• #Bois contre #mercenaires russes : comment la #Centrafrique a bradé une #forêt au groupe #Wagner

    Depuis 2021, #Bois_Rouge, une entreprise liée au groupe militaire privé Wagner, bras armé officieux du Kremlin, exploite une forêt à l’ouest de la Centrafrique. Elle bénéficie d’un étonnant traitement de faveur de la part des autorités, et œuvre parfois au mépris de la loi.

    À Bangui, « influence étrangère » a longtemps rimé avec France. La capitale de la Centrafrique, pays indépendant depuis 1960, a gardé des traces tenaces de l’ancien colonisateur français : avenue de France, rues du Poitou et du Languedoc, lycée français Charles-de-Gaulle, stations-service Total, bières Castel et coopérants français en pagaille.

    Depuis quelques années, le vent a tourné. Il vient désormais de l’Est. Dans les rues de Bangui, de larges panneaux vantent la coopération russo-centrafricaine. Un #centre_culturel russe a ouvert, dans lequel sont dispensés gratuitement des cours de langue. La boisson à la mode est une #vodka du nom de #Wa_na_wa, supposée donner à ses consommateurs « les secrets du pouvoir russe » et une « santé sibérienne ». Moscou fait don de blindés, de trampolines et de cahiers pour enfants, sponsorise des radios et des concours de beauté.

    Surtout, les hommages aux #mercenaires de Wagner sont partout. Les premiers employés de cette société militaire privée sans existence légale, considérée comme le bras armé officieux du Kremlin, sont officiellement arrivés dans la capitale centrafricaine début 2018, un peu plus d’un an après le retrait de l’opération française #Sangaris. Il s’agissait alors de former et d’accompagner sur le terrain les militaires centrafricains, aux prises avec des groupes armés irréguliers.

    Quatre ans plus tard, les « #conseillers_russes », comme on les surnomme pudiquement, ont des statues et des films à leur gloire. Des ministres portent des tee-shirts à leur effigie et des membres d’associations financées par Moscou chantent leurs louanges lors de manifestations.

    La présence de Wagner sur le continent africain (au Mali, en Libye, au Soudan ou au Mozambique) est désormais largement documentée, de même que les exactions dont certains de ces mercenaires se sont rendus coupables. Des rapports d’ONG, d’agences et de groupes d’experts onusiens ainsi que des enquêtes journalistiques en font état. Ces violations des droits humains ont conduit l’Union européenne à mettre en place, en décembre 2021, des #sanctions visant Wagner et ses dirigeants (voir la liste ici).

    Mais d’autres aspects de cette présence restent méconnus, en particulier les #accords industriels et financiers signés entre les sociétés de la galaxie Wagner et les États où le groupe intervient.

    Une enquête de trois mois, menée par Mediapart, le réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC) et l’ONG OpenFacto (à travers son projet « All Eyes on Wagner »), révèle comment une société liée à Wagner, Bois Rouge, a obtenu en 2021 une juteuse #exploitation_forestière en République centrafricaine, dans des conditions très avantageuses, qu’aucune autre société forestière n’avait obtenues.

    Notre enquête montre que la société Bois Rouge, officiellement centrafricaine, est dans les faits étroitement liée aux intérêts russes dans le pays, plus précisément au réseau d’affaires d’#Evgueni_Prigozhin, financier du groupe Wagner. Les autorités, dépendantes de Wagner pour assurer leur sécurité, ont bradé une partie de leurs #ressources_naturelles en autorisant Bois Rouge à exploiter la forêt de manière intensive, quasiment sans payer d’impôts, et parfois au mépris de la loi. Malgré ce traitement de faveur, Bois Rouge n’a pas respecté tous ses engagements vis-à-vis de l’État centrafricain.

    Interrogée, la gérante de Bois Rouge assure que la société « respect[e] pleinement les exigences et les règles en vigueur ». Également contactée, la présidence centrafricaine n’a pas souhaité nous répondre, estimant qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    Alors que plusieurs pays européens importent du bois centrafricain, notre enquête pose aussi la question de sa #traçabilité. Si les sanctions européennes visant le groupe Wagner et son financier Evgueni #Prigozhin devraient théoriquement rendre impossible l’importation de « #bois_Wagner » sur le sol européen, la faiblesse des contrôles existants ne permet pas de garantir que cette interdiction soit correctement appliquée.

    « Bois Rouge », société centrafricaine en apparence, russe dans les faits

    La République centrafricaine (RCA) est un pays riche de ses forêts. En 2021, le bois était le principal bien d’exportation du pays, loin devant les diamants. Il est exploité par seulement une douzaine d’entreprises.

    Le 9 février 2021, un nouvel acteur fait son entrée dans ce milieu très fermé. Une société jusqu’alors inconnue, Bois Rouge, remporte un appel d’offres lancé cinq mois plus tôt par le gouvernement centrafricain. Elle obtient, dans la région de la #Lobaye, au sud-ouest du pays, le droit d’exploiter une forêt de 186 000 hectares, riche de gorilles, léopards et éléphants.

    La parcelle appartenait jusqu’alors aux #Industries_forestières_de_Batalimo (#IFB), la plus ancienne des sociétés forestières de Centrafrique, à capitaux français. Le 18 juillet 2019, le permis est retiré à IFB et repris par l’État, dans des conditions contestées : selon nos informations, IFB a introduit un recours devant le Conseil d’État centrafricain. La société n’a pas souhaité commenter tant que la procédure judiciaire est en cours.

    Début 2021, la forêt passe donc sous le contrôle de Bois Rouge. L’entreprise se décrivait sur son site internet, mystérieusement fermé cette année, comme « l’une des plus grandes entreprises africaines de bois », se présentant ainsi comme une société 100 % centrafricaine. Elle est, de fait, immatriculée au registre du commerce depuis mars 2019 et dirigée par une ressortissante du pays, #Anastasie_Naneth_Yakoïma.

    Mais il s’agit en réalité d’un paravent des intérêts russes en Centrafrique. « Tout le monde sait qu’il s’agit d’une société fabriquée de toutes pièces par les Russes », confie un acteur du secteur. Plusieurs éléments matériels viennent l’étayer.

    En octobre 2019, sept mois après sa création à Bangui, Bois Rouge est présente à un forum d’industriels du bois à Shanghai. La société figure sous le même nom et à la même adresse que ceux renseignés au registre du commerce centrafricain… mais elle est classée parmi les participants russes. Bois Rouge n’est pas représentée par sa directrice, Anastasie Naneth Yakoïma, mais par un responsable des ventes dénommé #Artem_Tolmachev. Et l’une des deux adresses e-mail de contact de l’entreprise est hébergée par un service de messagerie russe, mail.ru.

    Les liens de Bois Rouge avec la Russie sont confirmés par ses activités sur le terrain. Des photos datées de novembre 2021 prises dans la concession, que l’EIC et OpenFacto ont obtenues, montrent plusieurs hommes blancs aux côtés d’employés centrafricains, ainsi que des camions et des boîtes de médicaments de marque russe et une porte sur laquelle « centre médical » est écrit en russe.

    Interrogée sur ses liens avec la Russie (ainsi que sur l’ensemble des informations contenues dans cet article), la gérante de Bois Rouge, Anastasie Naneth Yakoïma, fait simplement savoir que sa société « exerce son activité tout en respectant pleinement les exigences des normes et les règles en vigueur ». Elle ne souhaite pas répondre à nos questions, estimant que cela reviendrait à diffuser des « données confidentielles » sur l’entreprise.

    Sur la trace de Wagner : camouflages « #MultiCam » et sociétés de la galaxie Prigozhin

    D’autres éléments plus précis confirment que Bois Rouge n’est pas simplement liée à des entrepreneurs russes, mais bien à un réseau spécifique : celui d’Evgueni Prigozhin – homme d’affaires proche de Vladimir Poutine – et du groupe Wagner, dont il est soupçonné d’être le financier et le dirigeant.

    Le groupe Wagner n’a pas d’existence légale ; aucune entreprise ne porte officiellement ce nom. Il désigne le groupe de #mercenaires et, par extension, la galaxie de sociétés contrôlées par Evgueni Prigozhin qui opèrent dans les zones où ces mercenaires sont déployés – qu’elles soient actives dans l’extraction de ressources naturelles ou la #propagande en ligne. Evgueni Prigozhin est déjà présent en RCA via plusieurs entreprises, dont #Lobaye_Invest et #M-Finans, sous sanctions américaines depuis septembre 2020.

    Le premier élément reliant Bois Rouge à Wagner est chronologique : l’attribution de la concession dans la préfecture de la Lobaye coïncide avec l’arrivée des #mercenaires_russes dans la région. Selon nos informations, le gouvernement centrafricain a attribué l’ancienne parcelle d’IFB à Bois Rouge le 9 février 2021, soit seulement quinze jours après la reprise de #Boda, la principale ville de la région, par l’armée centrafricaine et les hommes de Wagner. Boda était auparavant contrôlée par une coalition de groupes armés, la #CPC.

    Les liens entre Bois Rouge et la galaxie Wagner/Prigozhin sont également d’ordre financier. Les données issues des bordereaux de chargements (« bill of lading ») de marchandises destinées à Bois Rouge, que l’EIC et OpenFacto ont consultées, démontrent que la société achète du matériel à #Broker_Expert_LLC, une société basée à Saint-Pétersbourg.

    Or, #Broker_Expert fournit d’autres entités du réseau Wagner/Prigozhin, parmi lesquelles l’entreprise minière #Meroe_Gold, active au #Soudan, décrite par le Trésor américain comme une filiale du groupe d’Evgueni Prigozhin.

    L’ONG Dossier Center (de l’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski), dont trois journalistes ont été assassinés en Centrafrique en juillet 2018 alors qu’ils enquêtaient sur les activités de Wagner dans le pays, liste également Broker Expert en tant qu’« entreprise affiliée à Prigozhin ». Ce lien est confirmé par des éléments matériels, tels qu’un numéro de téléphone utilisé à la fois par Broker Expert et par des sociétés de la famille Prigozhin : #Concord LLC, dont Evgeny Prigozhin est le bénéficiaire économique ; ou encore #Soinvest LLC, dirigée par son épouse #Liubov_Prigozhina.

    Nous avons identifié vingt-huit transactions entre Bois Rouge et Broker Expert rien qu’en novembre et décembre 2021. En deux mois, l’exploitant forestier a importé via Broker Expert un tracteur, des matériaux de construction (tôles d’acier, argile expansée, bétonnière, ciment, briques), des vis, du fil barbelé, un ventilateur, des plaques d’amiante ou encore un aspirateur industriel.

    Outre ces liens d’affaires, des indices laissés sur le terrain suggèrent aussi un lien avec Wagner. Sur deux photos prises sur la concession de Bois Rouge, on distingue des individus portant des pantalons de camouflage militaire. Ce modèle de camouflage, dit MultiCam, est utilisé par Wagner en RCA.

    Ressources naturelles contre prestations de sécurité

    Parmi les sources connues de financement de Wagner figure l’exploitation de ressources naturelles, dont des champs de #pétrole et de gaz repris à l’État islamique en #Syrie (dont Wagner toucherait 25 % des revenus en vertu d’un contrat signé avec le gouvernement syrien) et des #mines_d’or exploitées par une société liée à Evgueni Prigozhin au #Soudan. L’attribution de permis d’exploitation à des sociétés liées au groupe serait une manière pour des gouvernements africains surendettés de payer les services des mercenaires.

    La Centrafrique ne semble pas échapper à ce mode de fonctionnement. Un document rédigé par le gouvernement centrafricain, révélé dans un récent documentaire de France 5, fait le lien entre « l’investissement russe dans le domaine de la sécurité nationale » et l’exploitation d’une mine d’#or en RCA par une société officiellement malgache mais en réalité sous contrôle russe, #Midas_Resources.

    « L’État centrafricain a le droit de prendre connaissance de l’état des lieux de l’investissement russe dans le domaine de la #sécurité nationale pour pouvoir être en mesure de gérer les compensations », indique le document.

    Le droit d’exploiter la forêt centrafricaine fait-il partie des « #compensations » accordées à Wagner en échange des services de ses combattants, qui assurent la garde rapprochée du président Touadéra et combattent aux côtés des forces armées centrafricaines ?

    Nos recherches démontrent en tout cas que les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge relèvent davantage du cadeau que de la relation commerciale classique.

    Une forêt bradée

    Nous nous sommes procuré les documents officiels encadrant les activités de la société forestière liée à Wagner, qui étaient jusqu’ici restés secrets. Nous avons comparé les deux principaux documents – la convention provisoire d’exploitation signée entre l’État centrafricain et Bois Rouge le 28 avril 2021 et la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021 – avec six autres contrats comparables signés par l’État centrafricain avec d’autres entreprises entre 2014 et 2020. Notre analyse montre que Bois Rouge a obtenu le droit d’exploiter la forêt de manière intensive, ainsi que des avantages jamais octroyés à d’autres entreprises.

    Trois exemples illustrent ce traitement de faveur.

    Bois Rouge a obtenu l’autorisation d’exploiter la totalité de la surface de la forêt dont elle a obtenu la concession, avant même d’avoir signé la « convention définitive d’exploitation » censée encadrer ses activités. Or, avant d’avoir signé cette convention définitive, les autres entreprises forestières n’ont le droit d’exploiter qu’une partie de leur concession – généralement un huitième de sa surface.

    Second avantage : alors que les contrats forestiers fixent des « assiettes de coupe » (des zones prévues pour être exploitées), qui changent chaque année afin de laisser la forêt se régénérer, la convention d’exploitation de Bois Rouge prévoit des « assiettes annuelles de coupe » valables non pas un an mais trois ans, et renouvelables sur simple demande.

    Le contrat signé avec Bois Rouge supprime enfin une disposition importante, présente dans tous les autres contrats que nous avons pu consulter : l’interdiction de procéder à des abattages par temps de pluie ou venteux, ce qui est normalement interdit pour des raisons de sécurité.

    En plus de ces conditions d’exploitation inédites, nous avons obtenu un document prouvant que le gouvernement centrafricain a octroyé d’importants avantages fiscaux et douaniers à Bois Rouge.

    Une lettre signée du ministre des finances et du budget de RCA, #Henri-Marie_Dondra, datée du 23 avril 2021, indique que Bois Rouge bénéficie pendant cinq ans de droits de douane réduits à 5 % sur ses importations, d’une exonération de l’#impôt sur les sociétés (puis réduit à 25 % pendant une année supplémentaire), d’une contribution au développement social réduite de 25 % et d’une exemption du paiement de la patente. L’entreprise bénéficie également d’une TVA sur les importations « neutralisée » par une procédure dite de « paiement différé » ainsi que d’une exonération de #taxe_foncière pendant huit ans sur tous les immeubles bâtis neufs.

    Exploitation lancée de manière illégale

    Malgré ce traitement de faveur, nous avons pu établir que Bois Rouge n’avait pas respecté tous ses engagements.

    La société a lancé son exploitation en juillet 2021 sans réaliser de #plan_d’aménagement ni d’#étude_d’impact_environnementale, qui sont pourtant deux obligations légales. L’absence de plan d’aménagement est explicitement mentionnée dans la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021, ce qui n’a pas empêché le gouvernement centrafricain de la signer.

    « L’instauration de plans d’aménagement qui garantissent la préservation de la ressource forestière demeure notre priorité, et nous allons intensifier les contrôles », assurait pourtant en 2016 la ministre centrafricaine des forêts.

    L’absence d’étude d’impact environnementale réalisée par Bois Rouge nous a été confirmée par le ministère de l’environnement centrafricain.

    Ce n’est pas tout. Bois Rouge aurait dû payer, en échange de la concession, trois années de loyer. Cette obligation figure noir sur blanc dans le décret signé par le premier ministre centrafricain le 9 février 2021. La société a quinze jours pour le faire, et « tout manquement ou retard entraînera l’annulation d’office du permis », précise le document.

    Bois Rouge n’a pas payé. Mais l’État ne lui a pas retiré son permis.

    Une lettre du ministère des finances prouve qu’à la date du 23 avril 2021, soit deux mois après l’expiration du délai légal pour payer le loyer, le ministère des finances centrafricain n’avait toujours pas reçu l’argent. Le courrier indique que Bois Rouge a demandé un délai de paiement jusqu’au 1er avril 2022, soit onze mois après la date prévue. Ce report a été accordé par le ministère des finances – interrogé sur les motifs de cette décision, ce dernier ne nous a pas répondu.

    D’autres documents internes au ministère des eaux et forêts prouvent que Bois Rouge n’a pas payé toutes les taxes liées à l’abattage de bois auxquelles elle était assujettie, au moins jusqu’en février 2022.

    À ces manquements légaux et financiers s’ajoutent des #conditions_de_travail problématiques sur la zone d’exploitation. Nous avons pu recueillir le témoignage détaillé d’une personne connaissant bien la concession, mais qui requiert l’anonymat étant donné les risques importants pour sa sécurité. Cette source rapporte que Bois Rouge emploie un personnel très insuffisant (une équipe d’abattage y est constituée de deux personnes, contre cinq ou six habituellement), qu’elle fait travailler dans des conditions dangereuses.

    Selon ce témoin, les #abatteurs de Bois Rouge couperaient « 15 à 20 arbres par jour » alors que la norme dans d’autres concessions serait plutôt de sept par jour. Les dirigeants de l’entreprise leur imposeraient de travailler « jusqu’à 15 heures ou 16 heures » alors que, dans la région, l’usage veut que le travail s’arrête vers 11 heures en raison du vent qui se lève, rendant alors l’abattage particulièrement dangereux. Il assure enfin que le cahier de chantier, qui recense notamment les volumes de bois coupés, n’était pas rempli, alors qu’il s’agit d’une obligation légale. Interrogés sur ce point (ainsi que sur toutes les questions soulevées dans cet article), les représentants de la société Bois Rouge ne nous ont pas répondu.

    Malgré cela, Bois Rouge n’aurait pas encore exploité d’importants volumes de bois. Deux sources proches du dossier indiquent que l’entreprise a jusqu’à présent coupé un nombre d’arbres relativement modeste – qui représenterait quelques centaines de mètres cubes – qu’elle a ensuite exportés via le Cameroun. « Ils semblent être dans une phase de test », indique l’une de ces sources.

    Bientôt des meubles en « bois Wagner » en Europe ?

    Il est impossible, pour l’heure, de savoir vers quels pays ce bois a été exporté. Bois Rouge n’a pas souhaité nous répondre ; également questionnée, la #SGS, société chargée de contrôler les exportations de bois centrafricain, n’a pas donné suite.

    Plusieurs pays d’Europe importent du bois centrafricain, parmi lesquels l’Espagne (jusqu’en 2019 au moins), la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne et la Belgique. Au total, selon les chiffres officiels produits par l’UE, les importations de bois (et ses dérivés, charbon et liège) de la RCA vers l’UE ont augmenté de 62 % en 2021 pour atteindre 11 millions d’euros.

    Du « #bois_Wagner » est-il importé en Europe, ou pourrait-il l’être prochainement ? Cela est théoriquement interdit, pour deux raisons : les règlements européens contre l’exploitation illégale des forêts, et les sanctions émises par l’UE visant Wagner. À cela pourraient s’ajouter les sanctions prises contre des entreprises et citoyens russes à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, qui pourraient également toucher indirectement Bois Rouge : l’exploitant forestier se fournit auprès de l’entreprise de sidérurgie russe #Severstal, dont le principal actionnaire, l’homme d’affaires russe #Alexeï_Mordachov, a été placé sous sanctions européennes en mars 2022.

    Mais pour l’heure, rien ne garantit que les contrôles existants soient suffisants pour empêcher Wagner d’écouler son bois centrafricain en Europe.

    En 2005 et 2020, l’UE s’est dotée de deux règlements visant à mettre fin à l’exploitation illégale des forêts : le règlement de l’Union sur le bois, et le règlement dit #FLEGT (« #Forest_Law_Enforcement_Governance_and_Trade »). Ils prévoient un système de « #diligence_raisonnée », qui doit être mis en place par les importateurs et est supposé garantir que les bois issus d’une récolte illégale ne sont pas mis sur le marché de l’Union européenne.

    Mais la Commission européenne a jugé, dans un rapport de décembre 2021, que ces deux outils n’avaient pas totalement atteint leurs objectifs. Une partie des entreprises important du bois dans l’UE ont une « connaissance et une compréhension limitées des obligations à respecter » et rencontrent des difficultés à vérifier les informations provenant de leurs chaînes d’approvisionnement. Certains importateurs profitent de la souplesse de certains pays de l’UE, où les contrôles sont moins nombreux, pour faire entrer du bois à l’origine douteuse, relève la Commission.

    De fait, pour l’année, 2020, un seul État membre a déclaré avoir effectué un contrôle portant sur du bois importé de RCA afin de vérifier sa conformité avec le règlement européen sur le bois.

    Les ONG sont encore plus critiques. « Les règles de confidentialité en vigueur dans l’Union européenne font qu’il est difficile de suivre le bois depuis la source jusqu’à l’entreprise qui l’importe directement », explique Marigold Norman, experte en bois travaillant avec l’ONG Forest Trends. Par ailleurs, « jusqu’à présent, les sanctions infligées aux entreprises qui enfreignent les règles ont été limitées. Dans certains cas, les amendes sont une part assumée du coût de l’approvisionnement en bois tropicaux de grande valeur ».

    Malgré des importations de bois centrafricain en forte augmentation ces dernières années (jusqu’à atteindre près de 6 millions d’euros en 2021 selon les données des douanes françaises), la France ne semble pas non plus mettre en œuvre de contrôles suffisants. En 2019, l’ONG Earthsight a établi qu’une entreprise française, F. Jammes, continuait d’importer du bois produit par la société centrafricaine SEFCA, pourtant accusée en 2015 par l’ONG Global Witness d’avoir versé de l’argent à la Seleka, un groupe armé centrafricain responsable de nombreuses exactions, afin de sécuriser sa production.

    Interrogée par le biais de son porte-parole sur les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge, la présidence centrafricaine nous a adressé une brève réponse, assurant que « le gouvernement centrafricain, en toute souveraineté, reçoit des projets d’exploitation et accorde des licences d’exploitation aux sociétés d’investissement qui s’installent dans [son] pays ». La présidence n’a pas souhaité répondre davantage à nos questions précises, estimant que le sujet « ne correspond[ait] pas aux préoccupations de [son] pays et de [sa] population » et qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/260722/bois-contre-mercenaires-russes-comment-la-centrafrique-brade-une-foret-au-

    #Russie #république_centrafricaine #extractivisme #Russafrique #soft_power #déforestation

  • How Alcohol Conquered Russia
    https://www.theatlantic.com/international/archive/2013/09/how-alcohol-conquered-russia/279965

    A history of the country’s struggle with alcoholism, and why the government has done so little about it.

    Update: A previous version of this story gave insufficient credit to a 2011 World Policy Journal article by Heidi Brown. The story has been updated better to reflect instances where our writer relied on Brown’s work and to provide clearer attribution to other sources he consulted.

    Picture the Russian alcoholic: nose rosy, face unshaven, a bottle of vodka firmly grasped in his hands. By his side he has a half-empty jar of pickles and a loaf of rye bread to help the devilish substance go down. The man is singing happily from alcohol-induced jubilation. His world may not be perfect, but the inebriation makes it seem that way.

    Today, according to the World Health Organization, one-in-five men in the Russian Federation die due to alcohol-related causes, compared with 6.2 percent of all men globally. In her 2000 article “First Steps: AA and Alcoholism in Russia,” Patricia Critchlow estimated that some 20 million Russians are alcoholics in a nation of just 144 million.

    The Russian alcoholic was an enduring fixture during the Tsarist times, during the times of the Russian Revolution, the times of the Soviet Union, during the transition from socialist autocracy to capitalist democracy, and he continues to be in Russian society today. As Heidi Brown described in her 2011 article for World Policy Journal, the prototypical Russian alcoholic sits on broken park benches or train station steps, smoking a cigarette and thinking about where his next drink will come from and whether he can afford it.

    The Russian government has repeatedly tried to combat the problem, but to little avail: “this includes four ... reforms prior to 1917, and larger-scale measures taken during the Soviet period in 1958, 1972, and 1985. After each drastically stepped-up anti-alcohol campaign, [Russian] society found itself faced with an even greater spread of drunkenness and alcoholism,” explains G.G. Zaigraev, professor of Sociological Sciences and Head Science Associate of the Institute of Sociology at the Russian Academy of Sciences, in the journal Sociological Research.

    “The Kremlin’s own addiction to liquor revenues has overturned many efforts to wean Russians from the tipple,” as Mark Lawrence Schrad wrote in the The New York Times last year. “Ivan the Terrible encouraged his subjects to drink their last kopecks away in state-owned taverns” to help pad the emperor’s purse.

    “Before Mikhail Gorbachev rose to power in the 1980s, Soviet leaders welcomed alcohol sales as a source of state revenue and did not view heavy drinking as a significant social problem,” as Critchlow put it. In 2010, Russia’s finance minister, Aleksei L. Kudrin, explained that the best thing Russians can do to help, “the country’s flaccid national economy was to smoke and drink more, thereby paying more in taxes.”

    By facilitating alcohol sales and distribution, the Kremlin has historically had considerable sway in recent decades. But Russia’s history with alcohol goes back centuries.

    In the year 988, Prince Vladimir converted his nation to Orthodox Christianity, in part because, unlike other religions, it didn’t prohibit drinking, as Brown explained in her World Policy Journal article. According to legend, monks at the Chudov Monastery in the Kremlin were the first to lay their lips on vodka in the late 15th century, but as Russian writer, Victor Erofeyev notes, “Almost everything about this story seems overly symbolic: the involvement of men of God, the name of the monastery, which no longer exists (chudov means “miraculous”), and its setting in the Russian capital.” In 1223, when the Russian army suffered a devastating defeat against the invading Mongols and Tartars, it was partly because they had charged onto the battlefield drunk, Brown wrote.

    Ivan the Terrible established kabaks (establishments where spirits were produced and sold) in the 1540s, and in the 1640s they had become monopolies. In 1648, tavern revolts broke out across the country, by which time a third of the male population was in debt to the taverns. In the 1700s, Russian rulers began to profit from their subjects’ alcoholism, as Brown, who spent 10 years covering Russia for Forbes magazine, explained. “[Peter the Great] decreed that the wives of peasants should be whipped if they dared attempt to drag their imbibing husbands out of taverns before the men were ready to leave.”

    Peter the Great was also, according to Brown, able to form a phalanx of unpaid workers by allowing those who had drunk themselves into debt to stay out of debtors prison by serving 25 years in the army.

    “Widespread and excessive alcohol consumption was tolerated, or even encouraged, because of its scope for raising revenue,” Martin McKee wrote in the journal Alcohol & Alcoholism. According to Brown, by the 1850s, vodka sales made up nearly half the Russian government’s tax revenues. Following the Russian Revolution in 1917, Lenin banned vodka. After his death, however, Stalin used vodka sales to help pay for the socialist industrialization of the Soviet Union. By the 1970s, receipts from alcohol again constituted a third of government revenues. One study found that alcohol consumption more than doubled between 1955 and 1979, to 15.2 liters per person.

    Some have claimed that heavy consumption of alcohol was also used as a means of reducing political dissent and as a form of political suppression. Russian historian and dissident Zhores Medvedev argued in 1996, “This ‘opium for the masses’ [vodka] perhaps explains how Russian state property could be redistributed and state enterprises transferred into private ownership so rapidly without invoking any serious social unrest.” Vodka, always a moneymaker in Russia, may have been a regime-maker as well.

    *

    To date, there have been only two expansive anti-alcohol campaigns in Russia, both of which took place during the Soviet Union: one under Vladimir Lenin and the other under Mikhail Gorbachev. All other leaders have either ignored alcoholism or acknowledged heavy alcohol consumption but did nothing substantial about it. As Critchlow wrote, “Under the Stalin, Khrushchev, and Brezhnev regimes, harsh penalties were imposed on those who committed crimes while intoxicated, but heavy drinking was not viewed as a threat to society, perhaps because the leaders, who themselves liked to indulge, saw the use of alcohol as a safety valve for low morale.”

    “Gorbachev announced ... legislation in May 1985, after a large-scale media campaign publicizing the Kremlin’s new war on alcoholism—the third most common Soviet ailment after heart disease and cancer,” Nomi Morris and Jack Redden wrote in Maclean’s.

    It was largely seen as the most determined and effective plan to date: The birthrate rose, life expectancy increased, wives started seeing their husbands more, and work productivity improved. However, after a spike in alcohol prices and a decrease in state alcohol production, some started hoarding sugar to make moonshine, and others poisoned themselves with substances such as antifreeze, as Erofeyev points out. The people’s displeasure with Gorbachev’s anti-alcohol campaign can be summarized by an old Soviet joke: “There was this long line for vodka, and one poor guy couldn’t stand it any longer: ‘I’m going to the Kremlin, to kill Gorbachev,’ he said. An hour later, he came back. The line was still there, and everyone asked him, ‘Did you kill him?’ ‘Kill him?!’ he responded. ‘The line for that’s even longer than this one!’”

    Despite Gorbachev’s efforts, by the end of the Soviet era, alcoholism still had a stronghold in Russia. Its success ultimately lead to its failure: spending on alcohol from state outlets fell by billions of rubles between 1985 and 1987. Authorities expected that the loss in revenue would be offset by a predicted 10 percent rise in productivity, but such predictions were ultimately not met.

    Following the fall of the Soviet Union, the state’s monopoly over alcohol was repealed in 1992, which lead to an exponential increase in alcohol supply. In 1993, alcohol consumption had reached 14.5 liters of pure alcohol per person, as the journal World Health found in 1995, making Russians some of the heaviest drinkers in the world.

    To date, “taxation on alcohol remains low, with the cheapest bottles of vodka costing just 30 rubles ($1) each,” as Tom Parfitt explained in the Lancet in 2006. “There is a simple answer to why so many Russians fall prey to alcohol…it’s cheap. Between 30-60% of alcohol is clandestinely made, and therefore untaxed. A large quantity is run off on ‘night shifts’ at licensed factories where state inspectors are bribed to remove tags on production lines at the end of the working day.”

    Vladimir Putin has criticized excessive drinking, and Dmitri Medvedev has called Russia’s alcoholism a “natural disaster,” but besides the rhetoric, little has been done to tighten regulations on the manufacture of liquor, and no coherent programs have been implemented to combat alcoholism. Gennady Onishchenko, Chief Public Health Inspector of the Russian Federation, has urged major spending on the treatment of alcoholism as a response to the tripling of alcohol-related mortality since 1990, arguing that prohibition and excise tax hikes are counterproductive.

    Today, the dominant “treatment for alcoholism in Russia are suggestion-based methods developed by narcology—the subspecialty of Russian psychiatry which deals with addiction,” as Eugene Raikhel wrote in Culture, Medicine, and Psychiatry. Narcology, otherwise referred to as ‘coding’, is a procedure intended to create a subconscious aversion to alcohol, as Critchlow explained.

    “While many aspects of addiction treatment in Russia had been radically transformed during the 1990s, the overall structure of the state-funded network had not changed significantly since the 1970s, when the Soviet narcological system was established,” wrote Eugene Raikhel of the University of Chicago. Other, less common methods that have been used to treat alcohol and drug addiction include brain “surgery” with a needle and “boiling” patients by raising their body temperatures, as Critchlow noted, which is intended to ease severe withdrawal symptoms. Conventional treatments for alcoholism, such as Alcoholics Anonymous, are available in Russia, but they are not officially recognized by the Kremlin and do not receive government funds, making them scarce and very poorly funded.

    The Russian Orthodox Church has met self-help programs with suspicion as well. Critchlow explained, “Despite their record of success with many alcoholics and drug addicts, the self-help programs Alcoholics Anonymous and Narcotics Anonymous . . . have [been] met with resistance in Russia, especially from the medical profession, government officials, and the Russian Orthodox Church clergy.” She further wrote, “Members of the Russian Orthodox clergy have expressed distrust of the self-help movement, often because of the perception of it as a religious cult invading the country.”

    In 2010, the Church described AA as an "effective instrument in rehabilitating drug and alcohol addicts,” while saying it would develop its own alcohol program.

    Meanwhile, many Russians still prefer more traditional remedies. “I went to the AA and I couldn’t believe my ears. They have no God and they say that they conquer alcoholism themselves. That fills them with pride,” one Orthodox believer wrote on his blog. "I went back to the Church. There, they conquer it with prayer and fasting.”

    #Russie #alcool #politique #histoire #santé

  • L’alcool m’était interdit par l’Académie de médecine. J’avais bu pour la vie au cours de ces dernières années, noyé des caravanes de souvenirs dans des gués de vodka. À présent : fini ! Le robinet magique était fermé. Je payais cher la dette contractée au bureau des excès. Ne pouvant me permettre de réveiller les démons, il me fallait oublier la grâce de l’ivrogne : celle d’accueillir des carnavals dans son crâne. Et ce soir, sous un ciel pourtant idéalement bariolé pour vider une carafe de vin de Provence, je me contentais d’un verre flasque. Le paysage se borna à ressembler à ce qu’il était.

    Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, Gallimard, 2016, p. 49.

    #sylvain_tesson #marche #alcool #vodka #médecine #addiction #geoculturelim

  • Pourquoi l’alcool que vous buvez peut indiquer vos opinions politiques | Slate.fr
    http://www.slate.fr/life/81849/electeurs-gauche-preferent-vodka-electeurs-droite-whisky

    Le National Media Research, Planning and Placement, qui se présente comme une agence de communication républicaine, a publié une étude sur les marques d’alcools forts et de vins préférées des électeurs de gauche et de droite (démocrates et républicains) aux Etats-Unis.

    Le Washington Post écrit ainsi que les buveurs démocrates préfèrent les alcools clairs et en particulier les vodkas de marque Absolut et Grey Goose, alors que les Républicains sont plutôt amateurs de liqueurs brunes, Jim Beam, Canadian Club et Crown Royal en tête.

    CNN nous apprend que les données sont issues de 50.000 réponses recueillies auprès des électeurs en 2012 et 2013.

    .........

    #alcool
    #vodka
    #vin
    #vote
    #sociologie
    #analyse-électorale
    #démocrates
    #distinction-sociale
    #whisky droite ?
    #vodka gauche ?

  • Illegal #vodka #pipeline discovered in Kyrgyzstan
    http://www.harpers.co.uk/news/illegal-vodka-pipeline-discovered-in-kyrgyzstan/348856.article

    Authorities in Kyrgyzstan have shut off an illegal eight inch-wide tube being used to smuggle illicit alcohol between #Kazakhstan for a third of mile under the Chu River into #Kyrgyzstan (...) thousands of litres of alcohol were smuggled between the two countries

    ça c’est de l’info pour @reka et @simplicissimus

    personne ne semble dire où passait exactement ce tuyau, posé dans le lit de la rivière

    • Merci !

      L’affaire est traité par le commissariat de Tokmok, le tuyau est apparemment long de 500 mètres et passait non loin d’un poste de douanes… On n’a toujours pas arrêté qui que ce soit…

      Info de Tengrinews du 15/08/13

      Контрабандный спирт перекачивался из Казахстана в Кыргызстан. Преступность. Tengrinews.kz
      http://tengrinews.kz/crime/kontrabandnyiy-spirt-perekachivalsya-iz-kazahstana-v-kyirgyizstan-239863

      Пограничники пресекли контрабанду спирта из Казахстана в Кыргызстан, передает корреспондент Tengrinews.kz со ссылкой на государственную пограничную службу Кыргызстана.

      Сотрудники заставы «Токмок» обнаружили шланг, через который перекачивался спирт. Он был протянут по дну реки Чу через государственную границу. На дне реки контрабандисты установили обрезки рельсов, к которым прикрепили шланг. Общая длина шланга - 500 метров, его диаметр - 20 сантиметров.

      Localisation de Tokmok :
      https://maps.google.com/maps?q=chu+river,+kirgizistan%3B+tokmok&hl=fr&ll=42.900113,75.2948&spn=

    • Un article très complet sur le business de la Vodka au Kirghizistan

      Kyrgyzstan: Vodka is no Elixir for Budget Woes | EurasiaNet.org
      http://www.eurasianet.org/node/67163

      Vodka is already a major employer – at least 2,000 people work in the bottling plant of Ayu, the local market leader. But trade in fake excise stamps is said to be flourishing, meaning the government is missing out on much-needed revenue. According to the Economics Ministry, the sector contributed just $7.5 million in taxes last year. Officials estimate that 72 percent of Kyrgyz vodka is distilled in the shadows and goes untaxed.
      The heartbeat of local vodka is undoubtedly Ayu, producers of Shpilka (Stiletto), a brand enjoying moderately successful sales in the United States. Local media outlets portray the firm’s ultimate beneficiary, MP Sharshenbek Abdykerimov, as a kind of Kyrgyz Rockefeller, capable, as the local newspaper De Facto wrote last year, of “finding a common language with any government” to protect and expand his business interests.
      (…)
      At the beginning of this year, six of nine domestic producers lost their licenses when they failed to meet the minimum 100,000-decaliter annual requirement introduced in 2009 for vodka producers. Some media have accused the family of the former president, Kurmanbek Bakiyev, of having a hand in the legislation, and of colluding with major producers to drive smaller rivals out of business.

      Pressure was “much worse in the Bakiyev period,” recalls Mirlan Sadykov, director of Alsuu. Sadykov accuses his competitors of having “state inspectors check on other businesses and paying newspapers to write dirty articles about other vodka companies” prior to the riots that ushered out the Bakiyev family in 2010.

      The vodka wars are not entirely over, says Kurenkeyev of The Association of Alcohol Producers, noting that producers of other liquors do not face any minimum production requirements. The sector is still defined by a “small group of men playing cat and mouse,” he told EurasiaNet.org. “The losers are the state and the market.”

    • Enfin, un article de 2008 de Courrier International recensant plusieurs précédents transfrontaliers…

      Vodka : l’ivresse des profondeurs | Courrier international
      http://www.courrierinternational.com/article/2008/09/25/vodka-l-ivresse-des-profondeurs

      [2008] Onze personnes accusées d’avoir construit un pipeline à vodka de 1,6 km à la frontière russo-estonienne ont été déférées devant la justice estonienne. Quelque 6 200 litres d’alcool distillé illégalement auraient transité par cet assemblage de tubes de plastique installé entre les villes de Narva, en Estonie, et d’Ivangorod, en Russie.
      (…)
      En 2006, un pipeline encore plus long – 2,5 km – avait été découvert en Estonie.
      (…)
      Les contrebandiers estoniens ne sont pas des pionniers en matière d’alcooloduc : en 2004, l’on a dé­couvert un pipeline de 3 kilomètres servant à acheminer de la vodka entre la Biélorussie et la Lituanie, rappelle le journal en ligne Iantarnyi Kraï.

    • SCOOP : Djokhar Tarnaev est né à Tokmok il y a 20 ans. Il y a vécu ainsi que son frère Tamerlan jusqu’à l’âge de 8 ans, avant de faire un bref séjour à Makhatchkala au Daguestan et d’émigrer aux États-Unis.

      Dzhokhar and Tamerlan Tsarnaev - Wikipedia, the free encyclopedia
      http://en.wikipedia.org/wiki/Dzhokhar_and_Tamerlan_Tsarnaev

      As children, Tamerlan and Dzhokhar lived in Tokmok in Kyrgyzstan. In 2001, the family moved to Makhachkala, Dagestan, in the Russian Federation.

      Note : cette vidéo du Huffpost (sans informations nouvelles et sans images locales) présente Tokmok comme le terminus du pipeline.
      http://videos.huffingtonpost.com/entertainment/celebrity/authorities-shut-down-vodka-pipeline-517906844