-porte-parole-du#pagination_page

    "Morgane Merteuil est la porte-parole du Strass, jeune syndicat autogéré des travailleurs et travailleuses du sexe, créé en France en 2009. Une organisation qui défend « les droits des personnes exerçant un travail sexuel, c’est-à-dire toute forme d’activité rémunérée engageant directement la sexualité de la personne qui l’exerce »1. La charte précise que les activités professionnelles de travail sexuel concernées sont nombreuses : le syndicat entend non seulement défendre les droits des prostitué.e.s et des escorts, mais aussi ceux des hôte.sse.s, des acteurs et actrices pornographiques, des opérateurs et opératrices de téléphone rose, et des masseurs et masseuses érotiques. Revendiquant l’application du droit commun2 pour les travailleurSEs du sexe, le Strass réclame le droit à exercer un travail sexuel en disposant d’un égal accès aux droits sociaux et économiques dont jouissent l’ensemble des travailleurs."
    #travail_sexuel #Strass #Merteuil #lutte