• En Grèce, la gauche convalescente pâtit encore de l’échec de Syriza
    3 AOÛT 2020 PAR ELISA PERRIGUEUR

    Le parti conservateur Nouvelle Démocratie est en position de force. Face à sa politique de plus en plus ferme et à l’ordre néolibéral qu’il met en place à l’issue de la première phase de la crise sanitaire, la gauche a du mal à être entendue.

    Athènes (#Grèce).– #Athènes, fin juillet 2020. Les manifestations sont désormais restreintes, comme le prévoit la loi tout juste adoptée au Parlement. Le gouvernement jugeait que les rassemblements paralysaient l’activité des commerçants, déjà rendue difficile par le #Covid-19. En cette période estivale, les #réfugiés des camps d’identification dits « hotspots » ne sont pas libres de leurs mouvements, car le ministère de l’immigration limite toujours leurs déplacements, officiellement « par mesure de précaution » en raison du virus.

    Deux mois après la fin du #confinement, la droite Nouvelle Démocratie (ND) applique sans obstacle sa politique conservatrice sous le sceau de la loi et l’ordre. Le faible impact sanitaire du coronavirus sert son entreprise. Le parti est plébiscité pour sa bonne gestion au début de la pandémie. 

    En face, l’opposition de #gauche parlementaire, composée de #Syriza, la principale force, des communistes du KKE et des altermondialistes du parti #MeRA_25, critique le manque d’action sociale et les faibles moyens alloués à l’hôpital public durant le confinement. Mais elle a visiblement bien du mal à se faire entendre. 

    « La Grèce vit actuellement dans un espace de non-idée à gauche, constate Filippa Chatzistavrou, politiste de l’université d’Athènes. Le premier ministre Kyriakos Mitsotakis intervient dans l’urgence dans cette crise. Il joue un rôle de pompier globalement apprécié par la société. » Quant aux difficultés de la gauche, elles sont plus anciennes que la pandémie, ajoute-t-elle. « C’est l’échec de Syriza qui a fait perdre espoir à beaucoup de citoyens. » 

    Pour comprendre la désillusion de l’électorat de la gauche grecque, il faut remonter à la « capitulation idéologique », selon l’expression de ses partisans amers. Elle a eu lieu le 13 juillet 2015, lorsque l’ancien premier ministre de gauche radicale Alexis #Tsipras a signé le troisième #mémorandum. Selon le parti Syriza, il s’agissait d’éviter une sortie de la zone #euro

    Les électeurs séduits par son programme anti-#austérité, issus du centre, de l’extrême gauche, voire du mouvement anarchiste, ont alors subi un #choc. Beaucoup parlent toujours de « trahison ». D’autant que quelques jours plus tôt, le 5 juillet 2015, 61,3 % des électeurs avaient exprimé leur refus aux mesures d’austérité des créanciers lors d’un référendum. Sur les murs d’Athènes, quelques tags défraîchis « Oxi » (« Non », en grec) rappellent encore aujourd’hui cette séquence intense pour la gauche grecque. 

    « Je n’étais pas d’accord avec ce mémorandum même si on ne connaît pas les dessous des négociations, il y avait beaucoup de pressions de la part des médias, de l’UE… Le tout sur fond de crise des réfugiés [qui venaient en nombre depuis la Turquie –ndlr]… », se souvient Nikolaos Kourampas, 49 ans, géologue qui partage sa vie entre la Grèce et l’Écosse. Il vote encore Syriza, mais « sans grande conviction ».

    La sanction est tombée cinq ans après le référendum lors des législatives anticipées de juillet 2019, auxquelles seulement 58 % des inscrits ont participé. Syriza a été devancé de huit points par la droite ND qui a obtenu 39,8 % des suffrages. Syriza a remplacé l’ex-parti socialiste Pasok comme principale force d’opposition de gauche au Parlement. L’historique mouvement socialiste s’est, lui, fondu dans une coalition centriste baptisée Kinal.

    « Les électeurs de gauche attendaient de Syriza qu’il revendique une véritable idéologie contre ce système d’austérité, qu’il propose une politique alternative dépassant les ordres néolibéraux des créanciers internationaux, ce que le parti n’a pas fait. Aujourd’hui, ces personnes, traumatisées, ont perdu confiance et ne s’intéressent plus à l’activité parlementaire », décrypte Seraphim Seferiades, directeur d’un laboratoire de recherches sur les politiques contestataires à l’université Panteion, à Athènes. 

    Syriza paie toujours son retournement lors du #référendum de 2015, estime aussi l’Athénien Ramin Bakhtiari, 35 ans, salarié d’une organisation internationale d’aide aux migrants. Lui a voté pour le parti de gauche en 2019, « uniquement pour tenter de barrer la route à la ND, ultralibérale, qui veut transformer la Grèce en hôtel », résume-t-il. Ce dernier apprécie la « ligne sociale » du parti, qui durant son mandat a mis en place une aide humanitaire pour les plus démunis, augmenté le salaire minimum, etc. « Mais il se voulait parti antisystème en 2015, il est devenu un parti systémique », regrette-t-il.

    Syriza s’est en effet transformé au contact du pouvoir entre 2015 et 2019, constate la politiste Filippa Chatzistavrou. « Mais au lieu de renforcer sa présence dans les syndicats [puissants en Grèce – ndlr] ou au niveau local, le mouvement a préféré constituer un cercle de fidèles autour d’Alexis Tsipras et passer à une organisation verticale. »

    Syriza défend désormais sa position de poids au Parlement. « Élu avec 31 % des suffrages, le parti s’est établi comme la force dominante des politiques de gauche et progressiste en Grèce, insiste son porte-parole Alexis Charitsis. Néanmoins, nous sommes ouverts aux critiques. Nous répondons à ceux qui disent à Syriza de “faire plus” avec notre programme déterminé “Restons debout”. » Lancé à la fin du confinement, ce dernier privilégie l’action sociale. 

    Syriza propose entre autres « des aides sans conditions aux entreprises, particulièrement les PME, le soutien financier aux indépendants et aux scientifiques, un salaire minimum pour les plus vulnérables », détaille Alexis Charitsis. « La période actuelle d’instabilité, de désespoir et d’austérité n’est pas le résultat de la pandémie mais de la politique gouvernementale consistant à prioriser les intérêts des oligarques et des grandes sociétés. »

    Mais dans l’hémicycle, aucune alliance ne semble possible face à une droite majoritaire. Le parti communiste #KKE, auquel quelques déçus de Syriza ont donné leur voix en juillet 2019, estime qu’« une grande partie du peuple grec est aux limites de la survie », dénonce l’eurodéputé communiste Lefteris Nikolaou-Alavanos. « Le résultat d’une gestion du gouvernement grec, avec l’accord des partis politiques bourgeois tels que Syriza, Pasok ou Kinal », ajoute-t-il.

    Ce parti post-stalinien à la culture très militante, qui continuer à placer la lutte des classes au cœur de sa politique, a toujours fait cavalier seul. Le KKE stagne au Parlement avec des scores allant de 5 à 8 % des voix depuis le milieu des années 1990.

    D’autres déçus de Syriza ont donné leur bulletin au jeune parti de gauche radicale MeRA25. Mais son leader, Yanis #Varoufakis, divise. Les critiques jugent l’ancien ministre des finances de Syriza trop « narcissique » ou « provocateur ».

    Dimitri*, trentenaire athénien, admire celui « qui a tenté de négocier un accord juste en 2015 alors que les autres membres de Syriza étaient paniqués [au cours des réunions tendues de l’Eurogroupe pour trouver une solution à la crise de la dette, comme l’ont montré (écouter ici) les enregistrements « Varoufakis Leaks » diffusés sur Mediapart]. » Et d’ajouter : « MeRA25 a un programme clair en cas de prise de pouvoir. »

    Parmi ses propositions figurent la réduction de la TVA de 24 % à 15 ou 18 %, la création d’une taxe spéciale pour les banques ou les étrangers ayant investi dans l’immobilier pour obtenir un « golden visa » [permettant à des ressortissants non européens de s’établir et voyager dans l’UE – ndlr]. 

    En dépit d’une offre politique peu inspirante, la société civile est prête à bouger. Les violences policières de plus en plus visibles, le traitement controversé des réfugiés, les projets jugés anti-écologiques du gouvernement alimentent une résistance sociale. Elle se manifeste chez des mouvements autonomes, des initiatives anarchistes ou anticapitalistes ou de partis extra-parlementaires, à l’origine de manifestations récentes. 

    « Pendant le confinement, nous avons organisé des actions contre le fascisme, en faveur de l’hôpital, plusieurs collectes pour les réfugiés », assure Petros Constantinou, l’un des membres du front extra-parlementaire Antarsya, qui rassemble des organisations trotskistes et anticapitalistes. Ses quelques milliers d’adhérents, favorables entre autres au « Grexit » et à l’effacement de la dette, tentent d’être de toutes ces luttes contre le pouvoir. 

    « Malheureusement, cette gauche extra-parlementaire milite aujourd’hui dans un registre de résistance en proposant des solutions maximalistes [comme la sortie de l’euro ou de l’Otan – ndlr] difficilement applicables dans la conjoncture actuelle, estime la politiste Filippa Chatzistavrou. Ce contre-système attire les jeunes politisés mais n’est qu’un canal de colère. » 

    Ces résistances pourraient permettre à la gauche radicale de se renouveler, pense au contraire l’expert Seraphim Seferiades. « Je ne serai pas surpris qu’un processus de formation d’une force politique composée de plusieurs groupes soit en cours à l’extérieur de l’hémicycle, dit-il. C’est le même schéma qui avait mené dans les années 2000 à la formation de la coalition Syriza. » Ce processus, qui avait pris de court les partis traditionnels, avait abouti en 2015 à l’accession au pouvoir du parti de gauche radicale.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/030820/en-grece-la-gauche-convalescente-patit-encore-de-l-echec-de-syriza

  • #Grèce : #Tsipras chute, discrédité par sa soumission au capital | #editorial de #Lutte_Ouvriere
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/grece-tsipras-chute-discredite-par-sa-soumission-au-capital-133251.h
    #capitalisme

    [...] Aujourd’hui, après avoir soulevé bien des illusions, on comprend que les années d’austérité à la sauce #Syriza soient restées en travers de la gorge des travailleurs grecs. Et, la droite discréditée il y a encore quelques années, en a profité pour revenir aux affaires. Elle continuera les plans d’austérité et la politique anti-ouvrière tout en l’aggravant. Elle ajoutera également sa touche profondément réactionnaire dans ce pays où la dictature militaire a régné de 1967 à 1974.

    Pour nous, travailleurs, la leçon de cette évolution est que ceux qui prétendent s’opposer aux puissances de l’argent sans vouloir s’attaquer aux racines du pouvoir de la bourgeoisie se condamnent à devenir de nouveaux serviteurs de celle-ci.

    Leur politique est une impasse et les illusions qu’ils créent nous désarment. Il n’y aura pas de sauveur suprême. Et notre seule perspective ne peut être que de mener nous-mêmes le combat jusqu’au bout, jusqu’à l’expropriation des grandes banques et des grandes entreprises. L’utopie n’est pas de vouloir renverser l’ordre social capitaliste. C’est de croire que les intérêts des travailleurs sont conciliables avec la domination du grand capital.

  • En Grèce, dans une usine autogérée, le travail devient un « lieu de solidarité et de liberté »
    PAR ANDREA FUORI, RAPHAËL GOUMENT // 8 JUILLET 2019 // Bastamag

    Au mur du petit bureau, Dimitris pointe une photo jaunie d’Alexis Tsipras, premier ministre depuis 2015, et qui vient d’être battu aux élections législatives du 7 juillet. Le patron de Syriza avait visité l’usine lors de sa campagne électorale en 2014. « Il nous a promis de légaliser notre statut. Il nous a assuré qu’on était des travailleurs modèles, sur qui ils s’appuieraient pour leur projet économique. Cinq ans plus tard, rien n’a changé. »

    Après huit ans de lutte, les ouvriers de Vio Me sont toujours dans l’illégalité. En 2014, ils ont créé une société coopérative qui s’est dotée d’un compte en banque. Mais elle n’est ni propriétaire ni locataire des actifs. « Sur le papier, on est toujours considérés comme les employés d’une entreprise en faillite. Depuis six ans, notre travail n’est pas reconnu », peste Makis.

    « On voudrait exporter vers l’Amérique Latine, mais c’est impossible sans cadre légal. L’absence de statut freine notre développement. »

    #Zanon #savons #lessives #écologie#BTP #crise #huile_d_olive #organisation_collective #espace_social #distribution_militante #réseau #solidarité #assemblées #centres_sociaux #coopératives #faillite #illégalité #société_coopérative #statut #projet_économique #Syriza #Tsipras #production #autogestion #coopératives_ouvrières #structures_autogérées #Grèce #mouvement_des_places #réappropriation_industrielle #Vio Me #usine #lutte

    https://www.bastamag.net/Grece-Vio-Me-cooperative-usine-autogeree-savons-ecologiques-legislatives-T

  • oiseaux migrants et fonds vautours : la Grèce trois ans après l’espoir

    Le jeu ne s’arrête pas à 2015 ni à la « sortie des mémorandums » annoncée aujourd’hui. Le jeu bien sûr ne s’arrête pas non plus à la Grèce. Do not walk outside this area ; le chantage contre la Grèce, la répression contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont pour objectif de mettre le possible hors-la-loi ; de démontrer, comme il est écrit sur l’aile des avions, qu’ il est interdit de marcher au-delà de cette zone définie par les institutions de marché ; de prouver qu’il n’est pas d’autres institutions possibles que cet assemblage complexe de centres de décision politiques et financiers, européens et internationaux qui, en Grèce, dès la fin de la première phase du gouvernement Tsipras, se sont significativement autoproclamées « les Institutions » comme s’il ne pouvait y en avoir d’autres, comme s’il n’y en avait pas d’autres — ni dans le réel, ni dans le possible.

    https://oulaviesauvage.blog/2018/05/18/oiseaux-migrants-et-fonds-vautours-la-grece-trois-ans-apres-lespoir

    #Grèce #Espagne #France #Europe #migrants #gauche #néolibéralisme #management #frontières #gouvernance #répression #résistances #Tsipras #UE #NDDL #zad #finance #banques

  • La semaine où Macron dévisse : bain de boue pour tous 26 Février 2018 - Jean-Luc Mélenchon
    https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous

    Le coup monté du « service public » contre la « France Insoumise »
    C’est une des énigmes dont je n’ai pas la clef. Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ? Je veux dire jusqu’à ce niveau où des personnes qui se disent « journalistes » finissent par n’avoir aucune honte à tomber dans des méthodes dont ils savent qu’ils ne ressortiront pas eux-mêmes indemnes.


    Nous subissons un bashing quotidien depuis six mois pleins. Il y a toujours une histoire contre nous en cours. Et à côté de cela, il y a aussi plusieurs tweets par jour de plusieurs bonzes du journalisme plus ou moins en détresse de notoriété, les agents des communautés qui débitent leurs éléments de langage, l’extrême droite et ainsi de suite. Tant de monde se bouscule au portillon pour nous salir ! Sans compter les humiliations et les mépris dont nous accablent les chapelles de la toute « petite gôche ».

    De cela, voyons le bon côté. En six mois de bashing ininterrompu, j’ai beaucoup appris sur l’art de la guerre politique sous un déluge de cette nature. Et je ne suis pas seul. Nous sommes devenus plus forts, plus expérimentés. Nous maitrisons mieux les temps de réponse à une attaque. Nous parons mieux les coups notamment sur le plan psychologique. Encore que tout le monde n’y arrive pas aussi bien, c’est vrai. Nous avons appris comment porter plainte, demander beaucoup, jusque contre les tweets. Nous savons mieux ne pas répondre souvent, laisser filer et ne pas nous laisser submerger par la haine qui est toujours une victoire de l’ennemi. Nous nous améliorons : notre capacité à rejeter tout ce qui vient de la caste médiatique est plus profond et mur. Quand, le lendemain de l’émission ONPC avec Quatennens, « France info » ne « retient » que l’échange sur le Venezuelaaaaa, après avoir bien ri, on reconnait la main à l’œuvre. Dommage qu’on n’ait pas parlé du papier hygiénique dans ce pays. https://melenchon.fr/2017/12/04/enfin-un-vrai-debat-y-a-t-il-assez-de-pq-au-venezuela
    Tout cela ne nous fait donc pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de la lutte pour le pouvoir. Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de plumes et de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros les derniers ragots qui peuvent être dégainés. L’ampleur de la décomposition morale et professionnelle de ce milieu a même mis à notre disposition un large réseau d’informateurs dans la place. Car les mœurs délétères des principales salles de rédactions rendent aussi l’atmosphère irrespirable en interne. Tout le monde n’est pas prêt à tout. Ça balance grave, comme ils disent ! Surtout au « service public de l’information » considéré comme une « honte nationale » par le président de la République Macron.

    Si la motivation personnelle des gens qui acceptent une aussi basse besogne m’échappe, le sens de la manœuvre est lui bien clair. Tout cela n’arrive pas autrement que comme un épisode à l’intérieur d’une bataille globale. La semaine passée témoignait d’une situation particulière. Le pouvoir et ses soutiens médiatiques entraient en panique. L’indépassable roi du monde, le président de la République, pourtant encensé à longueur de journée, a sombré dans les sondages. Le plus bas niveau depuis le début de la cinquième République à époque comparable. La meute, avec ou sans coup de fil des chefs suprêmes, se mit en mouvement sur une ligne d’offensive à front de bœuf : « Notre premier de cordée va mal. Tapons sur les premiers de banc adverses » ! Le JDD, messe du dimanche du macronisme, décrit en toutes lettres la manœuvre contre la FI : « ils auraient pu avoir un boulevard mais ils ont échoué ». Et ce parce qu’ils ont butté sur un « nid de poule » : des soupçons de surfacturation lors de la dernière campagne présidentielle évoqués cette semaine sur « France Info ». Et voilà toute la manœuvre mise en mots.

    De son côté, l’opposition de droite et nous avons pris de plein fouet deux « révélations » qui étaient de purs montages. Des rentre-dedans qui, bien sûr, ont leur impact immédiat de salissure. Et de panique à bord. C’est incontestablement efficace sur la sphère la plus vulnérable de chaque camp, les esprits impressionnables, les moutons de Panurge que la peur du loup fait sauter dans le vide. Mais le fond est stupide. Car les esprits construits voient vite les ficelles et leur endurance au feu d’insultes s’accroît en même temps que la haine des manipulateurs médiatiques. Je tire beaucoup d’autres conclusions de cet épisode. Mais je viens d’abord sur le tableau d’ensemble.

    Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique. « L’affaire » est ridicule : trois phrases volées dans une conférence. Mais « l’affaire » a tenu cinq jours de médias. Sans aucun contenu, l’opération est destinée à empêcher la droite de se regrouper autour de son parti traditionnel au moment où l’opération « Macron chef de toutes les droites » a du plomb dans l’aile du fait des sondages. On sent que cette équipe Wauquiez n’est pas encore rodée. Elle a eu du mal à trouver la réplique aux seaux de boue. Mais elle a fini par trouver son registre. Et les rangs se sont reformés. La salve est de mauvaise qualité. Elle fonctionne donc comme un vaccin pour la nouvelle direction de la droite.

    Déjà, Wauquiez a appris l’essentiel : ne pas reculer. Et même prendre appui sur l’effet voulu par la pauvre cloche de journaliste à la manœuvre. En effet, la plupart d’entre eux ne connaissent de l’art du combat que les méthodes des coups tordus des salles de rédaction. Ils ne savent rien de la façon avec laquelle se construit l’opinion populaire qui nous intéresse. Leur culture de classe les handicape. Dans l’épisode des « écoutes aux portes », Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traitres. De son point de vue il s’est renforcé. Autant de tireurs dans le dos de moins pour le prochain épisode.

    Mais la leçon reste. Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement. La presse est ainsi la première ennemie de la liberté d’expression qui ne se confond pas avec la liberté de « tout répéter » ni avec le délire névrotique de la transparence absolue que réclament les médias (et qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes).

    Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

    Quant à nous, nous avons dû subir « l’affaire des comptes de campagne ». Un pur coup monté. En première ligne : France inter, France info et le « service enquête de radio France », nom pompeux pour une équipe de bras cassés, une sorte de CIA médiatique vouée à propager les dénonciations, même pas très anonyme dans notre cas et à organiser des « coups » déstabilisateurs. Selon des sources internes, le coup est parti d’une commande de la hiérarchie. Au demeurant, le service ne rend de compte qu’à ce niveau. Selon certaines sources que je veux protéger, en ce moment, les agents traitants du service vivent une certaine ambiance qui leur interdit de dire non.

    Au cas précis, la demande ne coûtait pas trop de travail. Il n’était pas question pour eux d’examiner les 52 cartons de factures que nous avons remis à la commission. Il s’agissait seulement de reprendre les notes données par le rapporteur démissionnaire de la commission. Aucune « enquête » ni « investigation » comme ces Rouletabille voudraient le faire croire. Juste du copié collé. Nous pouvons en parler en connaissance de cause. La veille, les « enquêteurs » nous avaient envoyé une liste de « questions » suivant la technique désormais rodée de ce genre d’offensive. Trois pages sur un mode d’insinuations infamantes, juste destinées à pouvoir écrire « n’a pas souhaité répondre » et pour se donner bonne conscience. Les trois pages de questions sont des copiés-collés du document du dénonciateur dont nous avons aussi possession.

    Donc, le 22 février au matin, l’info numéro un, l’ouverture du journal de « France Inter », le premier évènement dans le monde, c’étaient nos comptes de campagne présidentielle. Ce jour-là on aurait pu annoncer que la neutralité du net est finie aux USA à partir du lendemain. Ou la fin du procès en appel de Jérôme Cahuzac. Ou que le gouvernement supprime une prime d’activité pour les handicapés. Ou bien que l’on venait de trouver des traces d’OGM dans les aliments d’animaux d’élevage. Ou que le Sénat proposait un texte pour encadrer les écoles libres hors contrat. Et peut-être même qu’une manifestation monstre était en cours en Argentine contre le gouvernement libéral reçu il y a peu en grand pompe par Macron. Mais j’admets que ce n’était pas le moment pour France Inter d’apprendre à ses auditeurs que le magazine satirique allemand « Titanic » venait de révéler la veille que le grand journal « Bild » était pris la main dans le sac pour une affaire montée de toute pièce avec des faux. Contre un leadeur politique, Kevin Kuhnert, le leader de la jeunesse du SPD qui combat la formation de la grande coalition de Merkel et du PS allemand. Comment ! une affaire montée de toutes pièces par un grand média avec des faux ! Ce n’est pas en France qu’on verrait ça !

    Signez la pétition pour la création d’un Conseil de déontologie du journalisme.


    Je ne crois pas à la dignité personnelle des gens qui montent de telles opérations. Il ne sert donc à rien d’essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai longtemps cru et agi comme si on pouvait les convaincre d’une erreur de leur part. C’est absurde. Leur pouvoir est sans recours. C’est le dernier pouvoir absolu du pays, sans contrepoids ni contre-pouvoir. Il s’agit d’une pure caste hors des droits communs de la démocratie. Ce n’est pas pour rien qu’ils ne veulent pas d’un « conseil déontologique des médias » comme le propose ma pétition https://www.change.org/p/pour-la-cr%C3%A9ation-d-un-conseil-de-d%C3%A9ontologie-du-journalisme-en-fra ! Ils ne peuvent pas changer. Leur métier c’est d’empêcher les autres de penser et de les maintenir en rang dans le troupeau. Pour cela les milliardaires ont acheté presque tous les médias et le gouvernement donne chaque année des millions « d’aide à la presse ». Répondre, c’est d’ailleurs ce qu’ils espèrent parfois pour faire « vivre » leur angle d’attaque. Certains n’attendent que cela pour faire exister l’inexistant. Ainsi quand « France Inter » nous sollicite pour venir « répondre » sur « le plateau du 13 heures » à leur attaque du matin 8 heures ! Encore une grosse manipulation. Car c’était leur manière de « créer l’affaire », avec notre participation évidemment. De l’intérieur on nous prévint aussitôt. Personne n’est donc allé faire la chair à canon sur ce plateau.

    Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. À chaque attaque, sa réplique particulière. Beaucoup d’amis n’ont pas encore compris que nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le « parti médiatique ». Lui seul mène bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux. Ce ne sont pas les autres militants politiques, ceux des autres partis. Ils sont inexistants sur le terrain et restent à portée de polémique. Le parti médiatique, je l’ai dit, est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres « émetteurs » de pensée : parti, syndicat, autorité morale de quelque nature qu’elle soit. Tout est bon alors pour atteindre ce but. Tout. C’est un pur effet de système. Le moindre journal comporte au moins chaque jour une « révélation », incontrôlable, destinée à salir quelqu’un vivant ou mort. La méthode est ample. Pas un jour une information qui donne la pêche, rend confiant dans l’humanité, fait croire au futur. La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

    Au cas de cette histoire tordue de « compte de campagne » faisons pour nos lecteurs la contre-épreuve de notre démonstration. Car qui le voudrait pourrait se poser les questions qui sautent à l’œil. Puisque que nos comptes de campagne sont validés, où est le problème ? Les sommes non remboursées ne sont pas litigieuses. Nous avons tout déclaré, tout jusque dans les détails pour éviter d’être invalidés comme dans l’affaire Bygmalion et comme vient de l’être ce député du Tarn accusé d’avoir sous-évalué ses dépenses. Les non-remboursements sont de la libre appréciation de la commission. C’est même son second objet après la vérification de la régularité des comptes et de leur non dépassement du plafond.

    Mais si on s’interroge sur elles, pourquoi seulement les nôtres ? Si on parle des salaires et des contrats de nos employés dans la campagne, pourquoi jamais ceux des autres ? Pourquoi n’y en a-t-il pas une ligne nulle part ? Comment expliquer les écarts de coûts de campagne ? C’est-à-dire comment expliquer que neuf mois ou trois mois de campagne coûtent davantage que quinze mois ? S’il s’agissait d’informer sur les comptes de campagne, ces questions seraient traitées. Mais il ne s’agit pas d’information. Juste de bourrage de crâne et de dénigrements. Que les naïfs nous fassent l’amitié d’aller gémir plus loin et de ne pas nous retenir les bras pendant que nous rendons les coups.

    Jusqu’à ce que la poussière retombe
    Tout le champ des partis politiques est en ébullition. L’extrême droite voit ressurgir une nouvelle opération « Maréchal-Le Pen » et un pilonnage de presse déprimant qui atteint la chefferie suprême. La période du lepénisme médiatique a fait son temps semble-t-il. Madame Le Pen a joué son rôle dans la présidentielle pour permettre à quelqu’un qui a fait 23 % au premier tour (4 points de plus que nous seulement) d’être élu au second tour par 60 % des suffrages. De son côté, la droite n’a pas trouvé son centre de gravité. Wauquiez sait que le problème en France, c’est la grève civique du peuple : les gens ne vont pas voter, pensent que tout cela est une comédie et n’accordent aucune confiance à personne. C’est pour cela qu’il essaie de reprendre pied dans le peuple profond de droite acquis aujourd’hui au Front National. C’est une stratégie qui comporte un grand risque si elle n’aboutit pas.


    Car Macron est là comme candidat à être le chef raisonnable de toutes les droites raisonnables. Une sorte de Giscard mâtiné de Sarkozy… L’oligarchie le soutient fermement et ne veut pas d’autre champion. Le coup monté des « écoutes aux portes » à l’école de commerce de Lyon montre comment le parti médiatique, qui est dans la main des neufs milliardaires, est prêt à le hacher menu. Le discours de Wauquiez montre qu’il renonce aux secteurs « modérés » de la droite traditionnelle à cette étape. Il durcit son discours pour aspirer le vote Front National. Il ajoute donc au trouble et à l’instabilité. Résultat : les turbulences sont incroyables dans les familles de droite. Elles sont mises face à un choix qu’elles ne souhaitaient pas faire. Les divers secteurs de la droite sont déboussolés. Aucun dénominateur commun n’apparait. C’est pourquoi la « peur des extrêmes » est devenu l’argument de vote essentiel dans cette famille. C’est pauvre. Mais d’une certaine façon, cela nous sert. La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    Côté vieille gauche, l’ambiance est morose et les dynamiques de reconstruction inexistantes. Les socialistes vont avoir un congrès démoralisant. L’onde de choc de leur effondrement n’a pas fini de les dévaster. La configuration du choix de congrès est destructrice. L’immobilisme et la gestion patrimoniale des restes de l’appareil avec Faure, la connivence Macroniste avec Le Foll, le socialisme traditionnel d’avant Hollande avec Maurel, le candidat de la gauche du PS, contre lequel les trois autres sont prêts à tout pour l’empêcher de parvenir à la première place. Le Parti communiste est également en proie à un débat interne particulièrement vif. Nous n’avons donc aucun interlocuteur stable. Attendons qu’ils aient fait leurs choix. Tous.

    Car du côté de Benoît Hamon, le fil des sinuosités s’embrouille certains jours. Il offre son alliance de tous côtés. Mais en réalité il ne se cache pas de vouloir siphonner. Nous avons connu ça déjà dans l’élection présidentielle. Il a surtout posé un acte stupéfiant. En effet, il a tenu une réunion en Grèce avec Syriza où ils ont affirmé la « volonté d’en finir avec l’Europe de l’austérité ». Tout ça une semaine après un nouveau plan d’austérité et la limitation du droit de grève par Tsípras ! Après quoi il dit qu’il nous laisse la porte ouverte « si nous changeons de position sur l’Europe ». Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve !

    La consigne, c’est donc la patience. Et de ne nous mêler de rien. Une fois le paysage mieux dessiné, on avisera utilement. Jusque-là, tout ne peut être que vaine agitation.

    Le Mexique à l’horizon !
    En ligne, c’était lui : AMLO le Mexicain. Notre candidat à l’élection présidentielle qui va avoir lieu en juillet prochain au Mexique. Nous avons eu une bonne conversation. Une conversation pleine d’amitié car nous avons sympathisé ensemble à l’occasion de son passage à Paris. Il m’avait lui aussi appelé et soutenu moralement pendant notre campagne présidentielle. Il était si heureux de penser qu’on pouvait y arriver ici en France dans l’un des cœurs du capitalisme-monde. Son nom entier est Andres Manuel Lopez Obrador. D’où l’abréviation amicale « AMLO ». L’élection lui a déjà été volée deux fois. Actuellement, les narcotrafiquants et leurs marionnettistes nord-américains sont en embuscade.


    De fait la CIA est aux abois. La propagande du parti médiatique, les France Inter et compagnie locaux tournent sur les mêmes thèmes que partout ailleurs : l’agressivité du candidat, ses liens avec le Venezuela et Cuba. Il y a eu aussi la séquence sur « les moyens de sa campagne ». Du classique sans imagination. Ça ne fonctionne pas. Les gens sont blindés car c’était déjà le cas la dernière fois. Ils ont aussi beaucoup essayé de jeter le soupçon sur ses moyens et sa « fortune » personnelle comme ils l’ont fait contre Lula au Brésil. Bref tous les stéréotypes y sont passés. Une victoire de notre camp contre eux au Mexique mettrait fin à l’actuelle phase de la contre-offensive de l’oligarchie contre les nôtres sur le continent. La pression se relâcherait sur le Venezuela sans doute. En tous cas ce serait un formidable appel d’air pour beaucoup de secteurs en lutte politico-sociale dans la région.
    Donc, le 1er juillet prochain auront lieu les élections générales au Mexique. Le Mexique compte parmi les pays les plus inégalitaires du monde. La pauvreté y est immense et généralisée. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 63 millions de Mexicains. Dans le même temps, une poignée de milliardaires amasse toujours plus de richesse. En 2017, la fortune de Carlos Slim, le plus riche du Mexique, s’est accrue de 4,5 milliards de dollars soit l’équivalent du salaire annuel de 3,5 millions de mexicains.

    La situation de la masse des Mexicains ne cesse de se dégrader depuis que leurs dirigeants ont signé un accord de libre-échange avec États-Unis, l’ALENA. Le Mexique a été le cobaye du libre-échangisme nouvelle génération avec nivellement des normes en plus de l’abaissement des droits de douanes et tribunaux d’arbitrage pour les multinationales. L’agriculture subventionnée et industrielle des États-Unis a depuis détruit l’agriculture paysanne mexicaine. 5 millions d’emplois agricoles ont été perdus et 2 millions d’hectares sont laissés en jachère. Le Mexique, qui était autosuffisant pour son alimentation en 1994, dépend maintenant des États-Unis pour 40% de ses besoins. L’ouverture totale du pays au capital états-unien a essentiellement créé de la pauvreté et des vagues d’exil forcé aux États-Unis.

    Mais le voisin du Mexique refuse d’assumer une quelconque responsabilité pour la misère qu’il a lui-même créé. Déverser ses marchandises : oui. Accueillir les pauvres : pas question. Ils traitent donc la question des migrants mexicains de façon militaire. Le mur de Donald Trump n’est en réalité qu’une étape supplémentaire. Car en vérité il y a déjà un mur à la frontière. Plus de 1000 kilomètres de murs de bétons et de grillages disposés de manière discontinue le long d’une frontière qui en fait 3000.

    La proximité des États-Unis favorise au Mexique le développement des narcotrafics. Un mélange de traitement brutal du problème pour le gouvernement de de corruption font que cette situation a dégénéré pour devenir l’une des plus violente du monde. La fédération internationale des droits de l’Homme considère que le Mexique est « la pire situation du continent en matière de droits de l’Homme ». Depuis 2012, 100 000 personnes sont mortes dans la « guerre contre la drogue », 310 000 ont été déplacées et 31 000 ont disparu. 35 journalistes ont été assassinés et 426 agressés dont la moitié par des fonctionnaires de police. Vous n’en entendez jamais parler par les soi-disant défenseurs de la liberté de la presse au Venezuela du type de la dame Debray (la fille par le père). D’après le rapporteur spécial du haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, les militants des droits humains sont vus par le gouvernement comme des « ennemis de l’État ».

    Le gouvernement, c’est celui de Enrique Peña Nieto, du PRI, le parti qui a été pouvoir 76 années sur les 90 dernières. Ce parti est membre de l’internationale socialiste. Il est donc entièrement soumis au libéralisme. En 2013, Peña Nieto, a privatisé le secteur de l’énergie et notamment la compagnie nationale pétrolière. Celle-ci était sous contrôle de l’État depuis 1938. Cette privatisation appauvrit considérablement l’État mexicain. Un tiers du budget fédéral du Mexique était constitué des recettes apportées par l’entreprise publique. Elle ouvre par contre la voie aux compagnies privées polluantes américaines qui pourront désormais exploiter les réserves du sous-sol mexicain, y compris par fracture hydraulique.

    L’élection du 1er juillet 2018 vise notamment à élire le successeur de Peña Nieto. Les sondages donnent aujourd’hui une avance importante à notre candidat humaniste Andres Manuel Lopez Obrador. Dans son programme, il propose de durcir la lutte contre la corruption de « la mafia du pouvoir ». Pour le peuple, il propose l’augmentation du salaire minimum, des pensions des retraités, la gratuité de l’école et des soins.

    Sa campagne est pour l’instant marquée par l’enthousiasme populaire, les meetings dans les rues et sur les places et donc une avance dans les sondages. Les deux autres candidats principaux sont loin derrière lui, tellement leurs partis respectifs sont détestés au Mexique. Cependant, les précédentes élections présidentielles de 2006 et 2012 ont montré que l’oligarchie mexicaine n’hésitait pas à frauder pour empêcher l’arrivée d’AMLO au pouvoir. En 2006, selon l’université nationale autonome du Mexique « un million et demi de bulletins de vote sont apparus d’on ne sait où, ou bien se sont volatilisés ». Résultat : une avance de 0,3% pour le candidat de la droite. Candidat dont le beau-frère était propriétaire de la société qui gérait les listes et les données électorales. En 2012, AMLO arrive à nouveau en deuxième position, derrière Peña Nieto. Il a été établi que le parti au pouvoir avait massivement acheté des voix, notamment par l’entremise d’un syndicat des enseignants.

    Cette fois, les partisans d’AMLO s’organisent pour surveiller les urnes autant qu’ils le peuvent. S’ils parviennent à déjouer les plans contre eux et gagnent l’élection, ce sera un changement considérable pour le Mexique et toute l’Amérique latine. Pour la première fois, le pays frontalier des États-Unis serait dirigé par notre camp. Cela donnera un signal puissant à tous les nôtres dans tout le continent : la bataille n’est pas perdue, nous pouvons encore infliger des défaites à l’oligarchie et a sa patrie universelle, les États-Unis.

    Bure nous appelle : sortons du nucléaire
    Alors que le secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu, arrivait à Bure, le gouvernement procédait à une expulsion violente du bois Lejuc, de la maison de la résistance, hauts lieux de l’opposition à la construction de la poubelle nucléaire. Plus de 500 gendarmes mobiles ont été mobilisés à cette occasion. La coïncidence est-elle un coup monté pour pourrir le séjour du ministre ? Ou bien une démonstration de force voulue et orchestrée ? Car le cas n’est pas banal. En effet, des recours judiciaires sont en cours. Ils contestent précisément la légalité de l’occupation de la forêt par l’Andra et le début des travaux relatifs au projet d’enfouissement des déchets nucléaires ! La police avant les juges. Voilà la démonstration.


    Le libéralisme à la sauce d’Emmanuel Macron s’exerce contre nos libertés. Mais pourquoi faut-il que l’écologie du ministre Nicolas Hulot s’exerce contre les écologistes. Pourtant, il disait encore il y a peu « on ne peut pas imposer ces déchets comme ça à des populations locales (…) sans concertation, sans transparence ». En fait de transparence, Hulot n’a fait étudier aucune alternative, lui non plus. Comme autrefois à Notre-Dame-des-Landes. Et fait de concertation, il n’y aura eu qu’une répression de plus. Cela fait sans doute plaisir au ministre de l’Intérieur. Il s’aime dans le rôle de celui qui est fort avec les faibles. Mais au-delà de lui, c’est tout le gouvernement qui est engagé, bien sûr.

    Mathilde Panot a montré dans l’hémicycle une photo qui a beaucoup tourné sur les réseaux. On y voit Hulot avec une pancarte contre le site de Bure. Où est passé cet Hulot ? C’est la question que lui a posé la députée du Val-de-Marne le jour même à l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, sur le terrain, Caroline Fiat se joignait au rassemblement de tous ceux qui accouraient sur place. Les insoumis essaient d’être utiles au combat commun contre le nucléaire des nombreuses forces qui y sont attelées depuis des années. Car toute l’actualité montre que ce combat est celui de l’intérêt général.
    https://www.youtube.com/watch?v=wImnJAfFUEg

    Chaque semaine j’aborde ce sujet ici, depuis le lancement de la campagne des insoumis pour la sortie du nucléaire https://lafranceinsoumise.fr/nos-campagnes/campagne-sortie-nucleaire qui va culminer avec la votation citoyenne de la semaine du 11 au 18 mars. À présent, je veux revenir sur la question des coûts. Car elle a été pendant longtemps l’argument massue du lobby pro-nucléaire. À présent on l’entend beaucoup moins. Et pour cause.
    Le nucléaire nous coûte déjà cher. Il va nous coûter beaucoup plus cher dans les années à venir. Car durant les dernières décennies, les investissements nécessaires n’ont pas été réalisés. La propagande du lobby nucléaire aura coûté cher pour masquer les problèmes. Et l’omission du sujet par les usines à bourrer le crâne genre « le service public » de « l’information » montre ici sa nocivité. Le résultat de cette mauvaise gestion volontairement masquée par ces médias est que désormais, les pannes, les incidents se multiplient dans les centrales. 18 réacteurs ont dû être mis à l’arrêt il y a quelques mois. La production d’électricité en France a baissé en 2016 selon les chiffres publie le 15 février dernier. Une baisse due aux installations nucléaires. Il donc fallu importer de l’électricité ! Ce qui a provoqué une hausse du coût de l’électricité sur le marché européen et donc celui des importations.

    Les coûts de maintenance ont explosé : de 800 millions d’euros par an dans les années 2000, ils sont passés à plus de 4 milliards d’euros. Dans les années à venir, l’addition du nucléaire va s’alourdir. 17 réacteurs arrivent à la fin de la durée de vie prévue pour eux d’ici la fin de cette mandature. Ce sera ensuite le cas pour les trois quarts du parc d’ici 2027. Si le pays fait le choix de prolonger la dépendance au nucléaire, il faudra faire d’immense travaux dans ces centrales. Il y en a pour 100 milliards d’euros. Autant de ressources qui ne pourront pas être utiliser dans la nécessaire transition énergétique de notre pays. La France est le pays le plus nucléarisé du monde. C’est aussi le pays européen qui accuse le plus de retard par rapport aux objectifs de production en énergies renouvelables. Il n’y a toujours pas en France une seule éolienne en mer. Malgré nos 3000 km de côtes. Malgré les entreprises, les ouvriers, les techniciens qui savent le faire et que nous avons dans notre pays. L’obstination à continuer dans le sens du nucléaire nous lie les mains. Elle nous empêche d’engager la conversion écologique de notre production dans son ensemble.
    Dès lors, il faut lutter. Seule la bataille d’opinion, l’ancrage des arguments dans le débat public, l’éducation de masse peut contribuer à faire avancer l’idée que nous mettrons en œuvre le moment venu : sortir du nucléaire. C’est l’objectif de notre campagne sur le thème. C’est le sens de la votation citoyenne que nous engageons du 11 au 18 mars prochains. Aidez-nous à ouvrir et tenir des bureaux de vote partout dans le pays. https://lafranceinsoumise.fr/groupes-appui/les-evenements-locaux

    Détruire les services publics, c’est détruire l’État
    Jeudi 1er février, Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont annoncé les contours du plan du gouvernement pour la fonction publique. Pour l’occasion, tout le vocabulaire managérial du secteur privé était convoqué. Il s’agit de « moderniser et d’assouplir » la fonction publique. De la rendre « plus agile et plus véloce ». Les suppressions de postes prévues sont renommées « plan de départ volontaire ». Les annonces s’apparentent davantage à une entreprise de démantèlement de l’État.


    L’opération doit permettre d’appliquer le plan d’austérité de près de 80 milliards d’euros qu’Emmanuel Macron a promis à l’Union européenne. Le plus grand plan social du pays dans les prochaines années sera donc mis en place par le gouvernement lui-même. Il prévoit de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Pour légitimer cette saignée, le gouvernement et ses relais auront bien sûr recours à la fable selon laquelle la France regorgerait de fonctionnaires inutiles. Ce discours idéologique des libéraux est bien loin de la réalité. Un récent rapport de France Stratégie nous apprend que notre pays compte, proportionnellement à sa population, bien moins de fonctionnaires que le Canada, la Finlande, la Suède, le Danemark ou encore la Norvège. Le nombre d’emplois publics est par ailleurs en baisse depuis 15 ans.

    Ainsi, le nombre d’emplois publics dans l’éducation est passé de 30 pour 1000 habitants à 26 pour 1000 habitants. Avec les conséquences que l’on connait sur la dégradation de notre système scolaire. Dans la santé, le nombre de fonctionnaires stagne depuis 2000 alors que les besoins ont considérablement augmenté, notamment du fait du vieillissement de la population. Rajouter à cela de nouvelles réductions d’effectifs aggravera les dysfonctionnements des services publics. La qualité du service rendu baissera inévitablement, quel que soit le dévouement des agents. Ce qui servira de prétexte, le moment venu, pour privatiser.

    L’attaque contre les fonctionnaires et le service public ne s’arrête pas là. Elle comprend un volet de précarisation. Le gouvernement veut appliquer aux salariés des services publics les mêmes recettes qu’il a mis en œuvre pour les salariés du privé avec les ordonnances. Ainsi, il annonce un recours accru aux contractuels. Ce mot désigne les agents du service public qui ne sont pas des fonctionnaires titulaires mais embauchés avec des contrats précaires. Une précarité qui peut s’avérer extrême : dans la fonction publique, il est autorisé de renouveler des CDD pendant 6 ans. Le plan prévoit aussi de s’attaquer aux instances de représentation du personnel, sur le modèle de la destruction des CHSCT opérée par les ordonnances dans le privé. Deux mesures qui vont accroitre considérablement le mal-être au travail qui touche déjà la fonction publique comme l’ont montré les mobilisations dans les EPHAD et dans les prisons. Au moment même où ces annonces étaient faites, les députés de la majorité refusaient de discuter de la proposition de loi de la France insoumise pour reconnaitre les conséquences du burn-out comme maladies professionnelles.

    En vérité, pour une grande partie de la fonction publique, le mouvement de contractualisation – précarisation est déjà bien engagé. Un agent sur cinq est précaire dans les services publics. Dans la fonction publique territoriale, les contractuels représentent désormais une majorité des nouvelles embauches. Le gouvernement souhaite poursuivre et amplifier ce mouvement, notamment en l’ouvrant aux hauts-cadres de l’État, pour l’instant épargnés. Cela revient à dire qu’en lieu et place d’agents titulaires dédiés au service de l’État, le gouvernement veut privilégier pour diriger les administrations des gens qui seront de passage dans la fonction publique, entre deux postes à la tête d’entreprises du CAC40.

    On comprend mieux pourquoi, cet été, il refusait systématiquement nos amendements à la loi de moralisation pour interdire le pantouflage dans la haute fonction publique et prévenir les conflits d’intérêts. Il ne veut pas interdire ces pratiques mais les généraliser. Emmanuel Macron construit un État capté par la caste et tourné vers le service de ses intérêts. C’est dans ce sens qu’il faut également comprendre la loi sur le droit à l’erreur. Elle signifie concrètement moins de contrôles et de sanctions pour les entreprises frauduleuses. Par exemple, plus d’amendes pour celles qui ne respectent pas le droit du travail.
    Le statut de la fonction publique, dans le collimateur du gouvernement, n’est pas un cadeau fait aux fonctionnaires. Il existe pour garantir l’existence d’un corps dédié à l’intérêt général et protégé de l’influence des intérêts privés. C’est pourquoi nous opposons à l’entreprise de destruction du gouvernement la titularisation des précaires des fonctions publiques et la revalorisation des salaires, gelés depuis 2010. Nous proposons de durcir les règles pour les hauts-fonctionnaires contre les conflits d’intérêts, d’allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur. Nous sommes pour un État au service de l’intérêt général. La vraie réforme dont la fonction publique a besoin est celle qui la mettra à l’abri des puissances de l’argent qui veulent détourner ses missions à son profit.

    Tu fumes ?
    L’industrie du tabac est l’une des plus meurtrières du monde. Son commerce engendre de fortes dépendances et provoque 7 millions de décès prématurés par an. Le lobbying des multinationales du tabac est puissant. Nous en avons eu un nouvel exemple lors de l’élaboration par la Commission européenne d’une directive sur le sujet en 2014. L’épisode fut notamment marqué par la démission d’un commissaire européen qui était soupçonné d’avoir reçu des pots de vin.


    En décembre dernier, la Commission a présenté les actes d’application de cette directive. Sans surprises, ils sont extrêmement favorables aux cigarettiers. Notamment en ce qui concerne la lutte contre le marché noir des cigarettes. Ce n’est pas un petit sujet puisque ce marché noir pourrait représenter jusqu’à 10% du marché légal. Il sape les politiques de santé publique anti-tabac mises en place par les États. Il représente un manque à gagner fiscal pour les États de 10 milliards d’euros en Europe.

    Les cigarettiers sont reconnus par tout le monde comme étant des acteurs centraux de ce marché illégal. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés par la justice pour avoir organisé eux-mêmes le marché noir. Pourtant, la Commission européenne n’a rien trouvé de mieux que de confier une grande partie du processus de traçabilité et de suivi aux multinationales elles-mêmes. C’est eux qui sont responsables pour l’apposition des codes qui permettent le suivi sur les paquets. Puis, c’est encore à eux que la Commission européenne confie la gestion, et la transmission des données relatives à la production dans les usines. Les mêmes usines à partir desquelles est organisé le marché parallèle, avec la complicité des cigarettiers.

    Ces différents textes auraient dû passer inaperçus, sans vote. Il y aura finalement le vote du Parlement européen. C’est uniquement du fait du député insoumis Younous Omarjee. Parce qu’il l’a demandé. Il a, en effet, pris la tête de ceux qui, au niveau européen, refusent que les collusions entre la Commission et les fabricants de cigarettes ne mettent en péril les efforts de santé publique mis en œuvre par les États membres.

    Car la directive européenne, trop laxiste, pourrait compromettre l’application d’un protocole de l’Organisation Mondiale de la Santé signé par divers États et qui devrait entrer en vigueur d’ici cet été. Ce protocole pose le principe de l’exclusion des cigarettiers de la lutte contre le marché noir. Les parties prenantes reconnaissent « la diversité des stratégies et tactiques employées par l’industrie du tabac pour parvenir à s’ingérer dans l’élaboration et la mise en oeuvre des mesures de lutte antitabac » . 35 États, dont la France, ont déjà ratifié ce protocole. Il deviendra contraignant lorsque ce nombre montera à 40 États, ce qui devrait être le cas d’ici juillet. L’OMS s’inquiète que l’Union européenne fasse passer des textes contraires juste avant l’entrée en vigueur de son protocole. L’organisation voit donc d’un bon œil le renfort qu’apporte au sein des institutions européennes Younous Omarjee. L’eurodéputé insoumis et le directeur général de l’OMS ont d’ailleurs co-signé une tribune.

    Le mardi 20 février, Younous Omarjee s’est retrouvé seul contre tous à défendre son « objection », puisque c’est ainsi que s’appelle la procédure parlementaire qu’il a utilisée. Devant la Commission environnement du Parlement européen, presque tous les membres ont voté contre lui. Et donc, avec les empoisonneurs et leurs complices de la Commission.

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    • Extraits de l’analyse

      Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

      La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

      La centralité de Macron à droite nous aide car elle empêche l’ancienne droite de se recomposer et de construire un rassemblement autour d’elle. La dynamique du changement peut alors rester de notre côté.

    • « J’appelle Benoit Hamon à se retirer de la vie politique »
      https://www.lemediatv.fr/articles/j-appelle-monsieur-benoit-hamon-quitte-la-vie-politique

      Macron et le CAC40 peuvent compter sur les médias pour assommer la population et dénigrer La France Insoumise. Mais je m’aperçois que personne n’est meilleur que Hamon pour nuire à la gauche. BHL, Schneidermann, Pierre Laurent ou Plenel ne lui arrivent pas à la cheville.

      Ce matin le JDD publie « l’appel » de Benoît Hamon à la France insoumise qui devrait « mettre entre parenthèses sa stratégie solitaire ». Pourtant, une semaine plus tôt Hamon refusait de participer à la campagne pour la sortie du nucléaire, une campagne pensée pour l’unité d’action, sans logos ni code couleurs qui pourraient rappeler LFI. Son mouvement était sollicité depuis décembre pour participer à ce combat crucial. Sa porte-parole a tenté d’expliquer l’inexplicable dans une bouillie de langue de bois si chère au PS agonisant :

      « Lorsque la France insoumise nous a contacté, nous avons consulté les ONG avec qui nous avons l’habitude de travailler. Nous avons estimé que ces dernières menaient depuis longtemps un travail de long terme, et qu’il ne fallait pas les court-circuiter avec une votation citoyenne. C’est pourquoi nous n’avons pas rejoint le comité de pilotage. » La porte-parole précise la stratégie de Génération-s : « Nous sommes bien évidemment pour la sortie du nucléaire, mais nous pensons qu’il faut proposer un plan économique et social plus cohérent, au sein duquel le sujet trouverait sa place, de concert avec les ONG. Nous n’avons pas à nous substituer à elles. »

      Donc, un jour il refuse l’unité politique, une semaine plus tard il la réclame, dénigrant ceux là même qui la mettent en oeuvre. C’est de la bêtise ou de la malveillance ? En tous cas, c’est médiocre et mal intentionné :

      « Il y a unité syndicale, il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. C’est le service public : son avenir ou sa fin. J’appelle donc les dirigeants de La France insoumise à mettre entre parenthèses leur stratégie solitaire pour ajouter leur force à la mobilisation unitaire », souligne M. Hamon.

      Il se prend pour qui ? Si seulement il avait montré par le passé une capacité à rassembler et à construire une opposition. Mais non. Rien de rien. Que des moulinets et des invocations, des paroles, des gesticulations.
      N’était-il pas solitaire, lui plutôt, avec ses 6% du premier tour, quand il était insulté par ses anciens amis Valls et Hollande, mais justifiait son incapacité à quitter le PS uniquement par la nécessité de rembourser les dépenses électorales ? Dépenses qui ont atteint des montants astronomiques rapportées au nombre de voix et à la durée de la campagne. Dépenses que l’on va éplucher avec intérêt car il serait intéressant de comprendre comment il est possible de dépenser autant d’argent en si peu de temps, pour des meetings vides (des jauges grand maximum à 2000 personnes à Lille, souvent quelques centaines), une communication indigente, une absence de militants pour tracter ou « dépenser » des supports de campagne.

      Il va falloir commencer à s’intéresser sérieusement à un personnage d’une telle duplicité.

      Par exemple, de véritables tactiques d’apparatchik sont pratiquées par Hamon en Juillet 2016 pour laisser passer la loi travail : Il préférait une tribune dans la presse au dépôt d’une motion de censure !!! Lisez l’article, le rappel des faits est gratiné. Il montre que 7 mois avant sa candidature à l’élection présidentielle, Benoît Hamon n’est toujours pas de gauche et ne veut toujours rien tenter contres ses amis « progressistes » néolibéraux du PS. Cette phrase du journaliste résume bien la fermeté des convictions du personnage : « certains avaient évoqué l’hypothèse d’un raté calculé, et ce afin de ne pas se faire exclure du PS. Le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a lui toujours indiqué que le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement aurait pour conséquence l’exclusion du parti. »

      Lutter contre la loi travail semble ainsi bien difficile pour celui qui a intrigué en faveur de Valls quelques mois plus tôt. Et il est effectivement logique de penser qu’en aidant Valls à devenir premier ministre, en coulant Ayrault, Hamon savait qu’il aurait à couvrir des menées ultra libérales, voire les soutenir. On ne devient pas Ministre de l’Education pour quelques mois en soutenant un type comme Valls sans se compromettre avec quelques promesses de soutien le moment venu. Ce Rastignac du PS est finalement très simple à lire. Un Macron aux petits pieds.

      Le récit du complot dans la presse : « Benoît Hamon, alors ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, apporte la caution de l’aile gauche à la manigance qui aboutit le 30 mars 2014, soir de déroute pour le gouvernement aux élections municipales. Les maroquins tournent : Arnaud Montebourg voit ses prérogatives élargies à l’Économie, Benoît Hamon est promu à l’Éducation nationale. »

      « La caution de l’aile gauche »... Comme en 2012 contre Mélenchon. Hamon n’existe que par la capacité de nuisance qu’il construit patiemment et offre aux néolibéraux comme un rempart le moment venu. Il est ainsi le chien de garde de cette sociale démocratie à bout de souffle qui a élevé Macron en son sein. Toutes ses indignations sont feintes. A la fin il ne rallie jamais la gauche. Il lui demande de se rallier à lui. Incroyable vanité ! Et désespérante bêtise des quelques centaines de milliers de gens, souvent très diplômés, qui n’ont pas été assez rigoureux pour comprendre l’esbroufe.

      Pourtant le tombeur de Ayrault est-il un mystificateur si chevronné ?

      En juin 2017 il perd les élections législatives dans sa commune de Trappes sérieusement ébranlée par le communautarisme. Or à Trappes aux présidentielles, il avait fait 24,23 % quand Mélenchon faisait 32,62 % et Macron 17,65 %. On s’aperçoit que le peuple d’une banlieue en grande difficulté, qui l’a vu à l’oeuvre pendant 5 ans, comprend mieux la vacuité du personnage que les cadres supérieurs et les intellectuels des centre-villes qui pensent voter pour un défenseur du bien commun. Les citoyens savent qu’une caution, un rempart, un faux nez, ne peut rien changer à leur vie quand ils ont besoin que les politiques soient charpentés et déterminés pour affronter les multinationales de l’eau ou de l’électricité qui coupent les robinets….

      Cette duplicité est aussi révélée par le fait que sa femme n’est pas la simple citoyenne ayant droit à la confidentialité qu’il réclame pour elle en invoquant le féminisme :

      « Je trouve incroyable qu’en 2016, une femme puisse dire d’une autre qu’il faille qu’elle se cache derrière son compagnon, en l’occurrence moi, avait répliqué Benoît Hamon.
      J’ai une grande admiration pour ma femme. Elle souhaite rester discrète sur sa vie, on est au 21e siècle, on a deux carrières différentes et ce n’est pas parce que je fais de la politique que je dois l’imposer à ma femme et à mes filles ».

      Mystification à nouveau. Séchons vite les larmes des « progressistes » sociaux démocrates bouleversés par l’évocation de la femme et des enfants et intéressons les aux faits : sa femme est bel et bien une activiste politique, Gabrielle Guallar, qui a bataillé pour le compte de son employeur en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche, a défendu la casse sociale des lois Macron au sein même du sénat, le 10 mars 2015 devant une commission spéciale chargée d’examiner la loi Macron. Elle est lobbyiste pour Bernard Arnault. Ses activités professionnelles lui imposent d’aller contre les idées que son mari professe, voire d’intriguer comme le font les lobbyistes pour amender les propositions de loi, les rédiger carrément, obtenir des révisions en catimini au petit matin, inviter les plus récalcitrants en voyage ou les couvrir de cadeaux. C’est ce que font les lobbyistes comme elle. Lire l’article ici.

      On ne lui interdit pas de l’être d’ailleurs. A chacun son éthique et sa morale. Les lobbyistes sont l’ADN de l’Europe et ils ont pignon sur rue. Ils représentent même la quintessence de la réussite politique de notre temps : être capable d’influencer au point que les lois sont contournées, détournées, dévoyées, et de telle manière que le citoyen ne pourra jamais défendre l’intérêt publique. Oui Madame Hamon peut parfaitement passer ses journées professionnelles à pourrir la vie de Monsieur Hamon, soi-disant représentant du peuple de gauche. Mais on interdit à Monsieur Hamon de nous le cacher. Ainsi, quand il est devenu Ministre de l’éducation nationale, Monsieur Hamon n’a pas expliqué aux citoyens que le chef de Madame Hamon chez Arnault était aussi le Président du conseil d’administration du CNED, un organisme financé par… l’Education nationale. Même le Canard enchaîné s’en était offusqué.

      Beaucoup de cachotterie pour quelqu’un qui donne des leçons à la terre entière. Et pourtant, cela nous l’aurait presque rendu sympathique finalement, s’il avait eu ce petit sursaut d’exigence morale, et nous avait révélé qu’il vivait avec un ennemi politique direct, très haut placé et très actif. On aurait imaginer les empoignades idéologiques et les crêpages de chignon, la difficulté d’expliquer aux enfants que papa veut réformer l’Europe mais que maman ne veut pas… Mais je déraille. Voilà que je parle des enfants comme un vulgaire Hamon.

      Il aurait pu dire : "ok, elle est de droite, d’extrême centre, je suis de gauche, on vit comme cela, ça ne vous regarde pas ». Il aurait aussi pu dire : « son salaire extravagant (ce genre de poste est au-delà des 10 000 euros bruts mensuels) ne me pousse pas à mener la grande vie et notre appartement n’est pas (indirectement) payé par Bernard Arnault, car je mets un point d’honneur à dissocier ma vie privée de ma vie politique » .

      Mais au lieu de cela il la fait passer pour une oie blanche dont il se dit fier des diplômes (Collège d’Europe de Bruges, le ENA européen, particulièrement ultra libéral), en escamotant la réalité de ce qu’elle est : une activiste politique au service direct d’un des oligarques les plus voraces de la place. Il nous la fait passer pour une brave femme innocente et inoffensive qu’il conviendrait de protéger, et nous prend pour des abrutis. Récurrent chez ce monsieur. La duplicité comme art de vivre.

      Et les sujets d’étonnements ne s’arrêtent pas là.

      Dans le JDD ce jour, il rappelle qu’il ne « fait pas partie de ceux qui pensent que la reconquête des classes populaires passe par l’abandon de l’Europe » .
      « Nous sommes d’accord sur le constat. L’Union européenne est mal gouvernée. Mais nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l’union européenne. C’est une erreur majeure. »

      Or il s’allie avec Varoufakis qui a craqué lors du bras de fer avec l’Eurogroupe et contribué à plonger la Grèce dans le moyen âge social. L’histoire de Tsipras et Varoufakis est en train de s’écrire. Il est désormais clair qu’ils ont joué un rôle actif de défense du système ultra libéral imposé par l’Europe aux Etats. Et Hamon ne trouve rien de mieux que de s’allier à eux.
      Mais ce type n’a t’il aucune pudeur ? Est-il prêt à toutes les combines pour s’inventer une façade « progressiste » respectable ? Il fonctionne tout le temps sur des manoeuvres d’appareil, des alliances de circonstances, l’incapacité profonde à se forger une conviction. Tout pour la survie politique et le remplissage de l’égo. C’est ce qui le caractérise le mieux finalement : le tout à l’égo.

      Voici plus bas ce qui est disponible entre autres concernant Varoufakis et la Grèce (sur le site d’Olivier Berruyer les-crises.fr). C’est une longue analyse sérieuse et documentée qui montre que l’Europe actuelle ne se réformera pas. Elle se quittera. Les forces à l’oeuvre au sommet ne laisseront jamais le pouvoir leur échapper. La Grèce en a apporté la preuve. Les paradis fiscaux constitutifs de l’Europe actuelle en apportent une seconde preuve.

      Un passage de l’étude d’Eric Toussaint :

      Dès le mardi matin 24 février, les médias ont affirmé que le retard était la preuve que Varoufakis était incompétent. Varoufakis commente : « Une accusation à laquelle je ne pouvais pas répondre sans dire que j’avais secrètement négocié avec les créanciers avant de soumettre officiellement ma liste » (p. 286). Le pire était à venir : quelques heures plus tard, la presse grecque révélait le contenu du document envoyé par Varoufakis à l’Eurogroupe et annonçait que ce document avait été écrit par Declan Costello de la Commission européenne, ce qui était largement vrai. Comme le reconnaît Varoufakis : « Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai pris mon ordinateur portable, ouvert ma liste de réformes, cliqué sur « Dossier », puis sur « Propriétés », et j’ai vu qu’à côté d’« Auteur » apparaissait « Costello Declan (ECFIN) [Affaires économiques et financières] », et juste en dessous, après « Entreprise », deux mots couronnant mon humiliation : « Commission européenne » » (p. 287). [5
      Varoufakis poursuit son récit et dit que toute honte bue, il se rend à la réunion du Conseil des Ministres. Il affirme qu’après deux heures de discussion, il a obtenu le feu vert
      des ministres pour poursuivre les négociations sur la base du texte qu’il avait envoyé la veille à l’Eurogroupe. Varoufakis ne donne aucun détail sur la discussion qui a eu lieu lors de cette réunion ni sur les personnes qui étaient présentes.
      Heureusement, d’autres sources sont disponibles pour se faire une idée correcte des discussions qui ont eu lieu lors de ce Conseil des Ministres restreint. Voici un extrait d’un article rédigé par une journaliste bien informée du quotidien grec Kathimerini : « Dans les sommets gouvernementaux, les frictions internes se sont exprimées lors de la réunion du Conseil Gouvernemental d’hier, où le ministre de la Reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie, Panagiotis Lafazanis, a exprimé de fortes réserves à l’égard des engagements pris par le gouvernement avec une liste des réformes envoyées aux partenaires et a demandé des clarifications, principalement au sujet des privatisations, qui concernant son ministère, mais aussi en référence à l’engagement pris de poursuivre l’harmonisation du marché de l’électricité et du gaz naturel avec les normes du marché et la législation de l’UE. Mme Nadia Valavani [6] a soulevé la question de la mise en œuvre rapide du règlement des arriérés de dette. De la part d’autres ministres, cependant, on percevait des murmures de désapprobation quant au fait qu’ils n’avaient pas vu le texte dans sa forme finale avant qu’il ne soit envoyé. » [7]

      Et LFI ferait une erreur majeure en s’éloignant des liquidateurs de l’Eurogroupe ? Ceux qui ont traité le nouvel allié de Hamon d’une telle manière et qui ne sont pas élus ? Par quel miracle Hamon imagine-t’il les combattre quand le vote n’est même pas une solution ? On comprend pourquoi il ne dit jamais rien des moyens qu’il compte utiliser pour réformer en profondeur l’Europe actuelle de l’intérieur. Il ment par omission. Il n’a aucun plan.

      Hamon est un enfumeur professionnel qui surfe sur la peur des gens à remettre en question sérieusement le système de prédation dans lequel ils vivent depuis toujours. Il trouvera toujours des angles d’attaque destinés à leurrer ceux qui sont influencés par la propagande du "no alternative ». C’est son fond de commerce.

      On l’ a vu avec le revenu universel. La LFI se bat pour une reconstruction du travail et de l’emploi en luttant contre les multinationales (LVMH notamment !) qui ne paient pas d’impôts quasi légalement, qui poussent Valls (poussé par Hamon !) et Macron pour financer leur recherche ou leurs licenciements, qui tronquent leurs données concernant leurs empreintes environnementales, etc. Alors, au lieu de rejoindre LFI, Hamon doit inventer pour se différencier et appâter les naïfs qui n‘ont plus aucune culture politique, et surtout aucune velléité de creuser : il invente le miroir aux alouettes d’un revenu qui bénéficierait à toutes et à tous… Avec l’argent de qui ? En taxant les multinationales sans quitter l’Europe ? Par simple pouvoir de conviction verbal ? Tartuffe. Ici un article qui remet les pendules à l’heure sur cette énième esbrouffe :

      « Ainsi, la redistribution des richesses et la fin de l’exploitation ne passera pas par la proposition de revenu universel d’un Hamon, qui a fait ses bancs d’école au PS et au gouvernement. Il y a, sur ce terrain là, une bataille à mener. De plus, il serait pour le moins utopique de croire que les classes dominantes laisseraient tout à coup financer un revenu universel à la hauteur d’un niveau de vie décent, acceptant ainsi une redistribution des richesses à laquelle elles passent au contraire leur temps à s’opposer - en refusant d’interdire les licenciements, en faisant pression sur les salaires à la baisse, en détricotant la sécurité sociale et le droit du travail, en organisant le chômage. Ainsi, si l’on veut imaginer un véritable « revenu universel », cela passera d’abord par la lutte pour la baisse du temps de travail, via son partage entre toutes et tous. »

      Dans le registre de la vacuité des propositions, cette note de blog ici, avec ce passage :

      « On trouve des tas de choses séduisantes dans le programme de Hamon, comme mettre “une dose de proportionnelle” dans les élections législatives, reconnaître le vote blanc ou encore un “49.3 citoyen” qui permettrait à des gens d’avoir une incidence sur la proposition ou le vote d’une loi. Bref, ça ne mange pas de pain comme on dit. D’autres points consistent essentiellement à réparer les dégâts commis par le gouvernement dont Hamon fut un temps ministre : abroger la loi travail, par exemple, passe pour une mesure particulièrement “de gauche”, même si Hamon n’aurait pas eu besoin de le proposer s’il avait voté la motion de censure déposée par l’opposition au moment du passage en force de la loi. D’autres mesures sont carrément anecdotiques et ne parlent qu’aux cadres et professions intellectuelles qui, il est vrai, ont constitué la plus grande part des votants à la primaire de la “Belle Alliance populaire” qui n’avait de populaire que le nom. Par exemple, le droit à la déconnexion (pourtant déjà présent dans la loi Travail qu’il se propose d’abroger) qui ne concerne guère les employés et ouvriers, ou encore le revenu universel, qui comme son nom l’indique, est versé aux pauvres comme aux classes moyennes ou aux gens aisés. »

      Voilà, j’ai pris quatre heures à bosser sur le cas de ce sinistre personnage parce qu’il m’a mis en colère avec cette nouvelle démonstration de sa cuistrerie dans le JDD, et aussi parce que j’en suis arrivé à penser que c’était une erreur de l’ignorer. L’insignifiance intellectuelle et politique ne supprime pas le danger. Au contraire. La démagogie est la plus insidieuse des armes à combattre et Hamon est plus dangereux que la droite et le CAC40 réunis finalement.

      Il va falloir que nous soyons costauds en face de gens dénués de toute fierté. Il faudra éplucher leurs arguments et les dénoncer un à un, en leur opposant toujours notre programme politique.

      Mais le timing est bon. Il faut les démasquer maintenant et ne pas avoir à le faire 6 semaines avant le premier tour…

      Deeplo.

      http://www.lejdd.fr/politique/benoit-hamon-jappelle-la-france-insoumise-a-mettre-entre-parentheses-sa-strate

      http://revolutionpermanente.org/Benoit-Hamon-et-la-fausse-bonne-idee-du-revenu-universel

      https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/130217/hamon-est-il-vraiment-tres-gauche

  • Si le gouvernement d’Aléxis Tsípras est devenu, entre les mois de janvier et juillet 2015, le premier à remettre en cause les politiques d’austérité à l’échelle de l’Union européenne et est entré dans l’Histoire à ce titre, son « deuxième gouvernement », en cautionnant la suppression de fait du droit d’asile européen et l’alliance stratégique de l’Union avec le régime de Recep Tayyip Erdoğan, en appliquant, après plus de six ans de récession, le plus cynique des programmes d’austérité qu’un gouvernement européen ait jamais mis en œuvre, semble avoir pour effet d’effacer jusqu’au souvenir de cette séquence inaugurale.

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2016/07/23/tsipras-ou-le-traite-du-vain-combat

    #grèce #austérité #UE #tsipras #syriza #gauche #dette

  • #Grèce : #Tsipras et #Kammenos font-ils tout leur possible pour décourager les investisseurs ?
    http://fr.myeurop.info/2016/07/15/gr-ce-tsipras-et-kammenos-font-ils-tout-leur-possible-pour-d-courager-l

    La Rédaction

    La #coalition au pouvoir en #Grèce semble adopter une politique de sape et de contradiction de ses propres engagements, qui l’amène à mettre systématiquement des bâtons dans les roues du processus de privatisation des secteurs malades du pays. Une gestion calamiteuse qui est loin d’inspirer confiance aux investisseurs dont la Grèce a cruellement besoin.

    Comment va la Grèce ? lire la suite

    #INFO #Économie #chantier_naval

  • Quitter l’union européenne, mode d’emploi
    Ces dernières semaines on aura tout entendu, lu, vu a propos du X iéme référendum perdu par l’union européenne. Le Brexit comme ils l’ont appelé.

    Sortir d’un traité, sortir de l’union européenne, sortir de la mondialisation c’est la question. Ce Mardi 5 Juillet 2016, juste avant la manifestation contre la loi travail à Lille, Jacques Nikonoff donnait une conférence sur ce sujet.
    On y est passé avec le magnétophone, et on partage

    – Comment sortir d’un traité ? Est ce possible ?
    
- Pour la France, est il imaginable que les partis politiques au pouvoir puissent nous faire sortir de l’union européenne ?
    
- Sortir de l’union européenne ? De la Mondialisation ?
    – Mondialisation et extrême gauche . . . . 

    – Que reste t’il de l’Altermondialisme

    – Révolution conservatrice et néolibéralisme, stratégie culturelle européenne et propagande.

    – Que s’est il passé en Gréce ?

    – Comment faire avec la dette ?

    #audio #radio #Radios_libres #Radio_Campus_Lille #union_européenne #Brexit #mondialisation #altermondialisme #Démondialisation #Tsipras

  • Aléxis #Tsipras : « la #République et la #démocratie sont en danger quand les droits sociaux ne sont pas garantis » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/alexis-tsipras-la-republique-et-la-democratie-sont-en-danger-quand-les-droi

    Devant les députés de 47 pays européens réunis au Conseil de l’Europe, le Premier ministre grec Aléxis Tsipras a dressé un réquisitoire sévère contre les dérives d’une #Europe gangrénée par le néo-libéralisme et le nationalisme. Il a défendu l’idée d’une Europe sociale et solidaire, seul remède, selon lui, aux crises majeures que traverse le continent.

  • "Nous sommes à un point que l’on peut qualifier ainsi : « trêve des plaisanteries, dorénavant ». Des plaisanteries telles que la possibilité de prendre des mesures positives dites « compensatrices » à celles qui découleront de l’application du nouveau programme d’austérité. Nous sommes arrivés au moment où la vérité sur le mémorandum 3 sera exposée au grand jour, où le gouvernement devra signer « l’accord » avec les créanciers et faire adopter par le parlement des mesures meurtrières ayant trait à la sécurité sociale, aux impôts, aux salaires et aux embauches dans les services publics, ainsi qu’aux créances hypothécaires impayées."

    #Grèce #Troika #Syriza #mémorandum #austérité #UE #Tsipras

    http://alencontre.org/europe/grece-le-moment-de-verite-pour-le-memorandum-3.html

  • #Tsipras Must Purge Cabinet to Lift Economy, Greek Industry Says
    http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-03-04/tsipras-must-purge-cabinet-to-lift-economy-greek-industry-says

    Theodore Fessas, chairman of the Athens-based Hellenic Federation of Enterprises, said most Greek ministers should be replaced by people with technical knowledge and reform credentials. Otherwise, he said, Greece will struggle to enact overhauls required under its 86 billion-euro ($94 billion) international aid program and to restore economic growth.

    #sans_vergogne

  • Entretien avec George Caffentzis
    L’interminable règne de la dette : le cas grec

    http://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-George-Caffentzis-L

    Cet entretien a eu lieu à Athènes au cours de la semaine suivant le vote « Non » massif qui précéda la signature par Tsipras, le 13 juillet 2015, d’un accord entre la Grèce et ses créanciers. Chercheur marxiste autonome, George Caffentzis a fondé en 1978 le Midnight Notes Collective.

    J’ai commencé à voyager en Grèce dès l’âge de quatre ans. Mes premiers souvenirs remontent à l’après-guerre, en 1949, mais aussi au début des années 1950. Cela ressemblait au Vietnam en 1975, le pays était dans une condition d’extrême pauvreté, comme juste après la guerre. Lors d’un voyage, je partis, avec ma famille, de Sparte (dont mes parents étaient originaires) vers Athènes. Pour moi, alors jeune garçon, ce fut comme une scène de western avec des Indiens et des cowboys ; c’était cela, la Grèce des années 1940, 1950. (...)

    #Grèce #crise #Troïka #FMI #Union-européenne #Tsipras #Syrisa

  • One year on, #Syriza has sold its soul for power
    Costas Lapavitsas
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/jan/25/one-year-on-syriza-radicalism-power-euro-alexis-tsipras

    Why did it end like this? An urban myth propagated in some media circles suggests that the radicals were stopped by a coup engineered by conservative politicians and EU officials, determined to eliminate any risk of contagion. Syriza was overcome by the monsters of neoliberalism and privilege. Still, it fought the good fight, perhaps even sowed the seeds of rebellion.

    The reality is very different. A year ago the Syriza leadership was convinced that if it rejected a new bailout, European lenders would buckle in the face of generalised financial and political unrest. The risks to the eurozone were, they presumed, greater than the risks to Greece. If Syriza negotiated hard, it would be offered an “honourable compromise” relaxing austerity and lightening the national debt. The mastermind of this strategy was #Varoufakis, but it was avidly adopted by #Tsipras and most of Syriza’s leadership.

  • CADTM - Lettre ouverte au Président du parlement grec à propos de la dissolution de la Commission pour la Vérité sur la Dette grecque
    http://cadtm.org/Lettre-ouverte-au-President-du

    Monsieur le Président,

    Par lettre recommandée signée par vous le 12 novembre, reçue le 17 novembre 2015, vous m’avez annoncé la suppression de la Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque.

    Dans votre lettre, vous n’osez même pas mentionner le nom de la Commission. Cela se comprend. Lorsque l’on cherche à faire en sorte que le peuple grec « oublie » la question de la légitimité de la dette et que l’on veut lui faire croire que le troisième mémorandum, le plus dur, est la seule solution envisageable, il est vrai que la vérité peut faire peur, quand bien même il ne s’agit que de ce seul mot de « vérité ».

    Monsieur le Président,

    Il est inconcevable que le Président du Parlement hellénique, et encore moins quelqu’un qui a été de gauche, supprime la Commission pour la Vérité sur la Dette publique.

    Il est offensant que le Parlement redevienne le lieu de blanchiment des scandales, des irrégularités, des choix politiques barbares, des accords de soumission, des contrats léonins, et que tout cela soit accepté et ratifié par le Président de la Chambre.

    Monsieur le Président, je pense qu’il n’y a plus rien à ajouter. Vous n’avez fait qu’exécuter les ordres. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous avez été choisi comme Président de la Chambre en cette période cruciale.

    La responsabilité politique de cette décision appartient entièrement au Premier ministre, Alexis Tsipras.

    M. Tsipras qui, en compagnie du Président de la République, a assisté à l’ouverture des travaux de la Commission le 4 avril 2015.

    M. Tsipras qui m’a personnellement assuré avec fermeté que la Commission fonctionnerait sans entraves jusqu’à la conclusion de ses travaux.

    M. Tsipras porte l’entière responsabilité politique du refus de faire la lumière sur les politiques imposées à l’aide de la corruption et de contrats léonins qui nous ont menés dans une impasse.

    M. #Tsipras porte l’entière responsabilité politique de la renonciation à utiliser un outil de renégociation de la dette qui est pourtant accepté, approuvé et légitimé par un règlement de l’Union européenne.

    Il est certain que votre décision de supprimer la Commission pour la Vérité sur la dette n’affectera en rien la détermination et l’efficacité de nous tous qui continuons à lutter et restons convaincus que la vérité sera le catalyseur de changements politiques profonds.

    Sofia Sakorafa

  • #Tsipras, encore une fois | Causeur
    http://www.causeur.fr/tsipras-grece-syriza-potamia-34673.html

    Mais personne ne s’interroge, pourtant, sur ce qui crève les yeux. Les Grecs ne votent pas comme on leur dit ou comme on aimerait qu’ils le fassent. Du coup, ils envoient un signal qui ne plaît ni aux marxistes orthodoxes, ni aux libéraux, ni aux souverainistes. Ils expriment tout simplement le désir, schizophrène qui sait, mais le désir tout de même d’une Europe qui est une trop belle idée pour être le cheval de Troie de la mondialisation libérale. Ils nous disent, et je trouve qu’ils ont raison, qu’il faut vouloir le beurre de l’égalité sociale, l’argent du beurre du continent le plus prospère du globe et, passez-moi l’expression, le cul de la crémière de l’émancipation.

    #grèce #europe #syriza

  • Yanis Varoufakis à propos des élections du 20 septembre
    http://blogs.mediapart.fr/en/blog/monica-m/210915/yanis-varoufakis-propos-des-elections-du-20-septembre

    L’article de Y.Varoufakis paru dans le Guardian - en version française.

    Le plus grand gagnant est la Troïka elle-même. Au cours des cinq dernières années, les projets de loi de la Troïka sont passés par le parlement avec des majorités ultra-minces, procurant des nuits blanches à leurs auteurs. Maintenant, les projets de loi nécessaires au troisième Mémorandum passent avec de confortables majorités, car Syriza s’y est engagé. Presque tous les députés de l’opposition (à l’exception des communistes du KKE et les nazis de l’Aube dorée) votent pour eux.

    Bien sûr, pour en arriver là, il a fallu meurtrir profondément la démocratie grecque. Un million 600.000 Grecs qui avaient voté lors du référendum de Juillet n’ont pas pris la peine de se présenter aux bureaux de vote dimanche - ce n’est pas une grande perte pour les bureaucrates de Bruxelles, Francfort et Washington, qui semblent concevoir la démocratie comme une nuisance.

    #mémorandum #Troika #Grèce #Syriza #Tsipras

  • Grèce : pas de démocratie sans désobéissance aux traités
    http://www.revue-ballast.fr/pas-de-democratie-sans-desobeissance-aux-traites

    « Nous serons originaux, en respectant après les élections ce que nous disions avant »1, avait annoncé Alexis Tsípras. Quelques mois plus tard, force est de constater que l’originalité se situe ailleurs : un nouveau paquet d’austérité est endossé par la « gauche radicale » élue pour y mettre fin. Pour justifier cette mutation, toute critique est renvoyée à cette question : « Qu’auriez-vous fait à sa place ? » Ce à quoi on peut répondre, sans hésitation : autre chose, autrement. Source : Ballast

  • Grèce : pourquoi Syriza recule dans les sondages
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-pourquoi-syriza-recule-dans-les-sondages-502343.html

    Dès lors, pour la première fois depuis 2012, les créanciers sont sereins avant les élections du 20 septembre, ils savent que le mémorandum sera, pour la première fois majoritaire. Aussi n’ont-ils pas, cette fois, à donner de consignes de vote. La démocratie grecque a été « neutralisée. »

  • Grèce - Élections contre Démocratie | Okeanews
    http://www.okeanews.fr/20150901-elections-contre-democratie

    Nous n’entrerons que très peu dans le sujet très intéressant des facteurs complexes qui expliquent la transformation ovidienne du premier ministre, cette œuvre de Circé qu’Homère, s’il vivait, incluerait certainement dans son Odyssée.

    Alexis Tsipras n’a jamais cru aux forces de son parti ni du pays ni à leur pouvoir de mener à bien l’œuvre de résistance et de renaissance nationales qu’il a lui-même revendiquée pour prendre le pouvoir qu’il voulait tellement. Mais, il ne s’agit nullement d’un imbécile, comme l’on pourrait qualifier d’autres premiers ministres. Il savait qu’il devait trouver quelque chose contre Merkel. De toute évidence, il s’est appuyé sur ce qu’il pensait pouvoir résoudre le problème : une partie de l’establishment financier américain et international. C’est de là que venaient - ou, pensait-il que venaient- les assurances qui ont entretenu sont super optimisme jusqu’au dernier moment à propos d’un accord. Il a ignoré le sens commun, les avertissements de nous tous, même les avertissements de Lafontaine et des dirigeants de Die Linke qui étaient mieux placés que quiconque pour prévoir exactement ce que feraient Merkel et Schäuble. Il a pris peur, il n’a jamais voulu se préparer et il ne s’est pas préparé, ni a-t-il préparé la rupture que provoquerait quasi-inéluctablement la revendication d’interrompre le parcours mémorandaire ou que rendrait nécessaire l’entreprise consistant à sauver le pays.

    Aujourd’hui, son gouvernement et lui-même, en personne, sont pieds et poings liés, prisonniers des puissances qui les ont « trompés » ou, pour être plus précis, qui les ont aidés à « se tromper ». C’est pourquoi le vice-président, Giannis Dragasakis, remercie le gouvernement des USA.

    #Syriza #Tsipras

    • C’est qu’en des temps de vacillation intellectuelle, la catastrophe idéologique était vouée à se nouer autour de deux signifiants disputés : « nation » et « souveraineté ». Disputés en effet puisque, pour chacun de ces termes, l’unicité nominale masque une dualité de lectures possibles qui soutiennent des mondes politiques radicalement antinomiques. Entre la nation substantielle, confite en ses mythes identitaires et éternitaires, et la nation politique, rassemblant les individus dans l’adhésion à des principes, sans égard pour leurs origines, bref entre la nation de Maurras et celle de Robespierre, il n’y a pas qu’un gouffre : il y a une lutte inexpiable. Et de même entre la souveraineté comprise comme apanage exclusif des élites gouvernementales et la souveraineté conçue comme idéal de l’auto-gouvernement du peuple.

      Sauf que la nation et la souveraineté « de Robespierre » ont disparu il y a déjà longtemps, il serait judicieux d’en prendre acte http://seenthis.net/messages/167677

    • car en France la nation souveraine naît en 1789

      Née en 1789 sur des bases fragiles et morte en 1871.

      elle se constitue comme universalité citoyenne, elle exprime le désir de l’autonomie politique, désir d’un peuple en corps de se rendre maître de son destin, bref elle est de gauche.

      Et par l’effet d’une incompréhensible démission intellectuelle, elle n’est désormais plus que de droite...

      Ce n’est pas juste par l’effet d’une démission intellectuelle et ça n’a rien d’incompréhensible. La nation souveraine est passé de la gauche à la droite en cessant d’avoir pour objet le peuple et en prenant pour objet l’Etat, qui existait bien avant 1789 et que 1789 n’a nullement touché dans ses fondements.
      Et si on veut vraiment créer une souveraineté populaire, ce n’est pas chez Robespierre qu’il faut en chercher la source.

    • Je vois dans la guerre contre le terrorisme, le moyen qui a permis à l’idée d’État-Nation, de reprendre le dessus sur celle de Peuple Nation. Il me semble que la nation avait perdu de son pouvoir attractif, avant que les luttes contre le néocolonialisme et la reconaissance des droits indigènes ne lui redonne un sens populaire et positif contre la globalisation marchande. Si l’idée d’identité culturelle comme concept anticapitaliste, et donc indépendante de l’État, est facilement assimilable dans les pays néocolonisés, elle se pervertit tout aussi facilement dans les pays néocoloniaux, détenteurs de la plus grande partie du capital mondial, où elle n’est plus à défendre contre le capital, et donc l’État, mais contre une identité culturelle autre. Cette dernière étant réputée agressive, l’État redevient le garant de la preservation de l’identité culturelle.

      Il me semble que cet aspect des choses n’est pas pris en compte dans l’analyse de Lordon. Disons que j’ai l’impression que le mot d’ordre « sortons de l’U€ » a 15 ans de retard pour pouvoir être de gauche.

      On pourrait rétorquer qu’il plaide justement pour reprendre la main, à gauche, sur ces notions, mais n’est-ce pas aussi long, voire illusoire, que de construire un front anti-austérité - car tel est le but avoué, non ? - à l’intérieur de l’U€, ou de déclencher des grêves générales dans un grand nombre de pays ?

  • The Eurozone’s Pyrrhic victory over Greece | ROAR Magazine
    http://roarmag.org/2015/08/eurozone-third-bailout-greece-democracy

    Since then, the speed and scale of Tsipras’ climbdown have been astonishing. The character assassination of SYRIZA MPs who voted NO to the bailout deal last month, and the large police mobilization against anti-austerity activists who came out to protest the decision, are just some of the most visible indicators that the Greek Prime Minister intends to discipline domestic opposition to further austerity in the same way that his European counterparts disciplined him and his left-led government over the past 5 months of failed negotiations.

    Indeed, it seems that Tsipras and his inner circle of SYRIZA “pragmatists” do not appear content to go down in history as passive puppets for the creditor powers; they are already asserting themselves as the aggressive enforcers of the same disastrous austerity mantra they once so vigorously opposed, even if they continue to exult that they “do not believe” in the measures. While Tsipras reinvents himself as a popular leader of the center, the sense of disillusionment within Greece’s radical circles has become palpable.

    Some left “intellectuals” — both inside Greece and abroad — still try to somehow spin this farcical outcome into some kind of revolutionary Disney tale. Slavoj Žižek, for one, is already passing off Tsipras’ capitulation as “a patient guerrilla war against financial occupation.” Such proclamations are sadly divorced from reality. As SYRIZA MP Costas Lapavitsas put it, efforts to buy time in this context simply work for the enemy: “Sometimes reality is simply what it appears to be” — a defeat — “and you don’t have to look beyond the surface.”

    #Tsipras #Syriza #intellectuels #Zizek #Balibar

  • Grèce : La nuit des dupes, une nuit qui dure depuis cinq ans et demi
    http://www.okeanews.fr/20150817-grece-la-nuit-des-dupes-une-nuit-qui-dure-depuis-cinq-ans-et-demi

    « Le projet de loi est anticonstitutionnel pour les raisons déjà soulevées le 7 novembre 2012, le 14 janvier 2013, le 30 mars 2014, et dans les discours du Premier ministre actuel le 14 décembre 2010, le 23 février 2012, et lors de plusieurs autres occasions… Nous sommes non pas ce que nous disons, mais ce que nous faisons… »

    « Nous serons originaux, avait dit le Premier ministre, en respectant après les élections ce que nous disions avant »

    « Il ne suffit pas de dire que Syriza a des principes quand ceux-ci sont violés… Je veux être ce que je sais faire le mieux, défenseur des gens qui sont persécutés ou dont les droits sont violés, défendre la vérité, défendre les camarades quand ils sont cannibalisés… défendre le peuple, le patrimoine public que les vautours du totalitarisme européen tiennent dorénavant en main…. Défendre l’intérêt public… Mais je ne défendrai plus le Premier ministre parce qu’il m’a persuadée lui-même que je ne dois plus le faire en déclarant publiquement que cela relève du surréalisme, c’est-à-dire, d’une espèce de fantasme, d’une folie, de dire que je le soutiens alors que je refuse de voter pour tout ce qu’il a signé sous le chantage. En même temps, il a dit qu’il n’est pas un môme et qu’il a d’autres moyens pour se défendre…Bien sûr, il n’a pas apprécié le fait qu’en sa personne je ne défendais pas uniquement le camarade mais aussi le premier et le plus jeune premier ministre de gauche du pays ainsi que le capital politique qu’il représentait et qu’il n’avait pas le droit de faire partir en fumée, parce que ce capital représente les attentes et l’espoir de tout un peuple. Son choix de s’ajouter aux premiers ministres des mémorandums m’attriste et me blesse. Tout comme le fait qu’il ait choisi d’être « défendu » par les représentants du régime le plus ancien et le plus corrompu… Messieurs du gouvernement, vous n’avez pas le droit, et c’est le moment ultime d’assumer cette responsabilité, de faire porter au pays le poids d’un nouvel emprunt en acceptant de rembourser une dette illégale…Au lendemain du chantage, le Premier ministre a demandé qu’on lui propose des alternatives. Un mois est passé depuis. Un mois est passé alors que je lui avais dit que je suis convaincue qu’il existe des alternatives. Le Parlement, avec la commission pour la vérité sur la dette publique, avait créé des alternatives. Une commission qui procède à l’audit de la dette, audit qui fait partie des obligations des pays sous mémorandum selon le règlement 492. Et je n’ai pas de réponse, pourquoi les conclusions de cette commission sur la dette illégale, odieuse et insoutenable ne sont pas devenues le fer de lance des revendications du gouvernement ! Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que les conclusions de la commission sont saluées par les organes compétents des Nations unies, le gouvernement fait comme si ces conclusions n’existaient pas ! Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que sur demande de 55 membres de Syriza, depuis le 25 juin, ce rapport devait être débattu au parlement, ce qui ouvrirait un nouveau débat international -nous avons beaucoup d’alliés- ce serait en soi un évènement mobilisateur pour soutenir le gouvernement, je ne sais toujours pas pourquoi on n’a pas de date de discussion de ces conclusions. Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que la commission de Comptabilité de l’État a publié un rapport sur les prétentions de la Grèce concernant les réparations de guerre et le prêt forcé, qui s’élèvent à 340 milliards d’euros, pourquoi cette prétention n’est pas inscrite au budget. Je ne sais toujours pas pourquoi ma demande concernant la violation du fonctionnement de la démocratie (après le coup d’État à Bruxelles) a été rejetée, anticonstitutionnellement, par le Président de la République qui m’a dit qu’il s’agissait-là de mon avis personnel….Tout cela, ainsi que le recours aux forums internationaux compétents, comme le Conseil de l’Europe, étaient des alternatives… »

    #Grèce #Tsipras #Mémorandum3 #Zoe_Kostantopoulou