• Le plus grand immeuble de Suisse porte bien ses 60 années

    Le bâtiment central de la cité du #Lignon mesure plus d’un kilomètre. C’est le plus grand ensemble locatif de Suisse. La #qualité_de_vie est réelle dans ce quartier de 6500 habitants, mais des tensions existent entre anciens, nouveaux venus et jeunes adultes.
    C’était l’année 1974. Michèle Finger se souvient de son arrivée dans la #Cité_du_Lignon. Elle était en voiture avec celui qui deviendrait son mari. La cité s’allongeait devant elle avec son kilomètre de long, ses 2780 logements et 84 allées. « C’était inimaginable, immense. Je n’arrivais pas à visualiser un bâtiment de cette taille », se remémore-t-elle. Une fois à l’intérieur, Michèle est rassurée. « Mon ami était installé dans un quatre pièces. C’était bien conçu et très lumineux. La vue était grandiose, sans vis-à-vis. C’était étrange, on ne se sentait pas coincé dans une cité », raconte cette ancienne comptable, originaire de Porrentruy. Le temps est passé, les enfants sont partis et désormais, Michèle et son mari se préparent à déménager dans une maison avec un encadrement socio-médical, tout en restant près du Lignon.

    Le promoteur et architecte genevois #Georges_Addor (1920-1982), chef de ce projet, prévu initialement pour loger jusqu’à 10’000 personnes, aurait été ravi d’entendre Michèle. « Le bonheur des gens ? C’est la préoccupation la plus grande d’un architecte qui construit un ensemble de cette taille », affirmait-il en 1966 devant les caméras de la RTS. « Dès lors qu’une personne a compris qu’elle aura quatre voisins autour d’elle, avoir 15 étages en-dessous ou au-dessus d’elle ne changera rien », expliquait ce fils de la grande bourgeoisie immobilière du canton. « Il était encarté à gauche et roulait en Maserati », résume au sujet d’Addor, l’architecte #Jean-Paul_Jaccaud. Son bureau a participé à la #rénovation_énergétique de 1200 appartements du Lignon, un travail primé fin 2021 par le magazine alémanique « Hochparterre » et le Musée du design de Zurich. Le travail s’est étalé sur dix ans et aura coûté 100 millions de francs.

    Une construction rapide et fonctionnelle

    Tout dans l’histoire du Lignon s’écrit avec de grandes lettres. Le projet a d’abord été élevé en un temps record. Nous sommes à 5 kilomètres du centre. Il y a de la place pour construire dans des zones tracées par l’État pour organiser le développement du canton sans le miter. Durant la première étape, entre 1963 et 1967, 1846 #appartements sont réalisés. « Aujourd’hui, une telle rapidité serait impensable, comme d’ailleurs la conception d’un projet de ce type », estime Jean-Paul Jaccaud. L’œuvre est moderniste et fonctionnelle. L’État et la commune de #Vernier visent la #mixité_sociale. Le grand serpent du Lignon, dont les allées descendent vers le Rhône par petits degrés offre des appartements conçus à l’identique, qu’il s’agisse d’un logement social ou d’un appartement en propriété par étages. Tous les appartements sont traversants. Les prix sont définis en fonction de la taille des logements et de l’étage. Jean-Paul Jaccaud cite l’exemple d’un 6 pièces proposé à 2800 francs mensuel.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=pAoTel16ZnQ&feature=emb_logo

    « …comme dans une ruelle du Moyen-Âge »

    On pénètre dans le quartier en passant sous une arche. Le côté intérieur du serpent est silencieux. On chemine à l’abri du trafic. Les parkings sont cachés sous de grandes pelouses. Dessiné par l’architecte-paysagiste Walter Brugger, l’espace public est ponctué de fontaines, de places. Les rez-de-chaussée sont transparents. Un bel escalier en pierre blanche permet de descendre vers le Rhône en pente douce, « comme dans une ruelle du Moyen-Âge », compare Jean-Paul Jaccaud. Georges Addor a bâti en hauteur et en ligne afin de préserver les 280’000 mètres carrés de terrain disponibles pour l’ensemble du projet, avec au bout une surface identique de plancher habitable. Non seulement le bâtiment central est long, mais il est aussi très élevé, atteignant 50 mètres par endroits. Jusqu’aux années 1990, la plus haute tour du Lignon, qui en compte deux, était également la plus haute de Suisse. « Rares sont les bâtiments de ce type à avoir aussi bien vieilli », commente Jean-Paul Jaccaud.

    Du calme, de la lumière et des services à la population

    Au 10e étage de la plus petite des deux tours de la Cité, qui constituent le haut du panier au Lignon, nous visitions un appartement qui vient d’être rénové. Les travaux ont permis d’améliorer la performance énergétique de 40%. La conception initiale n’était pas mauvaise, indique l’architecte genevois. En effet, un immeuble tout en longueur limite le nombre de parois à isoler. En ce matin de janvier, le soleil inonde les pièces. La vue est grandiose, on découvre un bras du Rhône et au-delà le Jura. Autre astuce d’Addor ? Les deux tours en question ont été élevées au point le plus bas, « pour éviter de les rendre dominantes », explique Jean-Paul Jaccaud.

    Tous les habitants du Lignon le disent : la Cité est une ville à la campagne. Elle permet aussi d’y vivre en autonomie. Au cœur du Lignon bat un petit centre commercial d’un étage. Il y a là tout le nécessaire : tea-room, restaurant, brasserie, cordonnier, coiffeur, poste, boucherie, clinique. Et aussi une paroisse protestante, une église catholique, un terrain multi-sport, une ludothèque, un local pour les adolescents et deux groupes scolaires.

    Chaque samedi, l’ancien pasteur Michel Monod, qui vit ici depuis 1973, se poste entre la Migros et la Coop pour saluer les gens. « Techniquement, c’est un ensemble parfait », dit-il. Avant de déplorer le manque de liens entre les habitants, dans cette Cité qui compte plus de 100 nationalités. « C’est le règne de l’individualisme de masse », juge-t-il.

    De jeunes adultes en mal d’un lieu de vie

    Michel Monod co-dirige le Contrat de quartier du Lignon, dont le but est d’aider les gens à réaliser des projets communautaires. Chaque jour, il rejoint un auvent situé sous la salle de spectacle du Lignon. Là, à l’abri des regards, de jeunes adultes du quartier se réunissent, se réchauffant parfois au feu d’un brasero artisanal. Michèle Finger connaît le lieu. Ce regroupement de jeunes qui fument et boivent des bières en écoutant du rap suscite chez elle un sentiment d’insécurité, dans cette cité où elle se reconnaît moins qu’avant. Certes, le loyer des époux Finger est dérisoire, soit 1200 francs pour un cinq pièces, charges et garage compris. Mais cette habitante, qui s’investit dans plusieurs associations du quartier, déplore des détritus s’amoncelant devant des lieux de collecte, des crachats dans l’ascenseur et le fait que des jeunes squattent le bas des allées. « Je ne connais pas les locataires installés récemment dans mon immeuble. Les gens ne prennent même plus la peine de relever le journal du quartier », dit-elle, pointant un manque d’intérêt des « nouveaux étrangers » arrivant au Lignon.

    Travailleur social au Lignon depuis 2012, Miguel Sanchez, 39 ans, connaît ce discours et comprend ce malaise. « Avec ses loyers peu chers, le Lignon offre une solution à des personnes issues de la migration. Cette mixité ethnique et sociale, dans un contexte général économique plus tendu, rend peut-être la création de liens plus compliquée que par le passé », analyse-t-il. « Mais le Lignon n’est pas une cité dortoir, comme il en existe en France. Elle est équipée et entretenue. D’ailleurs les jeunes sont fiers de vivre ici. Il n’y a jamais eu de gros souci de sécurité ou de criminalité. Il faut plutôt parler d’incivilités », décrit l’animateur socio-culturel.

    En fait, Michel Monod prête aux jeunes du brasero des qualités qui feraient défaut aux résidents du Lignon. « Ils sont extrêmement fidèles en amitié. Des gens me disent, enfermez-les ! Je leur dis : ce sont vos enfants. » Lui aussi, lors de son arrivée au Lignon avait trouvé le quartier hors de proportion. « Je m’étais dit : ce n’est pas possible de vivre comme dans une termitière et je m’étais donné comme mission de réunir les gens. » Mais lui aussi aime le Lignon.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/le-plus-grand-immeuble-de-suisse-porte-bien-ses-60-annees
    #Le_Lignon #Genève #Suisse #urbanisme #architecture #logements_sociaux #prix #Walter_Brugger #espace_public #Rhône #autonomie #liens #liens_sociaux #incivilités #sécurité #criminalité

  • La #plateforme Architecture et #Précarités est en ligne !

    Cette plateforme présente les réponses architecturales, urbaines et paysagères aux enjeux de #précarité en France et ailleurs. Ce projet est né d’un triple constat : celui du durcissement des politiques urbaines et des dispositifs d’inhospitalité envers des populations précaires (migrant·e·s, sans-abris, réfugié·e·s, personnes âgées…), et plus largement envers tou·te·s celles et ceux qui parcourent la ville avec plus ou moins de fragilités ; celui de l’existence de nombreuses initiatives pour contrer ces dispositifs et créer des nouveaux lieux d’hospitalité et d’accueil ; celui du manque de visibilité de ces initiatives. Comment rendre visible ces connaissances qui s’accumulent, mais restent si rarement publiées ?

    La plateforme capitalise ces connaissances. C’est un outil qui s’adresse à une variété de protagonistes confrontés à ces problématiques : collectivités, professionnel·le·s de l’aménagement, collectifs et associations, concepteur·rice·s (architectes, urbanistes, designers, paysagistes…), citoyen·ne·s, enseignant·e·s, étudiant·e·s et chercheur·e·s des écoles d’architecture et de paysage.

    Cette plateforme est collaborative : vous êtes invité·e·s à recenser de nouvelles expériences pour les diffuser et enrichir le répertoire (voir la rubrique « Enrichir la base de données »).

    Cette plateforme a pour ambition de créer une sorte de « Musée social du XXIe siècle », à la fois lieu d’archivage, de transmission et de discussion de ces connaissances. Ce projet porte une dimension politique car les expériences recensées constituent des réponses plurielles, localisées, multi-situées et le plus souvent collectives. Elles contribuent à faire exister les publics de la ville dans toute leur diversité.

    La recherche sur la plateforme est possible via le moteur de recherche ou selon quatre entrées : mots-clés, localisation géographique, acteur·rice·s impliqué·e·s, liste des projets. Chacune des interventions a été recensée selon cinq catégories : transformations spatiales ; recherches et publications ; actions sociales et artistiques ; plateformes et collectifs ; expériences pédagogiques.

    https://umrausser.hypotheses.org/20541

    Lien vers la plateforme :
    https://architecture-precarites.fr

    #France #urbanisme #géographie_urbaine #urban_matters #inhospitalité #hospitalité #accueil #aménagement #recensement #liste
    #TRUST #Master_TRUST

  • Community and Commons (Urban Concepts)
    https://urbanpolitical.podigee.io/50-community_commons

    In this first episode of the Urban Concept series, Louis Volont (MIT, Boston) and Thijs Lijster (University of Groningen) discuss with Talja Blokland (Humboldt University, Berlin) the concepts of community and commons and consider implications for urban research and action. The series introduces key urban concepts and reflects on their relevance in the fields of theory, research and politics.

    #urban,political,community,commons,concepts,research,politics,Esposito,Ostrom
    https://main.podigee-cdn.net/media/podcast_13964_urban_political_pdcst_episode_717748_community_and_c

  • Justice and the Pandemic City: How the Pandemic Has Revealed Social, Urban, and Data Injustices, and How a Narrative Approach Can Unlock Them
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.838084

    The global COVID-19 pandemic has exacerbated infrastructural, societal, and resource inequalities along racial and socioeconomic lines. Many countries have struggled to provide adequate COVID testing and healthcare. Denmark has been exceptional in its investment in a hyper-efficient and ever-present infrastructure, with testing tents distributed across the country. In this article we ask: What is the impact of this infrastructure in terms of the (urban) culture that is built around testing? And what does that mean in terms of data management and mass surveillance? As a public good, the COVID-19 testing infrastructure has costs and benefits, but these are not always clear. They concern future urban life and data management, and our ability to draw a boundary around ourselves—that is, (...)

  • #Timelayers

    Use TIMELAYERS to inscribe fragments of the past and projects of the future into physical urban space and help change how we perceive cities.

    TIMELAYERS turns urban space into an immersive exhibition of past and future. The city becomes a museum that preserves and brings to life urban memory of citizens and visitors in an inclusive and participatory process.


    http://timelayers.org

    #palimpseste #visualisation #villes #urban_matter #mémoire #passé #application #smartphone #couches #transformations_urbaines #TRUST #master_TRUST

    via @cede

    ping @fil

  • Effects of Blue-Green Infrastructures on the Microclimate in an Urban Residential Area Under Hot Weather
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.824779

    With the expansion of cities, the urban population explodes globally, and the thermal environment continues to deteriorate. The studies on urban microclimate have important implications for the construction of green communities and the sustainable development of cities. Various blue-green infrastructures (BGIs) in the urban ecosystem play an important role in regulating urban microclimate and human thermal comfort. This study investigated the current microclimate of a residential area (Chigang community, Guangzhou) under hot weather by carrying out field surveys. Subsequently, a model was established with ENVI-met to simulate the microclimate conditions under different BGIs scenarios. The results showed that adding water bodies can improve the thermal comfort of residential areas. The (...)

  • Temporary Urban Projects: Proposing a Multi-Positional Framework for Critical Discussion
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.722665

    The aim of this article is to create fertile ground for critical discussion of the discursive field of temporary urban projects (TUPs), their multiple positionings and governance potential in urban and metropolitan development. TUPs constitute short-lived or temporally restricted spatial interventions and social activities in otherwise vacant urban settings. Often made from cheap materials and simple construction methods, TUPs activate urban spaces in transition. Through spatial appropriations, TUPs can explore new uses and potentials in these transforming urban areas. Despite aesthetic and spatial similarities, the discursive field of TUPs is diverse and covers a plethora of uses and understandings of space, actors, activities, intentions and strategies. A critical discussion that (...)

  • Dépasser « la ville néolibérale »
    https://metropolitiques.eu/On-ne-sort-pas-indemnes-de-la-ville-neoliberale.html

    Les citoyens ont-ils réellement perdu le pouvoir sur leurs villes ? C’est l’une des thèses des #études_urbaines que Gilles Pinson présente et discute dans un ouvrage publié en 2020. Isabelle Baraud-Serfaty réagit à cette lecture à la lumière de son expérience de consultante en économie urbaine. Entre les deux premiers confinements, Gilles Pinson a publié aux PUF La Ville néolibérale, ouvrage d’une grande clarté et d’une grande utilité pour comprendre les dynamiques urbaines. D’une part, les attentes des #Commentaires

    / #néolibéralisme, études urbaines

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_baraud-serfaty.pdf

  • À l’épreuve des #murs. Sécurisation et pratiques politiques dans le centre-ville du #Caire postrévolutionnaire (2014-2015)

    La révolution égyptienne de 2011 s’est caractérisée par une lutte pour l’appropriation de l’#espace_public. Elle a été analysée comme une démocratie en actes où les révolutionnaires se sont réappropriés par leurs pratiques et leurs stratégies un espace trop longtemps sécurisé par le gouvernement de Moubarak. Cet article vise à étudier en contre-point les stratégies territoriales de l’État pour le contrôle des espaces publics depuis 2011 et en particulier depuis 2013 avec le renforcement de la #répression envers les #Frères_musulmans et l’arrivée au pouvoir des militaires. Ces stratégies sont mises en évidence dans le cas du #centre-ville, épicentre de la #révolution mais aussi de la représentation et de l’exercice du pouvoir politique. Elles se caractérisent par des pratiques de #cantonnement des #manifestations et par l’instauration de #barrières et de #checkpoints dans le centre-ville du Caire, constituant un véritable dispositif territorialisé et planifié de contrôle des rassemblements publics et des revendications politiques. Cet article vise donc également à analyser les conséquences de ce #contrôle sur les pratiques politiques des opposants au régime à l’échelle locale du centre-ville du Caire à travers la restitution d’observations et d’entretiens menés entre 2014 et 2015.


    https://journals.openedition.org/ema/3705#quotation

    #murs_intra-urbains #Egypte #Le_Caire #urban_matter #villes

  • Bulldozer contre têtes de pioches : les jardins familiaux de Tourcoing sèment la tourmente Brianne Cousin
    Malgré une pétition qui a recueilli plus de 36 000 signatures, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, à Tourcoing, restent inaccessibles depuis septembre 2021. Dans un rétropédalage en règle, la mairie de la ville vient de renoncer à la vente du terrain. Entre guéguerre associative et histoire de gros sous, le sort des 14 000 mètres carrés de parcelles semble pourtant loin d’être scellé.


    En septembre 2021, les jardiniers de la rue des Martyrs ont vu un bulldozer débarquer sur leur terrain. Ils ont été priés de quitter les lieux. Photo : N.K

    « Ça fait 48 ans que je vis ici », raconte Fatma d’une voix calme, enfoncée dans son fauteuil, un mug à la main. Dans sa petite maison, au nord de Tourcoing, flotte une odeur de café chaud. Sur le canapé, un gros chat sommeille. On aperçoit un petit coin d’herbe par la fenêtre, et quelques arbres. « Ce sont des figuiers, sourit-t-elle, pas peu fière. J’ai aussi un abricotier et un noyer ! »
    Lorsqu’elle a emménagé avec son mari Slimane, il y a 48 ans, « c’était la campagne. Il y avait des champs de pommes de terres, de betteraves, de maïs. On avait deux fermes près de chez nous. Et c’est tout. » Puis, la promenade de Flandres et sa flopée de magasins ont débarqué au coin de sa rue, en 2017. « Ça nous a fait un coup, on ne pouvait rien y faire ! Avant, on avait la nature, aujourd’hui, on a Kiabi et Leroy Merlin ». Seule consolation pour Fatma et Slimane, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, situés juste en face de leur maison. « Mon mari a eu un jardin pendant 30 ans, se remémore-t-elle, avec nostalgie. C’est le patrimoine du quartier. » 
     
    Quand nous rencontrons Fatma, en janvier 2022, les 14 000 mètres carrés de jardins familiaux de la rue des Martyrs sont inaccessibles. Un gros cadenas et de larges chaînes enserrent l’entrée.Certains en ont profité pour jeter leurs déchets par-dessus les grilles. Un matelas a pris possession d’une parcelle de terrain et gît, inerte, sous la pluie.

    Quelques mois plus tôt, début septembre 2021, Fatma et la cinquantaine de jardiniers amateurs qui cultivaient des légumes rue des Martyrs ont assisté, impuissants, à l’arrivée d’un bulldozer. Les grilles ont été scellées ; les habitants priés de quitter les lieux. « Ça faisait bientôt neuf ans que j’avais mes jardins. Au début du mois d’août, on a appris qu’on devait partir », se désole Cathy Vandamme, ancienne jardinière. « C’est vraiment dégueulasse !, renchérit son compagnon Guy Lemaire. Ils nous ont vraiment pris de court ! Ils nous ont virés comme des malpropres… » À l’origine de l’expulsion : un conflit vieux de dix ans, où s’entremêlent guéguerre associative et histoires de gros sous.


    Une cinquantaine de jardiniers amateurs cultivaient fruits et légumes dans les jardins familiaux de la rue des Martyrs. Photo : L.K

    La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/03/11/bulldozer-contre-tetes-de-pioches-les-jardins-familiaux-de-tourcoing-seme

    #Tourcoing #jardins_familiaux #associations #jardin #écologie #agriculture #france #jardinage #potager #urbanisme #agriculture_urbaine

    • #Lille Bois-Blancs : 400 familles de la cité des Aviateurs de nouveau poussées au départ Brianne Cousin
      Le documentaire Derrière les arbres donne la parole aux habitants de la cité des Aviateurs, implantée dans le quartier de Bois-Blancs, à Lille. Transportées depuis Saint-Sauveur dans les années 1960, 400 familles sont de nouveau poussées à l’exode par un vaste programme de renouvellement urbain.

      « C’est un quartier vachement vivant, convivial. » Brigitte Sulkowski habite la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs, dans l’ouest lillois, depuis 1963. En décembre 2019, quelques jours avant Noël, elle apprend que son logement va être détruit. « On a tous nos souvenirs dans ce quartier. C’est une île dans Lille », confie-t-elle quelques mois plus tard. Ce coup de massue affecte aussi Fatima El Mizmizi, François Coliche ou encore Myriam Tigroudja, tous habitants du même quartier, qui ont accepté de livrer leur témoignage dans le documentaire Derrière les arbres https://auxboisblancs.fr/derriere-les-arbres , co-réalisé par Marc Duport et Christophe Giffard et diffusé mardi 8 mars au cinéma l’Univers, à Lille.


      Portrait d’une résidente de la cité des Aviateurs, dans le quartier Bois-Blancs, à Lille. Photo : Guillaume Cortade

      « Ce qui m’a donné envie de faire ce documentaire, ce sont les mots de Martine Aubry dans “Martine Aubry, la dame de Lille”www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58548_1 , explique Marc Duport. C’est une réponse du peuple à la maire de la ville. » Dans cet autre documentaire, dont un extrait est d’ailleurs repris dans Derrière les arbres, la maire de Lille s’exprime sur la transformation du quartier de Bois-Blancs après l’implantation de l’incubateur de start-ups EuraTechnologies, en 2009 : « Il reste un micro-quartier qui pose problème, c’est le quartier des Aviateurs, un quartier d’habitat social. Et donc nous avons acquis le bout de cette presqu’île avec un promoteur social, et on va refaire du privé dans ce qui est aujourd’hui uniquement social. »

      « On fait tâche avec EuraTechnologies »
      Les 352 logements de la cité des Aviateurs ont vu le jour en 1960, pour reloger les habitants des anciennes courées de Saint-Sauveur, devenues insalubres. À l’époque, le quartier de Bois-Blancs abrite des ouvriers d’anciennes filatures — fermées depuis. Aujourd’hui, les habitants du quartier vivent la même histoire. « Tous les bâtiments des Aviateurs qui ne seront pas déconstruits feront l’objet d’une rénovation complète. L’ensemble des locataires actuels seront relogés avant le démarrage des travaux », explique la Métropole européenne de Lille (MEL) dans son dossier de concertation https://participation.lillemetropole.fr/uploads/decidim/attachment/file/1320/220308_Dossier_concertation-VERSION_COMPLETE.pdf . Soit 387 familles, selon les réalisateurs du documentaire.
      Demain, . . . . .


      Vue d’une rue entre deux barres HLM de la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs (Lille). Photo : Guillaume Cortade

      La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/mediacites-a-vu-pour-vous/lille/2022/03/09/bois-blancs-400-familles-de-la-cite-des-aviateurs-de-nouveau-poussees-a-l

      #logement #inégalités #gentrification #urbanisme #expulsion #france #racisme #bobos #ps #lille #martine_aubry #MEL

    • Condamnation à l’unanimité pour le nouveau Palais de Justice de Lille Jacques Trentesaux
      Magistrats, avocats, greffiers crient à la catastrophe lorsqu’ils évoquent le futur bâtiment du tribunal judiciaire de Lille. En pointe dans ce combat, la bâtonnière du Barreau de Lille, Marie-Christine Dutat, nous explique les raisons de cette fronde.


      Marie-Christine Dutat, bâtonnière de l’Ordre des avocats de Lille, est vent debout contre le nouveau Palais de Justice. Image : OMA / ArtefactoryLab
      Les protestations prennent une ampleur inédite à propos du nouveau Palais de justice qui doit être construit à la lisière entre Lille et La Madeleine. Celles-ci sont sont très anciennes, mais on a l’impression que rien ne bouge alors que les travaux doivent normalement débuter en mai.
      Ce n’est pas qu’une impression ! En 2017, déjà, une pétition circulait pour critiquer le sous-dimensionnement du bâtiment. On nous avait alors promis une concertation mais rien n’est venu jusqu’en 2021. Et puis, on s’est aperçu qu’en plus du problème de la trop petite taille, le bâtiment prévoyait une séparation entre les magistrats et les justiciables. Ces derniers seraient reçus dans des salles d’audience partagées et anonymes. Ceci déshumanise la justice. Tous les professionnels de justice sont unis pour s’opposer au nouveau Palais de justice tel qu’il a été conçu. 

      Comment expliquer cette inadéquation architecturale ?
      Le souci est qu’on donne aux architectes le soin de concevoir des bâtiments alors qu’ils ne connaissent pas la réalité de nos métiers. Il y a aussi une recherche d’économies : le nouveau bâtiment prévoit par exemple 60 postes de magistrats supplémentaires, alors qu’on sait qu’il en manque beaucoup plus . Pour ce qui est des avocats, on nous a tout d’abord attribué 80 m2, puis 110 m2, alors qu’on dispose de 395 m2 aujourd’hui… C’est nettement insuffisant, ne serait-ce que parce que nous jouons un rôle d’auxiliaires de justice en tenant des permanences gratuites d’accès au droit. 
       


      Vue extérieure du nouveau Palais de justice de Lille. Image : OMA / ArtefactoryLab

      Pourtant, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est avocat. Il devrait être sensible aux conditions de travail de ses pairs…
      Je l’ai eu au téléphone et il nous a accordé 30 m2 de plus. Cela montre un degré de sensibilité très relat
      . . . . .

      La suite en activant le mode lecture de Firefox : https://www.mediacites.fr/interview/lille/2022/03/10/condamnation-a-lunanimite-pour-le-nouveau-palais-de-justice-de-lille

      #privatisation de la #justice en cours #travaux_inutiles #gaspillages #des_grands_projets..._inutiles_ #france

  • Housing Expropriation Referendum in Berlin: How it was won and what comes next?
    https://urbanpolitical.podigee.io/47-expropriation_referendum_won

    On the 26th of September over million Berliners voted to expropriate and return to public ownership over 200,000 homes in the city. Deutsche Wohnen und Co Enteignen targeted a number of large real estate companies in Berlin that had control of what had previously been social housing stock. The referendum is not legally binding, requiring the support of the governing parties in the Berlin parliament, who are now tasked with legislating on the issue. The composition of the governing coalition has yet to be determined, although it is clear that the Social Democrats will lead, having emerged as the largest party in the elections on the same as the referendum.

    This podcast examines the background to this historic victory and considers the implications for housing politics in Berlin and (...)

    #urban,political,housing,expropriation,socialization,Berlin,referendum,DW_enteignen
    https://cdn.podigee.com/media/podcast_13964_urban_political_pdcst_episode_554993_housing_expropriatio

  • Troubling Graffiti and Street Art
    https://urbanpolitical.podigee.io/48-graffiti_streetart

    What do graffiti and street art do? This is the key question of the intriguing podcast conversation among Emma Arnold, Jeff Ross, and John Lennon. While we learn about the unruly and disruptive features of graffiti in urban space, our guests also trouble its effects by asking questions about its relation to gentrification, racialized capitalism and right-wing media strategy. Highlighting geographical variation, the conversation covers the political regulation of graffiti and street art in the US, Scandinavia, Cairo, and Beirut.

    #urban,politics,graffiti,street_art,North_America,Scandinavia,Cairo,Beirut,gentrification
    https://cdn.podigee.com/media/podcast_13964_urban_political_pdcst_episode_647604_troubling_graffiti_a

  • Ukrainian Cities at War

    Listen to urban researchers sharing their insights on the situation in Ukrainian cities at war, from #Kyiv, #Kharkiv to #Mariupol. Our guests discuss Putin’s identity politics and the way his propaganda hits a wall in the context of the shelling of Ukrainian cities. Countering the images of an opposition of “Ukrainian vs Russian” inhabitants as a backdrop to the war, the discussants offer a different perspective on how ethnicity and language have played out prior to the war. At the same time, they take on predominant Western European understandings of politics and economics of Ukraine and draw a picture of a complex society that becomes more united in the context of a common enemy.

    https://urbanpolitical.podigee.io/49-ukrainian_cities_at_war
    #villes #guerre #urban_matter #Ukraine #propagande #villes_ukrainiennes #ethnicité #langue #image #géographie_urbaine
    #podcast

    ping @isskein @karine4 @_kg_

  • Eaux usées : cocktail toxique ou précieux ? - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/104835-000-A/eaux-usees-cocktail-toxique-ou-precieux

    Aujourd’hui, les entrailles des villes sont parcourues par un vaste réseau de canalisations contenant un cocktail douteux d’eaux usées. Mais dans ce bouillon nauséabond se cachent également des trésors. Au nord-ouest de Paris, la station d’épuration d’Achères traite environ 80 % des eaux usées de la capitale. Un échantillon y est prélevé par une équipe de scientifiques, avant d’être envoyé puis analysé en Allemagne. L’étude comparative des substances contenues dans les rejets parisiens et berlinois livre de précieux renseignements sur les médicaments et les drogues consommés par les habitants des deux villes, mais aussi sur les produits chimiques industriels auxquels ils sont exposés.

    @diala vers la fin, on y parle réusage du pipi et du caca pour l’agriculture

  • Le quartier maghrébin de Jérusalem, mille ans de coexistence religieuse - Ép. 3/4 - Histoire de Jérusalem
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-l-histoire/le-quartier-maghrebin-de-jerusalem-mille-ans-de-coexistence-religieuse

    Fondé en 1187 par Saladin et son fils, le quartier maghrébin de Jérusalem accueille pendant près de huit cents ans des pèlerins au long cours, venus du Maroc, d’Algérie et de Tunisie. Quand une nuit, du 10 au 11 juin 1967, ces quelques centaines d’habitants sont forcées par les autorités israéliennes de quitter les lieux. Dès le lendemain, les bulldozers rasent toute trace d’existence de ce quartier.

  • Aménagement et #climat : une généalogie de l’adaptation
    https://metropolitiques.eu/Amenagement-et-climat-une-genealogie-de-l-adaptation.html

    Que signifie l’adaptation pour les disciplines de l’aménagement de l’espace ? Un ouvrage des géographes Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran développe un point de vue généalogique et critique sur les usages contemporains de cette notion. Dans L’Aménagement face à la menace climatique. Le défi de l’adaptation, les géographes Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran cherchent à clarifier la généalogie de la notion d’adaptation pour l’aménagement territorial confronté aux changements climatiques. Procédant à #Commentaires

    / #urbanisme, climat, #adaptation, #aménagement

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_younes.pdf

  • L’aménagement face à la menace climatique : les enjeux de l’adaptation
    https://metropolitiques.eu/L-amenagement-face-a-la-menace-climatique-les-enjeux-de-l-adaptation

    Que signifie l’adaptation pour les disciplines de l’aménagement de l’espace ? Un ouvrage des géographes Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran développe un point de vue généalogique et critique sur les usages contemporains de cette notion. Dans L’Aménagement face à la menace climatique. Le défi de l’adaptation, les géographes Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran cherchent à clarifier la généalogie de la notion d’adaptation pour l’aménagement territorial confronté aux changements climatiques. Procédant à #Commentaires

    / #urbanisme, #climat, #adaptation, #aménagement

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_younes.pdf

  • Effects of Smart Traffic Signal Control on Air Quality
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.756539

    Adaptive traffic signal control (ATSC) in urban traffic networks poses a challenging task due to the complicated dynamics arising in traffic systems. In recent years, several approaches based on multi-agent deep reinforcement learning (MARL) have been studied experimentally. These approaches propose distributed techniques in which each signalized intersection is seen as an agent in a stochastic game whose purpose is to optimize the flow of vehicles in its vicinity. In this setting, the systems evolves toward an equilibrium among the agents that shows beneficial for the whole traffic network. A recently developed multi-agent variant of the well-established advantage actor-critic (A2C) algorithm, called MA2C (multi-agent A2C) exploits the promising idea of some communication among the (...)

  • Building Emergent Cycling Infrastructure During the COVID-19 Pandemic: The Case of Zapopan, México
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frsc.2022.805125

    The COVID-19 pandemic has led to strict measures intended to limit people’s movement and slow viral spread. The subsequent need for social distancing when traveling has driven many cities to reduce public transport services, as urban residents simultaneously stay at home and avoid crowded spaces. As a result, cities are turning to cycling to meet the mobility needs of their inhabitants, particularly those who lack access to a private vehicle. Infrastructure plays a critical role in encouraging cycling by protecting cyclists and providing safe and comfortable conditions for users of various confidence levels. Due to the pandemic, this infrastructure has been rapidly constructed, in many cases, as pop-up or temporary installations. In this article, we present and examine the design (...)

  • Paysages en zones-frontières
    https://infokiosques.net/spip.php?article1898

    Récits paysagés des évènements répressifs du Campo Roya durant le printemps 2018. Dans les villes-frontières italo-françaises, la répression ne cesse de s’accentuer et de se banaliser, pour se frayer peu à peu des chemins vers la légitimation d’une « contre-violence préventive ». Les lieux de possibles s’amenuisent sous le joug de la surveillance permanente. Les dispositiifs sécuritaires envahissent l’espace public et rentrent dans le quotidien, la promiscuité de tous. Cette série d’articles se veut comme un début d’esquisse des dynamiques de contrôle de l’espace public à l’oeuvre à Ventimiglia. Sommaire : Chapitre 1 : Quadrillage du territoire Chapitre 2 : Ventimiglia, la ville en creux Chapitre 3 : Habiter l’interstice, campement informel Chapitre 4 : Expulsion du campement Chapitre 5 : Stratégie (...)

    #P #Migrations,_luttes_contre_les_frontières #Urbanisme #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zomia
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Paysages_en_Zone_Frontieres-56pA5-fil-2018-2.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Paysages_en_Zone_Frontieres-28pA4-cahier-2018.pdf

  • Putting beehives in cities is “very dangerous” to other pollinators says bee expert Paula Carnell
    https://www.dezeen.com/2022/02/08/beehives-cities-dangerous-paula-carnell

    Honeybee specialist Paula Carnell told Dezeen that efforts to put beehives in cities actually harmed native pollinators such as solitary bees and bumblebees.

    “The biggest risk to bees is actually beekeepers,” she said. “Honeybees are being bred for the benefit of humans for honey production. There are a lot of aspects of beekeeping that are not sustainable and not natural.”

    Sur l’architecture végétalisée:

    Covering buildings with plants in pots, beds or green walls is a big trend in architecture, but environmentalists have started to question their contributions to biodiversity.

    Designer Thomas Heatherwick came under fire last month for his 1,000 Trees project in Shanghai, which features hundreds of individual trees in elevated planters.

    Writing in Dezeen, sustainable architecture expert Philip Oldfield described the project as “elitist eco-bling”.

    #abeille #pollinisateurs #urbanisme #architecture #greenwashing

  • Au nom de l’attractivité métropolitaine
    https://metropolitiques.eu/Au-nom-de-l-attractivite-metropolitaine.html

    Comparant deux projets de #renouvellement_urbain à #Lille et Hambourg, Clément Barbier montre que la mise en scène de l’attractivité par les pouvoirs locaux contraste avec leur impuissance à attirer entreprises et nouveaux habitants, cette politique n’étant par ailleurs pas sans effets sur les espaces populaires concernés. Depuis le début des années 1990 en Europe, l’injonction à promouvoir « l’attractivité des territoires » semble s’être généralisée à tous les niveaux de gouvernement. Dans plusieurs #Terrains

    / attractivité, #politiques_territoriales, renouvellement urbain, #métropole, #projet_urbain, #quartiers_populaires, #Hamburg, #Roubaix, Lille, (...)

    #attractivité #Tourcoing
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-barbier2.pdf

  • #Éthiopie, inventer la #ville de demain

    Expédition en Éthiopie sur le chantier d’un nouveau type de ville, qui répond au défi démographique du pays. Conçu par l’urbaniste suisse #Franz_Oswald, l’idée est de construire des #micro-villes à la #campagne, autosuffisantes et durables. Pays à forte croissance démographique, l’Éthiopie, où plus de 80% de la population travaille dans le domaine de l’agriculture, est aussi caractérisée par un exode rural massif. Chaque année, des millions de jeunes en recherche d’emploi émigrent vers les villes, dont Addis-Abeba, la capitale, et y vivent dans la promiscuité et le dénuement des bidonvilles. Face à cette tendance préoccupante, une équipe composée d’architectes internationaux et d’agriculteurs locaux entreprend de réaliser un projet visionnaire, conçu par l’urbaniste suisse Franz Oswald. Leur idée : construire des micro-villes à la campagne, autosuffisantes et durables. Sur le chantier de la cité pilote de Buranest, ce documentaire part à la rencontre des participants, dont le paysan Tilahun Ayelew et l’architecte éthiopien reconnu Fasil Giorghis. Malgré les obstacles culturels et administratifs, une petite zone urbaine autonome en milieu rural voit progressivement le jour, avec un accès à l’eau, à l’électricité, à Internet et à l’école : une expérience source d’espoir pour désengorger les villes.

    https://www.les-docus.com/ethiopie-inventer-la-ville-de-demain
    #film #film_documentaire
    #Ethiopie #urbanisation #exode_rural #BuraNEST #Rainwater-unit #Zegeye_Cherenet #Fasil_Giorghis #architecture

    #TRUST #Master_TRUST

    • #Nestown

      Ethiopia’s present population of more than 90 million people is growing rapidly. In spite of the outstanding economic growth the multi-ethnic state on the Horn of Africa seems to be reaching its limits. It is confronted with inefficient cultivation of land and harmful migration to city centres. It lacks the experience to respond to the growth of its population with a sustainable settlement development approach. In order to develop a model town, the authorities in the Amhara region are working closely since 2007 with NESTown Group, including experts from ETH Zurich. It has been officially decided to implement this urban development proposal.

      The region aims to offer its mostly farming inhabitants a town and house type designed according to local conditions which they can build and manage themselves. The buildings are used to harvest rainwater and are built from local materials such as eucalyptus wood. The developed and tested construction is estimated to cost no more than the equivalent of 2000 - 3000 Swiss francs.

      To realize a sustainable town, other capacities have to be developed: cooperative communal living serving both the public good and the individual households, efficient water management, a productive and ecologically diverse agriculture for food security, continuous education, including appropriate technology transfer.

      By its nature, the implementation of a town is an open ended process emerging at various speeds and scales

      http://www.nestown.org

    • Ethiopia’s Plans to Bridge the Urban-Rural Divide

      Ethiopia’s population has tripled over the past few decades. Millions of farmers are leaving the fields only to end up living in the slums of huge cities. City planners believe they have found a solution — in the remote countryside.

      Stories about people embarking on their future usually start with a departure. But the story of farmer Birhan Abegaz is different. He plans to stay put right where he is in his quest for happiness — a treeless wasteland in northern Ethiopia.

      The crooked huts of his village, Bura, are surrounded by solitary thorn bushes and acacias. Birhan is cultivating rice on a patch of leased land behind his hut, at least during the rainy season. A few months have passed since the harvest. The dry season is here, and the earth is dusty. The Shine River, Bura’s lifeblood, is nothing but a trickle.

      Married with three children, Birhan is only 28 years old, but the hardness of rural life has taken its toll on him and he looks much older. He fetches the family’s water for drinking, cooking and washing from about a kilometer away. The nearest well is on the other side of the highway leading to the provincial capital of Bahir Dar, a two-hour drive away. In the past, many people from Bura and the nearby villages took this road, turning their backs on the countryside in search of a better life in the city.

      What Can Keep the Farmers in the Countryside?

      Since the 1970s, Ethiopia’s population has more than tripled, going from 30 million to over 100 million. In the countryside, overpopulation is leading to the overuse and overgrazing of fields and deforestation. More and more people are moving to the big cities, which are growing faster than the rest of the country. The provincial capital of Bahir Dar had about 60,000 inhabitants 30 years ago, but today it has 350,000. “Apartment buildings, streets, the drinking-water supply and the entire infrastructure can’t keep up with this tempo,” says Ethiopian city planner and architect Zegeye Cherenet.

      As a result, new arrivals end up living on the streets or in slums. In the early mornings in Bahir Dar, dozens of ragged young men stand at the intersections in the hope of picking up work as day laborers. In the evenings, their sisters and mothers go to the square and wait for johns.

      That’s supposed to change now, and the starting point is to be the barren wasteland next to the village of Bura. Birhan points to a construction site next to the highway. His new house is being built there, constructed out of eucalyptus wood and clay bricks. It’s supposed to be the first of many. An entire town is to be built here — with a school and a training center where the farmers from the surrounding area can learn new skills, which they can then put to use to earn money. The newly founded municipality, which is to gradually grow to around 15,000 residents, is called Buranest. The idea behind the project is that the city must come to the farmers in order to keep the rural population from flooding into the cities.

      The project is called Nestown, short for New Sustainable Town. The plan was primarily devised by Franz Oswald, a former professor at ETH in Zurich, and sociologist Dieter Läpple, the doctoral supervisor of Ethiopian city planner Cherenet at Hafencity University in Hamburg.

      Urbanization without Rural Depopulation

      An entire network of this new type of settlement is to be built as part of Ethiopia’s Nestown project — half village, half town. The inhabitants are to form cooperatives to build and run their towns themselves, as well as to make and sell agricultural and handcrafted wares. “The residents can remain farmers, which is familiar to them, but also simultaneously learn urban skills,” says Cherenet. Rural towns like Buranest are meant to keep the people in the countryside by offering them local opportunities like the ones they are moving to overpopulated cities to search for in vain.

      Work on the project began five years ago. First, model houses were built to show the skeptical farmers how useful it can be to have stable foundation walls, cisterns and toilets. The region’s usual dwellings are huts made of twigs, mud and cow dung — crooked housing often described as “dancing houses.”

      Birhan proudly opens the hatch of his cistern. He dug the pit for it together with his new neighbors. His home is also almost complete, a kind of row house that shares a large corrugated iron roof with the adjacent buildings. During the rainy season, the rainwater will drain into the cisterns using constructions called Rain Water Units (RWU). “With the water I can have not just one harvest per year, but several,” he says. A garden is being planted behind the house and his five cows “will even get their own shed.” Earlier, the animals lived in the old hut, under the same roof as the family.

      The construction style is unconventional for the region: The houses are two stories high, with a family housed on each floor in order to take up as little land as possible. Fertile land is valuable. One-half of a row house costs 75,000 Ethiopian birr, or about 2,200 euros, which is being financed partly through loans and partly with donations.

      The River Flows All Year Round

      The training center has been built on the village square — a building with cheerful red and green walls. The farmers will learn how to process food here, as well as household management and the basics of accounting. Their children are to take computer courses. Like his neighbors, however, Birhan has never been to school and doesn’t know how to read or write.

      A school, health center and church are to be built in the next construction phases — all largely by the new inhabitants. Swiss aid organization Green Ethiopia has planted a large vegetable garden as well as trees on the streets and along the banks of the Shine. For the first time in decades, the river is now flowing all year round.

      The rapid population growth has also left scars on the area surrounding Birhan’s village, Bura. The source region of the Shine River, 20 kilometers away, had been deforested, the fertile soil carried away by wind and storms. Since 2012, Green Ethiopia has planted almost 3 million trees on the hills of Lobokemkem. The organization also pays the local farmers to stop grazing their animals there.

      After five years, the successes are visible: The trees reach up to 5 meters high and a thin layer of topsoil has formed, with grass growing on top of it. Tree and grass roots hold down the soil. At several spots, the groundwater trickles out even in the dry season, which hasn’t been the case in two generations. Downriver, in Bunarest, there is enough water for the new gardens despite the drought. They are one of the most important foundations for the further development of the town. “What must I do to build a city? First, I plant a forest,” says Franz Oswald, summing up the seemingly paradoxical principle.
      The tree nursery is also part of the project. People from the region work here and raise the trees that are to be planted in Buranest.

      The Biggest Obstacle: Neighbors’ Skepticism

      Birhan Abegaz is already planning his transition away from farming to a life as an urban dweller. If one day he manages to get more land, he wants to plant more vegetables “and then open a restaurant,” he says. His family could work there. He hopes that his kids “can learn and have better career options. They shouldn’t remain farmers like me.”

      But his patience is repeatedly being put to the test. As a future urban dweller, he is dependent on the developments taking place around him. He is reliant on his neighbors. His house, as well as the first general construction phase, was supposed to be finished last year. The date has been pushed back repeatedly.

      It should be ready soon, but it’s hard to make predictions in Ethiopia. The cooperative of carpenters and stone masons, which was founded and trained specifically for the construction of the residential buildings, had to be dissolved again because as soon as they had their diploma, many of the trained tradespeople disappeared to find their luck in Bahir Dar or elsewhere. As a result, the construction site remained quiet for a year. The training center with the red-green exterior wall may be finished, but it remains empty because the local authorities are unable to agree on who will pay the instructors.

      Growth is nevertheless happening in Buranest, though not along the banks of the Shine where the planners had initially intended. The actual new town center has developed to the left and right sides of the highway. A kiosk has opened there, as well as a bar. About 300 people have built their traditional “dancing houses” there out of mud and twigs. Buranest, a city under construction, has attracted them from the surrounding villages, but most are still hesitating to sign onto the project. They shun the 40-euro fee for joining the cooperative, and an urban life with electricity and toilets in little sheds in front of the houses still seems alien and unfamiliar.

      The Government Wants to Build Thousands of New Towns

      Although the new settlement isn’t growing according to the Buranest planners’ intentions, they aren’t too bothered by it. The fact that so much is being built informally, says Dieter Läpple, is a sign that the people believe in the settlement’s future. He now hopes for what the founders call the “propaganda of the good deed” — that once families have moved into their new homes with water and gardens, neighbors will also soon recognize the advantages. The decisive factor, Läpple says, will be whether “the population makes the project theirs.”

      The government in Addis Ababa is already on board. In the city of 5 million, up to 80 percent of residents live in slums, according to UN estimates. And although migration into cities and urbanization used to be considered taboo, that’s no longer the case. By 2020, the Ethiopian Ministry of Urban Development and Housing wants to turn 8,000 rural settlements into “urban centers.” The government already has a concrete role model for their plans: Buranest.

      https://www.spiegel.de/international/tomorrow/ethiopia-plans-to-build-8000-new-cities-in-countryside-a-1197153.html