• En plein boum des arrestations preventives (#loitravail, #zad, #giletsjaunes...) la justice se prépare à l’arrivée des #algorithmes avec la #legaltech (technologie juridique) ?
    Encore un article qui devrait être en libre accès, #Mediapart... Avec l’épée de Damocles de la #justice-predictive, c’était l’occasion de montrer du soutien à toutes les #legalteam <3

    https://www.mediapart.fr/journal/france/020119/la-justice-se-prepare-l-arrivee-des-algorithmes?onglet=full

    Cela fait plusieurs années que tout un écosystème de start-ups attend l’ouverture du marché de la justice numérique, aujourd’hui freiné par le manque de décisions en open data et de cadre juridique. Le projet de réforme de la justice en cours d’examen en pose les bases. Certains s’inquiètent de l’application d’algorithmes au monde judiciaire, promettant, à terme, de prédire l’issue des procédures.
    La numérisation de l’État était l’une des grandes promesses d’Emmanuel Macron. La « start-up nation » est censée s’accompagner d’une dématérialisation de tous les aspects des relations entre les institutions et les citoyens. Certains chantiers sont déjà bien avancés, par exemple dans le domaine fiscal avec le paiement des impôts à la source. Le projet de loi sur la justice en cours d’examen au Parlement en ouvre un nouveau : celui de la numérisation de la justice.

    Ce texte introduit quelques mesures qui marquent les premiers signes de l’adaptation de l’institution judiciaire au numérique, ainsi que de son ouverture au marché de la « legaltech » (en français, technologie juridique ou technologie au service du droit). Derrière ce terme se cache tout un écosystème d’acteurs dont le but est de promouvoir la numérisation de la justice : les procédures qui pourront se faire en ligne, les jugements qui pourront être rédigés, voire rendus, par un algorithme ou encore les décisions elles-mêmes, qui formeront ainsi une gigantesque base de données, autrement dit le « big data » dont ont besoin les algorithmes pour tourner.

    Comme pour sa cousine la « civic tech », dont le but est de numériser les institutions démocratiques, la communauté de la legaltech abrite des acteurs convaincus que l’informatique a le pouvoir de transformer la société, mais également de nombreuses entreprises impatientes de « disrupter » un nouveau marché potentiellement colossal. Benjamin Jean appartient à la première catégorie. L’association qu’il préside, Open Law, milite pour un « droit ouvert » et un rapprochement entre le monde du juridique et celui du numérique.

    « Il existe plusieurs définitions possibles de la legaltech, explique-t-il à Mediapart. Au sein d’Open Law, https://openlaw.fr , nous considérons comme acteurs de la legaltech tous ceux qui s’appuient sur des solutions et des outils numériques pour favoriser l’accès au droit et à la justice. La finalité, c’est vraiment l’accès au droit et à la justice. Et c’est l’utilisation du numérique dans cette optique qui caractérise la legaltech. »

    « C’est donc une définition très large, poursuit Benjamin Jean. Les premières formes de legaltech ont été les plateformes de marché, qui permettaient de contacter facilement un avocat. Au sein des cabinets d’avocats et des études de notaires, le numérique permet déjà de faire mieux ce qu’on faisait avant. Il existe pas mal de solutions qui permettent de mieux gérer les documents et toutes les saisies. Ensuite, il y a tout ce qui permet de favoriser la collaboration. Certains nouveaux outils permettent d’aller dans le sens de la pluridisciplinarité, de faire travailler facilement des avocats avec des notaires, avec des huissiers, de favoriser les relations entre les professions réglementées. »

    « Aujourd’hui, explique Benjamin Jean, il y a toute une diversité d’acteurs venant soit du numérique, des pure players, soit des secteurs traditionnels. Les éditeurs juridiques notamment sont tous depuis quelque temps sur le numérique. Il y a également des acteurs institutionnels comme la Dila (Direction de l’information légale et administrative) ou le Parlement. »

    https://vimeo.com/304829590

  • OK #GAFA ? Je viens de procéder à des tentatives de navigation sécurisée pour #Facebook (!) = utiliser le navigateur #TOR (vu les derniers choix ? de #Mozilla) et me connecter avec l’adresse sécure https://www.facebookcorewwwi.onion
    A chaque fois, Facebook bloque mon compte !
    Il me force à m’identifier sur mon précédent outil (tel ou firefox) et m’oblige à changer de mp + toute une série de vérifs fastidieuses. Et je ne doute pas que mon compte est passé dans les connexions suspectes dont il faut restreindre l’audience.
    Autant je ? la transparence, autant la possibilité d’être anonyme, particulièrement sur de tels réseaux, est un corolaire indispensable. Lors d’un procès récent à #Nantes, un des #GiletsJaunes a pris cher à cause de propos qu’il a tenu sur FB.
    Bref, en 2019, je serais encore plus vénère contre les personnes qui s’organisent politiquement et qui obligent les gens à passer par uniquement #Facebook / les #GAFAM pour les lire, suivre et interagir : c’est hyper grave de ne pas penser l’anonymat comme BASE des luttes.

    • Merci @parleur. Je le connais quasi par cœur, ce texte, depuis 2012 et je l’ai beaucoup partagé, ainsi que les préconisations de #Richard_Stallman. Mais en fait ces texte n’ont, à ma connaissance, pas trop changé le comportement des personnes à qui je les ai transmis.
      Pire : j’avais fermé mon compte facebook, avec force déclaration sur ce sujet justement, pendant la campagne de la #Quadrature... Sauf que toute l’organisation des hébergeurs et autres groupements nantais pour les exilé-e-s se fait sur facebook. Sans parler des autres luttes... Et comme mon but est de faire sortir les gens de facebook, il faut bien en faire sortir les infos... et donc il m’a fallu replonger (je passais les events sur demosphere, mais là je fais un peu une pause). Je suis aussi obligée de constater l’impact mental / émotionnel qui consiste à lutter contre la socialisation de ce réseau : c’est super violent : ne pas inciter les gens à liker ou à répondre, ça, ça va. Mais, soi-même, ne pas interagir quand il y a des commentaires trop cools ou trop cons, ne pas intervenir face aux fakenews transmises par les gens qu’on aime, ne pas répondre sur messenger, etc. c’est une torture.
      Je crois que très peu de gens ont conscience d’à quel point la lutte pour la #zad #NDDL a été exemplaire à ce niveau. Entièrement, et uniquement, à partir d’automedias et de blogs. Concernant facebook, qui a été ma partie la plus chronophage, bien plus que la photo, j’ai réussi à proposer de suivre l’exemple de l’#EZLN (bon anniv au passage !), au moins partiellement : ne jamais « offrir » à facebook d’exclusivité, essayer au maximum de donner des sources hors facebook, jusqu’à n’y mettre que les flux rss des différents automedias. Par contre nous n’avons pas pu appliquer l’autre versant du « ne pas interagir »... Si nous n’avions pas assumé la charge de répondre aux questions, contre-carrer les pro-aéroports et gérer les rumeurs, d’autres pages étaient prêtes à s’approprier ce rôle dans dans une optique beaucoup moins « anti-succès » (on a quand même fait tout ce qu’il ne faut pas faire vis-à-vis des conseils donnés aux CM, les fameux « community manager ») !
      Je constate actuellement que le soulèvement des #GiletsJaunes a redonné un gain de popularité énorme à facebook, par le biais des « groupes » où les gens se lâchent de manière absolument hallucinante... C’est assez désespérant.

  • contaminations de la zad

    Cela va faire bientôt dix ans que plusieurs centaines de personnes vivent sur la zone de #Notre-Dame-des-Landes. Ce lieu, aux frontières mouvantes, est devenu l’un des emblèmes en France de la possible constitution dans la durée d’une contre-société autogérée. Mais il ne s’agit pas d’une bulle localisée ou d’une petite niche à l’écart des soubresauts du monde. Ce sont justement les effets de sa fréquentation régulière qui sont ici interrogés. Où il apparaît que les choses ne peuvent plus jamais être comme avant.


    https://vacarme.org/article3080.html
    #ZAD #NDDL #cartographie #visualisation

  • Vinci Autoroutes va envoyer une facture aux automobilistes passés pendant les opérations « péage gratuit » des « gilets jaunes »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/vinci-autoroutes-va-envoyer-une-facture-aux-automobilistes-passes-penda

    L’entreprise compte identifier les véhicules passés sans payer à l’aide des caméras de surveillance installées sur les péages.

    Où tu découvres que les sociétés d’autoroute ont le moyen d’écrire aux automobilistes en utilisant leur immatriculation.

    Où tu te dis que ces gens ont une vraie envie de paix civile.

  • Il y a un an, un journaliste arriviste signait son 1er article pour Le JDD et montait en épingle un dossier fourni par la Gendarmerie Nationale sans en vérifier les infos.
    http://web.archive.org/web/20171217030208/http://www.lejdd.fr/societe/notre-dame-des-landes-les-photos-secretes-de-la-zad-3522752
    Dans la foulée #Christophe_Castaner s’en servait sur France 3 pour justifier une énorme opération militaire sur la #zad #NDDL
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-3/dimanche-en-politique/dimanche-en-politique-du-dimanche-17-decembre-2017_2508207.html
    En faisant des recherches sur les sources, en quelques heures, je m’étais rendue compte que quasi toutes les photos étaient détournées, voire bidonnées :
    https://twitter.com/ValKphotos/status/942791427691614208 et on en avait bien rigolé par là : https://seenthis.net/messages/653494
    Le JDD s’était lamentablement justifié en expliquant que c’était la faute à un dossier fourni par la gendarmerie.
    Ce processus n’est pas exceptionnel mais HABITUEL. Les mainstream, pour plein de raisons, ne remettent pas en question ce qu’ils reçoivent des services régalien. Même s’ils savent depuis toujours servir de courroie de transmission d’une désinformation orchestrée.
    Ce qui est intéressant c’est de voir à quel point le phénomène des #fakenews, amplifié par des savants fous en algorithmes, payés et bientôt régulé-rentabilisé par les #GAFA (ou #gafam ?) entraine aussi une formation intense au #CheckNews. Et la mode aux débunkage est amplifiée par mouvement des #GiletsJaunes qui est, paradoxalement, issu de la complosphère...
    Ce que semble oublier le @gouvernementFR au service des puissants c’est que, par la porte ou par la fenêtre, la populace, dont je fais partie, a soif d’apprendre. Mais que face au mépris et au mensonge, la révolte, qu’il est en train de manipuler, risque de s’amplifier & faire des ravages.
    Là ou les services de ce @gouvernementFR excelle bien plus que pour les précédents, c’est de jouer sur ce qui nous différencie pour en faire des appâts clivants. Il l’a fait avec brio sur la #zad #nddl, massacrant celleux qui refusaient de négocier. Il en fera autant avec les #GiletsJaunes grâce au #RIC
    N’oubliez pas que @EmmanuelMacron a fait sa thèse sur le Prince de Machiavel...


    Là où je veux en venir c’est qu’il est urgent de tout faire pour développer l’éducation populaire ET la transmission d’outils LIBRES. ET de continuer à développer l’esprit critique. (ET de cesser de mélanger critique avec « attaque personnelle », aussi !)
    Qu’on rejoigne ou non un mouvement, un soulèvement, une révolte, une (r)évolution... JAMAIS la fin ne peut justifier les moyens. A chaque fois qu’on laisse passer un arrangement avec « le plus fort », nous perdons. A chaque fois que nous censurons l’esprit critique, nous perdons.
    A chaque fois qu’on détourne les yeux sur « quelques pertes », « quelques dégâts collatéraux », qui touchent « pas grand monde » mais toujours les plus faibles / isolés, nous perdons. Parce que ce n’est pas un jeu pour [nous]. Parce qu’il est indécent de parier avec la vie des autres
    Bison Futé qu’on voit sur ma photo est devenu Bison Cramé. Dommage « collatéral » de l’incendie de « La Rainette », cabane verte qui lui faisait face sur la route, annexée par un barbouze, incendiée par des... barbouzes (?) après des mois batailles internes : ils fini par privilégier la politique de la terre brûlée à la recherche, trop lente à leur goût, du #consensus. La perspective de la guerre y est pour beaucoup.
    Le puits, pseudo cache d’armes, qu’on voyait aussi dans les photos, n’a pas été comblé mais écrasé. Tout cette Zone Est de la zad, zone « non-moteur », a été dévastée par des engins & soldats destructeurs, grâce à ce machiavélique chantage : la soumission ou la guerre.

    Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre.
    Winston Churchill

    Je vous laisse avec celui qui habitait là, Alex, qui rencontre Gilles Clément...
    https://youtu.be/dlAHSqcXMXU


    Heureusement, il existe toujours des êtres qui vivent leurs rêves et transmettent la lumière : #Resilience !

    // edit : Et la zone Est repousse :
    https://twitter.com/Kschka/status/1086730783799328768
    https://twitter.com/morka99/status/1087749816757772289

  • Profitons du blocage, toutes et tous dans le bocage
    https://nantes.indymedia.org/articles/43819

    Les flics sont bien occupés ? Profitons #en !

    #Ecologie #Resistances #contrôle #social #aéroport #notre-dame-des-landes #/ #-ismes #tout #genres #_anarch-fémin #précarité #actions #directes #antifascisme #libérations #nationales #squat #lutte #logement #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #immigration #sans-papieres #frontieres #exclusion #chômage #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #Ecologie,Resistances,contrôle,social,aéroport,notre-dame-des-landes,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,précarité,actions,directes,antifascisme,libérations,nationales,squat,lutte,logement,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,immigration,sans-papieres,frontieres,exclusion,chômage

  • Climat jaune et changement de gilet – ZADIBAO
    https://zadibao.net/2018/11/30/climat-jaune-et-changement-de-gilet

    Le 17 novembre est-il destiné à retentir comme une date aussi saisissante que politiquement paradoxale ? Depuis 2012, nous chérissons dans ce bocage le samedi 17 novembre comme celui des 40.000 personnes de la manifestation de réoccupation qui a renversé l’opération César. Mais ce fut aussi une journée symbolique de l’autre côté du spectre politique avec le surgissement massif à Paris de la manif pour tous, premier grand mouvement de cette décennie à être soutenu visiblement par une droite dure et à tenir un temps les rues.

    Le 17 novembre de cette année, jamais autant d’habitants de ce pays ne s’étaient décidés aussi brusquement à bloquer en tellement de points et avec une telle efficacité les flux économiques partout autour de chez eux. Cela fait à présent trois semaines que le phénomène des #gilets_jaunes a retourné l’ensemble du champ politique et l’idée même que l’on se faisait, dans les dernières décennies, d’un mouvement social « à la française ». Quel que soit l’essoufflement possible des blocages, la confusion persistante des perspectives ou l’ampleur de leur récupération par des forces adverses, le 17 novembre et les jours qui ont suivi ont été un coup de tonnerre pour quiconque se préoccupe sincèrement de ce à quoi pourrait ressembler les débuts d’un soulèvement populaire ici et maintenant. Le conflit qui s’est ouvert a contraint ceux d’entre nous qui le rejoignaient à accepter de perdre un temps leurs repères, ainsi qu’à se requestionner profondément sur les enjeux de la phase contemporaine d’aggravation de la domination sociale au nom de l’évidence du désastre écologique.

    « Alors, vous allez soutenir des gens qui luttent pour le droit à la bagnole, maintenant ? »

    La mine perplexe de notre voisin lorsque nous sommes allés lui demander du lait à la traite pour la marmite de chocolat chaud du lendemain sur les ronds-points, tout comme les divers échanges que nous avons eus depuis trois semaines à la #zad, avec d’autres habitants, camarades paysans et comités de soutiens en visite, nous ont poussés à revenir sur les raisons d’une rencontre. Il n’y a sans doute pas d’évidence à ce que les habitants d’un territoire rescapé de l’extension des infrastructures de déplacements dévoreuses de pétrole et marqué par un refus des formes dominantes de production comme de consommation aillent se mêler à des foules d’individus qui revendiquent apparemment la « liberté » de pouvoir continuer à rouler et consommer comme avant. Et ce alors qu’on demande à ces derniers de faire un effort de « transition écologique ». C’est encore moins évident quand cet élan aux contours flous reçoit les soutiens bien visibles de ce qui se fait de plus nauséabond dans la classe politique. Mais nous avons sans doute tendance à vouloir privilégier la curiosité quand souffle un tel vent de #révolte et de passage à l’#acte, plutôt que de rester dans notre zone de confort en ressassant par avance l’ensemble des distances possibles. D’autant qu’après avoir perçu de l’intérieur le grand écart constant entre ce que nous vivions réellement et ce que nous devenions dans le langage médiatique, on doit bien admettre qu’il est difficile de prétendre #savoir quoi que ce soit sur un #mouvement sans le rencontrer vraiment. Les gilets jaunes s’avéreraient peut-être dans le fond autant des beaufs individualistes que nous étions des hippies primitivistes ultra-violents. Et puis nous avions été invités avec enthousiasme à ce premier blocage par des camarades syndicalistes iconoclastes du bassin industriel de #Saint-Nazaire, rencontrés ces dernières années entre les piquets à la raffinerie de Donges, les manifs nantaises ou la zad. Il faut bien dire quand même que nous étions plutôt timides du gilet et loin de nous sentir appartenir d’emblée à la grande fraternité fluorescente lorsque nous avons rejoint par une aube gelée un rond-point à la périphérie de Pont-Château.

    • Réflexions sur le mouvement des gilets jaunes
      Du nouveau dans la brume, Organisation communiste libertaire
      http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2155

      La question de la représentation

      Ce mouvement n’a pas été au début dans une logique de représentation. C’est là un des éléments qui ont fait son succès, et c’est ce qui a été insupportable aux yeux des politiques, des « journalistes » TV et des commentateurs-spécialistes dont les dents rayent les parquets des plateaux. Il n’est que de voir les tout bons conseils qui jaillissent un peu partout, de la part des ennemis comme des amis : organisez-vous, désignez des représentants, que le pouvoir puisse négocier, etc. Or c’est justement parce qu’il ne le pouvait pas que ce mouvement a eu un réel succès et qu’il est intéressant.
      L’abandon de cette logique de non-représentation pourrait bien sonner son glas. Il se pourrait en effet que les structures représentatives dont se doterait le mouvement des gilets jaunes soient autrement plus dangereuses pour son avenir que les contradictions idéologiques qui s’y affronteraient. Parce que ceux qui ont le plus intérêt à ce qu’il se dote de « représentants », ce sont les patrons et l’Etat (et/ou les récupérateurs de tous bords).
      Bien entendu, vont se dégager petit à petit des « délégués porte-parole » ; ils seront une dizaine au début puis se dégageront deux ou trois têtes. Les délégués seront contestés, mais la sclérose finira par l’emporter. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on sait que ça se passera certainement comme cela qu’il faut abandonner cet axe primordial : conserver aussi longtemps qu’on peut la non-représentation, et, quand il y a représentation, la maintenir sous le contrôle d’un mandat précis et surtout sous celui de l’action sur le terrain.

    • Moi ça me fait toujours mal au cœur de voir du wordpress pour un site « résistant » alors qu’il y a eu tellement d’investissement et d’énergie de personnes qui ont œuvré à créer des outils internet -vraiment- libres comme SPIP.
      Ce système opportuniste et utilitariste me fait grave chier, dire c’est plus pratique ne me suffit pas à comprendre, j’ai toujours le sentiment d’une forme de collaboration avec l’ennemi. Tu prends aujourd’hui gratuitement ce qui te rendras dépendant.

      C’est un peu comme si un·e artisan/paysan/ouvrier utilisait des outils qu’ille n’a pas pensé et créé lui même pour son propre usage et dont ille ne connaitra jamais ni la provenance ni la qualité.
      Et en plus c’est décourageant pour toutes celles qui ont lutté à maintenir du #libre #autonome de voir que leurs outils seraient maintenant hasbeen, comme si la lutte et les moyens de son autonomie n’étaient pas une question actuelle.

  • Aux occupants qui se reconnaissent et à tous les amis avec lesquels ils ont des stratégies « commune »
    https://nantes.indymedia.org/articles/43761

    Le texte qui suit a été publié #en avril 2017 dans la brochure « de la bile sur le feu ». J’ai envie de le ressortir car il apporte une critique incisive et juste des rapports d’oppression qui se jouaient sur la #ZAD de #nddl avant les expulsions du printemps 2017. Car il parle de la responsabilité individuelle dans un groupe de dominant.e.s. De la manière dont les rapports d’oppression sont incarnés par des individu.e.s. Parce que ce texte annonce la couleur de ce qu’il se passera à l’abandon du projet d’aéroport : opportunisme, course à la négociation pour une légalisation et sales coups en tous #genres venant du CMDO et de leurs allié.e.s. Quelques mots sur la brochure « de la bile sur le feu » : cette brochure n’a pas été publiée sur internet à l’époque. Elle a voulue être un outil au sein de la zad pour (...)

    #aéroport #notre-dame-des-landes #-ismes #tout #_anarch-fémin #aéroport,notre-dame-des-landes,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…

  • Chroniques de la cabane sur l’eau : Quelques nouvelles de la #ZAD de #notre-dame-des-landes
    https://nantes.indymedia.org/articles/43695

    Alors que l’avenir de ceux qui restent sur la ZAD de #Notre-Dame-des-Landes semble suspendu à d’âpres et incertaines négociations avec la Direction départementale des territoires et de la mer, nous avons reçu ces nouvelles de la cabane sur l’eau dont nous avions déjà parlé en août, entre mélancolie et détermination à se battre.

    Mais la plupart des hommes ne font pas le compte de tous les biens qu’ils ont reçus, de tous les plaisirs dont ils ont joui. Un des défauts de la douleur, entre autres, c’est qu’elle n’est pas seulement vaine mais ingrate. Ainsi donc, parce que tu as perdu un tel ami, tu as tout perdu ? Tant d’années de vies si étroitement nouées, une telle intimité, un tel partage intellectuel n’ont mené nulle part ? Avec l’ami, tu enterres l’amitié ? Pourquoi alors te désoler de l’avoir perdu (...)

    #aéroport #/ #squat #logement #aéroport,notre-dame-des-landes,/,squat,logement

  • Déforestation, plantations, ZAD - Agnès Stienne - Visionscarto
    https://visionscarto.net/deforestation-plantations-zad

    Dans le prolongement de la Petite géographie du #palmier_à_huile j’ai réalisé une série de peintures symbolisant la forte emprise des #plantations et de la #déforestation sur les espaces naturels et ruraux tributaires de cultures vivrières. Les quatre premières images, carrées, de la série montrent « l’encerclement » de ces zones par les plantations ou par la déforestation — qui a lieu au préalable— tout en suggérant une certaine résistance de ces espaces à préserver, les fameuses #ZAD défendues courageusement par les peuples autochtones, les communautés paysannes ou les organisations militantes, au péril parfois de leur vie. Chaque phase est représentée par un motif spécifique transposable d’une aquarelle à l’autre : déforestation par le feu, défiguration du paysage par les engins de chantier, mise à nu des sols, plantations.

  • [Film] Messa Guerrillera - ZAD
    https://nantes.indymedia.org/articles/43567

    J’avais ce film dans une clé usb perdue quelques jours après une des présentations faites par Florent Tillon pendant l’automne 2017. Très gentillement, il me l’avait passé lors de la soireé. J’espère qu’il comprenne les raisons pour lesquels ce qu’il a filmé, débattu et mis en scène avec les gens qu’il a cottoyé sur la ZAD, doit maintenant etre mis en ligne afin d’etre analysé par les intéressé.e.s. Et j’espère aussi qu’un jour le film entier puisse etre librement publié et distribué, car a mon avis c’est vraiment intéressant. Ceci n’est qu’un chapitre de 45minutes de son oeuvre de presque deux heures et demie. Mais plus que d’espèrer, faudra avoir la volonté. Volonté pour que camarades et compagnon.ne.s ne suivent plus la politique et ses chefs, le spectacle et le cours normal des choses, des languages (...)

    #Archives #Ecologie #contrôle #social #aéroport #notre-dame-des-landes #/ #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #zad#Archives,Ecologie,contrôle,social,aéroport,notre-dame-des-landes,/,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • Gourbi VIII au cœur de la Plaine
    https://zadibao.net/2018/11/01/gourbi-viii-au-coeur-de-la-plaine

    Le 20 octobre, date de la grande manifestation des opposants, la Plaine, débarrassée par la Soléam de ses voitures et ceinte de plots en béton, demeurait tout à fait habitable, plus agréable qu’avant même, oseront certains. Une jolie surprise attendait les milliers de personnes s’y entassant après le joyeux cortège de l’après-midi.

    S’extrayant à grand-peine d’une cave du quartier à deux rues de là, douze demi-fermes, des chevrons, des solives, passés de main en main par les manifestants, sont portés jusqu’au rassemblement. C’est l’essentiel de Gourbi VIII qui, après un voyage de 15 heures dans une frêle remorque de la zad, et une nuit à patienter dans la cave humide, s’épanouit enfin sous le chaud soleil provençal. La chaîne humaine s’organise naturellement, elle rappelle, toutes proportions gardées, celle qui vint porter les cabanes de la Châtaigne le 17 novembre 2012 dans la forêt de Rohanne.

    L’automne 2012, c’est justement la date à partir de laquelle la zad se mit à accueillir sur son sol humide des constructions provenant de diverses régions : de l’Aveyron, du Limousin, de Montreuil ou encore récemment de Bressuire… Gourbi VIII pourrait être un des premiers retours de solidarité bien naturel, étant donné celle dont la zad a pu bénéficier. Comme une promesse tenue aussi, quant au fait que Notre-Dame ne serait jamais un territoire endormi et pacifié, mais continuerait à porter le fer partout où la situation l’exige.

    #ZAD #NDDL #La_Plaine #Marseille #territoires #autonomie

  • Le beau salon d’enregistrement et d’écoute de Radio Klaxon pendant #NDL2013 sur la #zad #NDDL.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/43864181180

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    « Radio Klaxon » n’aimait plus alors « Klaxon Radio » n’émet plus. Son pouet d’adieu est à lire par ici : https://web.archive.org/web/20181102110039/https://nantes.indymedia.org/articles/43382
    Ses archives sont à retrouver par là : https://web.archive.org/web/20181027222037/https://zad.nadir.org/spip.php?rubrique71&lang=fr
    Et on peut même, toujours, lui écrire par ici : radio.klaxon[at]riseup.net
    ===+===
    Archives photos Klaxon : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157697230183320
    ~~~*~~~
    Festival "Enterrons le projet #NDDL" : Notre-Dame-des-Landes, les 4 et 5 aout 2013

  • Silence Radio.
    (Radio Klaxon est morte : vivent les radios pirates !)

    La #ZAD de nos rêves se meurt.
    La manière dont a été traité le texte d’adieu de @Klaxon_radio en est témoin :

    Radio klaxon écrit un texte mais ne parle plus sur les ondes, et ce texte se trouve sur indymedia mais pas sur zad.nadir.org. Une drôle d’époque !

    On a conscience que c’est très difficile (de près comme de loin) de comprendre ce qu’il se passe sur la zad actuellement, il n’y a plus de place nulle part pour le débat et la contradiction, tout est lisse, victorieux, beau et gentil - tout est mensonge.

    notre texte n’a pas l’ambition de vous donner toutes les clés de compréhension. dsl. (il paraît que de toute façon nous « on a rien compris à la statégie »). On partage avec vous notre tristesse et notre colère. Pour que notre silence ne soit pas mal interprété, ou détourné.

    ci dessous : notre texte, suivi de l’adaptation/ré-écriture/réappropriation avec leur propre mots de zad.nadir

    C’est le #pouet final : https://nantes.indymedia.org/articles/43382 #NDDL


    (Bon courage les copaines ?!)

    • Et puis la manie du secret contre les infiltrations policières, avec le refus de s’appeler autrement que Camille, incitait à ne pas poser de questions sous peine de devenir suspect.... Il faut sûrement voir dans ce côté opaque des relations avec l’extérieur, l’explication du désinvestissement total de la ZAD par le milieu politique nantais libertaire ou d’extrême gauche organisé, sinon pour certaines « grandes » occasions. Pourtant, l’affaire de Tarnac l’a démontré, ces cloisonnements n’empêchent pas l’infiltration de vrais indics. Elles gênent par contre fortement le débat politique du mouvement, renforçant la structuration de pouvoirs en l’absence de critiques.

      Un autre trait, qui a renforcé ce côté secret et manipulateur, rebutant et démotivant pour des non-habitants en particulier, est l’investissement à long terme du non-groupe dit « appeliste », venu de la Maison de la Grève de Rennes pour les plus anciens. Cette avant-garde politique et élitiste, qui se veut invisible tout en construisant des bases d’appui comme à Tarnac ou à la ZAD, et qui publie régulièrement (l’insurrection qui vient, l’appel, à nos amis, etc ) a bien sûr intégré le groupe large téléguidant la ZAD. Aussi les désaccords et rejets pré-existants à l’égard des appelistes se sont reportés sur le groupe plus large.

  • #ZAD... Zone à Déminer ?
    https://nantes.indymedia.org/articles/43373

    Une ZAD plus homogène ? L’illusion d’une ZAD capable d’accueillir #tout le monde, d’accepter toutes les bizarreries et fonctionner au consensus, au nom de la Liberté sacrée de chacun-e, est maintenant enterrée. Débats et textes sur divers sites - comme Indy Nantes- et infokiosks expliquent bien comment ce mythe d’une « Zone d’Autonomie Définitive », installé #en 2012 après l’opération César, était une histoire irréaliste et en sursis..! Des centaines d’individus, aussi différents dans leurs buts que dans leurs modes de vie, regroupés sur un territoire pas si étendu, ne pouvaient pas trouver un fonctionnement satisfaisant pour chacun-e. Cela mettait en péril le lien indispensable avec les populations environnantes, opposées à l’aéroport mais pas préparées à accueillir et cohabiter avec ce milieu de (...)

    #aéroport #notre-dame-des-landes #-ismes #genres #_anarch-fémin #Notre-Dame-des-Landes #aéroport,notre-dame-des-landes,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…

  • « La pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation »
    https://unphilosophe.com/2018/10/22/entretien-avec-serge-quadruppani-la-pensee-plus-que-jamais-nexiste-que

    Entretien avec Serge Quadruppani sur le site Un Philosophe à propos de son livre « Le monde des grans projets et ses ennemis »

    Je n’ai aucune idée de ce que sont les « penseurs de métier ». Aujourd’hui, on a des personnages médiatiques qui prennent des poses de penseurs, qui sont complètement déconsidérés, que plus personne ne prend au sérieux mais que les médias continuent à promouvoir. Leur fonction n’est évidemment pas d’aider leurs contemporains à penser, mais de les distraire de l’effort de penser, en leur fournissant des banalités de comptoir machinalement répétées (l’obsession du « c’était mieux avant » chez Finkelkraut ou Debray) ou des énormités tonitruantes (comme l’équation « Freud=nazi » chère à Onfray), ou pour s’offrir comme cibles à sarcasmes et dis-penser de prendre quoi que ce soit au sérieux (la dérision généralisée, arme de soumission massive). Parce que la pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation. On ne pense pas le monde suivant qu’on s’y soumet à travers les dispositifs spectaculaires et les parcours fléchés du discours dominant, ou qu’on s’y affronte sur le terrain, avec les zadistes, les soutiens aux migrants, les travailleurs en grève. S’il existe bien des chercheurs qui trouvent (comme Grégoire Chamayou, au hasard), c’est-à-dire des gens payés (plutôt chichement, en général) pour accumuler des données, rares sont les données qui donnent quelque chose à la lutte, mais celles-là sont évidemment précieuses. C’est aux gens qui luttent de construire un contre-savoir et un contre-imaginaire. Sur la Zad ou dans la vallée de Susa, et en bien d’autres lieux qui résistent au saccage de la planète, des gens s’y emploient. Ils ne font pas métier de penser, mais ils pensent.

    #grands_projets #grands_projets_inutiles #ZAD #NDDL #Val_Souza #autonomie #communs

  • À Marseille, la bataille de la Plaine

    Alèssi Dell’Umbria

    https://lavoiedujaguar.net/A-Marseille-la-bataille-de-la-Plaine-est-a-peine-commencee

    Le vol noir des corbeaux sur la Plaine…

    La Plaine, comme son nom l’indique, est un plateau : un plan, en occitan… Lo Plan de San Miquèu, devenu la Plaine Saint-Michel… puis dans les années 1920 place Jean-Jaurès, mais les Marseillais continuent de dire la Plaine. Le terme désigne, au-delà de cette esplanade, tout le quartier environnant. Longtemps, il y avait le marché de gros, de minuit jusqu’à l’aube… le marché de détail, qui prenait la suite jusqu’à l’après-midi avait survécu au déménagement du gros vers le MIN en 1972, il n’aura pas survécu à Jean-Claude Gaudin et à sa clique de maquignons.

    Un petit flash-back s’impose pour comprendre les enjeux du conflit actuel. Nous n’irons pas jusqu’à ce beau printemps 1871 où les communards marseillais campaient sur la Plaine, qu’ils défendirent âprement contre les troupes versaillaises, mais juste une trentaine d’années en arrière…

    #Marseille #urbanisme #aménagement #résistance #ZAD

  • Lentillères : subversion maraîchère

    A Dijon, 6 hectares promis à l’urbanisation sont occupés depuis 2010. Potager collectif, jardins partagés : le quartier revit. Un reportage publié par Libération en 2014

    Sont-ils frères et sœurs des zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Ou enfants du Candide de Voltaire, qui appelait à « cultiver notre jardin » ? Leur zone à défendre (ZAD) à eux se trouve à Dijon. C’est une ancienne friche à proximité de l’entrée sud de la ville, en contrebas de la voie ferrée. Un triangle de six hectares, promis à l’urbanisation, qu’ils occupent en la cultivant depuis quatre ans. Une subversion maraîchère que la municipalité a tenté en vain de décourager. La ville de Dijon entend en effet construire ici l’un des 14 écoquartiers de son plan local d’urbanisme. Sur 21 hectares qui englobent aussi l’ancien quartier des abattoirs, sont prévus 1 500 logements, 15 000 à 20 000 m2 de bureaux, surfaces commerciales et espaces verts. Une « cité-jardin » brocardée par les squatteurs-jardiniers qui raillent une « dimension environnementale limitée aux normes BBC (bâtiments basse consommation en énergie) ». Contre « le bétonnage écologique », ils défendent ces terres rescapées de l’ancienne ceinture maraîchère de la ville et forgent un modèle d’agriculture bio et vivrière.

    La campagne à la ville

    De l’extérieur, on ne voit pas grand-chose, juste un grand tag « Non à l’écoquartier ». Quand on franchit le portail, on découvre la campagne à la ville. Un paysage hybride et apaisant, une zone plus bucolique qu’horticole parsemée de haies, d’arbres et de chemins sinueux… A l’occasion de l’anniversaire des quatre ans d’occupation, des « squatteurs jardiniers » nous guident dans le « quartier libre des Lentillères ». Il y a d’abord un potager collectif, le Pot’col, un hectare de terre où « on travaille et récolte ensemble », et sans pesticides, explique Thomas, 25 ans, ingénieur en environnement. Fraises, patates, choux, radis, épinards… « Pour notre consommation et pour des soupes ou salades parties grâce auxquelles on collecte un peu d’argent ». A son arrivée à Dijon, en 2011, Thomas avait envie de « faire un jardin ». Il s’est adressé aux jardins familiaux. Mais l’ambiance l’a déçu. Au potager des Lentillères, il a plongé ses mains dans la terre, en a retiré bien plus qu’il n’en attendait : « Ici, on démultiplie nos capacités et nos compétences. »

    Le Pot’col a été « la première surface occupée, la seule jusqu’en 2012 », poursuit Benjamin. Chaussé de bottes de caoutchouc, il se définit comme « un urbain, titulaire d’un bac agricole », qui a trouvé aux Lentillères une opportunité rare d’« accéder à la terre » et de se former au maraîchage. Derrière la haie, des parcelles, des potagers partagés entrecoupés d’arbres, de quelques hamacs, de collecteurs d’eaux pluviales… Comme le « jardin des Marocains », ainsi nommé parce que cultivé par les ouvriers immigrés du foyer voisin. « En 2012, on a commencé à appeler les gens à venir défricher leur parcelle »,dit Thomas, et le mouvement a pris une ampleur inattendue. « On vient autant pour le lien social que pour la production, remarque Yannick Sencébé, sociologue du monde rural à l’Inra de Dijon, qui a fait du potager des Lentillères son terrain d’études (1), à partir, précise-t-elle, « d’une posture de participation observante ». « Chacun choisit sa parcelle et se l’approprie. Beaucoup laissent un barbecue, d’autres une caravane… »

    Vient ensuite « l’espace des maraîchers », grande parcelle horticole, dont la production permet d’alimenter un marché à prix libres, chaque jeudi soir, où se pressent de plus en plus de Dijonnais. Antoine, l’un des maraîchers, vit sur place et partage son temps de travail entre les Lentillères et d’autres terres à 30 kilomètres de là. « Monomaniaque du jardin », il a « découvert ici l’autogestion, le collectif », une expérience qu’il espère valoriser au sein d’une ferme collective.

    Dans la grange aménagée en bar et salle de concerts, un diaporama retrace l’histoire de la friche. Au départ, en 2009, il y a Urgence Bio21, un collectif d’associations dont Attac, la Confédération paysanne, Slow Food et les Amap locales. « Sept cents familles étaient sur liste d’attente pour intégrer une Amap et bénéficier chaque semaine d’un panier de légumes bio, relate Yannick Sencébé. Il n’y avait pas assez d’offre. » Le collectif discute avec la ville pour promouvoir une agriculture bio et locale. Selon Benjamin, les associations « se font balader par la mairie qui propose des terres pourries » alors que celles de la ceinture maraîchère sont d’une « qualité agronomique exceptionnelle ».

    Pourtant, au fil des projets d’urbanisation qui se sont succédé sans se concrétiser depuis quinze ans - une gare TGV, une clinique - et depuis 2008, l’écoquartier, les maraîchers sont partis, les propriétaires ont vendu à bon prix les terres que la mairie a préemptées. Une seule famille de maraîchers vit encore là, le reste n’est que ronces, buissons et ordures. Les jeunes militants du collectif - « la génération des zadistes, précise Yannick Sencébé, celle qui passe plus volontiers à l’action que nous, les altermondialistes »- découvrent la friche, nouent des liens avec la famille et avec les habitants du squat voisin, installé depuis 1998 dans les bâtiments des anciens abattoirs. Le 28 mars 2010, du centre-ville jusqu’aux Lentillères, 200 manifestants marchent avec bêches, brouettes et chariots pleins de semis pour « libérer les dernières terres agricoles intra-muros ». « On a fait l’expérience de la force du collectif », se souvient Yannick Sencébé. Les ronces sont arrachées, la terre nettoyée, les salades plantées. « Au début personne ne savait jardiner, admet Thomas, mais les maraîchers nous ont aidés. »

    La renaissance des terres suscite sympathie et soutien. Une fois par an, un paysan vient livrer 12 tonnes de fumier, même s’il lui faut faire une heure de tracteur. Il y a aussi ce gérant de café qui ouvre ses cuisines pour que les potagistes puissent préparer les plats pour les fêtes, ces voisins contents de voir revivre le quartier, ou ces chômeurs pour lesquels le marché à prix libres est une aubaine. Et des sympathisants de France, de l’étranger ou croisés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes…

    Au fil des mois, l’éventail des motivations s’est étoffé : à la volonté de préserver des terres en ville, de promouvoir une agriculture bio de proximité, s’est greffée l’aspiration de jeunes « paysans sans terre » qui rêvent de « faire sauter le verrou de l’accès au foncier » ; certains potagistes rejettent le salariat et aspirent à une forme de vie collective ; d’autres entendent remettre entre les mains de « ceux qui désirent un bout de jardin les terres sous l’emprise des promoteurs urbains ». S’y ajoute la critique d’une « urbanisation synonyme d’atomisation des vies avec une logique d’habitat individuel et peu de mixité sociale ». « Le but affiché des écoquartiers est d’atteindre les 300 000 habitants, une taille considérée comme critique pour Dijon qui se veut aussi capitale écologique », souligne Yannick Sencébé. La sociologue discerne (1) chez les jeunes potagistes une sensibilité commune : « C’est une génération marquée par les enjeux écologiques et recherchant à travers le rapport à la terre la mise en pratique d’un mode de vie alternatif. »

    Avec l’ex-maire socialiste de Dijon (2001-2014), François Rebsamen - ministre du Travail depuis avril -, le dialogue n’a jamais pu se nouer. En témoigne sur la friche un tas de décombres, vestiges d’une grande maison bourgeoise, rachetée par la mairie mais devenue le QG du potager des Lentillères. En 2010, raconte Thomas, « la mairie a envoyé des bulldozers qui ont rasé la villa ». En 2011, les potagistes demandent un entretien au maire mais leur lettre ouverte, cosignée par une vingtaine d’associations, reste sans réponse. « La deuxième attaque, relate Benjamin, s’est produite en 2012. Une tractopelle a déboulé et retourné une partie de la friche, creusant de gros trous. » Paradoxalement, le saccage cristallise la lutte et la résistance. En 2013, les potagistes profitent de l’enquête publique sur le projet d’écoquartier pour s’exprimer mais, malgré une majorité d’avis négatifs, le commissaire enquêteur conclut à l’intérêt du projet. « Le jardinage, c’est la base, mais là-dessus se greffent plein de projets, observe Yannick Sencébé. On a cultivé un esprit festif avec un programme d’animations culturelles, retapé la grange où l’on organise des concerts chaque semaine. » Entre aubépines et sureaux, sont apparus des tables, des ruches, ou encore le « snack friche », un ancien appentis aménagé pour se mettre au chaud, faire la cuisine… Le quartier des Lentillères fourmille de vie et d’idées.

    L’écoquartier en question

    Au printemps, les potagistes ont profité de la campagne municipale, ils se sont invités à chacune des réunions publiques du maire candidat Rebsamen pour se faire entendre. Avec des discussions houleuses, des squatteurs refoulés, mais aussi une petite avancée. Dans une interview diffusée à la veille du deuxième tour, Rebsamen a reconnu qu’il y avait aux Lentillères de « bonnes terres ». « On va les protéger », a-t-il garanti. La mairie avait jusque-là toujours dit que ces terres étaient polluées et impropres à la culture. Mais le maire a précisé qu’il refusait « l’occupation sauvage », souhaitant que « des associations agréées » gèrent ces espaces.

    Fin avril, au téléphone, Pierre Pribetich, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme, manie le chaud et le froid. Il se dit « respectueux de la démarche » des potagistes, mais dénonce une « occupation illégale ». Il est « ouvert au dialogue », « partisan du compromis » à condition que « chacun fasse évoluer sa position ». Il explique les contraintes auxquelles la ville doit faire face : « D’un côté, une demande récurrente de logements à Dijon (il en faudrait 600 à 700 nouveaux par an pour éviter que la ville périclite). De l’autre, l’obligation qui nous est faite de limiter l’étalement urbain. » Il vante la conception de l’écoquartier qui prévoyait « dès le début, des espaces de culture dédiés, 10 000 m2 de jardins potagers et 1500 m2 de vergers pédagogiques ». Selon lui, la seule divergence porte sur la localisation de ces espaces mais il ajoute qu’aux Lentillères, il n’y a pas de « professionnels ».

    Cela fait sourire les potagistes, fiers de leurs légumes. Ils ne revendiquent que 6 hectares sur les 21 alloués à l’écoquartier. Avec humour, ils ont baptisé le journal des Lentillères le Génie du lieu, en référence à Nicolas Michelin : « Le génie du lieu, disait l’urbaniste dans une interview, c’est l’impression, l’air, l’atmosphère… […] Nous devons nous imprégner de ce qui existe, de l’histoire, des hommes avant de construire. […] Je ne comprends pas ceux qui inventent des systèmes complexes sans tenir compte de l’existant. »

    (1) « Empaysannement de luttes urbaines : Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes », de Y. Sencébé, in « Pour » n°220, 2013.

    Eliane Patriarca

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • Aux Lentillères, le paradis altermondialiste menacé par l’écoquartier

    Défrichées en 2010, d’anciennes terres maraîchères du sud de Dijon accueillent jardins partagés et squatteurs désireux de vivre en marge de la société. Un laboratoire alternatif à ciel ouvert que la mairie souhaiterait raser pour construire logements, bureaux et commerces.

    La route est courte pour se rendre aux Lentillères depuis le centre-ville dijonnais. Une demi-heure à pied, le temps de voir le paysage évoluer des immeubles haussmanniens aux maisons de banlieue. Et puis la signalisation change : un « zone 30 » devient « zone libre », un affichage annonce le « quartier libre des Lentillères ». L’entrée sur les terres maraîchères se fait sans encombre. A l’inverse de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, aucune barricade ne restreint les allées et venues. Les huit hectares du quartier sont relativement calmes. Seul le bruit des trains qui longent les Lentillères se fait parfois entendre.

    Campagne rattrapée par la ville, le quartier des Lentillères fut aussi une zone industrielle au XIXe siècle et durant les Trente Glorieuses. L’étalement urbain s’amplifiant, les dernières terres agricoles sont enclavées dans les années 80. Quelques maraîchers continuent pourtant à cultiver dans le périmètre actuel du quartier libre des Lentillères. Les décennies passent et en mars 2010, des militants dijonnais décident d’accaparer les terres maraîchères, alors que le terrain appartient à la ville. Souhaitant développer encore les écoquartiers, la municipalité de François Rebsamen et la communauté de communes ont misé en 2010 sur cette parcelle de la banlieue sud pour construire logements, commerces et bureaux. Le bras de fer entre les élus et squatteurs est féroce, entre consultations publiques et actions coups de poing. La première phase des travaux, à proximité de la ZAD, a pourtant débuté en 2016. La deuxième, qui raserait le quartier, fait toujours débat. Du côté de la mairie, aucune date de début de travaux n’est communiquée. Lors du dernier conseil municipal, le sujet est revenu sur la table, menant à des échanges virulents entre majorité et opposition.

    Depuis huit ans, une centaine de personnes vivent en permanence sur cette ZAD urbaine. Ils se nourrissent en grande partie des légumes qu’ils récoltent. Les surplus sont vendus sur place, le jeudi, à l’occasion d’un marché où les prix sont libres. Sur les premiers hectares, les jardins du collectif Pot’Co’Le définissent le paysage. Habitants et jardiniers y cohabitent. Trois ans après le premier défrichage des terres, Monique, retraitée logeant au centre-ville, a pris possession d’une parcelle avec des amis. « Il a fallu quatre mois pour tout défricher, il y avait des arbustes de 3 mètres de haut », se souvient-elle. Elle y cultive fruits, légumes et herbes aromatiques. « J’ai rencontré beaucoup de monde ici. J’ai même sympathisé avec des Touaregs. Ils m’invitent à leurs fêtes et arrosent mes plantations quand je suis en voyage », raconte la retraitée.

    Solidarité, système D, potager

    Un peu plus loin, on rejoint les serres. En cette fin d’après-midi du début octobre, une dizaine d’habitants désherbent. C’est là que nous rencontrons Pablo. Ce jeune Uruguayen vagabonde à travers l’Europe, souhaitant créer un projet culturel à son retour au pays. Bien qu’il n’y vive que pour un mois maximum, Pablo est désireux d’apprendre sur le mode de vie du quartier. « L’éducation scolaire n’apprend pas les méthodes pour entretenir la nature, pointe l’Uruguayen. Ici, cela va à l’encontre de la culture populaire où l’on imagine un champ comme une étendue infinie de blé ou de maïs. Je suis surpris de la manière dont on arrive à nourrir tout le quartier avec aussi peu d’espace. »

    Pablo ne parle pas français, seulement espagnol et un anglais approximatif. « Cela ne m’a pas aidé lors de mon arrivée au quartier. Plusieurs nationalités cohabitent. Heureusement, j’ai été aidé par d’autres habitants qui font la traduction », explique-t-il devant sa caravane.

    En plus d’accueillir des étrangers, le quartier compte dans ses habitants de nombreux Français désireux de vivre en marge de la société. C’est le cas d’Alexis, qui vit aux Lentillères depuis quatre ans. Cet anarchiste raconte ses passages dans des squats à Paris, son implication dans la lutte, ne manquant pas de nous présenter des médias alternatifs, pendant que son enceinte crache du Keny Arkana.

    Quelques instants après notre rencontre, le jeune homme sort de l’enclave des Lentillères et croise quatre voitures qu’il pense banalisées. « J’ai vu un homme sortir de l’une d’elles. Après avoir prévenu mes amis, je l’ai rejoint puis escorté et filmé le temps qu’il longe le quartier. » Finalement, l’inconnu ne s’introduira pas dans la ZAD. « Il n’y a pas eu d’intervention policière depuis plusieurs années, mais c’est obligé que des keufs en civil se baladent dans le quartier. Ils peuvent toujours venir, nous sommes tellement unis qu’on ne lâchera rien. On peut tenir jusqu’en 2025 si on veut », affirme-t-il avant de nous emmener dans son squat.

    La pièce principale de cette maison autrefois abandonnée est colorée : les murs y sont orange mat et bleu ciel. Les cinq habitants de la bâtisse disposent de l’électricité, de meubles, de petit électro-ménager, mais pas d’eau courante. Alors pour le café, c’est au jerrican qu’Alexis remplit le réservoir d’eau de sa machine. Débrouille et récupération font partie des normes du quartier.

    « Nous sommes les ennemis du système »

    Un peu plus loin, on arrive aux petites Lentillères. L’endroit est moins boisé et surtout en face des anciennes tanneries, où est construite en ce moment la phase 1 de l’écoquartier des maraîchers. Un aperçu de l’avenir ? La phase 2, dont les dates de travaux sont encore floues, mènerait au bétonnage du quartier libre. Un décalage entre deux mondes que décrit Franck, vivant à la frontière du quartier. « On entend du bruit toute la semaine, mais on se soigne. L’autre jour, il y avait un ouvrier sur chacun des cinq étages de l’échafaudage, on aurait dit les Village People » s’exclame-t-il avant de confier « être allé danser YMCA devant eux avec un voisin ».

    Son voisin justement, c’est Fred. La cinquantaine, il dort dans une caravane en attendant que sa maison des Lentillères, incendiée, soit reconstruite. Cet amoureux de la nature a peint une pancarte appelant à profiter du chant des oiseaux, qui « donne la force de résister ». Décrivant les Lentillères comme son coin de paradis, il parle du manque de moyens face aux protagonistes de la seconde phase. « Nous n’avons pas grand-chose à défendre, si ce n’est nos terres et la solidarité qui anime le quartier. Ce serait vraiment embêtant qu’une dalle de béton soit coulée sur cet écrin de nature », avoue-t-il tristement. Fred s’inquiète aussi de l’arrivée imminente des habitants de la première phase : « Si des vols ou des incidents ont lieu, les Lentillères seraient immédiatement pointées du doigt. Cela compliquerait notre combat. »

    Lucky est plus radical. Cet Espagnol vit en alternance entre les Lentillères et la péninsule ibérique depuis trois ans. « Nous sommes les ennemis du système. Notre action et notre mode de vie ne vont pas dans son sens », affirme l’Espagnol. Tout comme Monique, Alexis, Franck et Fred, il est prêt à se battre pour défendre les terres maraîchères. Le bras de fer avec la mairie semble interminable, à l’heure où les bulldozers pourraient débarquer au prochain réveil. Un peu comme l’avaient fait par surprise des pelleteuses à l’occasion du second anniversaire du Pot’Co’Le.

    Martin Esposito Photos Claire Jachymiak

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • #La_Plaine : une construction contre la destruction

    Hier des émissaires de la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes sont arrivés avec un cadeau de solidarité avec la Plaine : La Cabane « le Gourbi 8 », symbole de fraternité et de résistance est désormais en place.

    http://www.primitivi.org/spip.php?article816

    https://vimeo.com/296300098

    #luttes_sociales #urbanisme #gentrification #Marseille #ZAD #NDDL