• Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la #Bulgarie avant son adhésion à Schengen

    Des documents internes de Frontex révèlent des violations répétées. Malgré des alertes répétées, la Commission européenne salue les « résultats excellents » de la Bulgarie, qui s’apprête à rejoindre l’espace Schengen.

    Au printemps 2022, Ali, un Syrien de 16 ans, entre dans un centre d’accueil à Sofia (Bulgarie) pour demander une protection au titre de l’asile et un regroupement familial avec sa mère et ses cinq autres frères et sœurs, restés en Syrie et au Liban.

    Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de voir sa demande traitée, il est emmené dans un endroit qui, dit-il, « ressemble à une prison ». Pendant la nuit, comme une cinquantaine d’autres personnes, il est embarqué dans une voiture de la police des frontières et reconduit jusqu’à la frontière turque, à 300 kilomètres de là, sans recevoir la moindre information sur ses droits à l’asile.

    « Ils nous ont fait marcher jusqu’à une #clôture équipée de caméras. Après avoir franchi la clôture, il y avait comme un canal. En même temps, ils frappaient les gens, se remémore le garçon. Ils ont tout pris et m’ont frappé dans le dos, sur la tête. Après cela, ils m’ont jeté dans le canal. » Le groupe est invité à retourner en #Turquie et ne jamais revenir.

    Les refoulements, une « pratique courante »

    Les témoignages de refoulements (ou pushbacks, en anglais) comme celui d’Ali sont généralement réfutés par le gouvernement bulgare. Mais de nombreux abus ont été documentés par l’organe de surveillance des droits humains de Frontex au cours des dix-huit derniers mois, selon une série de documents internes de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes consultés par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) et publiés par Le Monde. Ces documents, obtenus grâce aux lois de transparence européennes, décrivent avec force détails des #brutalités commises par des agents bulgares participant aux opérations de Frontex : coups de bâton, #déshabillage de force, #vols d’effets personnels, #agressions verbales et #blessures graves infligées par des chiens, etc.

    Les documents montrent également que les preuves étayant ces pratiques illégales ont été dissimulées non seulement par les autorités bulgares, mais aussi par les hauts fonctionnaires de Frontex et de la Commission européenne. Dans le même temps, l’exécutif européen saluait les « excellents » progrès réalisés par la Bulgarie en matière de #gestion_des_frontières, facilitant l’adhésion du pays à l’espace Schengen – les contrôles aux frontières aériennes et maritimes seront levés le 31 mars, tandis que les contrôles terrestres restent en place pour l’instant.

    Les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains locales et internationales alertent depuis de nombreuses années sur les refoulements violents en Bulgarie. Selon des données compilées par le Comité Helsinki de Bulgarie, 5 268 refoulements, touchant 87 647 personnes, auraient eu lieu au cours de la seule année 2022.

    Plusieurs experts affirment que la plupart des 325 000 entrées de migrants que le gouvernement bulgare revendique avoir « empêchées » depuis 2022 sont en fait des refoulements illégaux. « Ces personnes ont été interceptées à l’intérieur du pays. Nous ne parlons donc pas d’entrées empêchées, mais de retours », explique Iliyana Savova, directrice du programme pour les réfugiés et les migrants du Comité Helsinki de Bulgarie. « C’est un secret de Polichinelle que les gens sont repoussés. De tels ordres existent », admet, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire du gouvernement bulgare.

    Les preuves s’accumulent tellement que le Bureau des droits fondamentaux de Frontex (FRO) considère « établi » que les refoulements, « impliquant souvent des niveaux élevés de #violence et d’autres #traitements_inhumains_ou_dégradants », sont « une pratique régulière de la police des frontières bulgare », selon un bilan des « rapports d’incidents graves » couvrant la période 2022-2023 obtenu dans le cadre de cette enquête.

    Un lanceur d’alerte en mission discrète

    Pour l’Union européenne (UE), la situation est d’autant plus problématique que son agence des frontières collabore directement sur le terrain avec les forces de sécurité bulgares. Depuis 2022, dans le cadre de l’opération conjointe #Terra, Frontex a déployé des équipes de #gardes-frontières, des véhicules de patrouille et des #caméras_de_thermovision pour aider les autorités bulgares dans leurs activités de #surveillance aux frontières turque et serbe.

    En août 2022, un #rapport inquiétant atterrit sur le bureau de Jonas Grimheden, le chef du FRO. Il émane d’un agent de Frontex qui a mené une enquête de sa propre initiative lors d’un déploiement de six mois à la frontière avec la Turquie. Il révèle que les agents de Frontex sont tenus intentionnellement à l’écart des zones où les migrants sont généralement appréhendés et repoussés. « Lorsque des situations se produisent, le collègue local reçoit les indications pour déplacer l’équipe Frontex, en évitant certaines zones, note le lanceur d’alerte. Ils ont pour instruction d’empêcher Frontex de voir quoi que ce soit, pour éviter qu’ils rédigent un rapport officiel. »

    Pour l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, cheffe de file d’un groupe d’eurodéputés chargé de surveiller Frontex, ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à la capacité de l’agence à garantir le respect des droits humains dans le cadre de ses activités : « Il est étonnant qu’une agence de l’UE soit toujours incapable de faire respecter le droit européen après tant d’enquêtes institutionnelles, de rapports, de recommandations et d’avertissements. »

    Dans les mois qui suivent le rapport du lanceur d’alerte, Jonas Grimheden fait part de ses préoccupations croissantes concernant la conduite des agents frontaliers bulgares aux échelons supérieurs de Frontex, dont le siège se trouve à Varsovie.

    L’agence s’attache alors à restaurer sa réputation, ternie par la révélation de sa complicité dans les refoulements illégaux de migrants en Grèce. En avril 2022, son directeur, Fabrice Leggeri – qui vient de rallier le Rassemblement national en vue des élections européennes –, a été contraint de démissionner après avoir été reconnu coupable par l’Office européen de lutte antifraude d’avoir dissimulé des refoulements de bateaux de migrants en mer Egée.

    Aija Kalnaja, qui lui a succédé à la direction de Frontex pour un court intérim, semble prendre les avertissements du FRO au sérieux. En février 2023, elle exprime de « vives inquiétudes » dans une lettre adressée à Rositsa Dimitrova, alors cheffe de la direction des frontières bulgare, recommandant aux autorités du pays d’accorder au corps permanent de l’agence l’accès aux « contrôles de première ligne et aux activités de surveillance des frontières ».

    Dans sa réponse, #Rositsa_Dimitrova assure que « le respect des droits fondamentaux des ressortissants de pays tiers est une priorité absolue ». Disposée à organiser des séances d’information et des formations à l’intention de ses gardes-frontières, la responsable bulgare explique que chaque violation présumée des droits est examinée par une commission constituée par ses soins. Insuffisant, pour le FRO, qui préférerait un contrôle rigoureux par un « organisme indépendant opérant en dehors de la structure institutionnelle du ministère de l’intérieur bulgare ». Cinq agents ont été sanctionnés pour avoir violé leur code de conduite éthique au cours des dix premiers mois de 2023, précise aujourd’hui le ministère de l’intérieur bulgare.

    Une lettre jamais envoyée

    Au début de 2023, le Néerlandais Hans Leijtens est nommé à la tête de Frontex. On peut alors s’attendre à ce que ce nouveau directeur, engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence », adopte une position ferme à l’égard des autorités bulgares. « Ce sont des pratiques du passé », déclare-t-il après sa nomination, en référence aux antécédents de Frontex en matière d’aide aux refoulements en Grèce.

    Soucieux de saisir l’occasion, Jonas Grimheden, à la tête du FRO, lui écrit deux jours après sa prise de fonctions, en mars 2023. Le courriel contient un projet de lettre « que vous pouvez envisager d’envoyer, en tout ou en partie », à Rositsa Dimitrova. La lettre rappelle les « allégations persistantes de retours irréguliers (appelés “refoulements”), accompagnées de graves allégations de #mauvais_traitements et d’#usage_excessif_de_la_force par la police nationale des frontières à l’encontre des migrants » et demande des enquêtes indépendantes sur les violations des droits. Ce brouillon de lettre n’a jamais quitté la boîte de réception d’Hans Leijtens.

    Quelques semaines plus tard, en mars 2023, le #FRO envoie un rapport officiel au conseil d’administration de Frontex, évoquant le « risque que l’agence soit indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux sans avoir la possibilité de recueillir toutes les informations pertinentes et d’empêcher ces violations de se produire ».

    M. Leijtens a-t-il fait part aux autorités bulgares des conclusions du FRO ? Sollicité, le service de presse de Frontex explique que « les discussions directes ont été jugées plus efficaces », sans pouvoir divulguer « les détails spécifiques des discussions ».

    Une contrepartie pour Schengen ?

    Alors que ce bras de fer se joue en coulisses, sur la scène politique, la Bulgarie est érigée en élève modèle pour le programme de contrôle des migrations de la Commission européenne, et récompensée pour le durcissement de ses #contrôles_frontaliers, en contrepartie de l’avancement de sa candidature à l’entrée dans l’espace Schengen.

    En mars 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonce un #projet_pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » et à « renforcer la gestion des frontières et des migrations », notamment par le biais de « #procédures_d’asile_accélérées » et d’#expulsions_rapides des migrants indésirables. La Commission sélectionne deux pays « volontaires » : la #Roumanie et la Bulgarie.

    Pour mettre en œuvre le projet, la Commission accorde à la Bulgarie 69,5 millions d’euros de #fonds_européens, principalement destinés à la surveillance de sa frontière avec la Turquie. « Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet pilote doivent l’être dans le plein respect de la législation de l’UE et des droits fondamentaux, en particulier du principe de non-refoulement », précise d’emblée la Commission.

    Pourtant, à ce moment-là, l’exécutif bruxellois est parfaitement conscient de la situation désastreuse des droits humains sur le terrain. Deux mois avant le lancement du projet, en janvier 2023, deux hauts fonctionnaires de la direction des affaires intérieures (DG Home) ont rencontré à Stockholm la patronne des gardes-frontières bulgares « pour discuter des préoccupations du FRO concernant les allégations de #violations_des_droits_fondamentaux », révèle un compte rendu de la réunion.

    Au fil de l’avancement du projet pilote, les signaux d’alerte se multiplient. En septembre 2023, Jonas Grimheden alerte une nouvelle fois le conseil d’administration de Frontex sur des « allégations répétées de (…) refoulements et d’usage excessif de la force » par les agents bulgares. Si son rapport salue la participation des agents de Frontex aux « activités de patrouille terrestre de première ligne », il rappelle que ces derniers « continuent d’être impliqués dans un nombre limité d’interceptions » de migrants.

    Au cours du projet, deux documents sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie ont circulé au sein de la DG Home. La Commission européenne a refusé de les communiquer au BIRN, arguant que leur divulgation mettrait en péril la « confiance mutuelle » avec le gouvernement bulgare.

    « Les résultats sont excellents »

    La participation de la Bulgarie au projet pilote de la Commission semble avoir joué un rôle crucial pour faire avancer son projet de rejoindre Schengen – un objectif prioritaire depuis plus d’une décennie. Il coïncide en tout cas avec un changement de ton très net du côté de Bruxelles et Varsovie, qui ont dès lors largement balayé les inquiétudes concernant les mauvais traitements infligés à grande échelle aux migrants.

    « Les résultats sont excellents », annonce Ylva Johansson lors d’une conférence de presse en octobre 2023. La commissaire européenne aux affaires intérieures, chargée des migrations, salue les efforts déployés par la Bulgarie pour empêcher les migrants « irréguliers » d’entrer sur le territoire de l’UE, appelant à prendre la « décision absolument nécessaire » d’admettre la Bulgarie dans l’espace Schengen. Cette décision est alors bloquée depuis des mois par les Pays-Bas et l’Autriche, qui exigent des contrôles plus stricts à la frontière terrestre avec la Turquie. Quelques semaines auparavant, Ursula von der Leyen avait salué la Bulgarie, qui « montre la voie à suivre en mettant en avant les meilleures pratiques en matière d’asile et de retour ». « Faisons-les enfin entrer, sans plus attendre », avait réclamé la présidente de la Commission.

    Selon Diana Radoslavova, directrice du Centre pour le soutien juridique, une ONG sise à Sofia, la fermeture effective de la frontière avec la Turquie est indispensable à l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen. « [Les autorités] sont prêtes à tout pour respecter cette injonction, y compris au prix de violations extrêmes des droits de l’homme », estime l’avocate. « Tant que la Bulgarie coopère en bonne intelligence avec la protection des frontières et la mise en œuvre du projet pilote, la Commission regarde ailleurs », ajoute l’eurodéputée Tineke Strik.

    Pour défendre la candidature de Sofia à l’espace Schengen, la Commission européenne s’est appuyée sur le rapport d’une mission d’enquête rassemblant les experts de plusieurs agences de l’UE et des Etats membres, dépêchés en novembre 2023 en Bulgarie pour évaluer son état de préparation à l’adhésion. La mission n’aurait trouvé aucune preuve de violation des obligations en matière de droits humains prévues par les règles européennes, y compris en ce qui concerne « le respect du principe de non-refoulement et l’accès à la protection internationale ».

    Ce rapport n’a pas dissipé les inquiétudes de Jonas Grimheden, qui affirme que ses services font encore « régulièrement » part de leurs « préoccupations » au conseil d’administration de Frontex, « auquel participe la Commission européenne ».
    Cette enquête a été produite en collaboration avec le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), qui a reçu un soutien financier de la Fondation Heinrich-Böll. Son contenu relève de la seule responsabilité des auteurs et ne représente pas les points de vue et les opinions de la fondation.

    La réponse de Frontex et de la Commission européenne

    Un porte-parole de Frontex déclare que l’agence prend « très au sérieux » les « préoccupations concernant les refoulements ». « Dans les cas où des violations sont signalées, la question est transmise au directeur exécutif et, si nécessaire, discutée lors des réunions du conseil d’administration avec des représentants des Etats membres. Toutefois, ces discussions ne sont pas publiques, conformément à notre politique de confidentialité visant à garantir un dialogue franc et efficace. »

    Dans une réponse écrite, la Commission européenne rappelle « l’importance de maintenir des éléments de contrôle solides tout en renforçant les actions de suivi et d’enquête ». « Les autorités bulgares, comme celles de tous les Etats membres de l’UE, doivent respecter pleinement les obligations découlant du droit d’asile et du droit international, notamment en garantissant l’accès à la procédure d’asile », explique un porte-parole.

    L’institution précise qu’« il a été convenu de renforcer davantage le mécanisme national indépendant existant pour contrôler le respect des droits fondamentaux », mais qu’« il est de la responsabilité des Etats membres d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ».

    Le Médiateur européen enquête actuellement sur la décision de la Commission de refuser la communication aux journalistes de BIRN de deux documents de la DG Home sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie. Dans l’attente de l’enquête, la Commission a refusé de dire si ces documents avaient été pris en considération lorsqu’elle a émis des évaluations positives du programme pilote et de la conformité de la Bulgarie avec les règles de Schengen.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-

    #refoulements #push-backs #migrations #réfugiés #frontières #opération_Terra

  • « En Serbie, le nombre de #réfugiés recensés par les autorités a doublé en un an ». Dans Les Échos, un reportage « à Pirot où Afghans, Syriens et Tunisiens reprennent leur souffle avant de tenter de rejoindre l’Union européenne. » (Les Échos)

    La ville de #Pirot est à l’image de la Serbie : un lieu de transit pour les exilés qui rêvent d’Union européenne. La localité de 38.000 habitants est située à 25 kilomètres de la frontière avec la #Bulgarie, sur l’axe qui relie les capitales Sofia et Belgrade. Depuis l’été et l’afflux de réfugiés sur la #route_migratoire des Balkans, elle est devenue l’une des principaux points d’entrée en Serbie. En cette fin janvier, un groupe de huit Syriens vient d’arriver dans la petite gare routière de la ville. Ils tentent de se reposer sur les chaises qui jouxtent le gros radiateur. Mohammed, le seul homme du groupe qui parle anglais, raconte par bribes le trajet qui l’a fait quitter sa famille un an auparavant. Après sept ans à vivre comme réfugié au Liban, il décide de partir à la recherche d’un pays plus sûr, où son fils, malade, pourra se faire soigner. « Là-bas, le système de santé ne fonctionne plus », soupire ce père de 33 ans, qui a un oeil gonflé et des petites griffures sur le visage.

    […] Alors qu’ils discutent, plusieurs hommes entrent dans le hall de la gare, une pièce modeste d’une trentaine de mètres carrés. En tout, ils sont une quinzaine, venus d’Afghanistan, qui s’assoient sur les quelques chaises restantes puis sur le sol. Leurs pantalons mangés par la boue jusqu’aux genoux témoignent de plusieurs jours à crapahuter dans les montagnes qui marquent la frontière Bulgarie-Serbie. « Ça fait sept jours qu’on marche dans la forêt, souffle un jeune homme de 21 ans qui se fait surnommer SK Afghan. Je n’ai rien mangé depuis trois jours et j’ai de la fièvre depuis deux jours. »

    Malgré cela, il répète qu’il est soulagé d’être arrivé en Serbie. « En Bulgarie, on était traité comme des animaux », déplore SK. Il raconte avoir passé dix-sept jours dans un camp fermé. « C’était comme une prison. La nourriture était immonde, il n’y avait aucun médicament, pas d’installations de couchage, pas de possibilité de se laver. Une fois j’ai demandé à aller aux toilettes après 22 heures, l’heure limite pour sortir des cellules, alors les gardiens m’ont tabassé », déroule le jeune Afghan, le regard noir. Tous les hommes rencontrés dans la gare ce jour-là racontent les mêmes mauvais traitements en Bulgarie et s’inquiètent de s’y faire renvoyer par la #police serbe. #harcèlement #tabassage #violence #torture

    […] L’écrasante majorité vient de Syrie ou d’Afghanistan, mais on y compte aussi des ressortissants du Maroc, de Tunisie, du Burundi, du Pakistan, d’Iran ainsi que des Kurdes d’Irak. « Environ 30.000 personnes sont passées par la gare entre août et novembre », estime la directrice depuis son petit bureau décoré de quelques posters d’icônes orthodoxes. Il n’y a alors aucune structure pour les accueillir.

    […] Le Commissariat serbe aux réfugiés et pour la #migration a compté plus de 124.000 réfugiés dans ses centres au cours de l’année 2022. Près du double de l’année précédente, 68.000. « Au vu du nombre de personnes, la situation s’apparente à un corridor ouvert, comme ce qui a pu exister en 2015-2016. Cependant, la différence est que la route est beaucoup plus dangereuse, les #violations_de_droits_humains sont systématiques », commente Stevan Tatalovic, un autre salarié de l’ONG Info Park, installé à Belgrade.

    […] « On assiste à une politique d’externalisation de la #question_migratoire de la part de l’#Union_européenne avec la volonté de repousser les personnes exilées toujours plus loin », analyse Morgane Dujmovic, chercheuse à l’EHESS. En témoignent par exemple les accords récents pour renforcer le #contrôle_migratoire en Macédoine du Nord. Ainsi, l’agence européenne Frontex a signé un nouvel accord de coopération avec Skopje en novembre. Un accord tripartite a également été conclu dans la foulée entre la Hongrie, la Serbie et la Macédoine qui prévoit de renforcer la #frontière entre les deux voisins balkaniques.

    Au fil des ans, la chercheuse Morgane Dujmovic a vu le contrôle migratoire se durcir dans les pays de l’UE. Désormais, en comparaison, la police serbe est souvent considérée comme très clémente par rapport aux pays voisins, ce qui n’était pas le cas auparavant. « Ces politiques européennes ont provoqué un déferlement de violences qui était inimaginable il y a cinq ou dix ans. C’est un glissement assez frappant », commente Morgane Dujmovic.

    #barbarie #racisme

  • Au #Japon, l’enfer des centres de détention des demandeurs d’asile

    Près de 1 500 personnes sont actuellement dans ces structures. Sans limite claire et particulièrement dures, les conditions d’enfermement sont un moyen de pression sur les réfugiés.

    LETTRE DE TOKYO

    L’Ethiopien Yonas Kinde a terminé 100e du marathon de Tokyo couru dimanche 1er mars, avec un temps de 2 h 24 min et 34 secondes. Loin du vainqueur, Birhanu Legese, lui aussi Ethiopien. Yonas Kinde n’est pas un coureur comme les autres. Réfugié depuis 2013 au Luxembourg pour des raisons politiques, il a participé aux Jeux olympiques (JO) de Rio de Janeiro de 2016, non pas sous la bannière de son pays natal mais sous celle de l’équipe olympique des réfugiés. Il compte le faire à nouveau lors des JO de Tokyo cet été.

    Outre sa carrière sportive, il se bat pour la cause des demandeurs d’asile et a profité de son passage dans l’Archipel pour rappeler que « n’importe qui peut devenir un réfugié, à n’importe quel moment » et que « la vie de réfugié était pleine de défis, [que ce soit] pour se déplacer ou encore trouver du travail ».

    Un pays hostile à l’immigration

    Son message a une résonance particulière au Japon, pays parmi les plus réticents à accepter des demandeurs d’asile. En 2018 (derniers chiffres disponibles), seules quarante-deux demandes ont été acceptées, sur 10 493 déposées.

    Hostile à toute immigration malgré l’entrée en vigueur d’une loi en avril 2019 devant faciliter la venue de travailleurs étrangers, le Japon fait tout pour limiter l’arrivée de réfugiés. Citée par le quotidien Mainichi, une note administrative du 16 novembre 2018, diffusée à l’aéroport de Narita, près de Tokyo, et émanant du bureau régional de l’immigration de la capitale, évoquait l’augmentation du nombre de réfugiés du Sri Lanka. Elle expliquait qu’il fallait « de toute urgence réduire le nombre de demandes d’asile » et exigeait de faire signer aux ressortissants sri-lankais entrant au Japon une déclaration précisant qu’ils repartiraient dans leur pays « avant l’expiration de leur visa ».

    Les critiques du Japon en matière de demande d’asile portent également sur les conditions de détention des personnes dont les requêtes ont été rejetées ou de celles ayant commis des infractions à la législation sur l’immigration. La majorité des détenus sont en attente d’une expulsion qu’ils contestent.

    « Nous sommes obligés d’expulser », déclarait en 2019 le chef du bureau de l’immigration au sein du ministère de la justice, Shoko Sasaki, à la presse étrangère. « Nous ne voulons pas, dans notre pays, de ces personnes qui sont en détention. » Le ministère se défend par ailleurs de tout abus.

    Détentions arbitraires

    Sans limite claire et particulièrement dures, les détentions dans les centres d’immigration seraient un moyen de pression sur les réfugiés, considérés comme des délinquants. Elles sont régulièrement la cible des instances internationales.

    Le 20 janvier, l’ONG Human Rights Now rappelait que « les #détentions_arbitraires au Japon dans les centres d’immigration entraînent de graves #violations des #droits_humains. Malgré les appels d’organisations de la société civile exhortant le gouvernement à mettre fin à ces pratiques, la situation ne s’est pas améliorée ». L’ONG appelait Tokyo à accepter une enquête du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. En 2018, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) avait recommandé à l’Archipel d’établir une période maximale de détention des migrants.

    Près de 1 500 personnes, originaires en majorité d’Asie du Sud-Est, d’Afrique et du Moyen-Orient, sont actuellement détenues dans les centres d’immigration au Japon. Selon une enquête réalisée en 2019 par l’ONG Ushiku no kai en réponse à un questionnaire du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, 77 % des détenus étaient emprisonnés depuis plus d’un an ; 36 % l’étaient depuis plus de deux ans, 80 % avaient vu leur demande d’asile rejetée au moins trois fois. « Ces détentions longues ne sont rien d’autre qu’une violation des droits de l’homme », déplore Kimiko Tanaka, porte-parole de l’ONG.

    Elles sont d’autant plus difficiles à vivre que les moyens de communication avec l’extérieur sont limités par le coût des appels téléphoniques et par la durée, fixée à trente minutes maximum, des visites.

    Ces conditions s’accompagnent d’un profond sentiment d’#injustice. Mehmet Colak, un Kurde de 38 ans originaire de Turquie, a passé un an et demi en détention. « Ce n’est pas comme si j’avais commis un crime. Tout ce que j’ai fait, c’est de venir au Japon parce que je redoutais des persécutions et y demander le statut de réfugié », insiste-t-il.

    #Grève_de_la_faim

    Arrivé dans l’Archipel en 2004, il a vu sa demande d’asile refusée à plusieurs reprises. Sa famille et lui ont même été condamnés à être expulsés. Arrêté et incarcéré en janvier 2018, il est tombé malade en mars 2019. Par deux fois, les autorités d’immigration auraient refusé l’ambulance que sa famille avait envoyée. Fait rare, l’incident a été évoqué au Parlement et il a suscité des protestations des avocats du Japon.

    M. Colak a finalement été libéré à titre provisoire en juin 2019 et il milite depuis pour une amélioration de l’accès aux soins et des conditions des prisonniers. Il plaide notamment pour plus de libérations provisoires et un cadre plus souple après la fin de la détention. Les personnes qui en bénéficient ne peuvent pas travailler, ouvrir un compte bancaire, avoir un téléphone ou déménager sans autorisation. Des contraintes qui poussent à commettre des infractions et entraînent un retour en détention.

    Pour les détenus en attente d’une libération, l’unique moyen d’exprimer leur détresse et d’attirer l’attention de l’extérieur est la grève de la faim. En 2019, cent quatre-vingt-dix-huit d’entre eux en ont entamé une. Un ressortissant nigérian en est mort en juin, au centre de Nagasaki, dans le sud-ouest du pays. Il s’agissait du quinzième décès depuis 2006 dans les centres nippons.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/04/au-japon-l-enfer-des-centres-de-detention-des-demandeurs-d-asile_6031722_321
    #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #rétention

    voir aussi cet article de 2016 :
    Inmates on hunger strike at Japanese immigration detention centre
    https://seenthis.net/messages/510477

  • Une coalition contre les violences aux frontières

    Nous déposerons plainte contre la Grèce et l’UE pour les violations des droits des personnes migrantes et réfugiées fuyant la Turquie

    Ces derniers jours, les #violations des droits des migrant·e·s et réfugié·e·s qui cherchent à accéder au territoire européen via la Grèce ont pris une tournure dramatique. Si les #violences contre les exilé·e·s atteignent aujourd’hui un niveau inouï, les conditions de cette #escalade ont été posées par les dirigeants européens depuis plusieurs années. En 2015, l’Union européenne (UE) a introduit son « #approche_hotspot », obligeant l’Italie et la Grèce à trier les migrant·e·s et réfugié·e·s arrivant sur leurs côtes. En mars 2016, l’UE a signé un arrangement avec la Turquie qui, pour un temps, a permis de contenir de nouvelles arrivées. Sans surprise, ces dispositifs ont transformé les îles grecques en prisons à ciel ouvert et exacerbé la catastrophe humanitaire aux frontières grecques. La coopération avec la Turquie – largement dénoncée par la société civile –, s’effondre aujourd’hui, alors que les autorités turques, cherchant à faire pression sur l’UE, poussent les personnes migrantes et réfugiées en sa direction.

    Pour empêcher l’arrivée d’un plus grand nombre d’exilé·e·s – principalement Syrien⋅ne·s – fuyant la guerre et maintenant les menaces turques, les agents grecs ont déployé un niveau de #violence inédit, rejoints par une partie de la population. En mer, les garde-côtes coupent la route aux bateaux des migrant·e·s et réfugié·e·s, tirant en l’air et blessant certain·e·s passager·e·s. [1] Un enfant s’est noyé durant la traversée [2] Sur terre, les refoulements à la rivière #Evros ont continué. Une vidéo - qualifiée de « fake news » par les autorités grecques [3] mais vérifiée par #Forensic_Architecture - montre un réfugié syrien tué par balle alors qu’il tentait de traverser la rivière. [4] Par ailleurs, les militant⋅e·s, agissant en solidarité avec les personnes migrantes et réfugiées sont criminalisé⋅e·s et attaqué⋅e·s par des groupes d’extrême droite. [5] Des violations graves sont en cours et les principes de base du droit d’asile sont foulés au pied.

    Cette violence vise à envoyer un message simple aux migrant·e·s et réfugié·e·s potentiel·le·s, celui que le ministère des Affaires Étrangères a exprimé via Twitter : « Personne ne peut traverser les frontières grecques ». [6] Cette politique grecque de fermeture des frontières [7] est soutenue par l’UE. Charles Michel, président du Conseil européen, a ainsi encensé les efforts des Grecs pour « protéger les frontières de l’Europe » [8]. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié la Grèce de « bouclier européen » - suggérant ainsi que les personnes migrantes et réfugiées constituent une menace physique pour l’Europe. [9] Enfin, l’agence européenne Frontex va déployer une intervention rapide dans la zone. [10] La Grèce et l’UE sont ainsi prêtes à recourir à tous les moyens pour tenter de dissuader les migrant·e·s et réfugié·e·s et empêcher la répétition des arrivées en grand nombre de 2015 – et la crise politique qu’elles ont générée à travers l’Europe.

    Nous condamnons fermement l’instrumentalisation des migrant·e·s et réfugié·e·s par la Turquie et par l’UE. Aucun objectif politique ne peut justifier de telles exactions. Il est révoltant que des personnes fuyant la violence se trouvent exposées à de nouvelles violences commises par les États européens dont le cynisme et l’hypocrisie culminent. Nos organisations s’engagent à joindre leurs efforts pour forcer les États à rendre compte de leurs crimes. Nous documenterons ainsi les violations des droits des migrant·e·s et réfugié·e·s et déposerons plainte contre ceux qui en sont responsables. Nous soutenons également celles et ceux qui sont de plus en plus criminalisé·e·s pour leur solidarité.

    Nos efforts visent à utiliser tous les outils d’#investigation et du #droit pour faire cesser la #violence_d’État, en finir avec la multiplication et la #banalisation des pratiques de #refoulement en Grèce, et ailleurs aux frontières de l’Europe. Les migrant·e·s et réfugié·e·s ne sont pas une menace face à laquelle l’Europe doit ériger un bouclier, mais sont eux même menacés par la violence des États tout au long de leurs trajectoires précaires. Nous utiliserons les outils du droit pour tenter de les protéger contre cette #brutalité.


    https://www.gisti.org/spip.php?article6320
    #plainte #justice #frontières #migrations #asile #réfugiés #Grèce #Turquie #mourir_aux_frontières #morts #décès #îles #mer_Egée #push-back #push-backs #refoulements

  • Au Cameroun, les basses œuvres d’une unité spéciale équipée par la France
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190919/au-cameroun-les-basses-oeuvres-d-une-unite-speciale-equipee-par-la-france

    Au Cameroun, le « Bataillon d’intervention rapide », une unité d’élite de 5 000 soldats, est soupçonné des pires exactions dans des « chambres de torture secrètes ». Ces forces spéciales sont équipées et formées par la France.

    #Enquête #violations_des_droits_de_l'homme,_armes_françaises,_Cameroun,_BIR,_guerre

  • What #Facebook knows about you - Axios
    https://www.axios.com/facebook-personal-data-scope-suer-privacy-de15c860-9153-45b6-95e8-ddac8cd47c3

    Following you outside Facebook : Facebook sees you less thoroughly outside its own digital turf, but it still sees a lot. This data comes from two places: partner services and third-party information brokers.

    Facebook has tools that partner websites use to integrate with Facebook, including the inclusion of “Like” and “Share” buttons, as well as a tracking cookie known as Facebook Pixel.

    Thanks to an inquiry from Britain’s Parliament, we have a sense of how prevalent these methods are. According to Facebook, between April 9 and April 16 of 2018 there were 2.2 million Facebook Pixels, 8.4 million pages with a Like button and 931,000 pages with a button to Share on Facebook.

    Facebook knows your location, even if you haven’t directly given it permission to access your phone’s GPS, by tracking the IP address of the phones, computers and other devices you use to access its servers.

    Facebook also reserves the right to enhance its data trove by adding information from outside providers, though it has ended one program that mixed Facebook and third-party data for advertisers. From its policy page: “We also receive information about your online and offline actions and purchases from third-party data providers who have the rights to provide us with your information."

    #vie_privée #violations

  • U.N. tells UK - Allow #Assange to leave Ecuador embassy freely | Reuters
    https://uk.reuters.com/article/uk-britain-assange-un-idUKKCN1OK1U1

    Les experts de l’#ONU exhortent le #Royaume-Uni à honorer ses obligations en matière de droits et à laisser M. Julian Assange quitter librement l’ambassade d’Équateur à Londres
    https://www.legrandsoir.info/les-experts-de-l-onu-exhortent-le-royaume-uni-a-honorer-ses-obligation

    GENÈVE (21 décembre 2018) - Les experts des #droits de l’homme de l’ONU ont réitéré aujourd’hui leur demande que le Royaume-Uni respecte ses obligations internationales et permette immédiatement au fondateur de #Wikileaks, Julian Assange, de quitter l’ambassade d’#Equateur à Londres où il est depuis plus de 6 ans, craignant une arrestation par les autorités britanniques et une #extradition aux #Etats-Unis.

    « Les États qui sont fondés sur la primauté du droit et qui en font la promotion n’aiment pas être confrontés à leurs propres #violations du droit, ce qui est compréhensible. Mais lorsqu’ils admettent honnêtement ces violations, ils honorent l’esprit même de la primauté du droit, gagnent un plus grand respect à cet égard et donnent des exemples louables dans le monde entier », a déclaré le Groupe de travail sur la détention #arbitraire (GTDA) des Nations Unies.

    • Pour Julian Assange
      par Serge Halimi - décembre 2018
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/HALIMI/59366

      L’acharnement des autorités américaines contre M. Assange est encouragé par la lâcheté des journalistes qui l’abandonnent à son sort, voire se délectent de son infortune. Ainsi, sur la chaîne MSNBC, l’animateur-vedette Christopher Matthews, ancien cacique du Parti démocrate, n’a pas hésité à suggérer que les services secrets américains devraient « agir à l’israélienne et enlever Assange »…

      https://seenthis.net/messages/739285

    • Analyse : Les États-Unis ramèneront Assange chez eux, enchaîné, par Ann Garrison
      Source : Ann Garrison, Consortium News, 14-11-2018
      https://www.les-crises.fr/analyse-les-etats-unis-rameneront-assange-chez-eux-enchaine-par-ann-garri
      Il est de plus en plus probable que Julian Assange, le fondateur et éditeur de Wikileaks, finisse entre les griffes du gouvernement américain.

      C’est à peine surprenant, vu qu’en l’espace de dix ans, Wikileaks a publié plus d’informations classées que tous les autres médias réunis. L’organisation a dévoilé des abus relatifs aux droits de l’homme, des cas d’espionnage, de torture et des crimes de guerre à une échelle sans précédent.

      Wikileaks a lancé un avertissement au gouvernement, aux grandes entreprises et même au Pentagone, au FBI, à la CIA et autres services de renseignement, en leur faisant comprendre qu’ils ne pourraient plus compter sur le secret de leurs opérations.

      L’organisation a créé un trésor d’informations provenant de sources primaires, que les journalistes sérieux et les chercheurs pourront exploiter pendant des années. Ses publications sont accessibles aux lecteurs qui préfèrent ce type de sources aux informations transmises par des intermédiaires.

      Wikileaks a tellement mis en rage les institutions américaines criminelles et corrompues les plus violentes, que Hillary Clinton a suggéré, en plaisantant à moitié, d’aller bombarder Assange à l’aide un drone. D’autres politiciens américains ont réclamé son exécution par d’autres moyens. (...)
      https://seenthis.net/messages/745280

  • La stratégie mondiale de l’#ONU en matière de #drogues est un « #échec spectaculaire », selon 174 ONG
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-strategie-mondiale-de-l-onu-en-matiere-de-drogues-est-un-echec-specta

    Les politiques punitives mises en œuvre cette dernière décennie ont mené à de nombreuses #violations des droits humains et à des #menaces pour la #santé et l’ordre public, juge l’IDPC dans son rapport intitulé « Bilan : 10 ans de politiques des drogues - un rapport parallèle de la société civile ».

    Parallèlement, « la culture, la consommation et le trafic de drogues ont atteint des niveaux record » depuis les années ’90, pointe Helen Clark, ex-Premier ministre néo-zélandaise et membre de la Commission globale sur les #politiques des drogues. Ainsi, entre 2009 et 2018, la culture du pavot à opium a augmenté de 130% et celle de la coca de 34%, selon l’organisme, qui se base pour son rapport sur des données onusiennes, académiques et de la société civile.

    Pour l’IDPC, les politiques mises en place contreviennent aux priorités plus larges des #Nations_Unies, que sont la protection des #droits humains, la promotion de la #paix, de la #sécurité et du #développement.

  • #Colombie : « Depuis l’accord de paix, la situation a empiré » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/06/27/colombie-depuis-l-accord-de-paix-la-situation-a-empire_1662079

    « Quand des personnes sont assassinées, la population a peur et une partie fuit ses #terres ; les entreprises de l’industrie agricole viennent alors les racheter pour une faible somme, décrit Ramon Bedoya. Quand les gens ne veulent pas partir, comme c’était le cas de mon père, ils font venir des #groupes_paramilitaires d’autres régions du pays pour les occuper par la force. » Pour le jeune militant, un des principaux responsables de ces #violations des #droits_humains est l’entreprise colombienne #Agromar.

    #industrie_palmiste

  • Derrière le code barres, la face cachée de nos aliments | Oxfam France
    https://www.oxfamfrance.org/actualites/justice-fiscale/derriere-code-barres-face-cachee-nos-aliments

    Dans son dernier rapport, « Derrière le #code-barres, des #inégalités en chaînes », Oxfam montre la face sombre de notre #système_alimentaire en révélant comment des millions de femmes et d’hommes qui produisent la #nourriture que nous consommons touchent un salaire ne leur permettant pas de se nourrir correctement tandis que l’industrie #agro-alimentaire engrange toujours plus de bénéfices.

    Oxfam a passé au crible 12 produits de consommations courantes dans plusieurs pays du monde sur les 20 dernières années et le constat est sans appel : le modèle économique de l’industrie agro-alimentaire alimente les inégalités et génère des #souffrances humaines pour les travailleurs : #travail_forcé, #salaires de #misère, #insécurité_alimentaire, #violations des #droits_humains et des #droits_du_travail.

  • Impunité des sociétés transnationales -
    https://www.cetim.ch/product/impunite-des-societes-transnationales

    Des #multinationales au pouvoir économique et politique important violent les #droits_humains, bien souvent, dans une #impunité quasi totale. Les coupables échappent à toute poursuite judiciaire. Cette publication met en lumière l’urgence d’avoir un instrument international contraignant qui permette de sanctionner les multinationales impliquées dans ces #violations. La publication du CETIM souligne également l’importance pour les victimes d’obtenir réparation. Une démarche qui ne sera possible que par la mise en œuvre de normes contraignantes au niveau mondial.

    #publication

  • Du #Yémen au #Liban, les offensives douteuses de l’#Arabie_saoudite
    https://orientxxi.info/magazine/du-yemen-au-liban-les-offensives-douteuses-de-l-arabie-saoudite,2430
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/017dbf5474aeecac510dbd1a216915-966de.jpg?1525419051

    Quelle était la légitimité constitutionnelle de Hadi en mars 2015 ? S’il a réellement demandé aux Saoudiens d’intervenir en son nom dans un conflit local, cette demande aurait été faite après l’expiration, le 21 février 2015, du prolongement de son mandat pour un an. Ce prolongement, en outre, avait été accordé dans le cadre de la Conférence de dialogue national (CDN), un organe non législatif, et n’avait pas été ratifié par le Parlement. Hadi n’aurait pas été autorisé à demander à une puissance étrangère de rétablir son gouvernement par la force sans consulter le Parlement yéménite, comme l’exige la Constitution. Il semblerait que dans le cadre de la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies, publiée le 14 avril 2015 alors que l’Arabie saoudite avait déjà commencé à attaquer le Yémen le 25 mars, la communauté internationale était prête à reconnaître la présidence de Hadi aussi longtemps que nécessaire pour installer un nouveau gouvernement3.
    Pour légitimer son intervention au Yémen, l’Arabie saoudite avait besoin de l’aval de Hadi, ce qui lui a permis par la suite de demander au Conseil de sécurité de l’ONU d’invoquer l’article 51 de la Charte des Nations unies (droit de légitime défense collective).

    L’obtention de la signature de Hadi et la pétition au Conseil de sécurité de l’ONU étaient des exercices d’autorité bureaucratique de style wébérien. Étudiant la documentation des généalogies saoudiennes dans le processus de consolidation de l’État, Nadav Samin4 affirme que le texte est devenu « le pivot autoritaire autour duquel tournait auparavant une vie culturelle orale ». Ce que Samin dit de la signification généalogique objectivée est également vrai pour la fétichisation des signatures et des scripts pré-écrits qui forment la base des autodéclarations. « Agissant comme un État », selon l’analyse de James Scott sur les États modernes (2002), l’Arabie saoudite utilise désormais des documents non seulement pour donner une existence écrite à ses citoyens-sujets, mais aussi pour remodeler l’ordre politique dans la région.

    #ONU « #communauté_internationale » #violations

  • #Egypte : l’Occident se tait face aux exactions du régime #Sissi
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300318/egypte-l-occident-se-tait-face-aux-exactions-du-regime-sissi

    Emmanuel Macron recevant le président égyptien à Paris, le 24 octobre 2017. © Reuters Sa réélection sera officiellement annoncée d’un jour à l’autre. Mais le bilan de la répression de masse conduite par le régime d’al-Sissi ne provoque aucune réaction des diplomaties occidentales. Les contrats et l’argument de la sécurité font taire toute critique. Même quand ce sont des Occidentaux qui passent dans la machine de terreur du régime. Nouveaux témoignages et second volet de notre enquête.

    #International #Amnesty #disparitions_forcées #HRW #torture #violations_des_droits_de_l'homme

  • #Egypte : l’Occident se tait face aux exactions du régime #Sissi (2)
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300318/egypte-l-occident-se-tait-face-aux-exactions-du-regime-sissi-2

    Emmanuel Macron recevant le président égyptien à Paris, le 24 octobre 2017. © Reuters Sa réélection sera officiellement annoncée d’un jour à l’autre. Mais le bilan de la répression de masse conduite par le régime d’al-Sissi ne provoque aucune réaction des diplomaties occidentales. Les contrats et l’argument de la sécurité font taire toute critique. Même quand ce sont des Occidentaux qui passent dans la machine de terreur du régime. Nouveaux témoignages et second volet de notre enquête.

    #International #Amnesty #disparitions_forcées #HRW #torture #violations_des_droits_de_l'homme

  • #Egypte : enquête sur un régime de terreur et de #torture
    https://www.mediapart.fr/journal/international/260318/egypte-enquete-sur-un-regime-de-terreur-et-de-torture

    Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi, en juin 2014 © Reuters Abdel Fatah al-Sissi est assuré d’être réélu à la présidence de l’Égypte. Depuis 2013, son régime exerce une répression féroce, où la torture et les #disparitions_forcées sont devenues des pratiques courantes. Les diplomaties occidentales se taisent. La France en premier, tant Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian ont vanté leurs relations avec al-Sissi. Mediapart publie de nouveaux témoignages de victimes. Premier volet de notre enquête.

    #International #Amnesty #HRW #Sissi #violations_des_droits_de_l'homme

  • #Armes au #Yémen : la #France mise en cause - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/armes-au-yemen-la-france-mise-en-cause

    En tant que partie au Traité sur le commerce des armes , la France s’est engagée à ne pas autoriser les transferts d’armements dès lors qu’il existerait un risque prépondérant ou clair que ces armes puissent être utilisées pour commettre ou faciliter des #violations graves du #droit international humanitaire (DIH).

    [...]

    Les violations du droit humanitaire par la coalition ont eu lieu de façon « généralisée et systématique » depuis le début du conflit selon les Nations unies : attaques de #civils et de biens civils (bombardements de marchés, hôpitaux, commerces ou écoles), conséquences tragiques du blocus sur les #civils et utilisation d’armes prohibées telles que les bombes à sous-munitions.

    #victimes_civiles

  • Libye : Les gouvernements européens complices de violations des droits humains des migrants - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/libye-les-gouvernements-europeens-complices-de-violations-des-droits-humains

    Amnesty International publie un rapport accablant pour les gouvernements européens.

    Selon l’organisation, ceux-ci se rendent complices de #violations des #droits_humains des #réfugiés et des migrants en #Libye. En vue d’empêcher les #migrants de traverser la #Méditerranée, les gouvernements européens soutiennent activement un système complexe d’abus et d’exploitation des réfugiés et des migrants qui implique les garde-côtes libyens, les services de détention et les passeurs. C’est ce que rapporte Amnesty International dans l’un de ses rapports « Libya’s dark web of collusion ».

    Les politiques entreprises par certains des Etats membres, notamment l’#Italie qui, par une série de mesures, ferme les routes migratoires traversant la Méditerranée, sont remises en cause en regard des conséquences pour les personnes prises au piège à l’intérieur des #frontières libyennes.

    « Des centaines de milliers de réfugiés et de migrants, pris au piège en Libye, sont à la merci des autorités, des #milices, des #groupes_armés et des #passeurs, qui travaillent souvent en bonne entente par appât du gain. Des dizaines de milliers de migrants sont maintenus en détention pour une durée indéterminée dans des centres surpeuplés où ils sont soumis à des violations systématiques de leurs droits », déclare John Dalhuisen, directeur pour l’Europe à Amnesty International.

    #Europe #UE

  • Un nouveau rapport expose les abus financés par de grandes organisations de protection de la nature - Survival International
    https://www.survivalinternational.fr/actu/11829

    Un nouveau rapport de Survival International expose en détail les #violations des droits de l’homme systématiques et généralisées perpétrées dans le bassin du #Congo. Ces violations sont perpétrées par des gardes forestiers financés par le Fonds mondial pour la Nature (WWF) et d’autres grandes organisations de conservation.

    Ce rapport documente de graves abus qui ont lieu depuis 1989 jusqu’à aujourd’hui au #Cameroun, en République du Congo et en #République_centrafricaine par ces gardes financés et équipés par le #WWF et la #Wildlife_Conservation_Society (#WCS), la société mère du zoo de New York.

    Plus de 200 violations sont listées, incluant des atrocités telles que l’application de cire brûlante à même la peau, des passages à tabac et des mutilations réalisées avec des machettes chauffées à blanc. Il est pourtant probable que cette liste ne représente qu’une fraction infime de la réelle situation d’une violence systématique et permanente, d’arrestations, de torture et même d’#assassinats.

    En plus de ces incidents d’une grande #cruauté, le rapport met également en lumière d’autres formes de harcèlements devenus quotidiens pour beaucoup d’autochtones, telles que des menaces et la destruction de nourriture, d’outils et d’effets personnels.

    #peuples_autochtones #conservation

  • Le double visage du Panda Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae
    http://www.lecourrier.ch/146944/le_wwf_multinationale_contre_son_gre

    Début 2015. Sous la pression de Survival International, qui lui demande depuis 1991 de remédier aux violations dont sont victimes les indigènes bakas, le bureau du WWF au Cameroun charge une organisation autochtone pygmée d’un pays voisin de mener une enquête indépendante dans les trois parcs nationaux de Boumba Bek, Nki et Lobéké. Le rapport qui en est issu n’a jamais été rendu public par le WWF. Le Courrier s’en est procuré une copie.

    Le travail effectué sur le terrain se révèle considérable : 493 personnes sont interrogées (Bakas, Bantous, personnel du WWF, organisations de la société civile, représentants du gouvernement) et des dispositions légales en matière de conservation et de droits humains ont été passées au peigne fin.

    Exactions commises
    Le constat est aussi implacable qu’embarrassant : le WWF n’applique pas sa Déclaration de principe sur les peuples autochtones et la conservation, établie en 2008. Les Bakas confirment aux enquêteurs que leurs terres ancestrales ont été transformées en aires protégées sans leur consentement et que des exactions étaient régulièrement commises par les gardes-faune.
    Sur le terrain, les enquêteurs constatent tout d’abord que la confusion règne autour et dans les parcs nationaux : les communautés bakas et bantoues ne sont pas en mesure de faire la différence entre le personnel du WWF et celui du Ministère des forêts et de la faune (MINFOF). Le rapport confirme que ce dernier bénéficie d’un appui technique et financier considérable de la part de l’organisation de conservation de la nature.

    Le WWF s’affiche également dans des opérations de lutte antibraconnage menées conjointement avec le MINFOF et qui conduisent parfois à des raids violents sur des communautés bakas. Les indigènes confient aux enquêteurs qu’ils ne savent pas vers qui se tourner pour dénoncer les maltraitances dont ils ont été victimes car ils ne font pas confiance aux policiers, qui participent eux aussi à ces opérations.

    Relation de « maître à esclave »
    Au niveau de la gestion des trois parcs, le rapport révèle encore que le WWF privilégie une collaboration avec les populations bantoues, dont certains individus font preuve de racisme envers les Bakas et qui ont développé une relation de « maître à esclave » avec ces derniers. Des braconniers bantous embrigadent certains Bakas dans leurs chasses illégales, dont celle des éléphants.

    Pour les enquêteurs, il est clair que le WWF met davantage l’accent sur la lutte antibraconnage que sur la promotion des droits des indigènes bakas. Ces derniers ne reçoivent pas d’informations sur la politique, le mandat et la mission du WWF. Les formations dispensées aux gardes-faune mettent elles aussi l’accent sur la conservation de la faune et de la flore et donnent peu de place à la question des droits humains.

    Au final, les auteurs du rapport plaident pour que les Baka du sud-est du Cameroun puissent contribuer aux efforts de conservation en utilisant leurs savoirs traditionnels et les liens étroits qu’ils ont développé avec leur environnement. A ce jour, la coopération avec les indigènes pour la gestion des aires protégées reste très faible et les quelques gardes-faune Baka n’ont que des postes subalternes. « Les Baka sont les yeux et les oreilles de la forêt, mais leurs capacités sont grandement sous-estimées ».

    #Panda #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance

  • Le WWF, multinationale contre son gré Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae

    L’OCDE a jugé recevable une plainte accusant le WWF de violer les droits d’autochtones du Cameroun. L’institution estime que les activités de cette ONG sont assimilables à celles d’une multinationale.
    La nouvelle est tombée le 20 décembre dernier comme un cadeau de Noël pour Survival International. Sa plainte à l’encontre du Fonds mondial pour la nature (WWF) pour violation des droits humains des indigènes bakas dans le sud-est du Cameroun a été jugée recevable par le point de contact suisse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

    Le dossier déposé par Survival en février 2016 avait tout d’abord plongé les experts suisses dans l’embarras (lire notre édition du 11 novembre 2016). Pas tant sur le fond – le WWF est accusé de former et de financer des gardes-faune coupables de maltraitance envers les Bakas vivant en marge de plusieurs parcs nationaux dont ils ont été expulsés, et d’avoir défini les limites de ces aires protégées sans avoir procédé à une réelle consultation des Bakas – que sur la forme.
    En effet, une ONG attaquant une autre ONG dans le cadre de ses principes directeurs à l’attention des multinationales, l’OCDE n’avait jamais vu ça ! Mais après plusieurs mois de réflexion, le point de contact suisse a estimé que les opérations du WWF International, directement responsable de ses activités au Cameroun, pouvaient être assimilées à celles d’une multinationale. Son approche en matière de conservation a une dimension économique car l’organisation perçoit des royalties et vend des produits ainsi que son image.

    Décision sans précédent
    Pour Survival International, c’est une décision sans précédent ainsi qu’un énorme pas en avant : « Certaines ONG ont l’envergure d’une entreprise multinationale. Il est donc normal qu’elles soient tenues pour responsables si elles violent des droits humains. C’est le cas du WWF, qui récolte plus de 2 millions de dollars par jour », explique Mike Hurran, directeur de campagne.

    La procédure peut donc aller de l’avant. Il faut savoir que le mécanisme de plainte de l’OCDE n’est pas un tribunal, mais une plateforme de négociations conduites avec l’assistance d’experts, suisses dans le cas présent. Son mandat : trouver un accord mutuel acceptable pour les deux parties et proposer des recommandations, non contraignantes, au WWF pour remédier aux violations des droits des Bakas. De son côté, Survival attend de l’ONG un soutien financier aux Bakas pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits à la terre et aux ressources ainsi qu’un monitoring sérieux du travail des gardes-faune.

    Indigènes pas consultés
    Le WWF International a accepté à reculons de s’engager dans ce processus de médiation. L’organisation de protection de la faune a tout d’abord tenté de trouver un arrangement avec Survival hors du cadre de l’OCDE, ce qui a ralenti le processus d’examen de la plainte. Elle a ensuite répondu que la situation décrite par Survival ne prenait pas en considération les défis posés par l’instabilité et la militarisation de la région, conséquence des conflits en République centrafricaine toute proche. L’organisation au panda a également affirmé avoir une influence limitée sur le gouvernement camerounais et son ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), qui gèrent les trois parcs nationaux.

    C’est pourtant tout le contraire que révèle un rapport interne que le WWF avait commissionné à des experts autochtones indépendants en 2015 (lire ci-dessous). Un rapport que l’ONG avait refusé de rendre public, mais que Survival a pu se procurer – et faire « fuiter » – fin janvier dernier. Le rapport ne fait pas état de l’impact des conflits voisins sur les aires protégées et met en évidence le partenariat étroit, notamment financier, du WWF avec le ministère des Forêts, notamment lors de campagnes de lutte anti-braconnage aux conséquences désastreuses pour les Bakas.

    Qu’en dit le WWF International ? Son siège en Suisse (à Gland/VD) ne communique pas et transmet toute demande de contact à Frederick Kwame Kumah, son directeur régional pour l’Afrique à Nairobi, au Kenya. Ce dernier insiste sur le fait que le WWF rapporte toute allégation d’abus aux représentants du gouvernement camerounais. « Nous sommes prêts à nous engager pour trouver une solution, pour protéger la forêt et les Bakas. Mais c’est un processus sur le long terme que nous ne pouvons mener seuls. Il faut inclure les Bakas, le gouvernement et les organisations de la société civile dans le processus de médiation. Nous allons donc demander à l’OCDE que la discussion ait lieu sur place au Cameroun. »

    En attendant, que fait concrètement le WWF pour les Bakas ? Frederick Kwame Kumah explique que six gardes-faune bakas ont été engagés dans les trois parcs nationaux concernés par la plainte. « Et nous allons faire pression sur le gouvernement pour que davantage de Bakas soient impliqués dans la gestion des aires protégées. »

    Le WWF forme le personnel
    Pour remédier aux problèmes de racisme et de communication entre les Bakas et les gardes-faune bantous, le WWF a organisé en 2016 une formation sur la question des droits humains avec nonante employés des parcs, lesquels ont pu s’entretenir directement avec des Bakas.

    Pour Nigel Crawhall, directeur du secrétariat du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC), l’amélioration de la situation des Baka passe d’abord par le renforcement de leurs capacités : « Nous menons un programme de formation et de sensibilisation des peuples indigènes à Dzanga-Sangha, une forêt pluviale au sud de la République centrafricaine en partenariat avec le WWF Centrafrique et le WWF Allemagne. Vu le succès rencontré, ce dernier nous propose faire de même au Cameroun ».

    Reste qu’à ce jour, la situation n’a guère évolué aux alentours des parcs nationaux, selon deux spécialistes autochtones de la région contactés par Le Courrier. En s’aventurant dans les parcs nationaux pour se nourrir ou procéder à des rituels, les indigènes courraient toujours le risque de tomber sur des patrouilles antibraconnage – encore financées par le WWF – qui n’hésiteraient pas à les menacer ou à les emmener dans les véhicules de l’ONG pour les maltraiter loin des regards. « Le WWF refuse de dialoguer avec les Bakas et de faire la lumière sur le fonctionnement réel de son partenariat avec le gouvernement. L’acceptation de la plainte par l’OCDE est donc une bonne nouvelle. Le temps de la protection policière de l’environnement est peut-être révolu », espère l’un d’eux.

    C’est la suite de la publication de @kassem
    https://seenthis.net/messages/542360
    et du rappel d’ @odilon

    https://seenthis.net/messages/565777

    #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance
    #ONG #Soros #Rockfeller #Rotschild #Prince Philip d’Angleterre

  • Exclusif : L’OCDE ouvre une enquête sur le WWF — une première mondiale - Survival International
    http://www.survivalfrance.org/actu/11555

    Il s’agit d’une première mondiale : un membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a accepté d’examiner une plainte au sujet du Fonds mondial pour la nature (WWF). Ce dernier est accusé d’avoir financé des #violations des droits de l’homme au #Cameroun. Jusqu’à présent, cette procédure avait été réservée aux entreprises multinationales.

    Survival a soumis une plainte en février 2016, citant de nombreux exemples d’abus et de #harcèlements violents à l’encontre des « #Pygmées » baka par des brigades anti-braconnage au Cameroun. Ces brigades sont financées par le #WWF. Survival affirme également que le WWF n’a pas cherché à obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des communautés concernant les projets de protection de la nature sur leurs territoires ancestraux.

    #droits_humains #Baka #peuples_autochtones

  • The #Palestine exception to free speech
    http://palestinelegal.org/the-palestine-exception

    Over the last decade, a dynamic movement in support of Palestinian human rights, particularly active in US colleges and universities, has helped raise public awareness regarding the Israeli government’s #violations of international law, as well as the role of corporations and the US government in facilitating these abuses. This activism, fueled by Israel’s increasingly destructive assaults on Gaza, presents a robust and sustainable challenge to the longstanding orthodoxy in the United States that excuses, justifies, and otherwise supports discriminatory Israeli government policies.

    Fearful of a shift in domestic public opinion, Israel’s fiercest defenders in the United States—a network of advocacy organizations, public relations firms, and think tanks—have intensified their efforts to stifle criticism of Israeli government policies. Rather than engage such criticism on its merits, these groups leverage their significant resources and #lobbying power to pressure universities, government actors, and other institutions to censor or punish advocacy in support of Palestinian rights. In addition, high-level Israeli government figures, led by Prime Minister Benjamin Netanyahu, and wealthy benefactors such as Sheldon Adelson and Haim Saban have reportedly participated in strategic meetings to oppose Palestine activism, particularly boycott, divestment, and sanctions (#BDS) campaigns.

    #intimidation #menaces #mensonges #droit #droits_humains #Etats-Unis #Israel #Israël