• En Grèce, la gauche convalescente pâtit encore de l’échec de Syriza
    3 AOÛT 2020 PAR ELISA PERRIGUEUR

    Le parti conservateur Nouvelle Démocratie est en position de force. Face à sa politique de plus en plus ferme et à l’ordre néolibéral qu’il met en place à l’issue de la première phase de la crise sanitaire, la gauche a du mal à être entendue.

    Athènes (#Grèce).– #Athènes, fin juillet 2020. Les manifestations sont désormais restreintes, comme le prévoit la loi tout juste adoptée au Parlement. Le gouvernement jugeait que les rassemblements paralysaient l’activité des commerçants, déjà rendue difficile par le #Covid-19. En cette période estivale, les #réfugiés des camps d’identification dits « hotspots » ne sont pas libres de leurs mouvements, car le ministère de l’immigration limite toujours leurs déplacements, officiellement « par mesure de précaution » en raison du virus.

    Deux mois après la fin du #confinement, la droite Nouvelle Démocratie (ND) applique sans obstacle sa politique conservatrice sous le sceau de la loi et l’ordre. Le faible impact sanitaire du coronavirus sert son entreprise. Le parti est plébiscité pour sa bonne gestion au début de la pandémie. 

    En face, l’opposition de #gauche parlementaire, composée de #Syriza, la principale force, des communistes du KKE et des altermondialistes du parti #MeRA_25, critique le manque d’action sociale et les faibles moyens alloués à l’hôpital public durant le confinement. Mais elle a visiblement bien du mal à se faire entendre. 

    « La Grèce vit actuellement dans un espace de non-idée à gauche, constate Filippa Chatzistavrou, politiste de l’université d’Athènes. Le premier ministre Kyriakos Mitsotakis intervient dans l’urgence dans cette crise. Il joue un rôle de pompier globalement apprécié par la société. » Quant aux difficultés de la gauche, elles sont plus anciennes que la pandémie, ajoute-t-elle. « C’est l’échec de Syriza qui a fait perdre espoir à beaucoup de citoyens. » 

    Pour comprendre la désillusion de l’électorat de la gauche grecque, il faut remonter à la « capitulation idéologique », selon l’expression de ses partisans amers. Elle a eu lieu le 13 juillet 2015, lorsque l’ancien premier ministre de gauche radicale Alexis #Tsipras a signé le troisième #mémorandum. Selon le parti Syriza, il s’agissait d’éviter une sortie de la zone #euro

    Les électeurs séduits par son programme anti-#austérité, issus du centre, de l’extrême gauche, voire du mouvement anarchiste, ont alors subi un #choc. Beaucoup parlent toujours de « trahison ». D’autant que quelques jours plus tôt, le 5 juillet 2015, 61,3 % des électeurs avaient exprimé leur refus aux mesures d’austérité des créanciers lors d’un référendum. Sur les murs d’Athènes, quelques tags défraîchis « Oxi » (« Non », en grec) rappellent encore aujourd’hui cette séquence intense pour la gauche grecque. 

    « Je n’étais pas d’accord avec ce mémorandum même si on ne connaît pas les dessous des négociations, il y avait beaucoup de pressions de la part des médias, de l’UE… Le tout sur fond de crise des réfugiés [qui venaient en nombre depuis la Turquie –ndlr]… », se souvient Nikolaos Kourampas, 49 ans, géologue qui partage sa vie entre la Grèce et l’Écosse. Il vote encore Syriza, mais « sans grande conviction ».

    La sanction est tombée cinq ans après le référendum lors des législatives anticipées de juillet 2019, auxquelles seulement 58 % des inscrits ont participé. Syriza a été devancé de huit points par la droite ND qui a obtenu 39,8 % des suffrages. Syriza a remplacé l’ex-parti socialiste Pasok comme principale force d’opposition de gauche au Parlement. L’historique mouvement socialiste s’est, lui, fondu dans une coalition centriste baptisée Kinal.

    « Les électeurs de gauche attendaient de Syriza qu’il revendique une véritable idéologie contre ce système d’austérité, qu’il propose une politique alternative dépassant les ordres néolibéraux des créanciers internationaux, ce que le parti n’a pas fait. Aujourd’hui, ces personnes, traumatisées, ont perdu confiance et ne s’intéressent plus à l’activité parlementaire », décrypte Seraphim Seferiades, directeur d’un laboratoire de recherches sur les politiques contestataires à l’université Panteion, à Athènes. 

    Syriza paie toujours son retournement lors du #référendum de 2015, estime aussi l’Athénien Ramin Bakhtiari, 35 ans, salarié d’une organisation internationale d’aide aux migrants. Lui a voté pour le parti de gauche en 2019, « uniquement pour tenter de barrer la route à la ND, ultralibérale, qui veut transformer la Grèce en hôtel », résume-t-il. Ce dernier apprécie la « ligne sociale » du parti, qui durant son mandat a mis en place une aide humanitaire pour les plus démunis, augmenté le salaire minimum, etc. « Mais il se voulait parti antisystème en 2015, il est devenu un parti systémique », regrette-t-il.

    Syriza s’est en effet transformé au contact du pouvoir entre 2015 et 2019, constate la politiste Filippa Chatzistavrou. « Mais au lieu de renforcer sa présence dans les syndicats [puissants en Grèce – ndlr] ou au niveau local, le mouvement a préféré constituer un cercle de fidèles autour d’Alexis Tsipras et passer à une organisation verticale. »

    Syriza défend désormais sa position de poids au Parlement. « Élu avec 31 % des suffrages, le parti s’est établi comme la force dominante des politiques de gauche et progressiste en Grèce, insiste son porte-parole Alexis Charitsis. Néanmoins, nous sommes ouverts aux critiques. Nous répondons à ceux qui disent à Syriza de “faire plus” avec notre programme déterminé “Restons debout”. » Lancé à la fin du confinement, ce dernier privilégie l’action sociale. 

    Syriza propose entre autres « des aides sans conditions aux entreprises, particulièrement les PME, le soutien financier aux indépendants et aux scientifiques, un salaire minimum pour les plus vulnérables », détaille Alexis Charitsis. « La période actuelle d’instabilité, de désespoir et d’austérité n’est pas le résultat de la pandémie mais de la politique gouvernementale consistant à prioriser les intérêts des oligarques et des grandes sociétés. »

    Mais dans l’hémicycle, aucune alliance ne semble possible face à une droite majoritaire. Le parti communiste #KKE, auquel quelques déçus de Syriza ont donné leur voix en juillet 2019, estime qu’« une grande partie du peuple grec est aux limites de la survie », dénonce l’eurodéputé communiste Lefteris Nikolaou-Alavanos. « Le résultat d’une gestion du gouvernement grec, avec l’accord des partis politiques bourgeois tels que Syriza, Pasok ou Kinal », ajoute-t-il.

    Ce parti post-stalinien à la culture très militante, qui continuer à placer la lutte des classes au cœur de sa politique, a toujours fait cavalier seul. Le KKE stagne au Parlement avec des scores allant de 5 à 8 % des voix depuis le milieu des années 1990.

    D’autres déçus de Syriza ont donné leur bulletin au jeune parti de gauche radicale MeRA25. Mais son leader, Yanis #Varoufakis, divise. Les critiques jugent l’ancien ministre des finances de Syriza trop « narcissique » ou « provocateur ».

    Dimitri*, trentenaire athénien, admire celui « qui a tenté de négocier un accord juste en 2015 alors que les autres membres de Syriza étaient paniqués [au cours des réunions tendues de l’Eurogroupe pour trouver une solution à la crise de la dette, comme l’ont montré (écouter ici) les enregistrements « Varoufakis Leaks » diffusés sur Mediapart]. » Et d’ajouter : « MeRA25 a un programme clair en cas de prise de pouvoir. »

    Parmi ses propositions figurent la réduction de la TVA de 24 % à 15 ou 18 %, la création d’une taxe spéciale pour les banques ou les étrangers ayant investi dans l’immobilier pour obtenir un « golden visa » [permettant à des ressortissants non européens de s’établir et voyager dans l’UE – ndlr]. 

    En dépit d’une offre politique peu inspirante, la société civile est prête à bouger. Les violences policières de plus en plus visibles, le traitement controversé des réfugiés, les projets jugés anti-écologiques du gouvernement alimentent une résistance sociale. Elle se manifeste chez des mouvements autonomes, des initiatives anarchistes ou anticapitalistes ou de partis extra-parlementaires, à l’origine de manifestations récentes. 

    « Pendant le confinement, nous avons organisé des actions contre le fascisme, en faveur de l’hôpital, plusieurs collectes pour les réfugiés », assure Petros Constantinou, l’un des membres du front extra-parlementaire Antarsya, qui rassemble des organisations trotskistes et anticapitalistes. Ses quelques milliers d’adhérents, favorables entre autres au « Grexit » et à l’effacement de la dette, tentent d’être de toutes ces luttes contre le pouvoir. 

    « Malheureusement, cette gauche extra-parlementaire milite aujourd’hui dans un registre de résistance en proposant des solutions maximalistes [comme la sortie de l’euro ou de l’Otan – ndlr] difficilement applicables dans la conjoncture actuelle, estime la politiste Filippa Chatzistavrou. Ce contre-système attire les jeunes politisés mais n’est qu’un canal de colère. » 

    Ces résistances pourraient permettre à la gauche radicale de se renouveler, pense au contraire l’expert Seraphim Seferiades. « Je ne serai pas surpris qu’un processus de formation d’une force politique composée de plusieurs groupes soit en cours à l’extérieur de l’hémicycle, dit-il. C’est le même schéma qui avait mené dans les années 2000 à la formation de la coalition Syriza. » Ce processus, qui avait pris de court les partis traditionnels, avait abouti en 2015 à l’accession au pouvoir du parti de gauche radicale.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/030820/en-grece-la-gauche-convalescente-patit-encore-de-l-echec-de-syriza

  • A tiny incident at Paris airport that speaks volumes about our Europe – the whole story – Yanis #Varoufakis
    https://www.yanisvaroufakis.eu/2019/07/14/a-tiny-incident-at-paris-airport-that-speaks-volumes-about-our-europ

    A French policeman, for no obvious reason, took it to himself to be hostile and to manhandle me after having checked and returned my passport.

    Incidente del exministro griego Varoufakis en el aeropuerto de París - Levante-EMV
    https://www.levante-emv.com/multimedia/videos/internacional/2019-07-13-179423-incidente-exministro-griego-varoufakis-aeropuerto-par

    #police

  • Révolt ! Don’t react
    L’avenir sera soit révolutionnaire, soit réactionnaire.

    #Traduction d’un texte du Journal de #Pamela_Anderson, le 18 décembre 2018
    https://www.pamelaandersonfoundation.org/news/2018/12/18/revolt-dont-react
    ///edit : quelques ajouts d’importance en commentaires de cette traduction ///

    Dans son célèbre poème, La Solution, #Bertolt_Brecht a dit en plaisantant que "Le peuple, a par sa faute perdu la confiance du gouvernement" et qu’il serait plus simple "pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre".

    Cela m’a donné matière à réflexion. Je suis aux États-Unis depuis quelques jours et je suis attentive à ce qui se passe ici.

    Pas grand chose a changé. Les États-Unis ont toujours les meilleures universités au monde mais des écoles désastreuses. Beaucoup d’étudiants sont illettrés. Il y a une augmentation énorme de la dépendance aux produits pharmaceutiques. Plus d’hyperactivité. Pas de média libre (je ne considère pas les médias remplis de propagande comme libres). Beaucoup de division selon des critères raciaux et ethniques. En bref, un pays en crise.

    Deux ans plus tard, le gouvernement actuel et les démocrates et leurs grands amis des médias sont toujours obsédés par le rôle présumé de la Russie lors de la dernière élection présidentielle. Les récents rapports de la Commission du Sénat sur le Renseignement affirment que la Russie aurait pris pour cible des électeurs afro-américains et aurait « exploité les tensions raciales et le sentiment d’isolement ». Ils croient encore naïvement que les électeurs américains ont été soumis au lavage de cerveau par une puissance étrangère pour élire le président.

    Et, ils donnent l’impression d’un clivage politique entre les bons et les méchants. D’un côté, le camp de la « civilité » et des valeurs. De l’autre, celui de la frustration et de la haine.

    C’est tellement superficiel.

    Je trouve cela absurde et pathétique. Parce qu’ils ne comprennent toujours pas : ce pays est ce qu’il est à cause du système que les démocrates et les médias ont contribué à bâtir. Au lieu de dissoudre le système, ils préféreraient dissoudre le peuple.

    Cela est particulièrement clair dans le Sud ; le Ventre de la bête.

    J’aimerais visiter le sud. Je suis curieuse de connaître cette partie des États-Unis qui adorerait prétendument les fusils et Trump. Les libéraux voient dans ces gens un tas de moins que rien. Ils les accusent de toutes sortes de choses : d’être des arriérés ; de se conformer au "restez tranquilles, ne vous faites pas remarquer, ne causez pas de problèmes et soyez rentrés à 22 heures".

    Je regarde autour de moi et, dans tant de pays, je vois un dénominateur commun. Une révolte de la périphérie. Depuis l’élection de #Trump à la présidence, en passant par le #Brexit, la #Catalogne, les #Gilets_Jaunes... et je me demande si c’est parce que le #capitalisme est toujours plus radical, plus cruel en périphérie.
    Les gens dans tant d’endroits ne se sentent pas représentés par les ou leurs politiciens. Ils savent que le choix de ceux qui votent n’a pas vraiment d’importance car rien ne changera dans leur vie. Parce que le vrai pouvoir ne siège pas dans l’urne. Il est assis ailleurs. Le pouvoir est entre les mains des grandes entreprises mondiales et du capital financier.

    Et dans ce monde post-démocratique, arrivent les dénommés "populistes". Ou - comme certains appellent ça - la politique de "l’homme fort".

    Pourquoi ont-ils autant de succès ?

    C’est parce qu’ils ont réussi à sensibiliser les plus démunis ? A mettre la lumière sur l’histoire de ces outsiders qui ont survécu au travers des conditions créées par le capitalisme prédateur ? L’histoire de gens qui ont d’horribles emplois dans des chaînes de production, des usines et des supermarchés. Les personnes qui croient que le travail acharné améliorera leur vie et celle de leurs enfants.

    Les hommes-forts politiques ne leur offrent pas d’alternatives. Ils répondent simplement à leurs sentiments d’exclusion. Ils rendent la fierté aux gens, ou du moins c’est ce qui est dit, mais tout ce qu’ils font, c’est leur rendre leur illusion de la fierté. Ils leur offrent de l’émotion.

    Pour moi, il est logique que la périphérie vote comme elle le fait. Le statu quo les empêche de rêver d’un avenir différent, d’un avenir meilleur, ils sont donc obligés d’idéaliser le passé.

    Je comprends également pourquoi ils ne répondent pas aux appels à la solidarité. La solidarité ne peut être commandée. Les classes moyennes et les travailleurs pauvres, qui ne peuvent pas se permettre beaucoup, se sentent obligés de défendre le peu qui leur reste et se radicalisent par la peur ; la peur de la perte. Et puis, les riches et les privilégiés et l’État (ainsi que les banques) sont déjà si puissants et si riches qu’ils dirigent leur colère vers les groupes les plus faibles de la société. Vers les réfugiés et les minorités.

    Cela a donc du sens, mais c’est aussi inquiétant.

    Inquiétant parce que ces jours-ci, les gens aux États-Unis (et ailleurs) n’ont pas énormément de choix. Ils doivent choisir entre les néolibéraux, c’est-à-dire des gens égarés qui répètent le même désastre économique qui dure depuis une décennie, ou les hommes-forts. Cependant, le problème n’est pas le politicien populiste ou l’homme-fort (qui se mélangent dans certains cas). Le problème est l’économie et l’inégalité économique. Le problème est le néolibéralisme.

    Je veux aider les gens à devenir des révolutionnaires en formation.

    J’ai lu une récente interview d’#Adam_Curtis dans The Economist (L’antidote à l’effondrement des civilisations). Curtis est un documentariste britannique qui parle d’un sentiment de malheur et du fait que rien ne change jamais. Je suis d’accord avec tout ce qu’il dit.

    Nous devons cesser de croire que le système actuel est gravé dans la pierre et incapable de changer. Nous devons cesser de croire que ce que nous avons est le meilleur système possible. Nous devons cesser de prétendre que l’autre côté est mauvais, confus ou avec le cerveau lavé par les #fake-news. Au lieu de cela, nous devons faire mieux que simplement hisser le drapeau de la tolérance et de la civilité. Nous devons nous efforcer d’offrir une histoire politique plus forte.

    Nous devons lutter contre ceux qui non seulement détiennent le pouvoir et la richesse, mais s’y accrochent avec une ténacité implacable.

    Nous devons nous opposer au néolibéralisme et à ses institutions mondiales et régionales. Nous devons offrir une société alternative, démocratique et juste sur le plan social, sans compromis en matière de démocratie sociale (en particulier pour les grandes entreprises).

    J’ai mis en place une nouvelle fondation pour soutenir les militants et autres révolutionnaires, elle s’appelle Tenure. Nous prévoyons des choses radicalement formidables.

    Mais il faut aller plus loin. Il y a des universitaires qui offrent une alternative à l’économie, il y a un nouveau manifeste d’économistes français. Très intéressant.

    L’avenir sera soit révolutionnaire, soit réactionnaire.

    Je souhaite également réunir d’autres artistes et créateurs, des personnes intelligentes, pour voir grand. Penser ambitieux. Faisons notre manifeste pour l’avenir révolutionnaire et réfléchissons à la façon de le mettre en pratique. Je souhaite rassembler des personnes capables de décrire avec précision la société. Et alors, nous pouvons la CHANGER. J’ai tellement d’idées.

    Cela dépend de nous Il y a suffisamment de ressources pour construire de meilleures alternatives.

    Je veux construire l’avenir révolutionnaire. Et dissoudre le #SYSTÈME, pas les personnes.

    Es-tu avec moi ?

    Avec amour

    Pamela

  • (20+) Yánis Varoufákis : « En Europe, les chiffres prospèrent, les gens désespèrent » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/10/12/yanis-varoufakis-en-europe-les-chiffres-prosperent-les-gens-desesperent_1

    Il l’avait promis, il a osé le faire : peu après sa démission du poste de ministre des Finances du gouvernement grec, au début du mois de juillet 2015, Yánis Varoufákis avait révélé avoir secrètement enregistré certaines réunions de l’Eurogroupe, ce club informel des ministres des Finances de la zone euro. Il s’était alors engagé à en dévoiler le contenu dans un livre. On peut désapprouver le procédé, ou même ne pas apprécier le style de ce fringant professeur d’économie, aujourd’hui âgé de 56 ans, qui a dû faire l’effet d’un ovni au milieu des austères costumes gris des réunions européennes. Reste que Conversations entre adultes ne se résume pas à une simple transcription des meetings à huis clos : c’est aussi un récit haletant du rapport de forces, parfois d’une brutalité inouïe, imposé à un ministre dont le principal tort était d’avoir été nommé au sein du premier gouvernement anti-austérité jamais élu en Europe.

    #grèce #varoufakis

  • One year on, #Syriza has sold its soul for power
    Costas Lapavitsas
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/jan/25/one-year-on-syriza-radicalism-power-euro-alexis-tsipras

    Why did it end like this? An urban myth propagated in some media circles suggests that the radicals were stopped by a coup engineered by conservative politicians and EU officials, determined to eliminate any risk of contagion. Syriza was overcome by the monsters of neoliberalism and privilege. Still, it fought the good fight, perhaps even sowed the seeds of rebellion.

    The reality is very different. A year ago the Syriza leadership was convinced that if it rejected a new bailout, European lenders would buckle in the face of generalised financial and political unrest. The risks to the eurozone were, they presumed, greater than the risks to Greece. If Syriza negotiated hard, it would be offered an “honourable compromise” relaxing austerity and lightening the national debt. The mastermind of this strategy was #Varoufakis, but it was avidly adopted by #Tsipras and most of Syriza’s leadership.

  • Notre avocat ne mâche pas ses mots, mais il part des faits.
    Désolé pour l’atterrissage en catastrophe des admirateurs des grands “révolutionnaires” grecs.
    Si il n’y pas eu trahison, reprenez votre calme, et dans une minute de sérénité retrouvée, cherchez la définition du mot.
    Et merci aussi pour la réponse aux appels du Peuple Palestinien.

    Ce farfadet de Varoufakis
    ../.. “La grande victoire grecque « de Gauche », c’était il y a à peine un an, et tout allait changer : les nouveaux dirigeants de la Grèce allaient dresser les forces de l’État contre la mécanique libérale, et autres conneries du même genre.

    Un an plus tard, le peuple grec est humilié pour avoir dû tout lâcher quelques jours après un référendum qui concluait à ne rien lâcher, le « gouvernement » grec a accepté de mettre en œuvre un accord négocié en secret et jamais publié, bafouant le rôle du Parlement,”../..

    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2015/10/30/ce-farfadet-de-varoufakis-923323.html

    • C’est l’hebdo athénien Proto Thema qui a publié un échange de mails avec le London Speaker Bureau, une agence spécialisée dans le placement de personnalités, indiquant que les « frais standards de M. Varoufakis sont de 60 000 dollars [54 140 €] pour les engagements hors d’Europe », avec transport « en business class ». En Europe, ses tarifs sont entre 5 000 dollars, et à 1 500 dollars pour les interventions en université, selon l’hebdomadaire.

      #Varoufakis a aussitôt répliqué sur son blog sous le titre « Transparence partout », en listant une série d’interventions effectuées entre septembre et octobre. Oki.

      On trouve d’abord une série de réunions politiques ou universitaires, et le mec met en avant que c’est gratuit ou presque… Il serait quand même incroyable qu’un homme politique se fasse inviter à des réunions politiques à condition d’être payé, et pour ce qui est des rencontres dans d’autres universités, tous les universitaires se déplacent gratis et en classe éco, arrêtez le délire. Le lascar se fait sa pub « genre : moi et la vertu », alors qu’il est au standard.

      On trouve ensuite les #conférences payantes, 24 000 € pour une interview de 22 minutes, le 27 septembre, sur la télévision publique italienne RAI – 1000 € la minute, pas mal – et 28.800 € pour une réunion à #Singapore, voyage en classe affaire.

      Avec cette petite précision que les sommes indiquées le sont après paiement des cotisations sociales et des impôts. Précision qui n’est pas un détail, car les cotisations sociales et impôts représentent environ 50 % des sommes perçues, ce qui veut dire que la rémunération perçue était du double. C’est donc bien Proto Thema qui a raison, avec plus de 50 000 € pour une conférence. Pas plus compliqué.

      La conclusion ? C’est simple : ce mec est vraiment nul, car il fait à peine la moitié du tarif de Sarkozy...

  • BALLAST Yanis Varoufakis : « Que voulons-nous faire de l’Europe ? »
    http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis

    Je ne crois pas que la sortie représente une voie optimale pour les progressistes. La sortie pourrait être envisagée en tout dernier ressort. Mais si vous êtes poussé dans une impasse, comme nous l’avons été, quand on vous dit « La bourse ou la vie », « L’accord (non-viable) ou dehors », ma tentation serait de dire : « Je ne sors pas, poussez-moi dehors ! » Et alors, s’ils sont prêts à faire cela, sachant qu’il n’y a aucune base légale qui le prévoit, aucun cadre juridique pour pousser un État vers la sortie, on aura démontré que c’était une menace vide de sens. Mais dès lors que l’on commence à croire à la menace, elle n’est plus vide, elle est auto-réalisatrice. Décrire, comme vous l’avez fait, la manière dont fonctionne l’Union européenne, avec l’unanimité, etc., c’est décrire une organisation foncièrement conservatrice. En économie, pour ceux qui l’ont un peu pratiquée, c’est ce que l’on appellerait une sorte de principe de Pareto. Ce principe, ou optimum, dit que toute nouvelle mesure qui améliore la situation d’au moins un acteur, sans pour autant dégrader celle d’un autre, est bonne à prendre. Et ça paraît assez décent et logique, n’est-ce pas ? Si nous pouvons faire quelque chose et améliorer la vie des uns sans dégrader celle des autres, pourquoi ne pas le faire ? Pourtant, si vous n’agissez que selon ce principe de Pareto, vous découvrez qu’il est extrêmement conservateur, parce qu’il y a le revers de la médaille : si vous ne voulez rien faire qui dégrade la situation d’un seul acteur, alors en pratique vous ne faites… rien ! Parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui sera dérangé, il y aura toujours des gens dont les intérêts seront remis en cause par les avancées progressistes. Alors oui, l’Europe a été construite volontairement sur la base d’un principe de Pareto conservateur, avec des décisions prises en réalité par un ou deux. Ce que ces gens décident est adopté, et quand nous voulons changer quelque chose pour le bénéfice d’une vaste majorité, on nous oppose ce principe de Pareto, et nous sommes ligotés. C’est pour cela qu’il est indispensable de pousser dans la direction d’une décentralisation qui doit aller de pair avec l’européanisation. Cela paraît un peu… complexe, mais j’aime les contradictions — car ce n’est qu’à travers elles qu’on peut avancer. Mais il faut qu’il s’agisse de contradictions rationnelles, progressistes.

    #varoufakis #grece #crise #troika

  • Inquiétudes grecques de Christos Tsiolkas
    http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-guerrini/060815/inquietudes-grecques-de-christos-tsiolkas

    " Notre appareil d’État avait été contaminée par la Troïka, très, très gravement. Laisse moi te donner un exemple. Il y a quelque chose appelé le Fonds hellénique de Stabilité Financière, qui est une émanation de The European Financial Stability Facility [EFSF]. Ceci est un fonds qui contenait initialement € 50.000.000.000 - au moment où je pris sur elle 11 milliards € - dans le but de recapitaliser les banques grecques.

    [...]

    « Je découvris à un certain moment que la loi qui constituait le FESF me permettait une seule prérogative, celle de déterminer le salaire de ces personnes. Je me rendis compte que les salaires de ces fonctionnaires étaient monstrueusement élevés, selon les standards grecs. Dans un pays avec tant de famine et où le salaire minimum a chuté à € 520 par mois, ces gens faisaient quelque chose comme € 18 000 par mois.

    " Je décidai donc, puisque j’en avais le pouvoir, je voudrais exercer encore ce pouvoir. J’ ai utilisé une règle très simple. Les pensions et les salaires ont baissé en moyenne de 40% depuis le début de la crise. J’ai émis un arrêté ministériel par lequel je réduit les salaires de ces fonctionnaires de 40%. Encore un salaire énorme, encore un énorme salaire. Vous savez ce qui est arrivé ? Je reçus une lettre de la Troïka, en disant que ma décision a été annulée, car elle avait été insuffisamment expliqué.

    Ainsi, dans un pays dans lequel la troïka insiste pour que les personnes bénéficiant d’une pension € 300 par mois vivent désormais avec 100 €, ils refusaient mon exercice de réduction des coûts, ma capacité en tant que Ministre des Finances de réduire les salaires de ces personnes ».

    Bon c’est traduit avec les pieds et les scandales arrivent toujours trop tard. Mais voilà quoi...

    • " Dans les années 1950 et 60, la Grèce a beaucoup perdu de son capital humain, mais il s’agissait d’une main d’œuvre non-qualifiée. Le grand investissement qui s’est fait jour en Grèce depuis les années 1950 a été celui qui s’est produit dans l’éducation. Nous sommes devenus une nation suprêmement instruite. En termes de notre secteur public, notre secteur privé, nous avons fait très peu - même l’environnement que nous avons réussi à épuiser.

      Mais lorsqu’il s’agit du capital humain, nous en avons créé beaucoup et la tragédie de la crise actuelle consiste en ce que nous l’exportons. Les jeunes gens, bien qualifiés dont l’enseignement a été payé pour par l’état principalement - et leurs familles, mais principalement par l’état - offrent maintenant leurs services dans le monde entier, y compris en Australie. Et ceci est une sorte de perte qui ne peut pas simplement être recouvrée. Les immeubles, on peut les reconstruire, les routes idem, mais cette hémorragie est irréversible.

  • #Yanis_Varoufakis : « Paris est la destination finale de la troïka »
    Varoufastyle.

    En pleine fringale médiatique (il a également publié un texte dans le Monde diplomatique de ce mois), l’ancien ministre grec des Finances Yanis #Varoufakis (photo AFP) publie sur son blog, en anglais, l’intégralité d’une interview qu’il a donnée au quotidien espagnol El Pais. Comme toujours avec lui, c’est passionnant, mais on ne peut pas tout résumer. Voici quelques extraits :


    http://www.liberation.fr/direct/element/yanis-varoufakis-paris-est-la-destination-finale-de-la-troika_14458
    #Grèce

  • Grèce : Varoufakis s’explique sur son incroyable plan B
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/pirater-l-administration-fiscale-grecque-l-incroyable-plan-b-de-varoufakis

    ’ancien ministre grec des Finances aurait envisagé de pirater ses propres serveurs afin de créer un système bancaire parallèle, selon le quotidien grec Ekathimerini. Il aurait même eu un feu vert de principe d’Alexis Tsipras avant l’élection de Syriza. Source : La Tribune

  • « Varoufakis pourrait être le prochain premier ministre de la Grèce, il faut donc l’anéantir maintenant »
    http://www.okeanews.fr/20150724-varoufakis-pourrait-etre-le-prochain-premier-ministre-de-la-grece-

    J’avoue lorsque j’ai appris la démission de Varoufakis, j’ai pensé que c’était un truc décidé entre Tsipras et lui.

    Que vouliez-vous que je pense alors que le lendemain du NON qui gagne avec 61,3%, le premier ministre demande la démission de son ministre de l’économie ?

    Je me mets à penser alors que Tsipras a fait le référendum en pensant que le OUI gagnerait et qu’il s’est juste fait avoir !

    Et là tout est dévoilé. On voit la vérité sans maquillage. Et inexistante.

    Ce n’est pas un hasard si Alexis Tsipras a essayé de diminuer la portée des paroles de Varoufakis lors de son interview à la télé (ERT) après l’accord pour le nouveau Mémorandum en disant qu’il est un bon économiste mais pas nécessairement un bon politique.

    C’est donc Tsipras qui aurait du déchirer et abolir le Mémorandum et qui a fait un référendum où les citoyens se sont prononcés pour le NON à 61,3% et qui, par la suite, est allé signer l’accord pour le Mémorandum le plus sauvage, qui est un bon politique.

    Ce n’est pas un bon politique, c’est un politicien qui s’agenouille.

  • Grèce retour, Bernard Aspe, via un mel de @cie813
    http://laviemanifeste.com/archives/10528

    La véritable question aurait été celle de l’alternative concrète, qui aurait peut-être été rendue possible par ce que nous avons entrevus le soir du référendum : un peuple d’Europe refuse « l’Europe », donc pour parer à l’urgence (circulation de vivres et de médicaments) il peut faire appel à ces gouvernements d’Amérique du sud (Bolivie en particulier, Vénézuela, peut-être même l’Argentine) au nom de la solidarité révolutionnaire. C’est délirant ? Alors, cessons de délirer et arrêtons de parler d’une transformation du monde ; pour une fois, cette transformation nous a paru si ce n’est à portée de main du moins à portée de regard pour les peuples du monde. Cette aide aurait-elle été possible ? Aurait-elle suffi ? Peut-être aurait-il fallu passer des compromis plus douteux (avec la Russie, avec la Turquie) comme le propose Badiou de façon un peu désinvolte. S’il avait fallu, cela aurait été mieux : #stratégie compliquée, impure, plutôt que soumission, renoncement, reniement.

    Mais tout le problème vient de là : par définition, #Siryza qui ne se voulait pas une organisation révolutionnaire ne pouvait lancer un tel appel (a fortiori Podemos). C’est pourtant seulement un appel de ce type qui aurait pu faire changer les choses d’une façon inouïe (pour notre génération). Imaginons que cela aurait un tant soit peu fonctionné ; imaginons qu’une #solidarité_révolutionnaire_internationale ait trouvé des formes concrètes. Imaginons que grâce à elles, la #Grèce, loin de sombrer dans le chaos, ait pu montrer qu’une vie meilleure à bien des égards, et pas moins confortable est possible hors de l’Europe, hors de l’euro, hors de l’économie capitaliste… C’est cela qui a été entrevu, qui a été possible. Peut-être la CIA aurait-elle fini par intervenir comme à l’époque d’Allende, mais c’est une autre époque, alors on ne sait pas.

    Ce qui a été raté, c’est le premier geste concret d’une alliance révolutionnaire qui ne serait pas resté un appel bien-pensant et confortable, comme le font les partis de gauche tout en différant sans cesse le moment de commencer à poser les jalons pour le mettre en œuvre.

  • Greece: What happened to Plan B? (avec tweets) · iancosh · Storify
    https://storify.com/iancosh/greece-what-happened-to-plan-b

    The conversation began when Ian shared an article by Stathis Kouvelakis, who is a member of Syriza’s central committee. [#Kouvelakis' article in English (July 21). Original article de Kouvelakis en francais (July 18).] In this article, Kouvelakis criticizes Tsipras for not standing firm against austerity, for suggesting “there is no alternative”, and for breaking #Syriza party rules.

    Although she generally shares the vision of Syriza’s Left Platform, Theodora responded with an argument that Kouvelakis and #Left_Platform are also responsible for the lack of an alternative. This started a debate among Theodora, Morgan, Zoe and Ian on topics of political strategy, ranging from (1) how much can Left Platform be faulted for not having a Plan B, (2) what should LP do now, (3) the role of #Varoufakis, (4) the meaning of the #OXI vote and its significance for #mobilization, and (5) #radicalization and the role of #leadership.

    For what it is worth, we’ve shared our conversation here. Perhaps it might be of some constructive use for others.

    K = Kouvelakis
    LP = Left Platform
    TINA = There Is No Alternative [famous Thatcher quote]

  • la démocratie aux ordures | ou la vie sauvage
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/07/20/la-democratie-aux-ordures
    https://secure.gravatar.com/blavatar/fbff544e751a012cf407fcbfd5e6a699?s=200&ts=1437399532

    Dans un paysage économique ruiné par six années de récession, le gouvernement grec s’apprête à légiférer sur une hausse de la TVA (de 13% à 23%) qui affectera les préparations alimentaires pour enfants, le pain, les pâtes alimentaires, l’eau en bouteille, le courant électrique et le gaz naturel, le sucre, le cacao, la farine, les féculents, le lait, les fleurs, le café, le thé, les épices, les œufs, le vinaigre, les aliments pour animaux, les produits d’élevage, le sel et l’eau de mer, toutes les huiles, hors l’huile d’olive, les préparations à base de céréales, le bois de chauffage, les engrais, les insecticides, les préservatifs, les tampons hygiéniques, les produits pharmaceutiques, les cathéters, les seringues, les appareils orthopédiques, certains accessoires destinés aux personnes handicapées, les tickets de métro et de bus.

    Il ne s’agit pas de « mesures ».

    Comme le remarque la réalisatrice et auteur de théâtre Zoe Mavroudi, qui a justement épinglé le caractère surréaliste de cette liste : « Lorsque les êtres humains n’ont plus la possibilité de subvenir économiquement à leurs besoins, ils meurent. Ce mercredi, ce ne sont pas des “mesures“ qui seront signées mais des condamnations à mort. »

    #Tsipras #Varoufakis #Syriza #austérité #Europe #UE #Eurogroupe #Grèce #Konstantopoulou #Zoe #Mavroudi #récession #dette #démocratie #mémorandum

  • Yanis Varoufakis : Un nouveau Traité de Versailles hante l’Europe | ou la vie sauvage

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/07/15/yanis-varoufakis-un-nouveau-traite-de-versailles-hante-leu
    https://secure.gravatar.com/blavatar/fbff544e751a012cf407fcbfd5e6a699?s=200&ts=1436942118

    Cette récente rencontre au sommet ne constitue en effet rien de moins que l’aboutissement d’un coup d’Etat. En 1967, les puissances étrangères avaient eu recours aux tanks pour mettre fin à la démocratie grecque. Lors de l’entretien que j’ai accordé à Philip Adams sur les ondes de la station de radio ABC, je prétendais qu’un autre coup d’État a été orchestré en Grèce, en 2015, par des puissances étrangères qui ont, à la place de tanks, utilisé les banques grecques. En termes économiques, la principale différence est sans doute celle-ci : alors qu’en 1967 la propriété publique de la #Grèce n’était pas visée, les puissances qui se trouvent, en 2015, à l’initiative du coup d’Etat ont exigé que l’ensemble des actifs de l’Etat grec soient placés au service d’une #dette qui ne peut être payée et s’avère par ailleurs insoutenable.

    #Tsipras #Varoufakis #Syriza #austérité #Europe #UE #Eurogroupe

  • #Varoufakis : pourquoi l’Allemagne refuse d’alléger la #dette de la #Grèce
    http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece

    L’#euro est un hybride d’un régime de taux de change fixe, comme le ERM des années 1980, ou l’étalon-or des années 1930, et une monnaie d’état. Le régime de taux de change fixe compte sur la crainte d’expulsion pour tenir, tandis que l’argent d’état implique des mécanismes pour recycler des surplus entre des États membres (par exemple, un budget fédéral). La zone Euro est en déséquilibre à mi-chemin - c’est plus qu’un régime de taux de change et moins qu’un état.

  • Une bataille électorale gagnée contre les étrangleurs du peuple grec, mais la guerre continue [éditorial de Lutte Ouvrière]
    http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actualite/editoriaux/article/une-bataille-electorale-gagnee

    En votant non, l’électorat populaire grec a rejeté le énième plan d’austérité que les institutions internationales de la bourgeoisie veulent lui imposer. Malgré le concert de menaces des chefs d’État d’Europe, relayés par les #médias à genoux devant le grand capital, malgré les nantis grecs, les classes populaires ont exprimé leur refus de continuer à subir les baisses de salaires, les licenciements, les coupes dans les retraites, le plongeon dans la pauvreté. Elles ne veulent plus payer pour une dette qu’elles n’ont pas faite et dont elles n’ont en rien profité.

    En votant comme il l’a fait, l’électorat populaire s’est exprimé courageusement mais n’a pas changé le rapport de force avec le grand capital qui, au nom des intérêts à payer, démolit les conditions d’existence de la majorité de la population. C’est là la limite de l’expression électorale dans une société dominée par l’argent, par la grande bourgeoisie.

    Le gouvernement #Tsipras ne demandait pas autre chose que de reprendre les négociations avec les institutions internationales pour trouver un compromis avec les étrangleurs des classes populaires. Et pour montrer sa bonne volonté, il vient d’offrir à ses interlocuteurs la tête de #Varoufakis, le ministre des Finances, qui a eu un langage un peu trop dru pour ces messieurs de la haute finance et leurs serviteurs politiques.

    Si, dans son affrontement avec les institutions, Tsipras défend la dignité nationale de la #Grèce foulée aux pieds par les grandes puissances impérialistes d’Europe, il ne représente pas pour autant les intérêts de classe des exploités. Il ne l’a d’ailleurs jamais prétendu. Les classes populaires ont intérêt à surveiller les négociations pour pouvoir s’opposer à ce que les retraites, le salaire minimum, leur survie soient sacrifiés.

    Ce qui se passe en Grèce concerne les exploités d’ici. Le peuple étranglé par la finance, c’est aujourd’hui le peuple grec. Demain, à qui le tour ?

    Depuis des années, la classe capitaliste investit de moins en moins dans les usines, les machines, dans des productions créatrices d’emplois. Oh, elle n’a jamais investi par souci de l’intérêt collectif, mais pour faire du profit en exploitant les travailleurs. Mais avec la crise, investir dans la production sans avoir la certitude de vendre, c’est un risque que les groupes capitalistes les plus puissants refusent de plus en plus de courir. Ils ont trouvé mieux : prêter de l’argent aux particuliers, aux collectivités locales, aux institutions, aux États, moyennant intérêts. En somme, l’usure à la place de la production.

    Depuis des décennies, la #finance pénètre toute la société, la ligote, l’étouffe. Le crédit se substitue aux salaires insuffisants. Les hôpitaux destinés à soigner doivent de plus en plus assurer le paiement d’intérêts aux #banques, quitte à rendre les conditions de travail du personnel hospitalier insupportables et la qualité des soins problématique. Les municipalités et les collectivités locales sont étranglées par leurs dettes.

    Voilà pourquoi les dirigeants politiques, les médias aux ordres répètent comme des perroquets que payer les intérêts de la dette est une obligation absolue. Voilà pourquoi ils ne peuvent pas accepter qu’un pays, fût-il petit, conteste la légitimité de sa dette. Dans la guerre que le grand capital financier mène pour imposer son parasitisme, les classes exploitées de Grèce sont des « fusillés pour l’exemple ». C’est un avertissement pour tous.

    Alors, bien sûr, la solidarité des exploités doit aller aux classes populaires grecques.

    Parmi ceux qui applaudissent au succès du non, il n’y a pas que des amis des classes exploitées. Il y a tous ceux, et pas seulement à l’extrême droite, qui brandissent des leurres pour détourner la méfiance des classes populaires de leurs véritables ennemis. Les responsables des malheurs du peuple grec ne sont ni la zone euro, ni l’intransigeance de l’#Allemagne, ni l’#Europe, mais le grand #capital et ceux qui le possèdent.

    Qu’est-ce que cela changerait pour les exploités grecs soumis au racket de la finance d’avoir à payer en drachmes plutôt qu’en euros ?

    La société crève de la dictature de la grande #bourgeoisie, de la course au profit d’une minorité.

    Par-delà tous les affrontements partiels, aujourd’hui en Grèce, demain ici, peut-être, l’avenir dépend de la capacité de la classe des exploités à s’attaquer aux racines du mal, à se donner pour objectif l’expropriation de la grande bourgeoisie, la mise de l’économie sous le contrôle de la population. Et à se donner les moyens d’y parvenir.

  • #Varoufakis quitte le gouvernement grec mais reste le roi d’internet - BuzzFeed News
    http://www.buzzfeed.com/adriensenecat/varoufakis-memes-depart

    Rarement un responsable politique aura suscité autant de détournements géniaux que le ministre des Finances grec, qui a annoncé son départ ce lundi.

  • « En attendant les hordes de grands buveurs de bière... »
    (Grèce / revue de presse du 31 mai 2015)

    Mais à présent, qu’allons-nous devenir sans barbares ? / Ces gens-là, écrivait en substance le grand poète grec Constantin Cavafis, c’était quand même une solution...
    Non sans ironie, l’économiste Paul Krugman associe le salut des Grecs en cas de #sortie_de_l'euro et de dévaluation externe au déferlement de hordes de « grands buveurs de bières britanniques » :
    http://mobile.agoravox.fr/actualites/europe/article/paul-krugman-le-vrai-risque-pour-167882

    Rappel à la discipline de parti sur fond d’accord en vue (et de « concessions douloureuses » et/ou de « compromis honorable ») avec les #créanciers : Nikos Pappas (ministre en charge de l’audiovisuel et bras-droit d’Alexis #Tsipras) accentue ses critiques contre la présidente de l’Assemblée nationale, Zoe #Konstantopoulou, trop indépendante selon la fraction majoritaire/gouvernementale du parti au pouvoir et sans doute trop soucieuse aux yeux de ces derniers de défendre (depuis un « perchoir » hautement politisé après son entrée en fonction) le respect des engagements initiaux du #gouvernement_grec (la charge contre Z. K. alimente depuis quelques semaines plusieurs articles de la presse de gauche proche de N. Pappas) : http://www.thepressproject.gr/article/77577/Austiro-minuma-tou-Nikou-Pappa-pros-diafonountes

    A Bruxelles, les pourparlers sur l’économie grecque semblent s’accélérer dans le cadre du Brussels Group. Questions sur la table : système fiscal, régimes de retraites, fonctionnement de la Justice, des marchés, du système bancaire – entre autres. Un accord au niveau des « équipes techniques » du Groupe de Bruxelles paraît « possible », selon des sources proches des négociateurs grecs. Les entretiens se poursuivront vraisemblablement ce lundi, tant au niveau des équipes techniques qu’à celui des responsables politiques.
    http://tvxs.gr/news/eyropi-eop/epitaxynontai-oi-diaboyleyseis-sto-brussels-group

    Après l’entretien de jeudi dernier (en marge de la rencontre au sommet de Riga), une vidéoconférence est prévue ce soir (dimanche 31 mai) entre A. Tsipras, A. #Merkel et F. #Hollande :
    http://tvxs.gr/news/ellada/tilediaskepsi-tsipra-me-merkel-kai-olant-simera-brady
    Cf. aussi :
    http://itgenial.it/articoli/2015/04/01/1386853-crisi-grecia-stathakis-accordo-entro-settimana-prossima-tv

    Le ministre des Finances grec, Yanis #Varoufakis, est vertement critiqué par plusieurs des responsables de Syriza (dont Dimitris #Papadimoulis, député européen et l’une des voix les plus écoutées du parti de gauche radicale) pour avoir nommé Elena Panariti (ancienne membre du #PASOK, ayant travaillé avec l’ancien Premier ministre Giorgos Papandréou) au poste de représentante de la Grèce au #FMI :
    http://en.enikos.gr/politics/29799,Syriza-upheaval-intensifies-over-Greeces-new-IMF-representative.html
    http://tvxs.gr/news/ellada/skies-metaksy-maksimoy-%E2%80%93-baroyfaki-logo-panariti

    Yanis Varoufakis dément les rumeurs concernant sa démission imminente – sans exclure le fait qu’elle pourrait intervenir à un stade ultérieur :
    http://tvxs.gr/news/ellada/ti-apanta-o-baroyfakis-sta-peri-paraitisis-toy

    « La question des #privatisations en cours constitue un objet de négociation pour le gouvernement, qui s’efforce de promouvoir des changements importants dans les clauses de l’accord, changements susceptibles de garantir l’intérêt public », a déclaré depuis Chania (île de Crète) le ministre grec de l’Économie Giorgos Stathakis, qui a rencontré des représentants de l’administration et du personnel de l’aéroport local. Le président du syndicat des employés s’est déclaré opposé au programme de privatisation des aéroports régionaux.
    A propos de la privatisation du port de #Pirée comme de celle des 14 aéroports régionaux, projets lancés lors de la législature précédente, G. Stathakis a indiqué que le gouvernement s’efforçait d’obtenir de meilleures conditions (plus favorables à l’intérêt public) que celles qu’avait obtenues le gouvernement précédent.
    Le même déclare au « Corriere Della Serra » que la signature de l’accord avec les créanciers n’est plus qu’une question de jours.
    (A ce sujet lire aussi :
    http://www.reuters.com/article/2015/05/30/eurozone-greece-voutsis-idUSL5N0YL02S20150530

    Pour une lecture de la philosophie qui semble guider en l’occurrence le gouvernement grec, cf. mon billet du 19 mai : « L’une des questions posées par cette réorientation est de savoir si cette « mutualisation » hypothétique des bénéfices est une pure vue de l’esprit, un artifice idéologique ou une réalité possible — et, dans ce dernier cas, s’il ne s’agirait pas simplement, dans le contexte spécifique de la faillite achevée de l’État grec et de la reconnaissance d’une #dette insoutenable, de la poursuite, par des moyens assez peu différents, des politiques néolibérales. »
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible

  • Nous, les Grecs et les Allemands, devons réinventer notre avenir commun
    Par Yanis Varoufakis. Posté sur son blog, le 20 mars 2015 : Of Greeks and Germans : Re-imagining our shared future [traduction : JFG-QuestionsCritiques].

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/210315/nous-les-grecs-et-les-allemands-devons-reinventer-notre-avenir-commu

    (...) Je me suis opposé aux plans de sauvetage de 2010 et de 2012 financés par les contribuables allemands et autres, parce que :

    ces prêts n’étaient en rien un plan de sauvetage pour la Grèce, mais un transfert cynique des pertes affichées par les banques privées vers les faibles épaules des citoyens grecs les plus fragiles. (Parmi les contribuables européens qui ont payé la note, combien savent-ils que plus de 90% de ces 240 milliards d’euros empruntés par la Grèce sont allés aux institutions financières, et non à l’Etat grec ou à ses citoyens ?) ;
    il était évident que, à un moment où la Grèce ne pouvait déjà pas rembourser ses emprunts existants, les conditions d’austérité pour accorder ces nouveaux prêts broieraient le revenu nominal de la Grèce, rendant notre dette encore moins viable ;
    le fardeau du « plan de sauvetage » ferait plier, tôt ou tard, les contribuables allemands et d’autres contribuables européens, une fois que les Grecs les plus faibles céderaient sous le poids de ces dettes gigantesques (alors que les riches Grecs avaient déjà transféré leurs dépôts vers Francfort, Londres, etc.) ;
    tromper les peuples et les parlements en présentant un plan de sauvetage bancaire comme un acte de « solidarité envers la Grèce » allait monter les Allemands contre les Grec, les Grecs contre les Allemands et, en fin de compte, l’Europe contre elle-même.

    En 2010, la Grèce ne devait pas un seul euro aux contribuables allemands. Nous n’avions pas le droit de leur emprunter, ou d’emprunter à d’autres contribuables européens, alors que notre dette n’était pas viable. Point ! (...)

    #Varoufakis

  • Il vero e il crudele. Riflessioni sulla Grecia – di Francesca Coin | Quaderni di San Precario
    http://quaderni.sanprecario.info/2015/03/il-vero-e-il-crudele-riflessioni-sulla-grecia-di-francesca-co

    La verità

    C’è un passaggio, ne Il governo di sè e degli altri, in cui Foucault fa questa domanda. Dove andare, chiede Foucault, a domandar giustizia quando è l’iniquità del potere ciò che ci distrugge? A chi rivolgersi quando sono proprio i poteri esistenti quelli che ci minacciano? Bisogna fare come Creusa, risponde. Bisogna tornare alla parresia.

    Creusa è la madre del figlio di Apollo, Ione. Apollo l’ha sedotta da giovane e poi abbandonata, decidendo altresì di non riconoscere il figlio, perché di quella violenza il dio si vergogna. Apollo continuerà nonostante questo a splendere del colore radiante dell’oro mentre lei si lacera nell’oscurità, sola e privata di Ione. Dopo anni segreti di dolori ingoiati Creusa affronta Apollo e accetta il rischio della sua vendetta perché non riesce a vivere con quella spina nel cuore. Creusa non teme l’inferno. Ci vive già. E in una lunga invettiva pubblica affronta Apollo. L’invettiva ripresa dallo Ione di Euripide è una pubblica denuncia nella quale Creusa si rivolge al dio a partire da una condizione di inferiorità. Il coraggio di Creusa denuda la viltà del “dio profetico il cui dovere è dire la verità ai mortali”. Apollo non è abbastanza coraggioso da rivelare le proprie colpe, scrive Foucault, e il coraggio di Creusa lo rivela. Nella confessione la verità funziona come una pietra di paragone. L’enunciato parresiastico ha uno specifico rapporto con la verità che rompe la relazione tra bios e logos e denuda la relazione dell’altro con il vero. Non è più la gerarchia ciò che afferma la verità, ma la relazione tra la verità e la condotta a partire da una posizione di pericolo. In questo senso Creusa denuda la viltà di Apollo, allo stesso modo in cui Tsipras immediatamente dopo le elezioni denuda la violenza di Bruxelles esponendo la Germania all’isolamento. Esattamente questo era il ruolo della Grecia nei giorni immediatamente successivi le elezioni, quello del parresiasta.

    #Parresia #eurogroupe #Syriza #Varoufakis