#txetx

  • #Louhossoa, premier acte du #désarmement
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070417/louhossoa-premier-acte-du-desarmement

    Le 16 décembre 2016, le ministre de l’intérieur, #Bruno_Le_Roux, se félicite d’un nouveau « coup porté à l’ETA ». En réalité, l’organisation a accepté de transférer à la société civile « la mise hors d’usage » de son armement.

    #International #France #ETA #Jean-Noël_Etcheverry #Michel_Berhocoirigoin #Michel_Tubiana #TXETX

  • Des militants de la paix accusés de #terrorisme par le ministère de l’Intérieur - Basta !
    http://www.bastamag.net/Une-operation-anti-ETA-du-ministere-de-l-Interieur-vise-des-militants-de-l

    Sauf que derrière les « individus » en relation avec une organisation terroriste selon le ministère de l’intérieur, se profilent des figures de proue des mobilisations pacifiques et citoyennes, parmi lesquelles Jean-Noël Etcheverry (dit « Txetx », co-fondateur des mouvements Bizi ! et Alternatiba notamment) et Michel Berhocoirigoin (ancien président de la Chambre d’agriculture alternative du Pays Basque) [3]. Que faisaient ces militants, journaliste et vidéaste à proximité d’un stock d’armes ? Le 26 octobre dernier, Michel Tubiana, Txetx Etcheverry et Michel Berhocoirigoin publient sur le site Mediabask une lettre précisant leur intention. Après avoir rappelé qu’ils n’ont « aucun lien ni subordination avec l’ETA », ils déclarent avoir décidé « d’enclencher le processus de désarmement de l’organisation armée, et de procéder à la destruction d’un premier stock d’armes [correspondant] à environ 15% de l’arsenal mis sous scellé de l’ETA. » Tous trois justifient leur action par leur volonté de « contribuer à un avenir sans violence et démocratique pour le Pays Basque ».

    #manipulation

  • Convoqué au commissariat pour une prise de parole anti-nucléaire
    http://www.bastamag.net/Convoque-au-commissariat-pour-une-prise-de-parole-anti-nucleaire

    Un des porte-paroles du mouvement altermondialiste basque Bizi !, Txetx Etcheverry, est convoqué au commissariat de Bayonne le 10 mai. Son délit ? Une prise de parole anti-nucléaire devant la centrale de Fessenheim en Alsace, remontant au 20 juillet 2015 dans le cadre du Tour Alternatiba. A l’occasion de ce tour de France et d’Europe à vélo qui visait à promouvoir les alternatives écologiques et la transition énergétique dans l’espoir de limiter le réchauffement climatique, les membres marquent une (...)

    En bref

    / #Le_risque_nucléaire, #Climat, Démocratie !

    #Démocratie_ !

  • Faire sauter le verrou médiatique, par Serge Halimi (octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/HALIMI/53932

    Ne pas engager de combat contre le système de l’#information dominante constitue une erreur de calcul autant qu’une faute intellectuelle. D’autant que la #critique des #médias sert souvent de point d’entrée en politique à de nouvelles générations, aussi saturées de nouvelles et de commentaires que défiantes envers le #journalisme professionnel. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/8464 via Le Monde diplomatique

    • je viens de le lire sur l’édition papier, on y parle de @zinc et @seenthis sans les citer.

      Je ne suis pas sûr que je veuille un « média de masse », même « dégagé des logiques de rentabilité et de domination ». À mon sens il est plus intéressant d’avoir plusieurs médias de taille petite à moyenne, et l’existence d’un ou plusieurs sites indépendants, même marginaux, et toujours bonne à prendre.

      Internet est à prendre au sérieux : c’est clairement devenu la source d’information principale de nombre d’entre nous. Malheureusement, on y lit le plus souvent des dépêches AFP (mal) réécrites.

      Il y a plusieurs problèmes au « verrou médiatique » :
      – le financement évidemment, et ce qui en découle (qui dirige, place de la publicité)
      – la concentration des sources d’information : regarder les infos (uniquement) sur google news, c’est laisser les algorithmes choisir ce qui est intéressant à notre place (ou de celle du rédacteur en chef), ce choix étant fait parmi les journaux déjà bien en place
      – l’organisation des médias : là où la mise en page et le choix des articles est un élément essentiel d’un journal papier, dans le monde numérique on a : - des limites de 140 caractères qui poussent à la phrase marketing, qui fait mouche pour attirer du monde
      - un flux chronologique rapide, ayant pour conséquence de l’information jetable qui fait le « buzz » et est oubliée 2 jours après
      - ou une mise en avant en suivant les « likes », laissant toujours l’avantage aux entités les plus populaires ou ayant le plus de moyens
      - ou encore une sélection algorithmique, avec proposition d’article selon la bulle qu’on s’est déjà formé.

      Internet a un rôle central à jouer (et j’espère que ce sera encore le cas pour le papier pendant longtemps), mais il reste à le réinventer.

    • je vois que c’est visiblement le même moteur ; on retrouve une partie des mêmes contributeurs. Pourquoi l’avoir différencié ? C’est contreproductif, non ? ou bien y a t il une passerelle automatique entre les deux ?

    • Au même moment #Txetx de #Bizi est interviewé par Arrêt sur image, sur la question de savoir si on peut monter des mouvements contestataires SANS les médias nationaux, notamment parce qu’il n’y a eu aucune couverture nationale d’Alternatiba Paris qui a pourtant rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Et il répond : « On s’en fout, on laboure le terrain en profondeur ».
      http://www.arretsurimages.net/articles/2015-09-28/Alternatiba-mouvement-ecolo-passe-sous-les-radars-de-la-tele-id8073
      et la vidéo
      http://www.arretsurimages.net/emissions/2015-10-02/Climat-on-peut-faire-une-action-de-masse-sans-les-medias-id8085
      (c’est #paywall par contre)

    • @rumor j’avais déjà expliqué aussi pourquoi je trouvais idiot de créer un petit seenthis bis sur le même principe, utilisant le même moteur. Mais c’est apparemment une idée des « Amis du Diplo » (l’association) qui voulait un outil pour diffuser de l’info. Il n’ont vraisemblablement pas compris que sur seenthis on peut s’abonner ou se désabonner ou même bloquer les comptes pour que chacun crée une liste taillée pour ses propres besoins.

      ils auraient pu s’enrichir de ce que seenthis apporte, et seenthis s’enrichir potentiellement de ce que le réseau des « Amis » peut apporter ou signaler. Mais ils ont préféré rester entre-soi (ce qui n’est pas très étonnant finalement), et c’est dommage. Surtout dans la perspective de projets collectifs encore trop fragmentés (on ne peut pas tout suivre et c’est aussi dommage parce que c’est aussi très intéressant).

      De ce point de vue oui, @rumor c’est tout à fait contre-productif. Mais c’est pas interdit non plus que chacun fasse ses expériences et comme ne le dit pas @fil, le Diplo reste assez « glacial » pour tout ce qui concerne Internet et Zinc n’est sans doute pas l’expérience Internet qui les effrayera le plus. Tout cela rste très sage et très conventionnel.

      Et franchement l’article est désespérément « derrière » : très courte vue et rien de nouveau, toujours les même poncifs : grosse fatigue.

      cc @thibnton

    • oui j’ai lu la discussion sur le fil de zinc. Je n’ai pas encore bien compris comment me relier à zinc pour suivre là bas d’autres gens et surtout leur permettre éventuellement de s’abonner à mon fil (pour ceux que cela pourrait intéresser).

    • C’est d’ailleurs en partie assez paradoxal que le diplo ait cette distance vis-à-vis du web alors qu’il fut l’un des premiers journal à avoir un site digne de ce nom, et qu’aujourd’hui encore son site et ses archives sont très bien fichus. Mais c’est vrai que c’est à différencier des réseaux sociaux, qui sont encore autre chose que les sites classiques.

  • L’incroyable mobilisation de la police pour retrouver huit chaises qu’exige la banque fraudeuse HSBC
    http://www.reporterre.net/L-incroyable-mobilisation-de-la
    (la suite de http://seenthis.net/messages/341607 )

    Le 31 mars, Txetx Etcheverry et Sabrina Ravetta, militants de #Bizi, ont été entendus pour la troisième fois au commissariat de Bayonne. Leur délit ? Avoir saisi huit sièges dans une agence #HSBC pour protester contre l’#évasion_fiscale organisée par la banque. Des milliards contre quelques chaises… Et la police inquiète aussi Attac et Les Amis de la Terre !
    Le braquage du siècle s’est déroulé le 12 février dernier à Bayonne. C’était un jeudi. Sous les yeux des clients médusés, une vingtaine de personnes se sont livrées à un « pillage » militant dans l’agence de la banque HSBC. Le butin : huit sièges.
    Ces dangereux individus sont des militants du mouvement Bizi . Ils ont agi dans le cadre d’une action citoyenne pour reprendre une petite… toute petite partie de l’argent détourné par la banque HSBC.
    Car cette banque est au coeur d’un vaste système de #fraude, comme l’ont révélé en février dernier, Le Monde et le Consortium international des journalistes http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/08/swissleaks-revelations-sur-un-systeme-international-de-fraude-fiscale_457231 : ce sont 180 milliards d’euros que la banque a fait disparaitre par évasion fiscale http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/25/hsbc-carte-de-l-evasion-fiscale-globalisee entre novembre 2006 et mars 2007. Rien que pour la France, près de 6 milliards ont été dissimulés par HSBC, classée comme la deuxième banque mondiale.

    Pas rancunier pour un sou, Bizi avait offert aux #délinquants bancaires un exemplaire du Livre noir des banques http://www.reporterre.net/Le-hold-up-toujours-impuni-des publié par Attac et @bastamag.
    Qui est poursuivi pour « Vol aggravé » ? La banque fraudeuse ? Non : les récupérateurs de huit chaises !
    Cinq jours plus tard, #Txetx Etcheverry, cofondateur de Bizi, se présentait au poste de police. Il y était entendu pour « vol aggravé ». Devant le commissariat, le militant altermondialiste se disait prêt à « rendre au plus vite les huit fauteuils, mais seulement après que la banque HSBC ait elle-même rendu les 2,5 milliards d’euros que son système a permis de dérober aux recettes publiques françaises ». Et comme la restitution risque de prendre un peu de temps, Txext Etcheverry précisait que d’ici là, les sièges seraient « mis à la disposition d’associations et d’ONG luttant contre l’évasion fiscale ».

    L’offre a visiblement trouvé preneur puisque la police n’est parvenue à récupérer que trois des huit sièges. Les associations Attac https://france.attac.org, les Amis de la Terre http://www.amisdelaterre.org ainsi que le philosophe Patrick Viveret http://www.reporterre.net/Pour-empecher-le-risque-de-la et le syndicat national Solidaires Finances Publiques http://solidairesfinancespubliques.fr ont apporté leur soutien à Bizi en acceptant les précieuses chaises. Dès lors, aux yeux de la police, ils seront impliqués dans un « recel de vol aggravé ».
    Depuis, les enquêteurs cherchent désespérément les sièges manquants. Et le 17 mars, six militants de Bizi, sont de nouveau convoqués pour un relevé d’ADN. Txetx Etcheverry s’étonne logiquement de cette démarche et refuse tout prélèvement : « Je ne vois pas l’intérêt d’un fichage génétique puisque nous agissons toujours à visages découverts ».
    Le 31 mars, Txetx Etcheverry et Sabrina Ravetta se sont rendus au commissariat de Bayonne pour une troisième convocation. Cette fois, ils seront entendus pour « refus de prélèvement biologique ».
    « Il est hallucinant de voir tous les moyens mis en œuvre pour cette affaire. C’est aussi très révélateur par rapport aux 1000 milliards d’euros que coûte l’évasion fiscale. Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Michel Barnier qui était commissaire européen UMP » , constate Txetx Etcheverry, qui note par ailleurs qu’à « l’heure où on manque cruellement de moyens pour lutter contre le #changement_climatique et engager la #transition énergétique, on peut regretter que l’argent aille dans les #paradis_fiscaux ».
    L’évasion des chaises vers la Suisse. Va-t-on mobiliser Interpol ?

    Cette dernière audition a duré 1h30 durant laquelle les enquêteurs ont questionné l’implication de Thomas Coutrot http://www.reporterre.net/Il-faut-renoncer-a-la-croissance, coprésident d’Attac et de Florent Compain, président des Amis de la Terre.
    Les deux hommes devraient à leur tour être convoqués et la visite des locaux parisiens des associations serait prévue dans le but de récupérer les fameux sièges.
    Thomas Coutrot indique à Reporterre envisager « d’organiser l’évasion de la chaise vers la Suisse, avec l’aide d’une association sur place, ce qui permettra de continuer le jeu du chat et de la souris ».
    Attac avait par ailleurs saisi plusieurs chaises d’une agence BNP-Paribas, le 7 mars dernier à Paris. Contrairement à la banque suisse, BNP Paribas n’a pour l’instant pas porté plainte.
    Pour Florent Compain, président des amis de la terre, HSBC a commis une erreur : « La banque a porté plainte à Bayonne dans la journée, donc à partir du moment où une instruction est ouverte, ils sont bien obligés de continuer l’action. Ça nous offre un boulevard pour nous exprimer ».
    Txetx Etcheverry partage le même sentiment et précise que « s’il y a procès, on est prêt à aller jusqu’au bout et on en fera le procès de l’évasion fiscal ».
    Interrogé par Reporterre, la chargée de communication d’HSBC France, Coralie Houel, indique : « Nous ne faisons aucun commentaire ».
    En attendant, Florent Compain songe aussi faire sortir la chaise hors de France.
    A l’aide ! Mme Taubira, M. Valls, M. Cazeneuve, saisissez Interpol !

    #SwissLeaks

  • Suite du débat basque-breton sur les bonnets rouges, épinglé ici il y a un mois : http://seenthis.net/messages/210649.

    #Txetx poursuit ce qu’il a dit, en précisant que la souveraineté d’un territoire doit se faire à tout niveau, donc y compris alimentaire et écologique.

    Quelle #souveraineté ? | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/quelle-souverainete

    Vivre, travailler et décider au pays est un mot d’ordre que je partage absolument. Mais pour devenir une réalité et pas un simple slogan, il ne peut se restreindre au seul champ politique et institutionnel. Dans un contexte de mondialisation néo-libérale et sur une planète dont nous avons dépassé les limites matérielles et écologiques, la souveraineté doit également se penser en termes économiques, alimentaires, sociaux, énergétiques. Un territoire majoritairement pétrolo-dépendant pour son agriculture, son économie, ses logements, ses transports, son aménagement du territoire fonce vers le même type de mur, de crise programmée que celle que nous avons décrit plus haut concernant le modèle agro-alimentaire breton. L’explosion programmée du prix du pétrole et des énergies fossiles dans leur ensemble, que nous allons connaître d’ici quelques années, conduira à la faillite tous les systèmes construits sur l’utilisation abondante d’une énergie aujourd’hui bon marché. Comme cela aurait dû être fait il y a vingt ans dans le cas du modèle agro-alimentaire breton, il faut construire les transitions et les alternatives à ce système pétrolo-dépendant dès aujourd’hui et cela dans tous les domaines.

    #bonnets-rouges #écotaxe #écologie #alimentation #agriculture

    • Même si elle était très mal ficelée, l’écotaxe s’inscrivait dans cette logique. La combattre au nom du caractère péninsulaire particulier de la Bretagne me semble aller contre la perspective de la souveraineté bretonne. Cela signifie en effet que le développement de la Bretagne doit continuer à dépendre de transports routiers bon marché en direction de Paris, de la France et de l’Europe. Demander la suppression de l’écotaxe me semble donc reposer sur des logiques du passé, des logiciels dépassés. Alors que la revendication abertzale que l’on retrouve présente dans le “Vivre, travailler et décider au pays” des Bonnets Rouges est particulièrement en phase avec le monde de demain. C’est un logiciel compatible avec les modèles de souveraineté alimentaire, de sobriété et d’autonomie énergétique, de relocalisation des productions et consommations, de circuits courts de distribution, d’aménagement du territoire priorisant la proximité, de qualité privilégiée sur la quantité. Ce sont là les seuls systèmes qui résisteront aux évolutions que nous allons connaître très vite. C’est pourquoi le combat abertzale, basque ou breton, est un combat d’avenir.

      voilà.
      et lien avec la #pollutaxe

  • Homo Numericus
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2297

    L’un des thèmes les plus à la mode de la vulgate idéologique actuelle, c’est celui de la mutation psychique que l’irruption massive des techniques informatiques et numériques dans la vie quotidienne aurait d’ores et déjà entraînée sur le plan des structures de l’entendement et de la sensibilité. La « culture de …

    #Blogs #La_chronique_d'Alain_Accardo #internet #numérique #technologie

    • J’avoue ne pas trop voir la raison de traiter tout rétif à Internet du nom de cet infâme personnage qu’est « Finkielkraut », ou de réactionnaire. C’est un nouveau point Godwin ?

      En l’occurrence, la critique d’Accardo (un coup de gueule, effectivement) fait toujours du bien dans le ron-ron que les thuriféraires de la technique se confectionnent sur le net en claironnant que c’est l’espace de discussion le plus ouvert qu’il ait jamais existé.

      Cette question sur le sujet est tout à fait entendable d’un point de vue émancipateur (je suis pas d’accord d’ailleurs), et même centrale pour celles et ceux dont l’horizon révolutionnaire – qui rêvent d’un monde un peu meilleur – ne s’arrête pas à leur(s) écran(s), au dernier gadget numérique ou robotique.

      Pourquoi serais-je un, quand je peux être innombrable, pourquoi resterais-je coincé en un lieu, en une classe, en un camp, en un serment, puisque grâce au virtuel je peux être partout, vivre et penser une chose et puis son contraire, ici et ailleurs, sans me soucier de logique, sans me préoccuper de synthèse, de constance ni de fidélité ?

      Questions qui recoupent par exemple celles publiées, il y a quelques années, dans un excellent journal (papier) autonome lyonnais, reproduites ici :
      http://rebellyon.info/Le-web-2-0-ou-l-ere-du-vide.html

      Une ques­tion plane au dessus de n’importe quel post sur twit­ter : « what are you doing now ? », « mais putain, qu’est ce que je suis en train de faire là ? ». C’est quoi JE, quelle FACE à JE, ça serait quoi MON ESPACE. On sent monter une pointe d’angoisse. Ce que racontent bien les faux débats où on peut à peu près tout raconter, les embrouilles bizar­res sur les forums, les ren­contres ambi­guës depuis Meetic, c’est qu’Internet a pro­duit cette curieuse pos­si­bi­lité d’une com­mu­ni­ca­tion sans la pré­sence. Le web : Utopie démo­cra­ti­que, mais également Utopie du Capital. Comme si cette grosse machine à briser les liens (…) avait finit par secré­ter un monde à son tour, mais un monde vir­tuel : où les liens n’enga­gent pas vrai­ment, où les corps sont absents, où les désirs tour­nent tris­te­ment à vide sur l’écran.

      Peut-il y avoir une critique du net sur le net ? Peut-être que non, de la même manière qu’il n’y a jamais pu y avoir de critique de la télévision à la télévision.

    • @Ari Sur la référence à Finkielkraut. Il y a pourtant bien des points communs. Pas uniquement le fait de critiquer l’Internet. La frime, tout d’abord, avec les citations répétées de vieux mâles blancs européens. Le refus du pluralisme (non, dit l’auteur, il n’y a pas plusieurs points de vue valables, juste le Vrai). La référence au monde occidental comme seul capable de pensée rationnelle. L’absence de perspective, enfin. Il y a des différences avec Finkielkraut ? Oui, la mention du capitalisme comme étant méchant. C’est mince.

      Sur le « Peut-on critiquer l’Internet sur l’Internet ? » Je pense qu’on peut puisque c’est souvent fait. Mais je différencie la critique, qui essaie d’analyser, de comprendre et, éventuellement, de réformer, voire de combattre, de la récrimination qui confond tout (l’Internet avec le Web, le Web avec Facebook, les GAFA avec Wikipédia et SeenThis), et ne se soucie pas d’analyser et encore moins de convaincre, juste d’aligner des grands mots prétentieux. On voit bien ce que l’auteur attaque, pas ce qu’il défend. Comparons avec l’agriculture : il est évidemment souhaitable de critiquer la façon dont elle se fait, productionniste et dangereuse pour la planète. Des tas de gens font ça. Mais ils proposent tous quelque chose (typiquement, une agriculture bio, plus respectueuse de la nature). Si quelqu’un partait des défauts (bien réels) de l’agriculture pour prôner le retour à la chasse et à la cueillette, je crois que cela ne serait pas exagéré de le qualifier de réactionnaire !

    • @bortzmeyer : mince les discussions se croisent. cf. http://seenthis.net/messages/211209 En ce qui concerne les camarades qui critiquent le net comme outil d’émancipation, ils proposent réellement d’autres modes de relation, d’expression et d’organisation. Je ne crois pas qu’on puisse reprocher à ces personnes de faire une critique généralisante, c’est plus à celles et ceux qu’Internet intéresse de produire une pensée plus précise et mesurée qui prenne en compte ces critiques. Merci de l’échange en tout cas.

    • A propos de l’idéologie #anti-tech et de son voisinage avec le #moralisme de Finkelkraut, on pourra lire :
      Les mauvais rêves des antitech. Lecture critique du livre Le Cauchemar de Don Quichotte, sur l’impuissance de la jeunesse d’aujourd’hui de Matthieu #Amiech et Julien Mattern, Editions Climats.
      http://rougemecanique.noblogs.org/post/2013/01/12/les-mauvais-reves-des-antitech

      C’est leur appartenance sociale à la classe des travailleurs pauvres qui leur interdit quelque chose – ou du moins, mais c’est manifestement une litote, elle ne les aide pas  : elle les empêche de sortir d’un rapport de dominés avec leurs professeurs et avec le savoir. Leur apathie s’explique par cette domination. Pourquoi être contraint au travail salarié fait-il de son rapport avec le savoir un «  rapport de dominé à dominant  »  ? Pourquoi être dans un rapport de dominé avec le savoir entraîne-t-il l’apathie  ? Est-ce parce que tout rapport de dominé à dominant entraîne nécessairement l’apathie  ? Amiech et Mattern s’attendent curieusement à ce que nous comprenions sans avoir besoin d’explications supplémentaires, puisqu’ils n’en donnent pas. L’explication s’arrête là. Nous sommes censés admettre comme allant de soi que si nous maîtrisons le savoir universitaire, nous avons de trop bonnes raisons de nous complaire dans l’#apathie pour, sauf héroïsme moral rare, ne pas y céder  ; et que si nous ne le maîtrisons pas, nous sommes ipso facto plongés dans une apathie dont, encore une fois, seule une grâce exceptionnelle pourrait nous faire sortir. Il faut remarquer que les deux branches de la tenaille dans laquelle nous coince ce raisonnement n’exercent pas une contrainte de même nature  : pour s’en dégager, dans le premier cas il suffirait de décider de ne pas céder à des raison s  ; mais dans le second nous n’avons aucune raison d’être apathiques  : nous le sommes au moins autant, mais nous le sommes pour des causes . Bref  : aux bourgeois le libre arbitre, aux prolétaires le déterminisme social. Amiech et Mattern se proclament dans leur avant-propos «  plus ‘‘sociologues’’  » que le «  sociologue [sans guillemets, cette fois] bourdieusien engagé  » Alain Accardo (pp. 9 et 8), mais ils ne nous offrent qu’un superbe exemple de ce que Bourdieu – excusez la référence – appelait une sociologie qui néglige la sociologie de sa sociologie. Ils s’annoncent aussi (dans la même phrase) «  plus ‘‘matérialistes’’  »  ; on aimerait leur demander dans quel passage. Ils affirment que « pour ceux-là [les étudiants travailleurs précaires] – et plus généralement pour la majorité des étudiants, préoccupés avant tout par les échéances scolaires et l’obtention des diplômes –, la focalisation sur les considérations matérielles rejette [NB  : ce ne sont pas les étudiants, c’est la focalisation qui rejette] le plus souvent les questions politiques du côté des préoccupations ‘‘intellectuelles’’ et du ‘‘militantisme’’, qui sont dénigrés  » (p. 78 toujours  : cette phrase suit immédiatement celle sur les étudiants travailleurs dominés par les profs et le savoir). Leur matérialisme consiste-t-il à poser en axiome qu’un sujet qui a de préoccupantes «  considérations matérielles  » va nécessairement «  dénigrer  » tout ce qui est intellectuel  ? Et que s’il dénigre l’intellectuel il est nécessairement soumis  ? Aux bourgeois l’idéalisme tempéré par la carrière, aux prolos le matérialisme vulgaire intempérant  : est-ce là le slogan de leur matérialisme subtil  ? On les asticotait gentiment sur leur mépris d’une classe d’âge, dont nous nous contrefoutons  ; mais sur le mépris de classe social, nous sommes tentés de passer à l’insulte. La suite (p.79) ne pouvant nous apaiser – «  On atteint sans doute le comble de l’absurdité avec ces individus si désireux de paraître ‘‘dans le coup’’ qu’ils en viennent à se restreindre considérablement dans certains domaines vitaux (nourriture, logement, santé) pour pouvoir suivre le rythme insensé de la surenchère consommatrice, et que l’on retrouve régulièrement habillés à la dernière mode, équipés des toutes dernières trouvailles technologiques  » –, donnons la parole à quelqu’un qui sait garder son calme, Jacques Rancière : «  Il n’y a pas à s’étonner que les représentants de la passion consommatrice qui excitent la plus grande fureur de nos #idéologues soient en général ceux dont la capacité de consommer est la plus limitée  » (8) : il n’y a pas à s’en étonner, car les idéologues dont il parle (Finkielkraut et autres) sont des conservateurs de droite. Mais on peut s’étonner que des conservateurs révolutionnaires de gauche ne s’en distinguent pas sur ce point.

    • Huhu @aude_v, je pense que je dois beaucoup à Amiech en références à lire, aussi bien par sa lecture, que par sa rencontre à Bayonne il y a quelques années, invité par #Txetx (ouais, j’ai inauguré ce lien l’autre jour, pour les locaux :D). Il m’avait gentillement envoyé un numéro traduit de Los amigos de Ludd.

      Je pense que j’aurais du mal à le critiquer (enfin en tout cas à le critiquer méchamment, comme le fond les méchants rouge mécanique — qui question jargonneux font largement mieux qu’Accardo !). :)

    • @rastapopoulos

      Et lol pour « masques blancs » juste après « bonnets rouges » (cf Franz Fanon).

      la juxtaposition était fortuite de ma part, je connaissais pas le bouquin en question je viens de voir ça http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau_noire,_masques_blancs c’est simplement que les « masques blancs » (en fait les masques antipoussière, évoquant la pollution) ont été choisis comme symbole de ce mouvement pour la pollutaxe.

      vivre et travailler au pays pour nourrir des chinois à l’autre bout du monde

      oui je crois qu’ils ont un souci à ce niveau, une difficulté à prendre du recul par rapport à l’agro-industrie développée dans les années 1950 par la génération de leurs parents, la même agro-industrie qui les embourbe aujourd’hui

    • Oui je sais pour les masques, mais mettre les deux à la suite m’a tout de suite fait penser au fameux titre, bien que le sujet n’est aucun rapport. :)

      Je ne comprends pas comment on peut persister dans un truc qui est clairement de ce qui nous a foutu dans la merde, alors que c’est tellement gros que c’est ça qui détruit les emplois (car facilement délocalisable à tout moment), pollue la terre de Bretagne, pollue l’air, etc. Pour moi ça me parait impossible de ne pas le voir, donc ceux qui sont pour le sont en connaissance de cause et sont donc en bonne partie responsables du fait que ça continue : on ne peut pas rejeter la faute tout le temps sur la génération précédente. Et ça vaut autant pour les patrons, les maires ET les salariés dans une moindre mesure.

      En plus, Troadec dit que c’est ça qui a permis ET permettra encore aux gens de vivre au pays, comme si ça avait toujours existé, mais dans le même temps il dit que cette industrie est récente et que ça ne date que de la génération de leur parent. Il fait en permanence dire aux autres ce qu’ils n’ont pas dit, en faisant comme si c’était tout blanc ou tout noir, c’est-à-dire comme si les autres proposaient d’arrêter l’agriculture en Bretagne et de passer à une autre industrie. Alors qu’ils n’ont jamais dit ça, mais qu’ils ont dit que les gens devraient continuer à faire de l’agriculture mais en circuit court au maximum. Et ça il ne répond jamais sur ce point, sauf à un moment où il parle seulement en termes économiques de marche où il dit « oui oui le bio c’est intéressant on en fait aussi, on est pour, il y a des débouchés en terme de marché, etc ». En gros pour lui c’est juste une niche de consommateurs comme une autre, pas une gestion globale du territoire.

    • Je crois que cet aveuglement sur l’agro-industrie tient beaucoup à des raisons historiques, de la « petite histoire », celle des histoires individuelles. La Bretagne a longtemps été une terre d’émigration et de paysannerie assez pauvre, ayant par ailleurs subi un certain mépris jacobin (dont Mélenchon se fait le triste héritier aujourd’hui). Tout comme le Pays Basque ou d’autres pays.
      L’agro-industrie est ce qui a permis à la Bretagne de gagner un mieux être matériel pour la génération née après la 2ème guerre, et a permis à cette génération de vivre au pays. L’endettement, la malbouffe et la pollution sont peut-être vus dans ce contexte comme des dégâts collatéraux inévitables, mais ne suffisant pas en eux-mêmes à remettre en question le modèle agro-industriel, vu comme la seule façon de vivre au pays. En gros ça serait « l’agrobusiness ou la misère et l’exil », comme d’autres disaient à une époque « le nucléaire ou la bougie ».
      Dans une telle vision pas de place pour le circuit court, pas de place pour une société conviviale incomparablement plus efficace que toutes les sociétés rugueuses du passé et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent (Illich).

      En comparaison, ici à une époque ce qui a enrichi les gens c’était l’essor de la pêche (faisant écho à la pêche morutière qui au XVIème siècle avait mis fin aux famines), qui s’était également développée à partir des années 1950 dans une logique exportatrice et du « toujours plus » en volume. Elle ne se serait peut-être pas cassé la gueule comme elle l’a fait dans les années 1980 en Labourd, si elle avait misé sur la qualité et sur un marché plus local.
      ça me fait penser à un article de Joseba Azkarraga sur l’échec de Fagor dans ce modèle du « toujours plus » http://paperekoa.berria.info/iritzia/2013-11-02/004/001/kooperatiben_geroaz.htm (je le traduirai quand j’aurai un moment)