#ville_de_paris

  • A Paris, quand des immeubles entiers sont convertis en apparthôtels de luxe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/20/a-paris-quand-des-immeubles-entiers-sont-convertis-en-apparthotels-de-luxe_6

    .... le modèle tourne avec des coûts bien moindres que dans l’hôtellerie. « Par rapport à un hôtel classique, on a des besoins en personnel divisés par trois. On peut être rentable avec moins de mètres carrés », explique Xavier O’Quin, cofondateur d’Edgar Suites, l’une des entreprises les plus en vue de ce petit monde des #apparthôtels, avec plus de 600 unités réparties dans une vingtaine d’immeubles. Pas d’espaces communs, pas de salle de petit déjeuner, un accueil réduit, des procédures qui profitent à fond de la digitalisation, un ménage seulement à la demande…
    Ce jour-là, Xavier O’Quin nous fait visiter un hôtel particulier du XVIIe siècle, près des Halles, qui appartenait jusqu’en 2020 au barreau de Paris, et qu’il a découpé, en 2022, en onze appartements mansardés. Certains offrent une belle vue sur l’église Saint-Eustache. « Vous voyez, il y a des plantes, des livres dans la bibliothèque, du mobilier vintage. L’idée, c’est de se sentir dans un vrai appartement parisien », explique ce diplômé d’un master of business administration à HEC. En 2021, sa société a levé 100 millions d’euros auprès de BC Partners, ce qui lui a permis de racheter plusieurs immeubles. Parmi eux, un bureau de 2 500 mètres carrés dans le 15e arrondissement – l’ex-siège de la marque de vêtements Caroll –, qui ouvrira bientôt avec une cinquantaine d’appartements hôteliers. D’autres projets sont en cours à Levallois-Perret, Clichy, Châtillon (Hauts-de-Seine)…

    https://justpaste.it/fd069

    #Paris #tourisme #rente_foncière #luxe #industrie_du_luxe #Ville_de_Paris

  • « La redevance à la Ville de Paris a quadruplé » : les mauvais comptes de la tour Eiffel épinglés par ses employés  Charles Plantade - Le figaro

    Le monument emblématique de la capitale est fermé ce lundi en raison d’une grève de ses salariés, qui dénoncent le modèle économique « trop ambitieux et intenable » imposé par la Mairie au péril de l’édifice.
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    À l’origine de cette grève reconductible, les syndicats CGT et Force Ouvrière dénoncent « la gestion actuelle qui mène tout droit la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (Sete) dans les pires difficultés ». En cause, un modèle économique considéré comme « trop ambitieux et intenable » imposé par la Mairie de Paris, l’actionnaire ultra-majoritaire avec 99% du capital de l’entreprise. À l’occasion du centenaire de la mort de Gustave Eiffel, le 27 décembre dernier, les syndicats du personnel avaient déjà tiré la sonnette d’alarme et bloqué l’édifice toute une journée.
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    Monument en danger
    Une situation compliquée à laquelle s’ajoute une augmentation progressive de la redevance versée par la Sete à la Ville. Celle-ci est passée successivement de 8 millions d’euros de 2018 à 2021, puis à 16 millions d’euros en 2022 et « devrait quadrupler pour atteindre 50 millions d’euros : une somme beaucoup trop élevée par rapport aux frais des travaux », expliquent au Figaro des représentants syndicaux Force Ouvrière.
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    Inquiétudes et consensus
    Et à la Dame de Fer d’en pâtir : malgré les 128 millions d’euros investis depuis 2019, « de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d’une dégradation inquiétante du monument », constatent les représentants syndicaux, pour qui les moyens mobilisés « ne permettent pas d’assurer la pérennité du monument ». Si la Sete prévoit bien une augmentation de 20% du prix des billets pour compenser, le « modèle de base n’a pas été changé », déplorait un représentant CGT à l’AFP.

    Source : https://www.lefigaro.fr/social/la-redevance-a-la-ville-de-paris-a-quadruple-les-mauvais-comptes-de-la-tour

    #paris #ps #anne_hidalgo #hidalgo #ville_de_paris #monument

  • Paris veut s’attaquer aux logements inoccupés pour stopper la baisse de la population
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/05/paris-veut-s-attaquer-aux-logements-inoccupes-pour-stopper-la-baisse-de-la-p

    Pour chiffrer ce phénomène, la Ville de #Paris s’est tournée vers l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), qui a rendu, mardi 5 décembre, un rapport « qui nous préoccupe beaucoup », reconnaît Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris. L’étude fait état, sur la période récente, d’une explosion du nombre de #logements_inoccupés : en 2020, ils représentaient 19 % des habitations à Paris (262 000 logements), contre 14 % en 2011 (191 000 logements) . Une évolution qui se traduit par une baisse de la population parisienne, la capitale ayant perdu sur cette période en moyenne 11 500 habitants chaque année, alors qu’elle en gagnait près de 14 000 par an entre 2006 et 2011.

    Ce terme « inoccupé » englobe toutefois différents types d’habitations, qui ont pour point commun de ne pas être des résidences principales : des logements vacants, des résidences secondaires et des logements occasionnels, utilisés pour des raisons professionnelles – ces deux dernières catégories pouvant abriter des occupants de temps à autre.
    Répartition « très inégale » des résidences secondaires
    C’est la courbe de ces résidences secondaires et occasionnelles qui a grimpé en flèche ces dernières années, leur part passant de 3 % dans les années 1970, à moins de 7 % en 2011 puis à 10 % en 2020 (soit 134 000 logements ). Une augmentation « en partie liée à la hausse des locations meublées touristiques non déclarées », avance l’APUR. Ce dernier a recensé, en février 2023, 55 000 annonces sur le seul site d’Airbnb et estime que près de 90 000 logements sont utilisés à Paris pour de la location touristique, avec un taux de fraude très élevé. La Ville de Paris estime en effet qu’environ 25 000 appartements parisiens sont détournés de leur usage de résidence principale, pour être loués sur des plates-formes de courte durée, tout au long de l’année.

    [...]
    Par comparaison, la part des #logements_vacants a peu évolué au cours de ces cinquante dernières années. Paris en compte aujourd’hui 128 000 (9 % des habitations), mais cette vacance est pour l’essentiel « frictionnelle », liée à la rotation des ménages entre déménagements et emménagements. En réalité, moins de 19 000 logements s’avèrent vacants depuis plus de deux ans (soit 1,3 % des logements parisiens) . Ce qui représente malgré tout cinq années de construction à Paris.

    (...) D’après les scénarios démographiques de l’APUR, si la part des logements inoccupés continuait à progresser selon la tendance récente, Paris pourrait perdre 247 000 habitants d’ici à 2040.

    https://archive.is/QhjMN

    #logement #tourisme #rente_foncière #Ville_de_Paris

  • Les ouvriers sans-papiers sur les chantiers, la face sombre des JO de Paris Raphaël Grand - RTS

    Dans moins d’un an, Paris accueillera les Jeux olympiques et paralympiques d’été. La France promet des joutes exemplaires. Mais des ouvriers sans-papiers ont été identifiés sur les chantiers, embarrassant les autorités. Mise au Point a mené l’enquête.

    « Les yeux du monde vont être rivés sur Paris. On veut montrer qu’on peut faire du plus grand événement du monde un événement responsable et en lien avec son époque. » Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris en charge des Jeux olympiques et paralympiques, a rappelé dimanche dans Mise au Point la volonté d’exemplarité affichée par les autorités françaises.

    « Tout le monde le sait, mais personne n’en parle, parce que ça les arrange. Tu travailles, tu fais ce qu’ils te demandent de faire. Sinon tu prends tes affaires et ils mettent quelqu’un d’autre à ta place », témoigne ainsi Cempara* devant les caméras de la RTS.

    Une question taboue
    Livrer les ouvrages à temps pour les Jeux olympiques est une véritable course contre la montre. « C’est le plus grand chantier monosite d’Europe. C’est absolument hors normes quand on regarde la vitesse d’exécution », témoigne Antoine du Souich, directeur de la stratégie et de l’innovation pour la SOLIDEO, la Société de livraison des ouvrages olympiques. Conséquence, pour livrer ce projet dans les temps, il faut beaucoup de main d’œuvre.

    Dans une antenne locale de la CGT à Bobigny, l’un des plus grands syndicats de France, où s’organisent plusieurs fois par mois des permanences pour travailleurs sans-papiers, la RTS a rencontré plusieurs ouvriers employés sur les chantiers des JO. Mais la situation des uns et des autres reste taboue.

    « Personne ne demande à son collègue s’il a un papier ou non. On ne parle jamais de ça sur les chantiers. Entre nous, on dit que c’est un code. Ils m’ont recruté comme manœuvre, mais on fait tout sur le chantier : nettoyage, rangement, marteau-piqueur, maçonnerie, tout… Tu as plein de choses à faire », témoigne Cempara*.
    Ils profitent de nous, vraiment, ça fait mal. Nous aussi on travaille sans-papiers, on est comme au Qatar
    Gaye*, travailleur sans-papiers sur les chantiers de jeux Olympiques de Paris

    Et pour être embauché sur les chantiers, Cempara a utilisé un alias, en louant une identité légale. « C’est un business. C’est un faux nom que j’ai fourni pour avoir le badge sans lequel tu ne peux pas rentrer sur le chantier. Je pointe comme tout le monde, il n’y a pas de différence si tu as ce badge », explique-t-il.

    Ces ouvriers parfois sans contrat, engagés sous de fausses identités, sont difficiles à détecter. « Quand on a su que Paris avait été désigné pour accueillir les Jeux olympiques, on s’est dit que ça allait nous faire du travail », explique Jean-Albert Guidou, secrétaire général de la CGT à Bobigny.

    Dénoncé, puis renvoyé
    Du travail, Gaye en a trouvé dans un premier temps sur les chantiers. Il maniait le marteau piqueur et coulait le béton. Un moyen de gagner un peu d’argent, qu’il envoyait à sa famille restée au Mali. « Quand je travaillais huit heures, je gagnais 80 euros. Mais je travaillais aussi 10, 12 heures, toujours pour 80 euros. Il n’y a pas d’heures supplémentaires et quand tu expliques ça au patron, il te répond : ’si tu veux travailler, tu travailles, sinon tu peux t’en aller et on va appeler une autre personne’. Il sait qu’il y a plein de sans-papiers… Ils profitent de nous, ça fait mal. Nous aussi on travaille sans papiers, on est comme au Qatar », compare-t-il.

    C’est ce que j’appelle de la ’chair à chantier’. Ils ne sont pas déclarés, n’ont pas de cotisations sociales, pas de congés payés... Il y a du travail : tu bosses. Il n’y a plus de travail, tu restes chez toi et tu n’es pas payé
    Jean-Albert Guidou, secrétaire général de la CGT à Bobigny

    Gaye a fini par perdre son travail sur les chantiers des JO après une dénonciation par l’inspection du travail. Son patron l’a renvoyé, il est aujourd’hui sans-papiers et sans emploi. « Il n’est pas trafiquant, il n’est pas dans un réseau. Il n’est qu’un ouvrier qui travaillait depuis des années sur les chantiers, en train de se fatiguer la vie », le défend Jean-Albert Guidou.

    « C’est ce que j’appelle de la ’chair à chantier’. Ils ne sont pas déclarés, n’ont pas de cotisations sociales, pas de congés payés... Il y a du travail : tu bosses. Il n’y a plus de travail, tu restes chez toi et tu n’es pas payé. La personne est interchangeable. Si elle a un accident, on prend la voiture, on la dépose deux kilomètres plus loin et on lui dit de se débrouiller toute seule, sans dire que c’est un accident de travail, ni pour qui elle travaille », raconte le secrétaire général de la CGT à Bobigny.

    Des boîtes aux lettres vides
    Il est difficile de savoir pour qui ces personnes travaillent. Mais la SOLIDEO confirme la présence de travailleurs sans-papiers au cœur des sites olympiques sur des chantiers où se côtoient jusqu’à 3500 ouvriers. « On a été surpris de voir du travail illégal sur nos chantiers, même si on sait que c’est une pratique qui a cours. Il y a plus de 2000 entreprises mobilisées sur les ouvrages olympiques, mais l’immense majorité ne triche pas. On a sanctionné les quatre ou cinq entreprises pour lesquelles on a constaté des manquements au droit et on a amplifié les contrôles », explique Antoine du Souich.

    Selon Solideo, la société qui chapeaute les chantiers olympiques, seules 4 à 5 entreprises sur 2000 ont été épinglées pour travail illégal. [RTS]

    Contrôler et punir les tricheurs, la tâche est complexe. Car derrière les grands noms de la construction se cachent une myriade de petites entreprise sous-traitantes qui proposent de la main d’œuvre bon marché. Mise au Point a cherché en vain à rencontrer ces patrons qui emploient des travailleurs sans-papiers. Mais les adresses des entreprises épinglées par l’inspection du travail mènent en banlieue, devant des locaux vides et de simples boîtes aux lettres. Il est donc impossible d’atteindre ces entreprises fantômes, ni de savoir combien ils sont encore à travailler sans-papiers sur les chantiers.

    Mais des lueurs d’espoir existent : Cempara et Gaye sont par exemple désormais en procédure de régularisation. Et ils ont assigné en justice plusieurs géants de la construction, pour ne plus rester dans l’ombre de la flamme olympique.

    #travail #ps #anne_hidalgo #hidalgo #ouvriers #chantiers #sans-papiers #immobilier #béton #Paris #saccageparis #ville_de_paris #jo #jeux_olympiques #JO2024 #paris2024 #clandestinité #migrants

    Source : https://www.rts.ch/info/monde/14303366-les-ouvriers-sanspapiers-sur-les-chantiers-la-face-sombre-des-jo-de-par

  • Paris : les réverbères de l’esplanade des Invalides ont-ils été « détruits » en vue des Jeux olympiques ? La Tribune de l’Art - Le Parisien . . .

    Alors qu’une vidéo de candélabres couchés sur l’esplanade du VIIe arrondissement circule sur les réseaux sociaux, la mairie de Paris dément et condamne les « mystifications » de plus en plus nombreuses dès lors que des aménagements sont réalisés dans le cadre des Jeux de Paris 2024.


    Ils accompagnent les badauds depuis le pont Alexandre-III jusqu’à l’hôtel des Invalides (VIIe). Les réverbères de l’avenue du Maréchal-Gallieni font partie du patrimoine parisien, éclairant à la nuit tombée cet axe très fréquenté par les touristes de la capitale. Mais ces mâts faits d’acier ont-ils été détruits ?
    Vidéo : https://twitter.com/ReaActuelle/status/1695746092405604430
    _ ( Malgré les dénis officiels. Pourquoi les démonter ? )
    C’est ce que sous-entendent plusieurs membres du collectif Saccage Paris qui relaient sur les réseaux sociaux une vidéo tournée, comme la publication récente le laisse à penser, fin août, mais sans aucune certitude sur cette date. Sur les images, les lampadaires sont déboulonnés et couchés au sol.
    . . . . . .
    La suite : https://www.latribunedelart.com/esplanade-des-invalides-et-champ-de-mars-etude-de-cas-de-desinforma

    #vandalisme #destruction #dénaturation #saccage #ps #anne_hidalgo #hidalgo #bêtise #immobilier #béton #Paris #saccageparis #ville_de_paris #ville #dénaturations #jo #jeux_olympiques #JO2024 #paris2024

    Autre sources : https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-les-reverberes-de-lesplanade-des-invalides-ont-ils-ete-detruits-en-

  • Éboueurs : la mairie de Paris utilise des briseurs de grève privés - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/03/15/eboueurs-la-mairie-de-paris-utilise-des-briseurs-de-greve-prives

    Derichebourg. S’il fallait inventer le nom d’un patron exploiteur et véreux dans un roman, ce serait peut-être celui là. De-riche-bourg. C’est le nom d’une grande entreprise privée, fondée par Daniel Derichebourg, classé 410ème fortune française, avec 210 millions d’euros hors biens immobiliers et personnels. Il s’est enrichi en exploitant des travailleurs précaires, dans le domaine du nettoyage, de l’industrie ou de l’énergie. Un véritable petit empire, qui a permis au grand patron d’acheter le Château de Crémat à Nice et de placer ses deux fils à la tête de la boite familiale.

    À Paris, ces dernières nuits, un prestataire privé a ramassé les poubelles dans des arrondissements touchés par la grève des éboueurs. Qui sont les briseurs de grève ? L’entreprise Derichebourg, envoyé par la mairie de Paris pour collecter les déchets. La pratique est illégale en droit, et abjecte moralement : utiliser de la main d’œuvre précaire pour annuler les effets d’une grève, et mettre à genoux les salariés en lutte. D’autant plus que Derichebourg est connu pour son management toxique.

  • Ouvriers sans-papiers, sécurité déplorable, l’organisation des Jeux Olympiques de Paris pointée du doigt Par Jérôme Jordens - RTBF
    https://www.rtbf.be/article/ouvriers-sans-papiers-securite-deplorable-lorganisation-des-jeux-olympiques-de-

    Les voix s’étaient élevées, à juste titre, pour dénoncer les conditions de travail sur les chantiers qataris pour construire les stades de la Coupe du monde 2022. Problèmes de sécurité, ouvriers sans papiers, les problèmes dénoncés ne sont cependant pas seulement visibles au Qatar.


    Le quotidien français Libération révélait ce mardi que les chantiers des Jeux Olympiques de Paris, qui se dérouleront en 2024, ne sont pas exempts de ces reproches. Le quotidien français a rencontré dix sans-papiers maliens qui ont travaillé sur différents chantiers pour différentes sociétés sous-traitantes, dont des grands noms de la construction comme de Vinci GCC Construction ou Spie Batignoles.

    « Les Français ne veulent pas faire ce travail. Sur le chantier, il n’y a presque que des étrangers. Des Pakistanais pour l’électricité, des Arabes pour la plomberie, des Afghans pour la maçonnerie… Les blancs, ce sont ceux qui sont dans les bureaux », explique à Libération Moussa (prénom d’emprunt), porte-parole d’un groupe d’une dizaine de sans papiers maliens qui travaillent sur les chantiers des JO 2024. Pour être embauchés, la plupart utilise les papiers d’amis ou d’un membre de la famille en règle.

    Une problématique dont sont conscients les organisateurs qui précisent cependant avoir pris des mesures pour tenter de mettre fin à ce travail illégal. « On retrouve sur les chantiers des JO des pratiques qu’on retrouve par ailleurs dans le secteur du bâtiment, mais on a un dispositif de surveillance un peu plus développé, avec un comité présent sur les chantiers, doté d’une permanence. Ça nous permet de repérer des cas », indique Bernard Thibault, membre du comité d’organisation au quo. Il admet cependant que certaines pratiques permettent à « des entreprises de passer entre les mailles du filet ».

    Le problème, c’est que le nombre d’entreprises présentent sur les chantiers est énorme et que les sous-traitants sont nombreux. Il peut dès lors être compliqué de refaire tout le trajet des paiements. « Celle qui paye n’est pas forcément celle qui est sur le chantier. A tel point qu’il est impossible de s’assurer de quelle est la boîte qui les embauche » , explique Jean-Albert Guidou, secrétaire général de l’union locale de CGT de Bobigny

    Le bâtiment, c’est une façon pour ces sans-papiers de gagner un peu d’argent pour pouvoir vivre. « Pour vivre ici quand tu n’as pas de papiers, ce n’est pas du tout facile alors on préfère travailler dans le bâtiment plutôt que de faire des choses pas bien », explique Moussa.

    Le village olympique, à l’Ile-Saint-Denis, la piscine Marville, ils étaient présents sur ces chantiers et ont travaillé pour un peu plus de 80 euros non déclarés par jour, dans des conditions déplorables : « On n’a aucun droit. On n’a pas de tenue de chantier, pas de chaussures de sécurité fournies, on ne nous paye pas le pass Navigo, o n’a pas de visite médicale et même pas de contrat » , regrette Moussa.

    Abdou, un autre travailleur sans papier, met, lui, le problème sur les éventuelles indisponibilités ou accidents : « Si tu tombes malade ou que tu te blesses, le patron te remplace le lendemain » . Une situation intenable qui pose question sur l’entièreté du système. Un débat s’est d’ailleurs ouvert ce mardi à l’Assemblée nationale et porte sur un nouveau projet de loi immigration qui pourrait, peut-être, permettre à Moussa et ses collègues de régulariser leur situation.

    L’article de libération, payant : https://www.liberation.fr/societe/sans-papiers-sur-les-chantiers-les-jeux-olympiques-ne-pourraient-pas-se-f

    #jo #jeux_olympiques #Paris #vinci #infrastructures #btp #conditions_de_travail #spie-batignolles #sous-traitance #sans-papiers Merci à madame #anne_hidalgo du #ps #ville_de_paris

  • Quand les bailleurs sociaux bazardent des HLM à Paris et en banlieue sur SeLoger - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/paris-75/quand-les-bailleurs-sociaux-bazardent-des-hlm-a-paris-et-en-banlieue-sur-

    Paris Habitat et la RIVP, les deux principaux bailleurs de la Ville de #Paris, publient des petites annonces de location des HLM « les plus moches et les plus chers » sur SeLoger.com, hors du circuit officiel de demande de #logement_social. Une politique qui étonne et fait débat...

    • Alors, pourquoi ces HLM d’Île-de-France se retrouvent-ils sur la plate-forme ? « Beaucoup de personnes ne savent pas qu’ils sont éligibles au logement social ou intermédiaire », justifie Emmanuelle Copin, la directrice générale adjointe de Paris Habitat. Publier des offres sur SeLoger serait le moyen de le leur rappeler.

      « Les classes moyennes s’autocensurent, regrette Ian Brossat, adjoint (#PCF) à la maire de Paris chargé du logement. Ces annonces sur un site généraliste permettent aux bailleurs de cibler un public qui n’est habituellement pas le leur. »

      L’élu reconnaît cependant que ces appartements « sont ceux qu’on n’arrive pas bien à louer ». « Ils n’ont pas intéressé les demandeurs qui sont inscrits sur le fichier central », abonde de son côté Emmanuelle Copin.

      Chez Paris Habitat, une source interne résume la situation d’une formule un peu plus lapidaire : « Les logements qu’on met sur SeLoger sont les plus moches et les plus chers. »

      À la RIVP, qui a donc recours à SeLoger, tout comme d’ailleurs d’autres bailleurs franciliens du privé tels que 3F et Séqens, 45 annonces ont été publiées cette année. Dont 20 à Paris intra-muros. Ces derniers jours, la RIVP proposait quatre grands appartements, dont celui de Balard, sans toutefois mentionner s’il s’agissait de HLM, aux loyers oscillant entre 1 055 euros et 1 748 euros.

      Mais surtout, plusieurs appartements proposés sont situés à Chapelle Internationale (XVIIIe), le quartier flambant neuf de Paris où personne ne veut habiter... Et qui laisse sur les bras du bailleur nombre de logements vides. « On a du mal à y faire venir les familles avec enfants », se chagrinait l’été dernier Christine Laconde, la patronne de la RIVP.

      Avec ces offres, on est loin de « Loc’annonces », le site « officiel » de la Ville de Paris qui, chaque semaine, propose des HLM de toutes tailles, dont beaucoup font un vrai carton, avec dans le sillage, après désignation de l’heureux élu, des centaines de déçus... Ce vendredi, un petit deux-pièces de 43 m2, dans le XIIe, à Daumesnil, affiché à 394 euros de loyer mensuel, comptabilisait 1 591 postulants !

      Ces annonces sur SeLoger - 40 pour 5 000 #HLM attribués dans l’année par Paris Habitat - ne sont toutefois pas du goût de tout le monde, parce que les candidats qui vont décrocher un appartement en quelques jours sur SeLoger grillent la file d’attente à la barbe des 250 000 autres demandeurs de logement social d’Île-de-France.

      Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL (Droit au logement), s’agace ainsi : « Plutôt que de mettre des annonces sur SeLoger, avec des loyers chers, les bailleurs n’ont qu’à baisser leurs prix et les proposer sur le circuit normal aux familles plus modestes qui attendent depuis des années ! »

      #logement_social #Ville_de_Paris #demandeurs_de_logement

      merci, @ktche

    • Ajouter que les bôs logements pas chers échappent encore et toujours aux dispositifs mis en place par les SEM et la mairie, en dépît des efforts de Ian Brossat, dont le témoignage sur son grand père, espion de l’USSR en Erets Israel a enchanté mon décembre. Merci les biblis municipales.

  • Pourquoi les transports publics franciliens déraillent : enquête à la RATP | Rosa Moussaoui
    https://www.humanite.fr/social-eco/ratp/pourquoi-les-transports-publics-franciliens-deraillent-enquete-la-ratp-7687


    Entre 2019 et 2021, les démissions parmi les personnels roulants de la RATP ont augmenté de 45 %. © Alain JOCARD / AFP

    Dans la perspective de l’ouverture à la concurrence en 2025, les salariés voient leurs acquis sociaux démantelés, leurs rémunérations comprimées, leur temps de travail s’allonger. Une dégradation à l’origine d’une hémorragie d’effectifs qui détériore le service. Et Jean Castex, le probable nouveau patron de la RATP, semble bien mal placé pour rompre avec les dogmes qui ont semé le chaos dans les transports en Ile-de-France.

    Il est 19 h 30, une longue journée de travail s’achève. D’un pas las, cadres et employés se dirigent vers la bouche de métro ; ils s’arrêtent net. Un nouvel incident est survenu sur la ligne 13, le flot humain remontant des quais se déverse vers les arrêts de bus les plus proches. Un véhicule arrive, il est déjà bondé, impossible d’y monter. Les esprits s’échauffent, la foule entrave la circulation, des agents de police surgissent, suivis par les hommes en uniforme de la Sûreté RATP, pour disperser les voyageurs en colère.

    Le « tournant » de cette dernière année

    Scène banale du cauchemar quotidien des transports publics en petite couronne parisienne, aux heures de pointe, depuis cet été. Conducteur de bus rattaché à un dépôt voisin, John témoigne du désarroi qu’il ressent, à voir le service se dégrader ainsi. « Pour nous, ce genre de situation, c’est l’horreur. Nous devons faire face à des voyageurs excédés, sans pouvoir répondre à leurs demandes, faute de machinistes en nombre suffisant. Dans ces cas-là, il faudrait envoyer des bus supplémentaires, mais la RATP n’est plus en mesure d’organiser de tels services spéciaux au pied levé », résume-t-il.

    Entré à la RATP voilà quinze ans, il a vu les conditions de travail se détériorer lentement mais sûrement. Jusqu’au « tournant » de cette dernière année, avec le déploiement anticipé, depuis le mois d’août, du Cadre social territorialisé devant aligner la RATP sur les opérateurs auxquels sa filiale privée, RATP Cap Île-de-France, devra disputer les marchés sur le réseau de surface démantelé en « lots » en vue de l’ouverture à la concurrence, au 1er janvier 2025.

    #paywall... #transports_en_commun #privatisation #destructivité_capitaliste

    article vu au détour d’un fil de Céline Malaisé @CelineMalaise (qui -incoyable !- relève que les personnels ont du travailler sans masque)
    https://twitter.com/CelineMalaise/status/1585362450131451904

    🚇🚌 Ça déraille en IDF !

    Des temps d’attente incroyables, des bus, trains, RER et métros bondés, des galères quotidiennes… et un Navigo que Pécresse annonce à la hausse pour 2023.

    Comment est-on passer d’un réseau envié dans le monde à un système qui s’effondre ?
    #StopGalere

  • Coupes d’arbres à la tour Eiffel : petite étude de texte Didier Rykner - latribunedelart - mardi 3 mai 2022
    Intégralité de l’article : https://www.latribunedelart.com/coupes-d-arbres-a-la-tour-eiffel-petite-etude-de-texte
    . . . . .
    Une explication de texte est donc nécessaire :


    Platane bicentenaire menacé par une construction trop proche de lui qui endommagera irréversiblement son réseau racinaire Photo : Tangui Le Dantec/FNE

    « On a bien vu que ce sujet de sensibilité aux coupes d’arbres était important »  : les coupes d’arbres ne sont pas un « sujet de sensibilité » (sic). C’est un sujet majeur de la politique de la municipalité parisienne qui procède à des coupes d’arbres massives partout, et en permanence. Si ceux du Champ-de-Mars seront peut-être sauvés, qu’en est-il de ceux de la porte de Montreuil, où 76 platanes en parfaite santé ont été abattus pour un projet immobilier et où d’autres suivront bientôt ? Cette véritable déforestation urbaine est un classique de la Ville de Paris dirigée par Anne Hidalgo. Il suffit d’aller voir sur Google Earth pour découvrir l’ampleur de ce massacre, dont certains sont documentés sur Twitter avec le hashtag #deforestationurbaine.


    pendant les travaux de construction du mur de verre - Photo : Google Streets, tweetée par Tangui le Dantec

    « c’est tout l’objet de la concertation de l’écouter et de le prendre en compte »  : il faut un sacré culot pour oser prétendre que la Mairie de Paris pratique la concertation. Vue par elle, la concertation se passe ainsi : vous êtes d’accord, elle y va ; vous n’êtes pas d’accord, elle y va quand même. Et c’est exactement ce qui s’est passé au Champ-de-Mars où une « concertation » très large a eu lieu, via l’enquête publique. Celle-ci a été sans aucune ambiguïté : 90 % des participants rejetaient le projet. Vous n’en voulez pas ? On le fera quand même a poursuivi sans hésiter la mairie, faisant ainsi un grand bras d’honneur aux Parisiens. En réalité, comme l’a démontré cette affaire, seule la médiatisation, et mieux encore la reprise par des personnalités médiatiques (Hugo Clément, Guillaume Canet, Nagui, Guillaume Gallienne…), ainsi qu’une pétition largement diffusée https://www.change.org/p/tour-eiffel-non-aux-abattages-d-arbres-non-%C3%A0-la-b%C3%A9tonisation-en-es qui dépasse désormais les 130 000 signatures les ont convaincus de faire marche arrière.

    « donc d’ores et déjà on a sur les 42 arbres qui étaient anticipés pour être coupés baissé ce chiffre à 22 » : oui, le rétropédalage est un art en plusieurs temps. Emmanuel Grégoire a d’abord assuré qu’aucun arbre « centenaire » ne serait abattu, feignant de croire que le problème ne concernait pas tout le projet et sous-entendant ainsi que la coupe d’arbres non centenaires était acceptable.
    . . . . . .


    Le même arbre mourant à cause des travaux du mur de verre, qui a abîmé ses racines au printemps 2019 - Photo : Google Streets, tweetée par Tangui le Dantec
    Mais qu’en est-il en réalité ? Faut-il croire Emmanuel Grégoire ? On nous permettra d’en douter. C’est bien tout le projet pompeusement appelé « projet OnE » qui doit être remis en cause. Rejeté par une très grande majorité de Parisiens, affreusement coûteux alors que la dette de la Ville devient abyssale, ce chantier est la dernière chose dont ont besoin le Champ-de-Mars et la tour Eiffel. Ce que nous voulons, c’est l’enlèvement du mur de verre qui ne protège en rien du terrorisme (voir notre article https://www.latribunedelart.com/le-mur-murant-paris-rend-paris-murmurant-6630-6630-6630 ) mais défigure les lieux et empêche de se promener librement dans les jardins entourant le monument, c’est l’entretien du Champ-de-Mars, la remise en état des pelouses et des fontaines et le retour de la sécurité dans un lieu fréquenté désormais par les vendeurs à la sauvette et les joueurs de bonneteau… Et bien entendu, sans les grilles que voudrait instaurer Rachida Dati (une grille pour rendre plus sûr le mur de verre antiterroriste sans doute ?).
    . . . . . .


    Après la coupe du sophora. Il est vrai, pour reprendre les arguments de la Ville de Paris, qu’il était dépérissant... Photo : Google Streets, tweetée par Tangui le Dantec
    Cet article nous a été inspiré par ce fil Twitter de Tarpin Serrant https://twitter.com/ChakTarSan/status/1521198042615009281 qui a attiré notre attention sur le discours d’Emmanuel Grégoire.
    #vandalisme #destruction #dénaturation #arbres #ps #anne_hidalgo #hidalgo #bétise #immobilier #béton #Paris #saccageparis #arbre #écologie #ville_de_paris #ville

  • Selon « Le Canard enchaîné », Anne Hidalgo a perçu un double salaire pendant deux ans
    https://www.20minutes.fr/paris/2166243-20171109-selon-canard-enchaine-anne-hidalgo-percu-double-salaire-p

    Après Capital https://www.capital.fr/economie-politique/exclusif-les-preuves-quanne-hidalgo-avait-un-emploi-fictif-1251966 fin octobre, c’est au tour du Canard enchaîné d’épingler Anne Hidalgo https://www.20minutes.fr/dossier/anne_hidalgo . L’hebdomadaire satirique affirme qu’entre 2001 et 2002, l’édile a perçu son salaire de directrice du Travail, soit 4 500 euros brut, alors qu’elle n’assurait qu’une « partie minime de cette fonction ». La Mairie de Paris a assuré au Canard enchaîné que le contrôleur financier du ministère du Travail avait « refusé la demande d’Anne Hidalgo de réduire sa rémunération en proportion de son temps de travail ». Aucune trace écrite de cette requête n’a toutefois été conservée, indique l’hebdo. La Mairie conteste et affirme « avoir une trace écrite de cette requête ».


    Anne Hidalgo à l’Elysée, le 9 mars 2017. — Christophe Ena/AP/SIPA

    Anne Hidalgo « pensait qu’elle pourrait faire les deux fonctions »
    Après l’élection de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en mars 2001, Anne Hidalgo occupe le rôle de première adjointe. Elle demande alors à son administration de passer à mi-temps. Sa prime de cabinet – elle est « chef du secrétariat particulier » de la garde des Sceaux – divisée par deux mais son traitement au ministère du Travail reste inchangé. Quelques mois plus tard, elle passe à quart-temps. Sa prime diminue à nouveau de moitié, mais son salaire reste le même. La situation dure jusqu’à la fin de son congé maternité, fin juin 2002, lorsqu’elle réclame à être détachée de la fonction publique.

    Pourquoi avoir tant attendu pour changer de fonction ? La Mairie de Paris a indiqué à 20 Minutes, « au moment de son élection, et au regard des délégations qui lui étaient confiées, Anne Hidalgo était en mesure de concilier son mandat électif et son activité professionnelle. (…) A l’été 2002, alors que le ministère du Travail lui proposait de réintégrer l’administration, Anne Hidalgo a fait le choix de demander à l’administration d’être totalement libérée de son travail pour se consacrer uniquement à sa fonction de première adjointe. » Pendant cette période, elle a perçu 116 000 euros brut.

    Elle nie toute accusation d’emploi fictif
    Après l’article de Capital, la principale concernée a immédiatement contesté « avec la plus grande fermeté l’accusation d’emploi fictif » sur Facebook. Ce mardi, elle a d’ailleurs porté plainte contre le mensuel, annonce à 20 Minutes la Mairie de Paris.

    « Anne Hidalgo rappelle son attachement le plus complet au respect du droit. De 1997 à 2002, elle a exercé des responsabilités au cabinet du ministre du Travail puis au cabinet du ministre de la Justice. Élue en mars 2001 et enceinte de son troisième enfant, elle a alors exercé son droit au congé maternité », note le communiqué de son cabinet. Et de préciser qu’à l’issue de celui-ci elle a « demandé au ministère du Travail d’être placée en position de détachement avec cessation du paiement de sa rémunération, en raison de sa fonction de première adjointe ».

    #fric #paris #france #anne_hidalgo #ps #hidalgo #Paris #ville_de_paris #en_vedette #emplois_fictifs #emploi_fictif #corruption #mairie_de_paris

  • L’écran de la Samaritaine Didier Rykner
    https://www.latribunedelart.com/l-ecran-de-la-samaritaine

    La Tribune de l’Art avait combattu le projet de la Samaritaine, mené par LVMH avec le soutien de la Ville de Paris et du Ministère de la Culture ( https://www.latribunedelart.com/paris-samaritaine ). Détruire un ensemble de maisons anciennes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles au cœur de Paris nous faisait revenir au vandalisme des années 1960. La décision du Conseil d’État validant cette opération en désavouant le tribunal administratif était un parfait scandale. Mais on ne lutte pas contre Bernard Arnault, surtout quand celui-ci bénéficie de tous les soutiens politiques, de la droite à la gauche, en passant par une grande partie de la presse ( https://www.latribunedelart.com/la-samaritaine-lvmh-et-la-presse-l-eternel-retour ).


    8. La vue panoramique sur écran depuis la Samaritaine : un écran filmant la Seine... - Photo : Didier Rykner

    Le bâtiment construit par SANAA, nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire ( https://www.latribunedelart.com/samaritaine-la-victoire-de-bernard-arnault-la-defaite-du-patrimoine ), est d’une grande médiocrité, et en rupture totale avec son environnement. Contrairement au procès d’intention que nous font certains, nous ne sommes évidemment pas hostile à l’architecture contemporaine. Il y a d’excellents architectes comme Tadao Andō ou Rudy Ricciotti [1], des architectes capables du meilleur comme du pire, tel Jean Nouvel. Mais il y a aussi des architectes que nous préférons ne pas qualifier, comme Yves Lion, Dominique Perrault ou encore Bruno Gaudin.

    Il paraît que SANAA est un grand cabinet d’architectes. Le Louvre Lens n’en témoigne pas vraiment, même si l’on peut trouver pire. L’édifice qu’ils viennent de construire pour la Samaritaine n’est pas seulement médiocre extérieurement (ill. 1), il l’est aussi à l’intérieur (ill. 2 et 3). Ce n’est même pas médiocre, ce n’est rien. On pourrait se trouver dans un centre commercial de Tokyo ou de Dubaï, il n’y aurait aucune différence. Voilà pourquoi on a détruit un îlot du Paris historique !


    Intérieur du nouveau bâtiment de la Samaritaine - Architectes : SANAA - Photo : Didier Rykner

    La restauration elle-même des bâtiments Art nouveau et Art déco de la Samaritaine nous semble plutôt réussie (ill. 4 à 6), même s’il faudrait sans doute l’étudier plus soigneusement. L’architecte qui en est le maître d’œuvre est un de nos bons architectes en chef, Jean-François Lagneau. Nous l’avons contacté sur un point qui nous inquiétait : à l’origine, le bâtiment d’Henri Sauvage était construit avec des dalles Saint-Gobain en verre qui faisaient office de planchers à tous les niveaux, et qui donnaient à l’ensemble une luminosité et une transparence exceptionnelles. Cet aspect a complètement disparu et Jean-François Lagneau nous a indiqué que ce n’était pas faute d’avoir cherché une solution qui puisse correspondre aux normes de sécurité actuelles. Or, il semble impossible d’installer des planchers en verre qui ne s’écrouleraient pas au moindre incendie. Dont acte, même si cela est bien triste.


    Un des grands halls de la Samaritaine après restauration - Photo : Didier Rykner

    Nous nous interrogions sur deux autres points. D’abord, les lettres formant le mot « Samaritaine », qui datent de l’origine et font partie de la façade classée, n’ont pas encore été remplacées (ill. 6 et 7) et l’on pouvait s’inquiéter d’y voir à la place apparaître les mots « Cheval Blanc », nom de la chaîne d’hôtels de luxe qui s’y est installée. C’était en tout cas le souhait de LVMH. Heureusement, la DRAC Île-de-France nous a confirmé qu’elle tient à sa repose après restauration. Espérons que ce sera le cas.


    Façade de la Samaritaine d’Henri Sauvage (état actuel, sans le nom sur la façade) - Photo : Didier Rykner

    Le second point concernait des appliques Art déco de part et d’autre de la porte d’entrée du magasin, qui n’existent plus. Il s’avère qu’il s’agissait en réalité d’œuvres récentes, datant des années 1980, d’un designer américain, Hilton McConnico. Celui-ci avait créé deux pastiches fort réussis, qui furent vendus chez Lucien à Paris https://www.lucienparis.com/lot/6580/1482598?offset=170& le 14 juin 2010. Si l’on peut regretter que ces deux éléments, qui d’une certaine façon faisaient partie de l’histoire du bâtiment, aient été supprimés, on ne peut décemment crier au scandale. La commande était celle de l’ancien restaurant Toupary qui occupait la terrasse au dernier étage.


    8. La vue panoramique depuis la Samaritaine : un écran filmant la Seine... - Photo : Didier Rykner

    Rappelons qu’Anne Hidalgo célébrait ce projet https://twitter.com/Anne_Hidalgo/status/2518629569 en soulignant qu’il « servait au mieux la mixité sociale » sous prétexte qu’une crèche de 80 places devait être créée. Pas de chance : pour l’instant, aucune place de crèche n’existe encore ( https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-creche-de-la-samaritaine-n-a-aucun-enfant-pour-ses-80-berceaux-0 ), et cela n’en prend pas le chemin, le Ier arrondissement n’étant pas « une zone prioritaire » . Mieux encore : désormais, seuls les clients de l’hôtel de luxe qui s’est installé derrière la façade sur la Seine pourront jouir de la vue magnifique qui autrefois était accessible à tous. Les simples parisiens pourront monter à l’étage sous les toits et s’asseoir pour regarder un écran géant montrant en direct la Seine qu’ils ne peuvent plus admirer de la terrasse (ill. 8). La mixité sociale, pour Anne Hidalgo, c’est mettre ses administrés devant un écran filmant la Seine. Peut-on imaginer un tel mépris ?

    #anne_hidalgo #bourgeoisie #mépris #Grand_Paris #urbanisme #métropole #métropolisation #france #logement #hidalgo #ps #ville_de_paris #mixité_sociale #ségrégation #luxe #vandalisme #Art_nouveau #Art_déco #ecrans

  • Transparence de la vie publique : à Paris, un élu sur quatre hors des clous
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/05/12/transparence-a-paris-un-elu-sur-quatre-hors-des-clous_6079916_823448.html

    A Paris, les élus ont du mal à mettre en pratique les principes de transparence affichés par la Mairie. En juillet 2020, juste après les municipales, les 163 conseillers #élus ou réélus s’étaient tous engagés par écrit à remplir une déclaration d’intérêts destinée à être rendue publique. Un geste imposé depuis 2014 à la demande de la maire socialiste Anne Hidalgo. « Sur une base volontaire », il était en outre proposé aux élus de signer une déclaration de patrimoine.

    Neuf mois plus tard, le bilan est en décalage avec les bonnes intentions affichées. D’abord, certains élus ont tardé à fournir leur déclaration d’intérêts, attendue en principe avant la fin 2020. « La bonne nouvelle, c’est que nous avons enfin obtenu, il y a huit jours, la totalité des déclarations », se réjouit Yves Charpenel, le haut magistrat qui préside la commission de déontologie des élus du Conseil de Paris. Les conseillers municipaux y détaillent leurs activités professionnelles, les rémunérations associées, leurs mandats et participations dans des entreprises, ainsi que les activités de leurs conjoints. Quant aux déclarations de patrimoine, où sont précisés les avoirs de chacun (comptes bancaires, assurance-vie, immobilier, etc.), 68 % des élus ont accepté d’en remettre une, alors qu’ils n’étaient que 58 % lors de la précédente mandature.

    Les déclarations déjà en ligne permettent de savoir qu’Anne Hidalgo est propriétaire d’une maison de 118 m2 dans le 15e arrondissement, de découvrir les sommes touchées par Audrey Pulvar pour les cérémonies qu’elle a animées (jusqu’à 13 000 euros pour la remise du guide Michelin), d’anticiper d’éventuels conflits d’intérêts liés aux activités des conjoints…

    « Nous avons étudié de près toutes ces déclarations, et émis des avis comportant des réserves dans 12 % des cas, précise le président de la commission de déontologie. La plupart du temps, nos propositions ont permis de résoudre les problèmes. Nous avons par exemple incité certains élus qui travaillent dans le privé à préciser dans leur contrat qu’ils ne peuvent pas être mobilisés sur un sujet en lien avec la Ville de Paris. Il reste un ou deux dossiers à régler. »

    « Exhibition ou voyeurisme »

    Mais si les documents ont fini par arriver à l’hôtel de ville, et à y être passés au crible, tous ne seront pas mis en ligne, loin de là. Sur les 163 élus parisiens, quarante s’opposent en effet à ce que leurs déclarations d’intérêts soient publiées sur le site de la Mairie. Soit un élu sur quatre ! Lors de la précédente mandature, seuls trois refus avaient été enregistrés.

    « J’essaie de convaincre ceux qui rechignent, et j’espère que le nombre final des récalcitrants sera inférieur, indique Yves Charpenel. Je leur explique qu’ils se sont engagés, et n’ont aucun intérêt à se placer hors des clous, en contradiction avec eux-mêmes. Mieux vaut montrer qu’ils n’ont pas peur de la transparence. Après, c’est à eux de voir. » Aucune sanction n’est prévue.

    Les réticences se révèlent encore plus fortes pour les déclarations de patrimoine, pour lesquelles il n’existe aucune obligation : 55 % des élus parisiens n’ont pas remis cette déclaration ou en bloquent la diffusion.

    Qui sont les conseillers décidés à maintenir le voile sur leurs activités ? Ils se recrutent avant tout à droite. « Sans doute ne souhaitent-ils pas se montrer empressés sur un sujet qui compte beaucoup pour la maire de Paris », suppute Yves Charpenel.

    Sur les cinquante-cinq membres du groupe Changer Paris de Rachida Dati, trente et un ont refusé que leur déclaration d’intérêts soit mise en ligne, en dépit de la charte qu’ils avaient signée, et cinquante n’ont pas transmis de déclaration de patrimoine ou ont interdit sa communication. La maire (Les Républicains, LR) du 7e arrondissement a dit non dans les deux cas. Rudolph Granier, l’un de ses lieutenants, a fait de même. « Je me suis engagé à suivre la loi, et c’est tout, assume-t-il. J’ai transmis mes deux déclarations à la commission de déontologie, qui n’a rien trouvé à y redire. Qu’elle veille à ce qu’il n’y ait pas d’enrichissement anormal ou de conflit d’intérêts, c’est logique. Mais rendre tout cela public me semble peu utile au débat démocratique. Cela relève plutôt de l’exhibition ou du voyeurisme. »

    A gauche, comme à droite

    A gauche aussi, certains n’étaient guère pressés de se « déshabiller en public ». « A la demande insistante d’Anne Hidalgo, j’ai incité les adjoints hésitants à accepter au moins la publication de leur déclaration d’intérêts », raconte Patrick Bloche, l’adjoint socialiste chargé de l’organisation du Conseil.

    Mais, en dehors des adjoints, certains élus ont maintenu leur refus, comme le maire (PS) du 13e arrondissement Jérôme Coumet, qui ne veut pas s’exprimer sur le sujet, ou encore l’écologiste Aminata Niakaté. « J’ai remis mes deux déclarations, et je n’ai aucun conflit d’intérêts, mais cela me gêne que tout le monde puisse scruter mes revenus et mon patrimoine », confie-t-elle. C’est aussi le cas de #Christophe_Girard. « Après l’année horrible que j’ai vécue, ma famille ne veut plus donner prise à une chasse aux sorcières ou à une forme de maccarthysme », explique l’ex-adjoint à la culture, contraint de démissionner de ses fonctions sous la pression des féministes.
    Globalement, malgré les pressions d’Anne Hidalgo et de son équipe, 21 % des écologistes, 25 % des communistes, 39 % des socialistes et apparentés, et même sept adjoints sur trente-quatre ont fait en sorte que leur déclaration de #patrimoine ne soit pas diffusée.

    #ville_de_Paris #Paris

  • Covid : La bibliothèque Violette Leduc (XIe) fermée après un droit de retrait d’une partie des personnels - Syndicat PACS-DAC de la Ville de Paris
    http://daccgtculture.over-blog.com/2021/03/covid-la-bibliotheque-violette-leduc-xie-fermee-apres-un-dr

    Covid : La bibliothèque Violette Leduc (XIe) fermée après un droit de retrait d’une partie des personnels

    Ils dénoncent les mesures mises en place par la mairie de Paris en cette période d’urgence sanitaire. D’autres établissements devraient leur emboiter le pas aujourd’hui

    Cela devait finir par arriver. Des agents d’une bibliothèque parisienne, en l’occurrence celle de Violette Leduc, située rue Faidherbe (XIe) se sont mis en droit de retrait hier pour dénoncer les conditions de travail en cette période de crise sanitaire. Elle devrait donc rester fermée les prochains jours

    Pourtant l’administration ne peut feindre la surprise car alors que les bibliothécaires de la capitale dénonçaient « les mesures ineptes » prises par la mairie de Paris pour lutter contre la pandémie (lire ici) ils ont été rejoint cette semaine par les chefs d’établissements qui ont à leur tour rédigé une lettre ouverte pour appuyer les demandes de leurs équipes (voir ici). Une initiative historique pour de nombreux observateurs et signe d’une véritable fronde à tout les niveaux

    #covid-19 #droit_de_retrait (mis en oeuvre par endroits dans l’éducation nationale en #IDF)

  • Le groupe SOS prêt à prendre La Clef - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/culture/2020/10/29/le-groupe-sos-pret-a-prendre-la-clef_1803882


    Photo Philippe Lopez. AFP

    Le dernier cinéma associatif de la capitale est courtisé par « la Rolls-Royce de l’économie sociale et solidaire », dirigée par un pilier de la macronie. De son côté, la mairie de Paris n’a toujours pas traduit son soutien en acte.

    L’accalmie aura été de courte durée pour La Clef, dernier cinéma associatif de Paris occupé illégalement depuis près d’un an. Hier encore, les cinéphiles engagés dans cette « guerre culturelle » contre le propriétaire des murs, le conseil social et économique de la Caisse d’épargne Ile-de-France (CSECE-IDF) pouvaient se réjouir (un peu) du délibéré du procès en appel. Délai de six mois avant expulsion et suppression de l’astreinte de 70 000 euros visant les assignés. Une petite victoire pour les cinéastes précaires, producteurs émergents, spectateurs et étudiants qui ont su rallumer la flamme de cette salle poussiéreuse du Quartier Latin, née de l’ébullition de Mai 68 et fermée cinquante ans plus tard par le CSECE-IDF.

    Un public jeune et diversifié

    Mais depuis quelque temps, l’association Home Cinéma qui a à cœur de projeter chaque jour et à prix libre œuvres hors circuit, classiques oubliés, courts métrages et docus militants est courtisée par un puissant acquéreur : le groupe SOS. « La Rolls-Royce de l’économie sociale et solidaire » avec près de 500 lieux (ou services) au compteur, 17 000 salariés, 910 millions d’euros de chiffre d’affaires et un dirigeant, pilier de la macronie : Jean-Marc Borello. Un gros poisson attiré, semble-t-il, par le succès et l’image glamourisable de l’occupation.

    #cinéma_associatif #occupation #Jean-Marc_Borello #Ville_de_Paris

    • #Borello est un homme dangereux, il a trempé dans des affaires de drogues (condamné avec Le Palace) et de pédophilie, lié à Pierre Bergé et la clique de ses salopards, il est considéré comme le mentor de machin président et défini comme le vrai patron de LREM
      Et SOS est une gigantesque arnaque.
      Qu’il veuille mettre la main sur ce lieu est une pourriture de plus pour tenter de détruire toute pensée indépendante de ce pouvoir verreux.
      #LREM_mafia

    • @touti tu as raison d’insister ! je m’étais contenté par erreur d’un # sur son nom mais autant pointer le palmarès du type en détail
      https://seenthis.net/messages/741504

      Sur les entourages du Mac, il y aurait de quoi ouvrir une rubrique qui se limite ni à Benalla, ni à Malinowski

      De Moscou à Paris, le mystère Malinowski
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/30/de-moscou-a-paris-le-mystere-malinowski_6057831_823448.html

      ENQUÊTE Cet ancien parachutiste au profil sulfureux, ami de Jean-Marie Le Pen et de Marion Maréchal, a retrouvé à Smolensk les restes d’un général napoléonien et réussi à « vendre » à Emmanuel Macron l’idée de l’inhumer aux Invalides, en présence de Vladimir Poutine.
      Le vieux monsieur s’est assis dans son fauteuil. A 92 ans, ses jambes flanchent un peu, mais dans sa villa de Montretout, sur les hauteurs de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Jean-Marie Le Pen garde des enthousiasmes. Pour son arrière-petite-fille, Olympe, la fille de Marion Maréchal. Et pour un copain de cette même Marion, un gaillard de 33 ans, Pierre Malinowski, un type sympa, hâbleur et beau gosse, au bagout incroyable et qui sent vaguement le soufre.

      A Moscou, où il passe le plus clair de son temps, Malinowski serre la main de Vladimir Poutine ; il est aussi au mieux avec la fille du porte-parole du Kremlin. A Paris, il peut poster le même jour sur les réseaux sociaux une photo de lui sur un sofa avec Le Pen, et une vidéo où il parade sur le perron de l’Elysée. Depuis 2019, il a ses entrées au Palais et s’y promène parfois en tee-shirt, avec le sentiment de faire partie des meubles.

      [...]
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Vladimir Poutine, parrain de l’extrême droite européenne
      Survient un épisode « malheureusement médiatisé » : l’exfiltration de République dominicaine, en 2015, des deux pilotes « d’Air cocaïne », qui transportaient dans un avion d’affaires 26 valises de drogue. Pierre Malinowski expédie discrètement l’affaire en deux lignes dans son livre A la recherche du tombeau perdu, qui vient de paraître au Cherche Midi (304 pages, 18,50 euros). L’opération a été organisée par Chauprade, qui n’a pu s’empêcher de s’en vanter et de laisser publier des photos, dont une de Malinowski en compagnie des fuyards. (...)

      avec du Bruno Roger-Petit ("conseiller mémoire" du Mac) et (encore) du Valeurs actuelles dedans.

    • Cinéma associatif La Clef, avis d’expulsion le 11 juin 2021
      https://blogs.mediapart.fr/home-cinema/blog/141220/la-clef-revival-un-lieu-qui-s-accorde-nos-desirs

      La Clef Revival : un lieu qui s’accorde à nos désirs

      Aujourd’hui, La Clef, seul cinéma occupé et autogéré de Paris, est en passe d’être racheté par le Groupe SOS, géant de l’entrepreneuriat dit “social et solidaire”, aux pratiques prédatrices et aux méthodes douteuses. Après quinze mois de lutte intense et portée par un engouement inédit, nous prenons la parole pour revenir sur notre expérience et partager notre colère.

      La foule qui s’introduisit à La Clef le 20 septembre 2019 était hétérogène, farouche et déterminée. La complicité qui soude notre collectif en était alors à ses balbutiements. Pour autant, la volonté qui nous animait découlait d’une intuition tacite et partagée : il était urgent d’ouvrir une brèche, une embrasure à la fois commune, sensible et solidaire. 

      Faire revivre La Clef, c’était avant tout réveiller l’idéal de sa fondation, celui d’un cinéma à la programmation hétéroclite et unique. En allant puiser dans les marges, en montrant des œuvres rares, transgressives, laissant la parole à celles et ceux qui l’ont trop peu, nous perpétuons cette ouverture essentielle à l’altérité. Il s’agissait aussi de s’ancrer dans le présent, de re-politiser les images dans le contexte contemporain : ainsi avons-nous choisi de laisser une large place à la création émergente et à ses combats les plus actuels. Aujourd’hui, nos deux écrans sont devenus autant de réflecteurs de l’air du temps, inondant le centre de Paris d’œuvres ardentes et nécessaires.
      Pour autant, nous ne pouvions rester simples spectateur·ices : les films se vivent autant qu’ils se regardent. La rupture artistique de notre programmation et la solidarité comme moteur de notre lutte ont conduit à une organisation interne éthique et radicale : prix libre, horizontalité et autogestion, ouverture de la programmation et de l’organisation au plus grand nombre (30 programmateur·ices et 100 bénévoles, dont plus d’une vingtaine assure de façon permanente le fonctionnement du cinéma), soirées de soutien à des associations et aux mouvements sociaux, hébergement de collectes de denrées de première nécessité pour les plus précaires. 

      Aujourd’hui, notre mode de fonctionnement et notre programmation constituent le cœur de ce cinéma. Si elle en venait à perdre ces caractéristiques essentielles, La Clef n’existerait plus. 

      Depuis les premiers temps de cette occupation, nous vivons sous la menace permanente d’une expulsion et nous nous sommes organisé·es en conséquence. La justice nous a condamné·es – c’est son rôle, et nous assumons notre illégalité tant elle est légitime. Récemment, nous avons décroché un sursis et notre astreinte de 80 000 euros a été effacée. Il s’agit là d’une première victoire. Il y a quelques jours cependant, l’huissier est venu nous aviser de notre date d’#expulsion : le 11 juin 2021.

      #Paris

  • « Apporter de l’aide à Matzneff a longtemps servi la réputation d’élus », tribune de Cloé Korman, romancière
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/30/apporter-de-l-aide-a-matzneff-a-longtemps-servi-la-reputation-d-elus_6047651

    En 2015 est sorti un film magnifique, sobre comme ses personnages, Spotlight, qui raconte comment une équipe de journalistes d’investigation du Boston Globe a mené une enquête sur des prêtres pédophiles ayant fait des centaines de victimes dans leur ville, au vu et au su de la hiérarchie ecclésiastique, de la police et de la justice, et ce à partir de la fin des années 1970. Conduite au tournant des années 2000, l’enquête qui est dépeinte par le réalisateur Tom McCarthy n’est pas seulement difficile à mener, elle l’est aussi et surtout à publier : des amis, des alliés, vont se retrouver exposés pour ces crimes, ou pour leur absence de réaction devant ces crimes. Il y a vers le milieu du film un échange saisissant entre deux journalistes, à propos du proverbe « It takes a village to raise a child » (« pour élever un enfant, il faut tout un village ») dont ils sont en train de découvrir l’envers cauchemardesque : « It takes a village to molest one » (« il faut aussi tout un village pour abuser de lui. »)

    Il faut des silences, des complicités, des tolérances, des indifférences. Dans l’affaire Gabriel Matzneff, l’effort collectif est encore plus remarquable puisque l’écrivain a non seulement revendiqué ses actes, mais qu’il en a fait son fonds de commerce, dès 1974 et la parution des Moins de seize ans (Julliard). D’après ses propres mots dans ce livre, il aime les jeunes gens à partir de 10 ans, alors qu’il en a déjà 38. L’idée qu’on ne savait pas qui était Gabriel Matzneff, qui on aidait quand on l’aidait, est obsolète à partir de 1974, quand il commence à publier ses récits pédophiles autobiographiques.

    Parler d’ordre moral est assez consternant

    En 1987, treize ans plus tard, il trouve sur son chemin des mécènes pour lui payer ses notes d’hôtel. En 2002, il obtient que le Centre national du livre lui accorde une sorte de pension de retraite définitive. Ceux qui signent les chèques ne sont pas les mêmes que ceux qui accordent les subventions, qui ne sont pas les mêmes que ceux qui l’invitent à la télévision, etc. – ceci car « il faut tout un village ».
    En 2020, une enquête de Mediapart et du New York Times met en cause Christophe Girard comme acteur de ce soutien financier, d’abord en tant que secrétaire général de la maison Yves Saint Laurent dont il signait les chèques, puis pour une lettre de soutien qu’il a signée alors qu’il était déjà adjoint à la culture à la Mairie de Paris.

    Suite aux pressions de militantes féministes et écologistes, Christophe Girard vient de choisir de démissionner de ce poste qu’il a si longtemps occupé. Certains voient dans cette démission une injustice, invoquent une atmosphère de « tribunal populaire » ainsi que « d’ordre moral ». Parler d’ordre moral est assez consternant.

    L’ordre moral désigne le mouvement politique qui a suivi la Commune de Paris et encouragé la piété catholique en France, l’édification du Sacré-Cœur, le maintien des femmes à la maison, à des fonctions reproductives et domestiques. Historiquement, l’ordre moral, c’est exactement le contraire de ce à quoi aspirent les militantes féministes, qu’elles soient lesbiennes militantes soi-disant « hystériques » ou plus modérées.

    A moins que cette expression ait changé de sens et que l’ordre moral désigne désormais un monde où l’on ne peut plus violer tranquillement les enfants, ou les femmes de ménage, ou les prostituées, sans que cela fasse de vagues, à moins que l’ordre moral, ce soit quand on ne peut plus préserver le bien-être libidinal de certains au détriment de tous les autres. L’ordre moral, dans ce cas, ne serait peut-être plus ce qu’il était.

    Hypocrisie

    Quant à l’idée que Christophe Girard serait victime d’une exécution publique, injuste, arbitraire, parce que sa situation ne relève pas de la justice judiciaire mais « uniquement » de l’opinion publique, elle me paraît d’une incroyable tartufferie.

    Faire face à l’opinion publique et tenir compte de ses attentes, c’est la base du métier de politique. Acquérir du capital symbolique en parrainant des événements, en affichant telle ou telle amitié, en étant capable de mobiliser tel ou tel réseau professionnel ou social, c’est le quotidien de ce travail.

    Dans le cas Gabriel Matzneff, l’hypocrisie va même au-delà. Il y avait sans doute plus que Matzneff dans Matzneff : lui apporter de l’aide a représenté, pendant des années, une opération réputationnelle qui allait au-delà de l’écrivain – ça a été chic, provoquant, et à sa façon, utile à ceux qui le faisaient. Aider Matzneff ou ne pas s’opposer à ce qu’il soit aidé a été le signe d’une audace morale, d’un « pas froid aux yeux » permettant de faire plaisir au sein d’une certaine élite. Si cette opération réputationnelle a pu être bénéficiaire à une époque, il n’est pas injuste que, le public ayant changé, les attentes morales ayant évolué, le seuil de tolérance aux violences sexistes et sexuelles commençant enfin à s’abaisser, la même opération puisse aujourd’hui tourner au fiasco.

    Il faut bien rappeler que Vanessa Springora, en publiant son livre, n’a pas révélé les actions de Gabriel Matzneff. En parlant de sa douleur redoublée par l’indifférence, par l’absence d’aide qui l’a entourée, ce livre est une révélation non des faits, mais de l’aveuglement devant les faits. En ce sens, son titre a eu le génie d’inscrire dans le débat public français un double sens très opérant du mot « consentement » : c’est-à-dire le « oui » ambivalent de la victime, d’un côté, et de l’autre tout un bruissement de « oui » – oui pour un chèque, oui pour un coup de main, oui pour un déjeuner, tous ces oui de l’absence de courage, ces oui qui coûtent moins cher à une carrière que de dire « non » à un allié ou un patron.

    Pour un homme politique, dont c’est le métier de gérer son capital symbolique, l’exposition publique de ses sympathies et de ses valeurs, c’est une disgrâce normale de tomber pour un « oui » de trop.

    #Ville_de_Paris

  • Pais : nouvelle majorité municipale ou garderie verte autogérée ?

    La succession de M. Missika ne semble pas attirer les foules... Pourtant, après avoir dix années durant vendu Paris aux promoteurs l’homme vient de s’offrir un pied à terre de 7 millions d’euros dans le 16ème. Peut-être le spectre des investigations de la brigade financière refroidit-il les ardeurs des nunuches de la garderie ?

    https://www.lefigaro.fr/politique/anne-hidalgo-rencontre-des-obstacles-dans-la-preparation-de-son-eventuel-fu

  • COVID 19 et nettoyage des rues à Paris : une faute inexcusable

    La Ville de Paris a tenté de se soustraire à ses responsabilités en
    niant l’impact sur la population et ses propres agents de
    l’utilisation d’une eau brute non traitée, polluée par le COVID-19
    pour nettoyer les rues. En affirmant que ce sont des traces « infimes »
    de COVID 19 qui ont été détectées, la Ville travestit la réalité,
    comme le démontre ci-après le Docteur Claude Danglot, ancien
    responsable du Laboratoire de virologie des eaux de la Ville de Paris
    dans l’entretien qu’il nous a accordé.

    Lire la suite :

    http://www.eauxglacees.com/COVID-19-et-nettoyage-des-rues-a?var_mode=calcul

  • La place des masques en tissus : mon avis d’ingénieure textile
    https://coutureetpaillettes.com/mes-coutures/masques-tissus-prevention-coronavirus

    Un masque en tissu n’est pas un dispositif médical. Gardez bien en têtes que les hôpitaux sont donc en droit de les refuser voir même de les interdire totalement : il en va de leur responsabilité Néanmoins j’en ai cousu à la demande pour mon entourage, et voici ce que j’ai réalisé.

    Chaque masque est conçu avec une ouverture permettant de mettre une 3ème couche qui sert de filtre. Chaque matin, la personne prépare un filtre dans chaque masque, et part avec ces 5 masques (donc masque+filtre). Dès qu’elle sent que l’air respiré devient trop humide, elle change de masque. Elle ne change pas le filtre : elle change TOUT. C’est pour cela qu’elle a tout préparé au matin.

    A la fin de son poste, lorsqu’elle rentre chez elle, elle jette les filtres à la poubelle (elle utilise les lingettes dépoussiérantes électrostatique) et nettoie son masque. Deux façon de faire : soit en machine, lavage standard puis sèche linge si vous voulez. Soit elle les passe au défroisseur vapeur ou au fer à repasser en mode vapeur pendant 5 minutes. Il semblerait que la vapeur (100°C donc) tue la plupart des virus et des bactéries.

    Je vous le redis : un masque en tissu n’est pas un dispositif médical, il n’est pas homologué, ne répond pas à la directive européen 93/42/CEE, et n’a pas la certification CE.

    #atelier_de_la_semaine_des_sept_mercredis #masque #protection

  • La navigatrice et sauveteuse en mer Pia Klemp refuse la médaille de la ville de Paris !!! – Blog YY
    http://blogyy.net/2019/08/20/la-navigatrice-et-sauveteuse-en-mer-pia-klemp-refuse-la-medaille-de-la-ville

    « Paris, je t’aime. Je t’aime pour tous les gens libres et solidaires qui vivent en ton sein. Des gens qui se battent pour la liberté chaque jour, debout, bras dessus bras dessous, distribuant des couvertures, de l’amitié et de la solidarité. Je t’aime pour ceux qui partagent leur logement, leur amour et leurs luttes chaque jour, sans se soucier de la nationalité des personnes ni de savoir si elles ont des papiers ou pas.

    Madame Hidalgo, vous voulez me décorer pour mon action solidaire en mer Méditerranée, parce que nos équipages « travaillent quotidiennement à sauver des migrants dans des conditions difficiles ». Simultanément votre police vole les couvertures de gens contraintes de vivre dans la rue, pendant que vous réprimez des manifestations et criminalisez des personnes qui défendent les droits des migrants et des demandeurs d’asile. Vous voulez me donner une médaille pour des actions que vous combattez à l’intérieur de vos propres remparts. Je suis sûre que vous ne serez pas surprise de me voir refuser votre médaille Grand Vermeil.

    Paris, je ne suis pas une humanitaire. Je ne suis pas là pour « aider ». Je suis solidaire à tes côtés. Nous n’avons pas besoin de médailles. Nous n’avons pas besoin de pouvoirs décidant qui est un « héro » et qui est « illégal ». En fait, il n’y a pas lieu de faire cela, car nous sommes tous égaux.

    Ce dont nous avons besoin, c’est de liberté et de droits. Il est temps de dénoncer les honneurs hypocrites et de combler le vide par la justice sociale. Il est temps que toutes les médailles soient lancées comme des fers de lance de la révolution !

    Papiers et logements pour toutes et tous !
    Liberté de circulation et d’installation ! »

    Pia KLEMP, 20 août 2019

    #merci

  • Commerces, cafés, incubateur d’entreprises… Comment l’Hôtel-Dieu va être transformé, Grégoire Allix
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/17/commerces-cafes-incubateur-d-entreprises-comment-l-hotel-dieu-va-etre-transf
    le projet du développeur immobilier Novaxia pour rénover l’Hôtel-Dieu NOVAXIA

    L’AP-HP a choisi jeudi le projet du développeur immobilier Novaxia pour rénover l’hôpital parisien, à deux pas de Notre-Dame.

    Sur l’île de la Cité, l’Hôtel-Dieu ne sera bientôt plus uniquement un hôpital. Des terrasses de cafés et de restaurants dans les cours, un jardin central ouvert à la promenade, des commerces… A deux pas de la nef mutilée de Notre-Dame, son austère et imposant voisin se prépare à une spectaculaire métamorphose. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), propriétaire de ce site de 2,2 hectares entre le parvis de la cathédrale et le quai de la Seine, va en confier plus du tiers à des investisseurs privés. Jeudi 16 mai, le jury présidé par le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, a choisi le groupement chargé de réinventer ce patrimoine hospitalier.

    Lauréat de l’appel à projet, le développeur immobilier Novaxia va bénéficier d’un bail à construction lui confiant l’usage de 21 000 mètres carrés bordant le parvis de la cathédrale pour quatre-vingts ans, moyennant un loyer total de 144 millions d’euros. En comptant les travaux, l’investissement atteint 300 millions d’euros. « Nous sommes fous de joie, c’est un lieu mythique, le berceau de Paris », se félicite Joachim Azan, le président de Novaxia.

    Sur le modèle des concours Réinventer Paris, le programme était libre et les candidats invités à former des groupements réunissant promoteur, investisseurs, architectes, exploitants, pour proposer un contenu et une offre financière. Le site avait aiguisé les appétits : Novaxia l’a emporté face à Bouygues, Eiffage, Emerige et Quartus. Créée en 2006, la société a connu une croissance exponentielle (+ 223 % entre 2014 et 2017) en se spécialisant dans la transformation immobilière et la valorisation de sites complexes.

    Trois pôles
    « Nous avons cherché à créer un lieu d’échange, à faire se rencontrer différents univers et pas simplement à juxtaposer plusieurs pôles », décrit M. Azan. Autour de trois grandes cours et du jardin de l’Hôtel-Dieu bordé de galeries aux arcades florentines, Novaxia prévoit d’installer d’ici à 2025 trois pôles d’activités, au gré d’un lifting du bâtiment signé par l’architecte Anne Démians avec le concours de l’architecte en chef des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier. L’Hôtel-Dieu n’est pas classé, mais la proximité de Notre-Dame le place sous le contrôle des architectes des bâtiments de France (ABF). En janvier, un premier jury avait renvoyé les candidats à leur planche à dessin pour avoir pris trop de liberté avec le monument.

    Premier pôle : le gestionnaire d’actifs Amundi implantera, dans les rez-de-chaussée, des commerces, des cafés, un restaurant gastronomique et un « food court solidaire », en espérant bien capter une partie des 13 millions de visiteurs annuels de Notre-Dame. Au moins une des cours intérieures sera couverte par une verrière pour accroître la surface utile de ces espaces commerciaux. « On ne veut pas de grandes enseignes mondialisées, la priorité ira au made in France, à l’artisanat, aux circuits courts », assure M. Azan. La Ville de Paris et l’AP-HP garderont un droit de regard sur le choix des enseignes.
    Le deuxième pôle, autour de la santé, associera sur 10 000 mètres carrés un incubateur de laboratoires de biotechnologies et d’entreprises du secteur médical, un espace de coworking sur l’intelligence artificielle, un auditorium et se veut un lieu de rencontre entre hôpital et secteur privé, médecins, chercheurs, entrepreneurs, financiers… Porté par l’incubateur américain Biolabs, qui y installera son siège européen, ce « cluster » veut créer un « écosystème » unique en France entre recherche publique et privée. « Il faut atteindre une taille critique pour attirer des investisseurs du monde entier », explique le président de Novaxia.

    Troisième axe enfin : un pôle habitat et services, avec une crèche, une résidence étudiante et une « maison du handicap », sera développé par Toit et joie, un bailleur social du groupe La Poste.

    « C’est un projet qui respecte le patrimoine, crée une synergie avec l’hôpital, ouvre le site sur la ville et va diversifier le public de ce quartier très touristique et redynamiser l’île de la Cité », apprécie l’adjoint de la maire de Paris chargé de l’urbanisme, Jean-Louis Missika, qui faisait partie du jury. Avant que ce programme voit le jour, la municipalité doit lancer une enquête publique d’ici à la fin de 2019, pour modifier son plan local d’urbanisme et le faire approuver en Conseil de Paris. Un vote qui n’aura sans doute lieu que sous la prochaine mandature.

    « Hôpital du XXIe siècle »
    Dans l’intervalle, l’AP-HP va pouvoir démarrer le chantier de restructuration de la partie du site appelée à rester un hôpital. Un projet de refonte hospitalière tourné vers les publics précaires et le traitement des maladies chroniques, avec un service d’accueil des urgences, un plateau de consultation pluridisciplinaire, un pôle de psychiatrie et un autre de santé publique.
    « Ce sera notre premier hôpital du XXIe siècle : ouvert sur la ville, faisant se rencontrer soins et entrepreneuriat , mélangeant les activités. Je suis très heureux d’avoir résisté à tous ceux qui voulaient purement et simplement vendre l’Hôtel-Dieu comme à ceux qui voulaient le refaire à l’identique, alors qu’il ne correspond plus à l’offre de soins nécessaire à Paris », revendique Martin Hirsch. Le dossier est sensible : en 2013, le projet de transformation de l’Hôtel-Dieu en siège de l’AP-HP avait coûté son poste à la prédécesseure de M. Hirsch, Mireille Faugère.

    L’AP-HP va investir 100 millions d’euros pour financer cette transformation et rénover le bâtiment. Les cours, envahies au fil des décennies de constructions hétéroclites, vont être « nettoyées » pour laisser place à des bâtiments discrets et fonctionnels, équipés pour accueillir les activités médicales. Les ailes historiques, elles, recevront les fonctions support, les activités de recherche, la pharmacie centrale…

    Difficile de lancer ce chantier en fanfare alors qu’à quelques mètres Notre-Dame expose ses blessures. L’AP-HP et Novaxia ont proposé de mettre des espaces à la disposition de l’archevêché pour accueillir des pèlerins ou pour des événements culturels, le temps que leur projet se concrétise. Exit en revanche l’idée d’un centre d’accueil permanent des visiteurs de la cathédrale, avec librairie et centre de conférence, défendue notamment par le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval. Oubliée aussi la proposition portée par Jean Deleuze, rédacteur en chef de La Revue du praticien et médecin à l’hôpital Cochin, de recréer dans l’Hôtel-Dieu un grand musée d’histoire de la santé, que l’AP-HP a fermé en 2012 pour vendre l’hôtel particulier qui l’abritait. Place à l’avenir, les collections resteront dans leurs cartons.

    #Ville_de_Paris

  • Trafic, fraudes et insécurité : Paris prêt à « déclencher les feux de l’enfer » dans les quartiers populaires de la capitale
    https://www.20minutes.fr/paris/2497063-20190415-trafic-fraudes-insecurite-paris-pret-declencher-feux-enfe


    Campement de fortune sous un pont vers Porte de La Chapelle a Paris. — Laurence Geai/SIPA

    La mairie de Paris s’attaque au nord de la capitale. La ville a dévoilé ce lundi une série de mesures afin de notamment lutter contre l’insécurité, la saleté, les fraudes de commerçant ou encore le trafic de drogue dans ses quartiers populaires à cheval entre les XVIII, XIX et XXe arrondissements.

    « Depuis 2015, ces quartiers ont été confrontés à des crises à répétition : les réfugiés, le retour du crack, les mineurs isolés marocains à risque », a justifié auprès du Parisien Emmanuel Grégoire Premier adjoint d’Anne Hidalgo.

     
    Des maraudes contre l’insécurité

    Sur la place de la Chapelle et ses abords, des agents « faciliteront la circulation des femmes dans l’espace public, rendue difficile par la présence en très grand nombre de jeunes hommes », indique Emmanuel Grégoire au quotidien.

    La mairie assure également qu’une brigade sera « présente au quotidien, sept jours sur sept », sur la « promenade urbaine » située sous le métro aérien de Barbès à Stalingrad, et alentours, rapporte Le Monde.

    Les commerces dans le radar de la mairie

    La ville de Paris considère que de nombreux commerces du quartier se livrent à des activités douteuses. Certains sont suspectés de blanchiment d’argent, de trafics divers ou encore de pressions sur des concurrents pour racheter leurs baux. D’autres encore vendraient de l’alcool de façon problématique, déclenchant des attroupements sur les trottoirs et des bagarres.

    « Pour lutter contre le sentiment d’impunité qu’ils peuvent avoir, nous sommes prêts à déclencher les feux de l’enfer », a déclaré le premier adjoint et précisant que la mairie n’hésiterait pas à faire partir de force les gérants posant d’énormes difficultés et de mauvaise foi.

    Fin de l’aide alimentaire non déclaré

    Les distributions « non déclarées » d’aides alimentaires pour les migrants et les pauvres ne seront plus autorisées. La mairie estime que ces dernières entraînent trop de bagarres entre migrants et détritus jetés à même le sol. La mairie pose également la question de l’éventuel prosélytisme religieux de certaines de ces associations.

    Une « charte de la distribution alimentaire » devrait donc prochainement être signée avec des structures spécialisées comme Les Restaurants du cœur, l’Armée du salut ou Emmaüs. « Les autres associations ne pourront plus intervenir sans une déclaration préalable, et ne devront distribuer de nourriture que dans les endroits et aux conditions que nous aurons déterminé », a affirmé Emmanuel Grégoire.

    Rénovation et valorisation de vie de quartier

    En outre, la mairie s’engage à la rénovation de 40.000 logements du parc social en 2019, la création d’une promenade urbaine sous l’axe de métro aérien Barbès-Chapelle-Stalingrad ou encore la mise en place de sentiers de randonnée métropolitains.

    Enfin, « pour valoriser la vie dans ces quartiers », la mairie va débloquer « 400.000 euros supplémentaires » pour aider les associations locales, ainsi que des aides financières pour les initiatives telles que les vide-greniers, les spectacles…

    #chasse_aux_pauvres #migrants #Ville_de_Paris #socialisme_CAC40

  • Les parachutes bien dorés des anciens dirigeants de Paris Habitat, Denis Cosnard
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/26/les-parachutes-bien-dores-de-paris-habitat_5441466_823448.html

    L’éviction du directeur général et de deux cadres a coûté plus de 850 000 euros à l’office de HLM en 2016. Des largesses épinglées par l’Agence de contrôle du logement social.

    En 2016, lorsqu’une série de scandales avait éclaboussé l’office de HLM #Paris_Habitat, Anne Hidalgo avait promis des « sanctions très sévères à l’encontre des responsables ». La Ville de Paris n’a finalement pas eu la main trop lourde. Le directeur général, Stéphane Dambrine, a certes dû prendre la porte, et deux autres dirigeants avec lui. Mais tous ont bénéficié de conditions de départ généreuses.

    Trop, estime aujourd’hui l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols). Ensemble, ces trois évictions ont « engendré un coût de plus de 850 000 euros pour l’office », souligne le rapport que vient de publier cet établissement public. Des sommes jugées « excessives pour un organisme investi d’une mission d’intérêt général ».

    Retour au printemps 2016. Paris Habitat, le plus important bailleur social de France, avec un parc de 124 000 logements, se trouve au cœur de la polémique. L’office public est d’abord épinglé pour les rémunérations très élevées de ses nombreux dirigeants. Stéphane Dambrine, son directeur général arrivé début 2012, est le premier sur la sellette, en raison notamment du « #parachute_doré » évalué à 500 000 euros qu’il a négocié au cas où il devrait partir. Puis les révélations se succèdent sur les dérives de l’office : surfacturations, absence de contrôle sur les travaux, présence dans les logements de hauts fonctionnaires dont les revenus dépassent largement les plafonds…

    Deuxième surprise

    En juin 2016, la coupe est pleine. « J’ai fait de la sobriété et de l’exemplarité de la gestion des sociétés et établissements dépendant de la Ville de Paris une priorité de mon mandat », explique la maire, Anne Hidalgo, après la parution d’une enquête à charge de Marianne. Or, « la direction actuelle n’a pas mesuré la gravité de la situation, et a démontré son incapacité à se mettre en cohérence avec ces orientations », note l’élue socialiste. Stéphane Dambrine est alors écarté.

    « Il n’y aura pas de parachute doré, mais une négociation raisonnable », assure alors le président de Paris Habitat, Roger Madec. Problème : le directeur général bénéficie d’un contrat qui paraît solidement bordé. Si bien qu’il part en définitive avec un chèque de 364 976 euros, indique l’Ancols.
    Il y aurait pourtant eu matière à discussion, relève le rapport : le contrat prévoyait en effet une indemnité identique quelle que soit l’ancienneté dans la fonction, « ce qui constitue un point de fragilité juridique en cas de contentieux ». L’office aurait également pu se passer de payer sans justification le solde des congés non pris par le directeur général.

    La lecture du rapport révèle une deuxième surprise : avant de quitter son poste, Stéphane Dambrine s’est assuré que son adjointe et la secrétaire générale de Paris Habitat partiraient elles aussi dans de bonnes conditions. « Sous sa seule responsabilité et sans en informer le conseil d’administration », il a « décidé lui-même du montant de l’indemnisation » de ses deux proches collaboratrices, indique le gendarme du logement social. Et il les a fait bénéficier « d’indemnités très supérieures à la pratique habituelle ».

    Gestion « globalement satisfaisante »

    La secrétaire générale a perçu 209 000 euros de plus que le minimum auquel elle pouvait prétendre et l’adjointe au directeur général 76 945 euros de plus. Parmi les 60 autres ruptures amiables signées chez Paris Habitat entre 2015 et mai 2017, ce complément d’indemnité n’a jamais dépassé 15 000 euros. « Le contexte particulier aurait dû contraindre » le directeur partant à « associer le conseil d’administration » à ces négociations, « afin de garantir que les intérêts de l’office étaient préservés », estime l’Ancols.

    Cette affaire mise à part, l’agence dresse un bilan assez positif. Paris Habitat est désormais géré de façon « globalement satisfaisante », résume le rapport. Les charges sont « en général maîtrisées », les loyers « modérés », le contrôle interne est « efficace » et la situation financière « saine ». Point notable : « Le contrôle n’a révélé aucune irrégularité dans les attributions de logements », souligne Pascal Martin-Gousset, le directeur général de l’Ancols. Cela n’avait pas toujours été le cas dans le passé…

    L’agence n’en relève pas moins des faiblesses. En particulier une gestion coûteuse et peu « efficiente » : la masse salariale est « élevée », et les modalités de temps de travail « très avantageuses » pour le personnel, qui bénéficie de 56 à 62 jours de congés et RTT par an. Les travaux de rénovation des logements dépassent souvent les délais et les budgets. Stéphane Dauphin, le directeur arrivé en 2016, a encore du pain sur la planche.

    #logement_social #Ville_de_Paris

  • La mairie du 20e arrondissement interdit la diffusion d’un documentaire sur les violences policières | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1553079739-mairie-paris-20e-censure-documentaire-violences-policieres

    Dans le cadre d’une semaine de lutte contre les discriminations, le collectif La Perm’ Belleville organisait la projection du documentaire Police, illégitime violence. La maire d’arrondissement, #Frédérique_Calandra, s’y est fermement opposée.

    Paris, 20e arrondissement - C’est dans l’école maternelle Pali-Kao que devait être projeté le documentaire Police, illégitime violence du réalisateur Marc Ball. Une projection organisée par le collectif La Perm’ Belleville, suivie d’un débat. Le lieu était emblématique, explique Baptiste Dupin, bénévole au sein du collectif :

    « C’est là que des jeunes du quartier ont grandi et où beaucoup d’entre eux se font contrôler au quotidien. Et la directrice de l’école était tout à fait favorable. »
    Mais vingt heures avant l’événement il est, avec d’autres membres de l’association, convoqué par Frédérique Calandra, la maire PS du 20e arrondissement. Pendant vingt-cinq minutes, l’édile leur fait part de son refus de voir projeté le documentaire dans un local propriété de la municipalité. Un « brûlot à charge contre la #police », selon l’élue qui n’a pas donné suite à nos demandes d’interview (1). « Elle a parlé de Lamine Dieng (un jeune mort à Belleville en 2007 dans un fourgon de police lors d’une interpellation, ndlr) en disant : “Il n’est pas mort sans raison, il n’était pas tout blanc” » , assure Baptiste :

    « Il y a eu des moments de grand n’importe quoi. Elle nous a dit qu’il y avait déjà des gens qui ont essayé de monter les jeunes contre la police, comme Dieudonné. »
    Des propos confirmés par un autre membre du collectif présent lors de la réunion, Omer Mas Capitolin. « Elle nous a carrément soupçonnés d’être des antisémites. Ça a été très violent pour nous », appuie le fondateur de l’association Maison communautaire pour un développement solidaire. D’après ce dernier, la maire aurait également rappelé que « c’était elle qui subventionnait l’association Pazapas », à hauteur de 2 ou 3.000 euros, selon Omer :

    « On a été obligé de lui rappeler que c’était l’argent du contribuable et qu’il n’appartenait pas aux élus, qu’ils devaient le gérer au mieux. Faire du #chantage_à_la_subvention, ce n’est pas supportable non plus. »
    Mme Calandra n’en est pas à son coup d’essai. Comme StreetPress le rapportait, en septembre dernier, la mairie avait décidé de retirer la subvention initialement accordée au Féministival en raison de la venue de la journaliste et essayiste Rokhaya Diallo. Les deux femmes ont un contentieux qui dure depuis quatre ans.

    En apprenant la censure de son documentaire, le réalisateur Marc Ball est tombé de sa chaise :

    « Je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu passer une histoire de ce type, la #censure d’un #documentaire passé sur le service public. »
    En effet, le film a été diffusé en novembre 2018 sur France 3 Île-de-France. (link is external) « Lorsque les membres de l’association ont dit que c’était passé sur la chaîne, elle a répondu : “Mais maintenant, ils laissent passer n’importe quoi sur le service public” », détaille-t-il :

    « C’est impressionnant parce que ce n’est pas un brûlot. Les critiques de presse ont noté que, sur ce sujet très clivant, il y avait une forme de rigueur et une volonté de ne pas être manichéen, de voir la complexité ».

    #Ville_de_Paris #socialisme

  • Paris, terrain de jeu de l’innovation, Laetitia Van Eeckhout et Claire Legros
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/28/paris-terrain-de-jeu-de-l-innovation_5415624_4811534.html

    Si la capitale fait tout pour séduire les entreprises de pointe, elle doit aussi faire face aux plates-formes numériques de l’économie de partage, qui déstabilisent les politiques de la ville.

    Avec sa structure de bois et de métal, ses façades largement vitrées, ses toitures végétalisées et sa cheminée solaire, le bâtiment ressemble à une proue de navire. Il accueillera en 2022, dans le 13e arrondissement de Paris, le nouveau campus parisien de 9 700 mètres carrés de l’université de Chicago (Illinois).

    Si le fleuron universitaire américain a choisi Paris pour construire son siège pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, c’est pour « sa concentration de pôles de recherche » et ses « sources culturelles et intellectuelles extraordinaires ». « Un signe fort de l’attractivité croissante de la métropole parisienne », se félicite Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, du développement économique et de l’attractivité.

    L’élu en a fait l’objectif de ses deux mandatures : transformer Paris en « hub mondial de l’#économie de l’innovation ». Depuis dix ans, l’équipe municipale déploie les grands moyens pour séduire chercheurs et entrepreneurs, en particulier dans le domaine du numérique. Entre 2008 et 2014, plus d’un milliard d’euros ont été investis dans l’accompagnement de start-up, selon les chiffres de la Ville de Paris. Les programmes se sont multipliés pour attirer les entreprises innovantes : fonds Paris Innovation Amorçage, lancé en 2009 en partenariat avec la Banque publique d’investissement pour offrir un financement aux start-up qui choisissent un incubateur parisien ; création en 2015 de l’agence de développement économique Paris & Co, puis de l’Arc de l’innovation pour promouvoir l’innovation au-delà du périphérique en partenariat avec une vingtaine de communes du Grand Paris…

    « Ingénieurs bien formés »
    A la course aux podiums des #métropoles_mondiales, la capitale se hisse désormais dans le peloton de tête des villes les plus attractives, de la troisième à la neuvième place selon les classements. Une dynamique dopée par le contexte international. « Le coût de la vie et le niveau élevé du prix du foncier et des salaires à San Francisco amènent des entrepreneurs à se tourner vers Paris, de même qu’avec le Brexit, beaucoup renoncent à se lancer à Londres », constate Roxanne Varza, directrice de #Station_F, l’incubateur fondé par Xavier Niel, patron de Free (et actionnaire à titre personnel du Monde). Dans ce paradis des geeks et de l’innovation, un tiers des 3 000 #start-up accueillies sont portées par des entrepreneurs étrangers, venant principalement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, mais aussi de Chine et d’Inde.

    Le contexte international n’explique pas à lui seul le succès de la capitale. Avec son maillage d’universités et de laboratoires publics de recherche, Paris bénéficie d’atouts. « Ce qui fait l’attractivité de la métropole, ce sont ses pôles de recherche et la population des 25-45 ans qui va avec », estime Dominique Alba, directrice de l’Atelier parisien d’urbanisme, qui audite la capitale pour le compte de la Ville de Paris.

    « Pour une start-up, Paris, riche d’une culture scientifique et technique très forte, avec des ingénieurs bien formés, offre un environnement bien plus bénéfique que Londres », assure l’entrepreneur Bertrand Picard, qui a lancé en 2013 Natural Grass, une start-up de fabrication de gazon hybride pour stades de football. Cet ancien banquier chez Rothschild, à Londres, pensait initialement créer son entreprise outre-Manche, mais il a trouvé à Paris le soutien de laboratoires publics de recherche, comme le CNRS ou l’université Pierre-et-Marie-Curie.

    Incubateurs spécialisés
    Selon la dernière étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, Paris compte quelque 150 #incubateurs, souvent spécialisés, dans tous les secteurs ou presque, du tourisme au sport, de l’alimentation à l’aéronautique, en passant par la santé. Peu à peu, les fonds privés ont pris le relais. Et les grandes entreprises, comme Renault ou la SNCF, viennent y frotter leurs unités de recherche et développement aux méthodes agiles des start-up, dans une démarche d’open innovation.

    Pour autant, Paris souffre aussi de faiblesses. Les sociétés d’investissement y sont moins nombreuses qu’à Londres ou New York. Si l’écosystème parisien s’est fortement renforcé en fonds d’amorçage, « il reste difficile d’y trouver des partenaires pour grandir », observe Bertrand Picard. Pour lui, « à la différence des entreprises californiennes comme Uber qui, de #levée_de_fonds en levée de fonds, peuvent étendre leurs services, les boîtes parisiennes qui atteignent un chiffre d’affaires de quelques dizaines de millions d’euros sont souvent amenées à être rachetées pour continuer de croître. » La multiplication des champs d’innovation peut conduire à disperser les forces. « On a d’excellentes boîtes mais on ne les valorise pas, confirme Stéphane Distinguin, président du pôle de compétitivité Cap Digital. Plutôt que d’investir en masse dans un domaine où l’on déciderait d’exceller, on saupoudre. On est encore très loin du modèle qui a permis à la Silicon Valley d’exister. »

    En matière d’emploi, le bilan est aussi mitigé. L’attractivité profite surtout à l’ activité non salariée, en progression de 19 % dans la métropole du Grand Paris de 2011 à 2016 . Au sein de l’Arc de l’innovation, qui concentre la moitié des lieux d’innovation de la métropole, près de 60 000 établissements ont été créés en 2017, la majorité sous le régime de #micro-entrepreneur. Des emplois pour partie portés par le développement des #plates-formes numériques de l’économie de partage.

    « En 2016, en à peine quatre ans d’existence, les sociétés de VTC [voiture de transport avec chauffeur] avaient créé 22 000 emplois en Ile-de-France, ou plutôt 22 000 autoentrepreneurs. Uber occupe le premier rang des créations d’emploi en Seine-Saint-Denis. Certes, aucune entreprise traditionnelle n’aurait été capable d’en faire autant. Mais ces nouveaux emplois d’#autoentrepreneurs posent une sérieuse question de #précarisation et de couverture sociale », relève Thierry Marcou, de la Fondation Internet Nouvelle Génération, coauteur de l’étude « Audacities », parue en avril 2018, sur le thème « Innover et gouverner dans la ville numérique réelle ».

    Crise du logement
    Car de l’innovation, Paris connaît aussi le revers de la médaille. Si son dynamisme séduit les start-up, il profite également aux plates-formes numériques, souvent d’origine américaine, qui ont transformé Paris en terrain de jeu de l’économie de partage. Créatrices de nouveaux services mais aussi d’emplois souvent précaires, celles-ci viennent déstabiliser les politiques de la ville.

    En dix ans, le nombre d’appartements entiers proposés sur le site de location de courte durée Airbnb a explosé dans la capitale, passant de 56 544 en octobre 2016 à 88 670 en mars 2018 (sur 101 873 offres totales) selon l’Observatoire-airbnb.fr, fondé par Matthieu Rouveyre, conseiller municipal de Bordeaux. Un phénomène qui accentue la crise du logement, même si, pour Airbnb, « la forte hausse de la part de logements inoccupés date en réalité de la fin du XXe siècle, bien avant l’arrivée des plates-formes de locations meublées touristiques ».
    Entre la start-up californienne et la Ville de Paris, la guerre est déclarée. Depuis le 1er décembre 2017, les règles se sont durcies : les loueurs doivent être enregistrés auprès de la mairie et ne pas dépasser cent vingt nuitées par an, faute de quoi ils encourent une amende. Mais ces mesures restent largement inappliquées : à peine 10 % des loueurs ont obtempéré.

    La collectivité s’en prend donc maintenant à Airbnb, qu’elle a assigné en justice afin qu’il supprime les annonces illégales, sous peine d’une astreinte de 1 000 à 5 000 euros par jour et par annonce. « Airbnb a des effets positifs, bien sûr. Il représente un complément de revenus pour les Parisiens et a obligé les hôtels à se réinventer mais, en même temps, il ne respecte pas les règles et représente un danger majeur pour le centre de Paris », souligne Jean-Louis Missika, tandis que Ian Brossat, le maire-adjoint au logement, va plus loin et plaide pour l’interdiction de la plate-forme dans les arrondissements du centre.

    Gouvernance de l’espace public
    Comment #gouverner_la_ville quand on ne dispose pas des leviers de régulation nécessaires ? L’irruption des services de partage de véhicules en free floating (ou « sans station ») rebat aussi les cartes de la gouvernance de l’espace public. Pas moins de six applications de partage de trottinettes se sont lancées sur le bitume parisien en 2018, offrant « une alternative à la voiture individuelle en diminuant les risques de congestion », soutient Kenneth Schlenker, directeur de Bird France, société californienne installée à Paris depuis cinq mois. Mais ces nouveaux services posent aussi de sérieux problèmes de sécurité, sur les trottoirs ou les voies de circulation.

    Contrairement à celle des Vélib’, l’activité des plates-formes ne fait pas l’objet d’une délégation de service public. « Aujourd’hui, on n’a aucun moyen d’obliger Amazon à utiliser des véhicules propres pour ses livraisons au dernier kilomètre. Dans la mesure où elle sous-traite la livraison, l’entreprise ne règle même pas ses contraventions », relève Jean-Louis Missika.

    Une charte de bonnes pratiques pour les véhicules en free floating est en chantier. La future loi d’orientation sur les mobilités, dont la présentation au Parlement est prévue fin mars, devrait aussi apporter de nouveaux leviers de régulation, que Jean-Louis Missika verrait bien aller jusqu’à la création de « licences délivrées par la Ville ». A Londres, ce dispositif a permis d’imposer à Uber des contraintes plus strictes en matière de sécurité du public. Une façon aussi d’accéder aux données et de peser sur l’impact environnemental des véhicules.

    Economie circulaire
    En attendant, des acteurs alternatifs tentent de trouver leur place dans le grand bazar parisien des plates-formes. Ils revendiquent une autre vision, non plus collaborative mais coopérative, où les données sont vraiment partagées et les revenus, plus équitablement répartis. C’est le cas de CoopCycle, une coopérative de livreurs à vélo qui vient de se lancer dans la capitale et se revendique comme une alternative à Deliveroo et Foodora.

    Selon Antoinette Guhl, maire-adjointe à l’économie sociale et solidaire (ESS) et à l’économie circulaire, il existe « une vraie demande des habitants de nouveaux modes de production, de distribution et d’entrepreneuriat ». Avec un poids non négligeable sur l’économie : toutes structures confondues (associations, entreprises, mutuelles), l’ESS contribue à 10 % du PIB de la capitale, tandis que l’économie circulaire représente 70 000 emplois directs. « L’urgence climatique nous oblige à penser l’innovation dans une logique plus locale, à taille humaine et qui répond aux grands défis sociaux et écologiques », insiste l’adjointe.

    La #Ville_de_Paris mise désormais sur la chaîne de production, source de création d’emplois, en favorisant l’émergence de fab labs et de makerspaces, dont une partie travaille dans le secteur de l’économie circulaire. En 2018, elle a intégré le réseau des fab cities qui testent de nouveaux modèles urbains pour développer les productions locales.