• La chute du Heron blanc, ou la fuite en avant de l’agence #Frontex

    Sale temps pour Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières : après le scandale des pushbacks dans les eaux grecques, qui a fait tomber son ex-directeur, l’un de ses drones longue portée de type Heron 1, au coût faramineux, s’est crashé fin août en mer ionienne. Un accident qui met en lumière la dérive militariste de l’Union européenne pour barricader ses frontières méridionales.

    Jeudi 24 août 2023, un grand oiseau blanc a fait un plongeon fatal dans la mer ionienne, à 70 miles nautiques au large de la Crète. On l’appelait « Heron 1 », et il était encore très jeune puisqu’il n’avait au compteur que 3 000 heures de vol. Son employeur ? Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes chargée depuis 2004 de réguler les frontières européennes, avec un budget sans cesse en hausse.

    Le Heron 1 est désigné dans la terminologie barbare du secteur de l’armement comme un drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) de quatrième génération, c’est-à-dire un engin automatisé de grande taille capable de voler sur de longues distances. Frontex disposait jusqu’au crash de seulement deux drones Heron 1. Le premier a été commandé en octobre 2020, quand l’agence a signé un contrat de 50 millions d’euros par an avec Airbus pour faire voler cet appareil en « leasing » – Airbus passant ensuite des sous-contrats, notamment avec le constructeur israélien IAISystem
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    – pour un total de 2 400 heures de vol, et avec des dépassements qui ont fait monter la facture annuelle. En clair, le coût de fonctionnement de ce drôle d’oiseau est abyssal. Frontex rechigne d’ailleurs à entrer dans les détails, arguant de « données commerciales sensibles », ainsi que l’explique Matthias Monroy, journaliste allemand spécialisé dans l’aéronautique : « Ils ne veulent pas donner les éléments montrant que ces drones valent plus cher que des aéroplanes classiques, alors que cela semble évident. »
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    La nouvelle de la chute de l’onéreux volatile n’a pas suscité beaucoup de réactions publiques – il n’en est quasiment pas fait mention dans les médias autres que grecs, hormis sur des sites spécialisés. On en trouve cependant une trace sur le portail numérique du Parlement européen, en date du 29 août 2023. Ce jour-là, Özlem Demirel, députée allemande du parti de gauche Die Linke, pose la question « E-002469/2023 » (une interpellation enregistrée sous le titre : « Crash of a second long-range drone operated on Frontex’s behalf »), dans laquelle elle interroge la fiabilité de ces drones. Elle y rappelle que, déjà en 2020, un coûteux drone longue distance opéré par Frontex s’était crashé en mer – un modèle Hermes 900 cette fois-ci, tout aussi onéreux, bijou de l’israélien Elbit Systems. Et la députée de demander : « Qui est responsable ? »

    Une question complexe. « En charge des investigations, les autorités grecques détermineront qui sera jugé responsable, explique Matthias Monroy. S’il y a eu une défaillance technique, alors IAI System devra sans doute payer. Mais si c’est un problème de communication satellite, comme certains l’ont avancé, ou si c’est une erreur de pilotage, alors ce sera à Airbus, ou plutôt à son assureur, de payer la note. »
    VOL AU-DESSUS D’UN NID D’EMBROUILLES

    Le Heron 1 a la taille d’un grand avion de tourisme – presque un mini-jet. D’une envergure de 17 mètres, censé pouvoir voler en autonomie pendant 24 heures (contre 36 pour le Hermes 900), il est équipé de nombreuses caméras, de dispositifs de vision nocturne, de radars et, semble-t-il, de technologies capables de localiser des téléphones satellites
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    . Détail important : n’étant pas automatisé, il est manœuvré par un pilote d’Airbus à distance. S’il est aussi utilisé sur des théâtres de guerre, notamment par les armées allemande et israélienne, où il s’est également montré bien peu fiable
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    , sa mission dans le cadre de Frontex relève de la pure surveillance : il s’agit de fournir des informations sur les embarcations de personnes exilées en partance pour l’Europe.

    Frontex disposait de deux drones Heron 1 jusqu’au crash. Airbus était notamment chargé d’assurer le transfert des données recueillies vers le quartier général de Frontex, à Varsovie (Pologne). L’engin qui a fait un fatal plouf se concentrait sur la zone SAR(Search and Rescue
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    ) grecque et avait pour port d’attache la Crète. C’est dans cette même zone SAR que Frontex a supervisé plus ou moins directement de nombreux pushbacks (des refoulements maritimes), une pratique illégale pourtant maintes fois documentée, ce qui a provoqué un scandale qui a fini par contraindre le Français Fabrice Leggeri à démissionner de la tête de l’agence fin avril 2022. Il n’est pas interdit de penser que ce Heron 1 a joué en la matière un rôle crucial, fournissant des informations aux gardes-côtes grecs qui, ensuite, refoulaient les embarcations chargées d’exilés.

    Quant à son jumeau, le Heron positionné à Malte, son rôle est encore plus problématique. Il est pourtant similaire à celui qui s’est crashé. « C’est exactement le même type de drone », explique Tamino Bohm, « tactical coordinator » (coordinateur tactique) sur les avions de Sea-Watch, une ONG allemande de secours en mer opérant depuis l’île italienne de Lampedusa. Si ce Heron-là, numéro d’immatriculation AS2132, diffère de son jumeau, c’est au niveau du territoire qu’il couvre : lui survole les zones SAR libyennes, offrant les informations recueillies à ceux que la communauté du secours en mer s’accorde à désigner comme les « soi-disant gardes-côtes libyens »
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    – en réalité, des éléments des diverses milices prospérant sur le sol libyen qui se comportent en pirates des mers. Financés en partie par l’Union européenne, ils sont avant tout chargés d’empêcher les embarcations de continuer leur route et de ramener leurs passagers en Libye, où les attendent bien souvent des prisons plus ou moins clandestines, aux conditions de détention infernales
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    .

    C’est ainsi qu’au large de Lampedusa se joue une sorte de guerre aérienne informelle. Les drones et les avions de Frontex croisent régulièrement ceux d’ONG telles que Sea-Watch, dans un ballet surréaliste : les premiers cherchant à renseigner les Libyens pour qu’ils arraisonnent les personnes exilées repérées au large ; les seconds s’acharnant avec leurs maigres moyens à documenter et à dénoncer naufrages et refoulements en Libye. Et Tamino d’asséner avec malice : « J’aurais préféré que le drone crashé soit celui opérant depuis Malte. Mais c’est déjà mieux que rien. »
    BUDGET GONFLÉ, MANDAT ÉLARGI

    Tant que l’enquête sur le crash n’aura pas abouti, le vol de drones Heron 1 est suspendu sur le territoire terrestre et maritime relevant des autorités grecques, assure Matthias Monroy (qui ajoute que cette interdiction s’applique également aux deux drones du même modèle que possède l’armée grecque). Le crash de l’un de ses deux Heron 1 est donc une mauvaise nouvelle pour Frontex et les adeptes de la forteresse Europe, déjà bien éprouvés par les arrivées massives à Lampedusa à la mi-septembre et l’hospitalité affichée sur place par les habitants. À l’image de ces murs frontaliers bâtis aux frontières de l’Europe et dans l’espace Schengen – un rapport du Parlement européen, publié en octobre 2022 « Walls and fences at EU borders » (https://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document/EPRS_BRI(2022)733692), précise que l’on en est à 2 035 kilomètres de barrières frontalières, contre 315 en 2014 –, matérialisation d’un coûteux repli identitaire clamant une submersion fantasmée, il est évident que la démesure sécuritaire ne freine en rien les volontés de rejoindre l’Europe.

    Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. Lors de sa première année d’opérations, en 2005, Frontex disposait d’un budget de 6 millions d’euros. Depuis, celui-ci n’a cessé d’enfler, pour atteindre la somme de 845,4 millions d’euros en 2023, et un effectif de plus de 2 100 personnels – avec un budget prévisionnel 2021-2027 de 11 milliards d’euros et un objectif de 10 000 gardes d’ici à 2027 (dont 7 000 détachés par les États membres).

    Depuis 2019, Frontex dispose d’un mandat élargi qui autorise l’acquisition et la possession d’avions, de drones et d’armes à feu. L’agence s’est aussi géographiquement démultipliée au fil de temps. Ses effectifs peuvent aussi bien patrouiller dans les eaux de Lampedusa que participer à des missions de surveillance de la frontière serbo-hongroise, alors que son rôle initial était simplement d’assister les pays européens dans la gestion de leurs frontières. L’agence européenne joue aussi un rôle dans la démesure technologique qui se développe aux frontières. Rien que dans les airs, l’agence se veut novatrice : elle a déjà investi plusieurs millions d’euros dans un projet de #zeppelin automatisé relié à un câble de 1 000 mètres, ainsi que dans le développement de drones « #quadcopter » pesant une dizaine de kilos. Enfin, Frontex participe aussi à la collecte généralisée de #données migratoires dans le but d’anticiper les refoulements. Elle soutient même des projets visant à gérer les flux humains par #algorithmes.

    Traversée comme les armées par une culture du secret, l’agence s’est fait une spécialité des zones grises et des partenariats opaques, tout en prenant une place toujours plus importante dans la hausse de la létalité des frontières. « Frontex est devenue l’agent de la #militarisation_des_frontières européennes depuis sa création, résume un rapport de la Fondation Jean-Jaurès sorti en juillet 2023. Fondant son fonctionnement sur l’#analyse_des_risques, Frontex a contribué à la perception des frontières européennes comme d’une forteresse assiégée, liant le trafic de drogue et d’êtres humains à des mouvements migratoires plus larges. »

    « VOUS SURVEILLEZ LES FRONTIÈRES, NOUS VOUS SURVEILLONS »

    Dans sa volonté d’expansion tous azimuts, l’agence se tourne désormais vers l’Afrique, où elle œuvre de manière plus ou moins informelle à la mise en place de politiques d’#externalisation des frontières européennes. Elle pèse notamment de tout son poids pour s’implanter durablement au #Sénégal et en #Mauritanie. « Grâce à l’argent des contribuables européens, le Sénégal a construit depuis 2018 au moins neuf postes-frontières et quatre antennes régionales de la Direction nationale de lutte contre le trafic de migrants. Ces sites sont équipés d’un luxe de #technologies de #surveillance_intrusive : outre la petite mallette noire [contenant un outil d’extraction des données], ce sont des #logiciels d’#identification_biométrique des #empreintes_digitales et de #reconnaissance_faciale, des drones, des #serveurs_numériques, des lunettes de vision nocturne et bien d’autres choses encore », révèle une enquête du journal étatsunien In These Times. Très impopulaire sur le continent, ce type de #néocolonialisme obsidional se déploie de manière informelle. Mais il porte bien la marque de Frontex, agence agrippée à l’obsession de multiplier les murs physiques et virtuels.

    Au Sénégal, pour beaucoup, ça ne passe pas. En août 2022, l’association #Boza_Fii a organisé plusieurs journées de débat intitulées « #Pushback_Frontex », avec pour slogan : « Vous surveillez les frontières, nous vous surveillons ». Une manifestation reconduite en août 2023 avec la mobilisation « 72h Push Back Frontex ». Objectif : contrer les négociations en cours entre l’Union européenne et le Sénégal, tout en appelant « à la dissolution définitive de l’agence européenne de gardes-frontières ». Sur RFI, son porte-parole #Saliou_Diouf expliquait récemment son point de vue : « Nous, on lutte pour la #liberté_de_circulation de tout un chacun. […] Depuis longtemps, il y a beaucoup d’argent qui rentre et est-ce que ça a arrêté les départs ? »

    Cette politique « argent contre muraille » est déployée dans d’autres États africains, comme le #Niger ou le #Soudan. Frontex n’y est pas directement impliquée, mais l’Europe verse des centaines de millions d’euros à 26 pays africains pour que des politiques locales visant à bloquer les migrations soient mises en place.

    « Nous avons besoin d’aide humanitaire, pas d’outils sécuritaires », assure Mbaye Diop, travailleur humanitaire dans un camp de la Croix-Rouge situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, dans l’enquête de In These Times. Un constat qui vaut de l’autre côté de la Méditerranée : dans un tweet publié après le crash du Heron 1, l’ONG Sea-Watch observait qu’avec les 50 millions alloués à Airbus et à ses sous-traitants pour planter son Heron dans les flots, « on pourrait faire voler pendant 25 ans nos avions de secours Seabird 1 et Seabird 2 ».

    https://afriquexxi.info/La-chute-du-Heron-blanc-ou-la-fuite-en-avant-de-l-agence-Frontex

    #drones #Heron_1 #frontières #surveillances_des_frontières #contrôles_frontaliers #migrations #asile #réfugiés #drone_MALE (#Medium_Altitude_Long_Endurance) #crash #Airbus #complexe_militaro-industriel #IAI_System #coût #prix #budget #chute #fiabilité #Hermes_900 #Elbit_Systems #données #push-backs #refoulements #AS2132 #Libye #guerre_aérienne_informelle #biométrie

  • Stop aux abus sexuels
    Vu à Genève en 2016...

    Zep signe une affiche de prévention contre les agressions sexuelles

    Le dessinateur genevois met en scène son célèbre Titeuf pour sensibiliser de jeunes garçons.

    Selon le Conseil de l’Europe, un enfant sur cinq subit des abus sexuels - souvent dans l’entourage proche. Il n’est pas rare que la culpabilité taraude les victimes, les empêche de franchir le pas de la dénonciation et les retienne de demander de l’aide. Une nouvelle campagne de prévention, signée Zep, vise à toucher ce jeune public. En faisant passer le message qu’en matière d’agression sexuelle, la honte doit se situer du côté de l’agresseur.

    Lancée par le CTAS – association spécialisée dans le traitement des agressions sexuelles, qui assure plus de 1600 consultations par an – la campagne met en scène Titeuf, le jeune héros de Zep. « Il crie haut et fort et dénonce son agresseur, décrit la présidente Josiane George. Ce cri renforce l’estime de soi, redonne la honte à l’auteur qui est gêné d’être dévoilé. Nous voulons donner ce courage aux victimes, renforcer leur dignité, affirmer leur droit à dire non et à dénoncer. »

    Venu soutenir hier le lancement de cette campagne, le conseiller d’Etat Mauro Poggia, responsable de la santé, mesure le chemin parcouru depuis la création du CTAS en 2000.

    En 2000, la première campagne de l’association lui avait valu bien des critiques. L’affiche figurait un enfant assis, la tête repliée dans les genoux avec le slogan : « Victime d’abus sexuels ? Besoin d’aide ? Ne reste pas seul. » A l’époque, le sujet était tabou. En 2013, on voyait une tête d’enfant de face, dans une bulle. En 2016, la première affiche de Zep destinée aux filles montrait l’agresseur pris dans un piège. Cette année, le dessin cible d’abord les garçons, avec un Titeuf s’exclamant : « Touche pô à mon zizi ! » Mauro Poggia retrace le fil : « On a commencé par la lutte contre le renfermement sur soi, puis il y eut la sortie de la bulle, la contre-attaque et aujourd’hui le transfert de la honte vers l’agresseur, où elle aurait toujours dû être », souligne le magistrat. Psychothérapeute et coordinatrice du CTAS, Lydiane Bouchet relève que le vocabulaire a changé : « Il ne s’agit plus de dénoncer des « abus », comme si l’on évoquait l’usage exagéré d’une chose autorisée, mais bien des agressions inadmissibles ».

    Le choix de l’humour est revendiqué. « Il aide à installer le sujet dans le quotidien, observe Zep. Dans mes albums, la pédophilie, les agressions sur le net font partie de l’univers de Titeuf. Si l’information est trop allégorique, les enfants ne savent pas de quoi on parle. Et je ne crois pas qu’il faille être dramatique. Dire à des enfants que leur vie va être détruite est terrible. Ils ont une force de résilience incroyable. Plus tôt ils sont pris en charge, plus vite ils se remettront. » Information confirmée par Lydiane Bouchet : « Pour des adultes, le traitement peut prendre des années. Mais chez les enfants, quelques séances peuvent suffire. »


    https://www.tdg.ch/zep-signe-une-affiche-de-prevention-contre-les-agressions-sexuelles-305971900400

    #campagne #ZEP #abus_sexuels #affiche #sensibilisation

  • #Frontex #Zeppelin in trial flights from #Alexandroupoli airport. The militarisation of the #Evros border continues.

    https://twitter.com/lk2015r/status/1415069475238551561

    #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #Grèce #militarisation #militarisation_des_frontières

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    Κάτι τρέχει στον Έβρο

    Τα βλέμματα τράβηξε το λευκό αερόστατο τύπου Zeppelin, όσοι το αντίκρυσαν στον ουρανό της Αλεξανδρούπολης σήμερα το πρωί.

    Από το πρωί πραγματοποιεί το συγκεκριμένο Ζέπελιν δοκιμαστικές πτήσεις στο αεροδρόμιο « Δημόκριτος » και σύντομα θα μπει στη « μάχη » της φύλαξης των συνόρων.

    Tα βλέμματα όσων το αντίκρυσαν στον ουρανό της #Αλεξανδρούπολης τράβηξε το αερόστατο τύπου Zέπελιν το οποίο στέλνει η...

    https://www.e-evros.gr/gr/eidhseis/3/aerostato-zeppelin-ston-oyrano-ths-ale3androypolhs-poia-h-xrhsimothta-toy/post44126

  • Artificial intelligence : #Frontex improves its maritime surveillance

    Frontex wants to use a new platform to automatically detect and assess „risks“ on the seas of the European Union. Suspected irregular activities are to be displayed in a constantly updated „threat map“ with the help of self-learning software.

    The EU border agency has renewed a contract with Israeli company Windward for a „maritime analytics“ platform. It will put the application into regular operation. Frontex had initially procured a licence for around 800,000 Euros. For now 2.6 million Euros, the agency will receive access for four workstations. The contract can be extended three times for one year at a time.

    Windward specialises in the digital aggregation and assessment of vessel tracking and maritime surveillance data. Investors in the company, which was founded in 2011, include former US CIA director David Petraeus and former CEO’s of Thomson Reuters and British Petroleum. The former chief of staff of the Israeli military, Gabi Ashkenazi, is considered one of the advisors.

    Signature for each observed ship

    The platform is based on artificial intelligence techniques. For analysis, it uses maritime reporting systems, including position data from the AIS transponders of larger ships and weather data. These are enriched with information about the ship owners and shipping companies as well as the history of previous ship movements. For this purpose, the software queries openly accessible information from the internet.

    In this way, a „fingerprint“ is created for each observed ship, which can be used to identify suspicious activities. If the captain switches off the transponder, for example, the analysis platform can recognise this as a suspicuous event and take over further tracking based on the recorded patterns. It is also possible to integrate satellite images.

    Windward uses the register of the International Maritime Organisation (IMO) as its database, which lists about 70,000 ships. Allegedly, however, it also processes data on a total of 400,000 watercraft, including smaller fishing boats. One of the clients is therefore the UN Security Council, which uses the technology to monitor sanctions.

    Against „bad guys“ at sea

    The company advertises its applications with the slogan „Catch the bad guys at sea“. At Frontex, the application is used to combat and prevent unwanted migration and cross-border crime as well as terrorism. Subsequently, „policy makers“ and law enforcement agencies are to be informed about results. For this purpose, the „risks“ found are visualised in a „threat map“.

    Windward put such a „threat map“ online two years ago. At the time, the software rated the Black Sea as significantly more risky than the Mediterranean. Commercial shipping activity off the Crimea was interpreted as „probable sanction evasions“. Ship owners from the British Guernsey Islands as well as Romania recorded the highest proportion of ships exhibiting „risky“ behaviour. 42 vessels were classified as suspicious for drug smuggling based on their patterns.

    Frontex „early warning“ units

    The information from maritime surveillance is likely to be processed first by the „Risk Analysis Unit“ (RAU) at Frontex. It is supposed to support strategic decisions taken by the headquarters in Warsaw on issues of border control, return, prevention of cross-border crime as well as threats of a „hybrid nature“. Frontex calls the applications used there „intelligence products“ and „integrated data services“. Their results flow together in the „Common Integrated Risk Analysis Model“ (CIRAM).

    For the operational monitoring of the situation at the EU’s external borders, the agency also maintains the „Frontex Situation Centre“ (FSC). The department is supposed to provide a constantly updated picture of migration movements, if possible in real time. From these reports, Frontex produces „early warnings“ and situation reports to the border authorities of the member states as well as to the Commission and the Council in Brussels.

    More surveillance capacity in Warsaw

    According to its own information, Windward’s clients include the Italian Guardia di Finanza, which is responsible for controlling Italian territorial waters. The Ministry of the Interior in Rome is also responsible for numerous EU projects aimed at improving surveillance of the central Mediterranean. For the training and equipment of the Libyan coast guard, Italy receives around 67 million euros from EU funds in three different projects. Italian coast guard authorities are also installing a surveillance system for Tunisia’s external maritime borders.

    Frontex now wants to improve its own surveillance capacities with further tenders. Together with the fisheries agency, The agency is awarding further contracts for manned maritime surveillance. It has been operating such a „Frontex Aerial Surveillance Service“ (FASS) in the central Mediterranean since 2017 and in the Adriatic Sea since 2018. Frontex also wants to station large drones in the Mediterranean. Furthermore, it is testing Aerostats in the eastern Mediterranean for a second time. These are zeppelins attached to a 1,000-metre long line.

    https://digit.site36.net/2021/01/15/artificial-intelligence-frontex-improves-its-maritime-surveillance
    #intelligence_artificielle #surveillance #surveillance_maritime #mer #asile #migrations #réfugiés #frontières #AI #Windward #Israël #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #David_Petraeus #Thomson_Reuters #British_Petroleum #armée_israélienne #Gabi_Ashkenazi #International_Maritime_Organisation (#IMO) #thread_map #Risk_Analysis_Unit (#RAU) #Common_Integrated_Risk_Analysis_Model (#CIRAM) #Frontex_Situation_Centre (#FSC) #Frontex_Aerial_Surveillance_Service (#FASS) #zeppelins

    ping @etraces

    • Data et nouvelles technologies, la face cachée du contrôle des mobilités

      Dans un rapport de juillet 2020, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle (#EU-Lisa) présente l’intelligence artificielle (IA) comme l’une des « technologies prioritaires » à développer. Le rapport souligne les avantages de l’IA en matière migratoire et aux frontières, grâce, entre autres, à la technologie de #reconnaissance_faciale.

      L’intelligence artificielle est de plus en plus privilégiée par les acteurs publics, les institutions de l’UE et les acteurs privés, mais aussi par le #HCR et l’#OIM. Les agences de l’UE, comme Frontex ou EU-Lisa, ont été particulièrement actives dans l’#expérimentation des nouvelles technologies, brouillant parfois la distinction entre essais et mise en oeuvre. En plus des outils traditionnels de surveillance, une panoplie de technologies est désormais déployée aux frontières de l’Europe et au-delà, qu’il s’agisse de l’ajout de nouvelles #bases_de_données, de technologies financières innovantes, ou plus simplement de la récupération par les #GAFAM des données laissées volontairement ou pas par les migrant·e·s et réfugié∙e∙s durant le parcours migratoire.

      La pandémie #Covid-19 est arrivée à point nommé pour dynamiser les orientations déjà prises, en permettant de tester ou de généraliser des technologies utilisées pour le contrôle des mobilités sans que l’ensemble des droits des exilé·e·s ne soit pris en considération. L’OIM, par exemple, a mis à disposition des Etats sa #Matrice_de_suivi_des_déplacements (#DTM) durant cette période afin de contrôler les « flux migratoires ». De nouvelles technologies au service de vieilles obsessions…

      http://www.migreurop.org/article3021.html

      Pour télécharger le rapport :
      www.migreurop.org/IMG/pdf/note_12_fr.pdf

      ping @karine4 @rhoumour @_kg_ @i_s_

    • La #technopolice aux frontières

      Comment le #business de la #sécurité et de la #surveillance au sein de l’#Union_européenne, en plus de bafouer des #droits_fondamentaux, utilise les personnes exilées comme #laboratoire de recherche, et ce sur des #fonds_publics européens.

      On a beaucoup parlé ici ces derniers mois de surveillance des manifestations ou de surveillance de l’espace public dans nos villes, mais la technopolice est avant tout déployée aux #frontières – et notamment chez nous, aux frontières de la « forteresse Europe ». Ces #dispositifs_technopoliciers sont financés, soutenus et expérimentés par l’Union européenne pour les frontières de l’UE d’abord, et ensuite vendus. Cette surveillance des frontières représente un #marché colossal et profite grandement de l’échelle communautaire et de ses programmes de #recherche_et_développement (#R&D) comme #Horizon_2020.

      #Roborder – des essaims de #drones_autonomes aux frontières

      C’est le cas du projet Roborder – un « jeu de mots » entre robot et border, frontière en anglais. Débuté en 2017, il prévoit de surveiller les frontières par des essaims de #drones autonomes, fonctionnant et patrouillant ensemble. L’#intelligence_artificielle de ces drones leur permettrait de reconnaître les humains et de distinguer si ces derniers commettent des infractions (comme celui de passer une frontière ?) et leur dangerosité pour ensuite prévenir la #police_aux_frontières. Ces drones peuvent se mouvoir dans les airs, sous l’eau, sur l’eau et dans des engins au sol. Dotés de multiples capteurs, en plus de la détection d’activités criminelles, ces drones seraient destinés à repérer des “#radio-fréquences non fiables”, c’est-à-dire à écouter les #communications et également à mesurer la #pollution_marine.
      Pour l’instant, ces essaims de drones autonomes ne seraient pas pourvus d’armes. Roborder est actuellement expérimenté en #Grèce, au #Portugal et en #Hongrie.

      Un #financement européen pour des usages « civils »

      Ce projet est financé à hauteur de 8 millions d’euros par le programme Horizon 2020 (subventionné lui-même par la #Cordis, organe de R&D de la Commission européenne). Horizon 2020 représente 50% du financement public total pour la recherche en sécurité de l’UE. Roborder est coordonné par le centre de recherches et technologie de #Hellas (le #CERTH), en Grèce et comme le montre l’association #Homo_Digitalis le nombre de projets Horizon 2020 ne fait qu’augmenter en Grèce. En plus du CERTH grec s’ajoutent environ 25 participants venus de tous les pays de l’UE (où on retrouve les services de police d’#Irlande_du_Nord, le ministère de la défense grecque, ou encore des entreprises de drones allemandes, etc.).

      L’une des conditions pour le financement de projets de ce genre par Horizon 2020 est que les technologies développées restent dans l’utilisation civile, et ne puissent pas servir à des fins militaires. Cette affirmation pourrait ressembler à un garde-fou, mais en réalité la distinction entre usage civil et militaire est loin d’être clairement établie. Comme le montre Stephen Graham, très souvent les #technologies, à la base militaires, sont réinjectées dans la sécurité, particulièrement aux frontières où la migration est criminalisée. Et cette porosité entre la sécurité et le #militaire est induite par la nécessité de trouver des débouchés pour rentabiliser la #recherche_militaire. C’est ce qu’on peut observer avec les drones ou bien le gaz lacrymogène. Ici, il est plutôt question d’une logique inverse : potentiellement le passage d’un usage dit “civil” de la #sécurité_intérieure à une application militaire, à travers des ventes futures de ces dispositifs. Mais on peut aussi considérer la surveillance, la détection de personnes et la #répression_aux_frontières comme une matérialisation de la #militarisation de l’Europe à ses frontières. Dans ce cas-là, Roborder serait un projet à fins militaires.

      De plus, dans les faits, comme le montre The Intercept (https://theintercept.com/2019/05/11/drones-artificial-intelligence-europe-roborder), une fois le projet terminé celui-ci est vendu. Sans qu’on sache trop à qui. Et, toujours selon le journal, beaucoup sont déjà intéressés par Roborder.

      #IborderCtrl – détection d’#émotions aux frontières

      Si les essaims de drones sont impressionnants, il existe d’autres projets dans la même veine. On peut citer notamment le projet qui a pour nom IborderCtrl, testé en Grèce, Hongrie et #Lettonie.

      Il consiste notamment en de l’#analyse_d’émotions (à côté d’autres projets de #reconnaissances_biométriques) : les personnes désirant passer une frontière doivent se soumettre à des questions et voient leur #visage passer au crible d’un #algorithme qui déterminera si elles mentent ou non. Le projet prétend « accélérer le #contrôle_aux_frontières » : si le #détecteur_de_mensonges estime qu’une personne dit la vérité, un code lui est donné pour passer le contrôle facilement ; si l’algorithme considère qu’une personne ment, elle est envoyée dans une seconde file, vers des gardes-frontières qui lui feront passer un #interrogatoire. L’analyse d’émotions prétend reposer sur un examen de « 38 #micro-mouvements du visage » comme l’angle de la tête ou le mouvement des yeux. Un spectacle de gadgets pseudoscientifiques qui permet surtout de donner l’apparence de la #neutralité_technologique à des politiques d’#exclusion et de #déshumanisation.

      Ce projet a également été financé par Horizon 2020 à hauteur de 4,5 millions d’euros. S’il semble aujourd’hui avoir été arrêté, l’eurodéputé allemand Patrick Breyer a saisi la Cour de justice de l’Union Européenne pour obtenir plus d’informations sur ce projet, ce qui lui a été refusé pour… atteinte au #secret_commercial. Ici encore, on voit que le champ “civil” et non “militaire” du projet est loin de représenter un garde-fou.

      Conclusion

      Ainsi, l’Union européenne participe activement au puissant marché de la surveillance et de la répression. Ici, les frontières et les personnes exilées sont utilisées comme des ressources de laboratoire. Dans une optique de militarisation toujours plus forte des frontières de la forteresse Europe et d’une recherche de profit et de développement des entreprises et centres de recherche européens. Les frontières constituent un nouveau marché et une nouvelle manne financière de la technopolice.

      Les chiffres montrent par ailleurs l’explosion du budget de l’agence européenne #Frontex (de 137 millions d’euros en 2015 à 322 millions d’euros en 2020, chiffres de la Cour des comptes européenne) et une automatisation toujours plus grande de la surveillance des frontières. Et parallèlement, le ratio entre le nombre de personnes qui tentent de franchir la Méditerranée et le nombre de celles qui y laissent la vie ne fait qu’augmenter. Cette automatisation de la surveillance aux frontières n’est donc qu’une nouvelle façon pour les autorités européennes d’accentuer le drame qui continue de se jouer en Méditerranée, pour une “efficacité” qui finalement ne profite qu’aux industries de la surveillance.

      Dans nos rues comme à nos frontières nous devons refuser la Technopolice et la combattre pied à pied !

      https://technopolice.fr/blog/la-technopolice-aux-frontieres

    • Artificial Intelligence - based capabilities for European Border and Coast Guard

      In 2019, Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, commissioned #RAND Europe to carry out an Artificial intelligence (AI) research study.

      The purpose of the study was to provide an overview of the main opportunities, challenges and requirements for the adoption of AI-based capabilities in border managament. Frontex’s intent was also to find synergies with ongoing AI studies and initiatives in the EU and contribute to a Europe-wide AI landscape by adding the border security dimension.

      Some of the analysed technologies included automated border control, object recognition to detect suspicious vehicles or cargo and the use of geospatial data analytics for operational awareness and threat detection.

      As part of the study, RAND provided Frontex in 2020 with a comprehensive report and an executive summary with conclusions and recommendations.

      The findings will support Frontex in shaping the future landscape of AI-based capabilities for Integrated Border Management, including AI-related research and innovation projects which could be initiated by Frontex (e.g. under #EU_Innovation_Hub) or recommended to be conducted under the EU Research and Innovation Programme (#Horizon_Europe).

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/artificial-intelligence-based-capabilities-for-european-border-and-co

    • Pour les réfugiés, la #biométrie tout au long du chemin

      Par-delà les murs qui poussent aux frontières du monde depuis les années 1990, les réfugiés, migrants et demandeurs d’asile sont de plus en plus confrontés à l’extension des bases de #données_biométriques. Un « #mur_virtuel » s’étend ainsi à l’extérieur, aux frontières et à l’intérieur de l’espace Schengen, construit autour de programmes et de #bases_de_données.

      Des réfugiés qui paient avec leurs #iris, des migrants identifiés par leurs #empreintes_digitales, des capteurs de #reconnaissance_faciale, mais aussi d’#émotions… Réunis sous la bannière de la « #frontière_intelligente », ces #dispositifs_technologiques, reposant sur l’#anticipation, l’#identification et l’#automatisation du franchissement de la #frontière grâce aux bases de données biométriques, ont pour but de trier les voyageurs, facilitant le parcours des uns et bloquant celui des autres.

      L’Union européenne dispose ainsi d’une batterie de bases de données qui viennent compléter les contrôles aux frontières. Depuis 2011, une agence dédiée, l’#Agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information_à_grande_échelle, l’#EU-Lisa, a pour but d’élaborer et de développer, en lien avec des entreprises privées, le suivi des demandeurs d’asile.

      Elle gère ainsi plusieurs bases compilant des #données_biométriques. L’une d’elles, le « #Entry_and_Exit_System » (#EES), sera déployée en 2022, pour un coût évalué à 480 millions d’euros. L’EES a pour mission de collecter jusqu’à 400 millions de données sur les personnes non européennes franchissant les frontières de l’espace Schengen, afin de contrôler en temps réel les dépassements de durée légale de #visa. En cas de séjour prolongé devenu illégal, l’alerte sera donnée à l’ensemble des polices européennes.

      Se brûler les doigts pour ne pas être enregistré

      L’EU-Lisa gère également le fichier #Eurodac, qui consigne les empreintes digitales de chacun des demandeurs d’asile de l’Union européenne. Utilisé pour appliquer le #règlement_Dublin III, selon lequel la demande d’asile est déposée et traitée dans le pays européen où le migrant a été enregistré la première fois, il entraîne des stratégies de #résistance.

      « On a vu des migrants refuser de donner leurs empreintes à leur arrivée en Grèce, ou même se brûler les doigts pour ne pas être enregistrés dans Eurodac, rappelle Damien Simonneau, chercheur à l’Institut Convergences Migrations du Collège de France. Ils savent que s’ils ont, par exemple, de la famille en Allemagne, mais qu’ils ont été enregistrés en Grèce, ils seront renvoyés en Grèce pour que leur demande y soit traitée, ce qui a des conséquences énormes sur leur vie. » La procédure d’instruction dure en effet de 12 à 18 mois en moyenne.

      La collecte de données biométriques jalonne ainsi les parcours migratoires, des pays de départs jusqu’aux déplacements au sein de l’Union européenne, dans un but de limitation et de #contrôle. Pour lutter contre « la criminalité transfrontalière » et « l’immigration clandestine », le système de surveillance des zones frontières #Eurosur permet, via un partage d’informations en temps réel, d’intercepter avant leur arrivée les personnes tentant d’atteindre l’Union européenne.

      Des contrôles dans les pays de départ

      Pour le Transnational Institute, auteur avec le think tank Stop Wapenhandel et le Centre Delàs de plusieurs études sur les frontières, l’utilisation de ces bases de données témoigne d’une stratégie claire de la part de l’Union européenne. « Un des objectifs de l’expansion des #frontières_virtuelles, écrivent-ils ainsi dans le rapport Building Walls (https://www.tni.org/files/publication-downloads/building_walls_-_full_report_-_english.pdf), paru en 2018, est d’intercepter les réfugiés et les migrants avant même qu’ils n’atteignent les frontières européennes, pour ne pas avoir à traiter avec eux. »

      Si ces techniques permettent de pré-trier les demandes pour fluidifier le passage des frontières, en accélérant les déplacements autorisés, elles peuvent également, selon Damien Simonneau, avoir des effets pervers. « L’utilisation de ces mécanismes repose sur l’idée que la #technologie est un facilitateur, et il est vrai que l’#autonomisation de certaines démarches peut faciliter les déplacements de personnes autorisées à franchir les frontières, expose-t-il. Mais les technologies sont faillibles, et peuvent produire des #discriminations. »

      Ces #techniques_virtuelles, aux conséquences bien réelles, bouleversent ainsi le rapport à la frontière et les parcours migratoires. « Le migrant est confronté à de multiples points "frontière", disséminés un peu partout, analyse Damien Simonneau. Cela crée des #obstacles supplémentaires aux parcours migratoires : le contrôle n’est quasiment plus lié au franchissement d’une frontière nationale, il est déterritorialisé et peut se produire n’importe où, en amont comme en aval de la frontière de l’État. »

      Ainsi, la « politique d’#externalisation de l’Union européenne » permet au contrôle migratoire de s’exercer dans les pays de départ. Le programme européen « #SIV » collecte par exemple dès leur formulation dans les #consulats les données biométriques liées aux #demandes_de_visas.

      Plus encore, l’Union européenne délègue une partie de la gestion de ses frontières à d’autres pays : « Dans certains États du Sahel, explique Damien Simonneau, l’aide humanitaire et de développement est conditionnée à l’amélioration des contrôles aux frontières. »

      Un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le programme #MIDAS, financé par l’Union européenne, est ainsi employé par 23 pays, majoritairement en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique. Son but est de « collecter, traiter, stocker et analyser les informations [biométriques et biographiques] des voyageurs en temps réel » pour aider les polices locales à contrôler leurs frontières. Mais selon le réseau Migreurop, ces données peuvent également être transmises aux agences policières européennes. L’UE exerce ainsi un droit de regard, via Frontex, sur le système d’information et d’analyse de données sur la migration, installé à Makalondi au Niger.

      Des réfugiés qui paient avec leurs yeux

      Un mélange des genres, entre organisations humanitaires et États, entre protection, logistique et surveillance, qui se retrouve également dans les #camps_de_réfugiés. Dans les camps jordaniens de #Zaatari et d’#Azarq, par exemple, près de la frontière syrienne, les réfugiés paient depuis 2016 leurs aliments avec leurs iris.

      L’#aide_humanitaire_alimentaire distribuée par le Programme alimentaire mondial (PAM) leur est en effet versée sur un compte relié à leurs données biométriques. Il leur suffit de passer leurs yeux dans un scanner pour régler leurs achats. Une pratique qui facilite grandement la gestion #logistique du camp par le #HCR et le PAM, en permettant la #traçabilité des échanges et en évitant les fraudes et les vols.

      Mais selon Léa Macias, anthropologue à l’EHESS, cela a aussi des inconvénients. « Si ce paiement avec les yeux peut rassurer certains réfugiés, dans la mesure où cela les protège contre les vols, développe-t-elle, le procédé est également perçu comme une #violence. Les réfugiés ont bien conscience que personne d’autre au monde, dans une situation normale, ne paie ainsi avec son #corps. »

      Le danger de la fuite de données

      La chercheuse s’inquiète également du devenir des données ainsi collectées, et se pose la question de l’intérêt des réfugiés dans ce processus. « Les humanitaires sont poussés à utiliser ces nouvelles technologies, expose-t-elle, qui sont vues comme un gage de fiabilité par les bailleurs de fonds. Mais la #technologisation n’est pas toujours dans l’intérêt des réfugiés. En cas de fuite ou de hackage des bases de données, cela les expose même à des dangers. »

      Un rapport de Human Rights Watch (HRW) (https://www.hrw.org/news/2021/06/15/un-shared-rohingya-data-without-informed-consent), publié mardi 15 juin, alerte ainsi sur des #transferts_de_données biométriques appartenant à des #Rohingyas réfugiés au Bangladesh. Ces données, collectées par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, ont été transmises par le gouvernement du Bangladesh à l’État birman. Si le HCR a réagi (https://www.unhcr.org/en-us/news/press/2021/6/60c85a7b4/news-comment-statement-refugee-registration-data-collection-bangladesh.html) en affirmant que les personnes concernées avaient donné leur accord à ce #transfert_de_données pour préparer un éventuel retour en Birmanie, rien ne permet cependant de garantir qu’ils seront bien reçus si leur nom « bipe » au moment de passer la frontière.

      https://www.rfi.fr/fr/technologies/20210620-pour-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-la-biom%C3%A9trie-tout-au-long-du-chemin

      #smart_borders #tri #catégorisation #déterritorialisation #réfugiés_rohingyas

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      Sur les doigts brûlés pour ne pas se faire identifier par les empreintes digitales, voir la scène du film Qu’ils reposent en paix de Sylvain George, dont j’ai fait une brève recension :

      Instant tragique : ce qu’un migrant appelle la « prière ». Ce moment collectif où les migrants tentent de faire disparaître leurs empreintes digitales. Étape symbolique où ils se défont de leur propre identité.

      https://visionscarto.net/a-calais-l-etat-ne-peut-dissoudre

  • Appel à l’annulation d’un contrat entre l’#UE et des entreprises israéliennes pour la surveillance des migrants par drones

    Les contrats de l’UE de 59 millions d’euros avec des entreprises militaires israélienne pour s’équiper en drones de guerre afin de surveiller les demandeurs d’asile en mer sont immoraux et d’une légalité douteuse.
    L’achat de #drones_israéliens par l’UE encourage les violations des droits de l’homme en Palestine occupée, tandis que l’utilisation abusive de tout drone pour intercepter les migrants et les demandeurs d’asile entraînerait de graves violations en Méditerranée, a déclaré aujourd’hui Euro-Mediterranean Human Rights Monitor dans un communiqué.
    L’UE devrait immédiatement résilier ces #contrats et s’abstenir d’utiliser des drones contre les demandeurs d’asile, en particulier la pratique consistant à renvoyer ces personnes en #Libye, entravant ainsi leur quête de sécurité.

    L’année dernière, l’Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes basée à Varsovie, #Frontex, et l’Agence européenne de sécurité maritime basée à Lisbonne, #EMSA, ont investi plus de 100 millions d’euros dans trois contrats pour des drones sans pilote. De plus, environ 59 millions d’euros des récents contrats de drones de l’UE auraient été accordés à deux sociétés militaires israéliennes : #Elbit_Systems et #Israel_Aerospace_Industries, #IAI.

    L’un des drones que Frontex a obtenu sous contrat est le #Hermes_900 d’Elbit, qui a été expérimenté sur la population mise en cage dans la #bande_de_Gaza assiégée lors de l’#opération_Bordure_protectrice de 2014. Cela montre l’#investissement de l’UE dans des équipements israéliens dont la valeur a été démontrée par son utilisation dans le cadre de l’oppression du peuple palestinien et de l’occupation de son territoire. Ces achats de drones seront perçus comme soutenant et encourageant une telle utilisation expérimentale de la #technologie_militaire par le régime répressif israélien.

    « Il est scandaleux pour l’UE d’acheter des drones à des fabricants de drones israéliens compte tenu des moyens répressifs et illégaux utilisés pour opprimer les Palestiniens vivant sous occupation depuis plus de cinquante ans », a déclaré le professeur Richard Falk, président du conseil d’administration d’Euromed-Monitor.

    Il est également inacceptable et inhumain pour l’UE d’utiliser des drones, quelle que soit la manière dont ils ont été obtenus pour violer les droits fondamentaux des migrants risquant leur vie en mer pour demander l’asile en Europe.

    Les contrats de drones de l’UE soulèvent une autre préoccupation sérieuse car l’opération Sophia ayant pris fin le 31 mars 2020, la prochaine #opération_Irini a l’intention d’utiliser ces drones militaires pour surveiller et fournir des renseignements sur les déplacements des demandeurs d’asile en #mer_Méditerranée, et cela sans fournir de protocoles de sauvetage aux personnes exposées à des dangers mortels en mer. Surtout si l’on considère qu’en 2019 le #taux_de_mortalité des demandeurs d’asile essayant de traverser la Méditerranée a augmenté de façon spectaculaire, passant de 2% en moyenne à 14%.

    L’opération Sophia utilise des navires pour patrouiller en Méditerranée, conformément au droit international, et pour aider les navires en détresse. Par exemple, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) stipule que tous les navires sont tenus de signaler une rencontre avec un navire en détresse et, en outre, de proposer une assistance, y compris un sauvetage. Étant donné que les drones ne transportent pas d’équipement de sauvetage et ne sont pas régis par la CNUDM, il est nécessaire de s’appuyer sur les orientations du droit international des droits de l’homme et du droit international coutumier pour guider le comportement des gouvernements.

    Euro-Med Monitor craint que le passage imminent de l’UE à l’utilisation de drones plutôt que de navires en mer Méditerranée soit une tentative de contourner le #droit_international et de ne pas respecter les directives de l’UE visant à sauver la vie des personnes isolées en mer en situation critique. Le déploiement de drones, comme proposé, montre la détermination de l’UE à dissuader les demandeurs d’asile de chercher un abri sûr en Europe en facilitant leur capture en mer par les #gardes-côtes_libyens. Cette pratique reviendrait à aider et à encourager la persécution des demandeurs d’asile dans les fameux camps de détention libyens, où les pratiques de torture, d’esclavage et d’abus sexuels sont très répandues.

    En novembre 2019, l’#Italie a confirmé qu’un drone militaire appartenant à son armée s’était écrasé en Libye alors qu’il était en mission pour freiner les passages maritimes des migrants. Cela soulève de sérieuses questions quant à savoir si des opérations de drones similaires sont menées discrètement sous les auspices de l’UE.

    L’UE devrait décourager les violations des droits de l’homme contre les Palestiniens en s’abstenant d’acheter du matériel militaire israélien utilisé dans les territoires palestiniens occupés. Elle devrait plus généralement s’abstenir d’utiliser des drones militaires contre les demandeurs d’asile civils et, au lieu de cela, respecter ses obligations en vertu du droit international en offrant un refuge sûr aux réfugiés.

    Euro-Med Monitor souligne que même en cas d’utilisation de drones, les opérateurs de drones de l’UE sont tenus, en vertu du droit international, de respecter les #droits_fondamentaux à la vie, à la liberté et à la sécurité de tout bateau de migrants en danger qu’ils rencontrent. Les opérateurs sont tenus de signaler immédiatement tout incident aux autorités compétentes et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les opérations de recherche et de sauvetage soient menées au profit des migrants en danger.

    L’UE devrait en outre imposer des mesures de #transparence et de #responsabilité plus strictes sur les pratiques de Frontex, notamment en créant un comité de contrôle indépendant pour enquêter sur toute violation commise et prévenir de futures transgressions. Enfin, l’UE devrait empêcher l’extradition ou l’expulsion des demandeurs d’asile vers la Libye – où leur vie serait gravement menacée – et mettre fin à la pratique des garde-côtes libyens qui consiste à arrêter et capturer des migrants en mer.

    http://www.france-palestine.org/Appel-a-l-annulation-d-un-contrat-entre-l-UE-et-des-entreprises-is
    #Europe #EU #drones #Israël #surveillance #drones #migrations #asile #réfugiés #Méditerranée #frontières #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #complexe_militaro-industriel #business #armée #droits_humains #sauvetage

    ping @etraces @reka @nepthys @isskein @karine4

  • De l’interprétation du rap par le juge judiciaire
    Philippe Piot, Gazette du Palais, le 12 février 2019
    https://www.labase-lextenso.fr/gazette-du-palais/GPL341t1

    Les propos disputés, précise la Cour de cassation, doivent être « éclairés par l’ensemble » du texte et tenir compte « du langage en usage dans le genre du rap ». Elle reconnaît qu’ils peuvent être regardés comme « outranciers, injustes ou vulgaires » mais elle retient, tout de suite, qu’ils entendent surtout « dénoncer le racisme prêté à la société française, qu’elle aurait hérité de son passé colonialiste ». Dès lors, la chambre criminelle juge qu’ils s’inscrivent « dans le contexte d’un débat d’intérêt général » qui les autorise. Pour la Cour de cassation, les extraits poursuivis ne contiennent « même implicitement, aucun appel ni exhortation à la discrimination, la haine ou la violence contre quiconque ». Dès lors, les limites à la liberté d’expression n’ont pas été dépassées.

    #Musique #Musique_et_politique #Rap #France #ZEP #Nique_La_France #Censure #racisme #colonialisme #liberté_d’expression #Justice

  • Tiens, c’est le grand retour du dirigeable :
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/12/le-ballon-dirigeable-une-solution-d-avenir-pour-le-transport-de-marchandises

    Par ailleurs, on peut lire qu’il y aurait une pénurie d’Hélium :
    https://www.atlantico.fr/decryptage/3572389/faut-il-s-inquieter-de-l-importante-penurie-d-helium-que-nous-connaissons-

    C’est marrant parce que ça a toujours été le problème des zeppelins.

    #zeppelin #capitalisme_vert
    On ne connait pas trop les raisons de l’embrasement de l’Hindenburg, mais on sait qu’il était gonflé à l’hydrogène (gaz inflammable).

    Sur Wikipedia, on peut aussi apprendre qu’un zeppelin construit par les États-Unis dans la première moitié du XXeme siècle contient, à lui seul, presque toute la réserve d’hélium mondiale.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeppelin

    Quoi qu’il en soit, la question des ressources ne semble absolument pas un problème :

    Selon l’entreprise, l’hélium, le gaz porteur non inflammable, va pouvoir compenser le poids du véhicule.

    Facile !

  • Militarisation des frontières en #Mer_Egée

    En Mer Egée c’est exactement la même stratégie qui se met en place, et notamment à #Samos, où une #zeppelin (#zeppelin_de_surveillance) de #Frontex surveillera le détroit entre l’île et la côte turque, afin de signaler tout départ de bateaux. L’objectif est d’arrêter « à temps » les embarcations des réfugiés en les signalant aux garde-corps turques. Comme l’a dit le vice-ministre de l’immigration Koumoutsakos « on saura l’heure de départ de l’embarcation, on va en informer les turques, on s’approcher du bateau... »
    S’approcher pourquoi faire, sinon, pour le repousser vers la côte turque ?
    Le fonctionnement de la montgolfière sera confié aux garde-cotes et à la police grecque, l’opération restant sous le contrôle de Frontex.

    –-> reçu via la mailing-list de Migreurop, le 30.07.2017

    #militarisation_des_frontières #frontières #contrôles_frontaliers #Turquie #Grèce #migrations #réfugiés #asile #police #gardes-côtes #surveillance

    –-----------

    Commentaire de Martin Clavey sur twitter :

    Cynisme absolu : Frontex utilise des drones pour surveiller les migrants en méditerranée ce qui permet à l’Union européenne de ne pas utiliser de bateau de surveillance et donc ne pas être soumis au #droit_maritime et à avoir à les sauver

    https://twitter.com/mart1oeil/status/1158396604648493058

    • Σε δοκιμαστική λειτουργία το αερόσταστο της FRONTEX

      Σε δοκιμαστική λειτουργία τίθεται από σήμερα για 28 ημέρες το αερόστατο της FRONTEX στη Σάμο, μήκους 35 μέτρων, προσδεμένο στο έδαφος, εξοπλισμένο με ραντάρ, θερμική κάμερα και σύστημα αυτόματης αναγνώρισης, το οποίο θα επιτηρεί αδιάλειπτα και σε πραγματικό χρόνο το θαλάσσιο πεδίο.

      Σύμφωνα με ανακοίνωση του Λιμενικού, στόχος είναι η αστυνόμευση του θαλάσσιου πεδίου και η καταπολέμηση του διασυνοριακού εγκλήματος. Δημιουργείται ωστόσο το ερώτημα αν οι πληροφορίες που θα συλλέγει το αερόστατο θα χρησιμοποιούνται για την αναχαίτιση ή την αποτροπή των πλεούμενων των προσφύγων που ξεκινούν από τα τουρκικά παράλια για να ζητήσουν διεθνή προστασία στην Ευρώπη.

      « Πρώτα απ’ όλα ξέρεις τι ώρα φεύγει από τους διακινητές το σκάφος, ενημερώνεις την τουρκική πλευρά, πηγαίνεις εσύ κοντά, δηλαδή είναι ένα σύνολο ενεργειών » σημείωνε την περασμένη εβδομάδα σε συνέντευξή του στον ΑΝΤ1 ο αναπληρωτής υπουργός Μεταναστευτικής Πολιτικής Γιώργος Κουμουτσάκος, μιλώντας για τα αποτελέσματα που αναμένεται να έχει το αερόστατο στην ενίσχυση της επιτήρησης των συνόρων.

      Το Λιμενικό είναι η πρώτη ακτοφυλακή κράτους-μέλους της Ε.Ε. που χρησιμοποιεί αερόστατο για την επιτήρηση της θάλασσας, δέκα μήνες μετά την πρώτη παρόμοια πανευρωπαϊκή χρήση μη επανδρωμένου αεροσκάφους μεσαίου ύψους μακράς εμβέλειας.

      « Αυτό καταδεικνύει την ισχυρή και ξεκάθαρη βούληση του Λ.Σ.-ΕΛ.ΑΚΤ. να καταβάλει κάθε δυνατή προσπάθεια, χρησιμοποιώντας τη διαθέσιμη τεχνολογία αιχμής, για την αποτελεσματική φύλαξη των εξωτερικών θαλάσσιων συνόρων της Ευρωπαϊκής Ενωσης, την πάταξη κάθε μορφής εγκληματικότητας καθώς και την προστασία της ανθρώπινης ζωής στη θάλασσα », σημειώνει το Λιμενικό.

      Η λειτουργία του αερόστατου εντάσσεται στην επιχείρηση « Ποσειδών » που συντονίζουν το Λιμενικό και η ΕΛ.ΑΣ. υπό την επιτήρηση της FRONTEX.

      Παράλληλα, στο νησί θα τεθεί σε λειτουργία φορτηγό εξοπλισμένο με παρόμοια συστήματα, προκειμένου να μπορούν να συγκριθούν τα αποτελέσματα και η λειτουργία του επίγειου και του εναέριου συστήματος.

      https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/205553_se-dokimastiki-leitoyrgia-aerostasto-tis-frontex

    • Zeppelin over the island of Samos to monitor migrants trafficking

      Greek authorities and the Frontex will release a huge surveillance Zeppelin above the island of Samos to monitor migrants who illegally try to reach Greece and Europe. The installation of the ominous balloon will be certainly a grotesque attraction for the tourists who visit the island in the East Aegean Sea.

      Deputy Minister of Migration Policy Giorgos Koumoutsakos told private ANT1 TV that the Zeppelin will go in operation next week.

      “In Samos, at some point, I think it’s a matter of days or a week, a Zeppelin balloon will be installed in cooperation with FRONTEX, which will take a picture of a huge area. What does that mean? First of all, you know what time the ship moves away from the traffickers, inform the Turkish side, you go near, that is a set of actions,” Koumoutsakos said.

      The Zeppelin will be monitored by the GNR radar unit of the Frontext located at the port of Karlovasi, samiakienimerosi notes adding “It will give a picture of movements between the Turkish coast to Samos for the more effective guarding of our maritime borders.”

      The Deputy Minister did not elaborate on what exactly can the Greek Port Authority do when it comes “near” to the refugee and migrants boats.

      According to daily efimerida ton syntakton, the Norwegian NGO, Aegean Boat Report, revealed a video shot on July 17. The video shows how a Greek Coast Guard vessel approaches a boat with 34 people on board and leaves them at the open sea to be “collected” by Turkish authorities, while the passengers, among them 14 children, desperately are shouting “Not to Turkey!”

      It is not clear, whether the Greek Coast Guard vessel is in international waters as such vessels do not enter Turkish territorial waters. According to international law, the passengers ought to be rescued. The Greek Coast Guard has so far not taken position on the issue, saying it will need to evaluate the video first, efsyn notes.

      “There is no push backs. Everything will be done in accordance with the international law. Greece will do nothing beyond the international law,” Koumoutsakos stressed.

      PS I suppose, tourists will be cheered to have their vacation activities monitored by a plastic Big Brother. Not?

      https://www.keeptalkinggreece.com/2019/07/26/zeppelin-samos-migrants-refugees

    • Once migrants on Mediterranean were saved by naval patrols. Now they have to watch as #drones fly over
      https://i.guim.co.uk/img/media/8a92adecf247b04c801a67a612766ee753738437/0_109_4332_2599/master/4332.jpg?width=605&quality=85&auto=format&fit=max&s=c0051d5e4fff6aff063c70

      Amid the panicked shouting from the water and the smell of petrol from the sinking dinghy, the noise of an approaching engine briefly raises hope. Dozens of people fighting for their lives in the Mediterranean use their remaining energy to wave frantically for help. Nearly 2,000 miles away in the Polish capital, Warsaw, a drone operator watches their final moments via a live transmission. There is no ship to answer the SOS, just an unmanned aerial vehicle operated by the European border and coast guard agency, Frontex.

      This is not a scene from some nightmarish future on Europe’s maritime borders but a present-day probability. Frontex, which is based in Warsaw, is part of a £95m investment by the EU in unmanned aerial vehicles, the Observer has learned.

      This spending has come as the EU pulls back its naval missions in the Mediterranean and harasses almost all search-and-rescue charity boats out of the water. Frontex’s surveillance drones are flying over waters off Libya where not a single rescue has been carried out by the main EU naval mission since last August, in what is the deadliest stretch of water in the world.

      The replacement of naval vessels, which can conduct rescues, with drones, which cannot, is being condemned as a cynical abrogation of any European role in saving lives.

      “There is no obligation for drones to be equipped with life-saving appliances and to conduct rescue operations,” said a German Green party MEP, Erik Marquardt. “You need ships for that, and ships are exactly what there is a lack of at the moment.” This year the death rate for people attempting the Mediterranean crossing has risen from a historical average of 2% to as high as 14% last month. In total, 567 of the estimated 8,362 people who have attempted it so far this year have died.

      Gabriele Iacovino, director of one of Italy’s leading thinktanks, the Centre for International Studies, said the move into drones was “a way to spend money without having the responsibility to save lives”. Aerial surveillance without ships in the water amounted to a “naval mission without a naval force”, and was about avoiding embarrassing political rows in Europe over what to do with rescued migrants.

      Since March the EU’s main naval mission in the area, Operation Sophia, has withdrawn its ships from waters where the majority of migrant boats have sunk. While Sophia was not primarily a search-and-rescue mission, it was obliged under international and EU law to assist vessels in distress. The switch to drones is part of an apparent effort to monitor the Mediterranean without being pulled into rescue missions that deliver migrants to European shores.

      Marta Foresti, director of the Human Mobility Initiative at the Overseas Development Institute, an influential UK thinktank, said Europe had replaced migration policy with panic, with potentially lethal consequences. “We panicked in 2015 and that panic has turned into security budgets,” she said. “Frontex’s budget has doubled with very little oversight or design. It’s a knee-jerk reaction.”

      The strategy has seen Frontex, based in Warsaw, and its sister agency, the European Maritime Safety Agency, based in Lisbon, invest in pilotless aerial vehicles. The Observer has found three contracts – two under EMSA and one under Frontex – totalling £95m for drones that can supply intelligence to Frontex.

      The models include the Hermes, made by Elbit Systems, Israel’s biggest privately owned arms manufacturer, and the Heron, produced by Israel Aerospace Industries, a state-owned company. Both models were developed for use in combat missions in the occupied Palestinian territory of Gaza. Frontex said its drone suppliers met all “EU procurement rules and guidelines”.

      There is mounting concern both over how Frontex is spending EU taxpayers’ money and how it can be held accountable. The migration panic roiling Europe’s politics has been a boon for a once unfashionable EU outpost that coordinated national coastal and border guards. Ten years ago Frontex’s budget was £79m. In the latest budget cycle it has been awarded £10.4bn.

      Demand from member states for its services have largely been driven by its role in coordinating and carrying out deportations. The expansion of the deportation machine has caused concern among institutions tasked with monitoring the forced returns missions: a group of national ombudsmen, independent watchdogs appointed in all EU member states to safeguard human rights, has announced plans to begin its own independent monitoring group. The move follows frustration with the way their reports on past missions have been handled by Frontex.

      Andreas Pottakis, Greece’s ombudsman, is among those calling for an end to the agency policing itself: “Internal monitoring of Frontex by Frontex cannot substitute for the need for external monitoring by independent bodies. This is the only way the demand for transparency can be met and that the EU administration can effectively be held into account.”
      Acting to extradite helpless civilians to the hands of Libyan militias may amount to criminal liability

      The Frontex Consultative Forum, a body offering strategic advice to Frontex’s management board on how the agency can improve respect for fundamental rights, has also severely criticised it for a sloppy approach to accountability. An online archive of all Frontex operations, which was used by independent researchers, was recently removed.

      The switch to drones in the Mediterranean has also led to Frontex being accused of feeding intelligence on the position of migrant boats to Libya’s coast guards so they can intercept and return them to Libya. Although it receives EU funds, the Libyan coast guard remains a loosely defined outfit that often overlaps with smuggling gangs and detention centre owners.

      “The Libyan coast guard never patrols the sea,” said Tamino Böhm of the German rescue charity Sea-Watch. “They never leave port unless there is a boat to head to for a pullback. This means the information they have comes from the surveillance flights of Italy, Frontex and the EU.”

      A Frontex spokesperson said that incidents related to boats in distress were passed to the “responsible rescue coordination centre and to the neighbouring ones for situational awareness and potential coordination”. Thus the maritime rescue coordination centre in Rome has begun to share information with its Libyan counterpart in Tripoli, under the instructions of Italy’s far-right interior minister, Matteo Salvini.

      The EU is already accused of crimes against humanity in a submission before the International Criminal Court for “orchestrating a policy of forced transfer to concentration camp-like detention facilities [in Libya] where atrocious crimes are committed”.

      The case, brought by lawyers based in Paris, seeks to demonstrate that many of the people intercepted have faced human rights abuses ranging from slavery to torture and murder after being returned to Libya.

      Omer Shatz, an Israeli who teaches at Sciences Po university in Paris, and one of the two lawyers who brought the ICC case, said Frontex drone operators could be criminally liable for aiding pullbacks. “A drone operator that is aware of a migrant boat in distress is obliged to secure fundamental rights to life, body integrity, liberty and dignity. This means she has to take actions intended to search, rescue and disembark those rescued at safe port. Acting to extradite helpless vulnerable civilians to the hands of Libyan militias may amount to criminal liability.”

      Under international law, migrants rescued at sea by European vessels cannot be returned to Libya, where conflict and human rights abuses mean the UN has stated there is no safe port. Under the UN convention on the law of the sea (Unclos) all ships are obliged to report an encounter with a vessel in distress and offer assistance. This is partly why EU naval missions that were not mandated to conduct rescue missions found themselves pitched into them regardless.

      Drones, however, operate in a legal grey zone not covered by Unclos. The situation for private contractors to EU agencies, as in some of the current drone operations, is even less clear.

      Frontex told the Observer that all drone operators, staff or private contractors are subject to EU laws that mandate the protection of human life. The agency said it was unable to share a copy of the mission instructions given to drone operators that would tell them what to do in the event of encountering a boat in distress, asking the Observer to submit a freedom of information request. The agency said drones had encountered boats in distress on only four occasions – all in June this year – in the central Mediterranean, and that none had led to a “serious incident report” – Frontex jargon for a red flag. When EU naval vessels were deployed in similar areas in previous years, multiple serious incidents were reported every month, according to documents seen by the Observer.

      https://amp.theguardian.com/world/2019/aug/04/drones-replace-patrol-ships-mediterranean-fears-more-migrant-deaths

      #Méditerranée #mer_Méditerranée #Libye

    • L’uso dei droni per guardare i migranti che affogano mette a nudo tutta la disumanità delle pratiche di controllo sui confini

      In troppi crediamo al mito di una frontiera dal volto umano, solo perché ci spaventa guardare in faccia la realtà macchiata di sangue.

      “Se avessi ignorato quelle grida di aiuto, non avrei mai più trovato il coraggio di affrontare il mare”.

      Con queste parole il pescatore siciliano Carlo Giarratano ha commentato la sua decisione di sfidare il “decreto sicurezza” del Governo italiano, che prevede sanzioni o l’arresto nei confronti di chiunque trasporti in Italia migranti soccorsi in mare.

      La sua storia è un esempio della preoccupante tensione che si è creata ai confini della “Fortezza Europa” in materia di leggi e regolamenti. Secondo il diritto internazionale, il capitano di un’imbarcazione in mare è tenuto a fornire assistenza alle persone in difficoltà, “a prescindere dalla nazionalità o dalla cittadinanza delle persone stesse”. Al contempo, molti paesi europei, e la stessa UE, stanno cercando di limitare questo principio e queste attività, malgrado il tragico bilancio di morti nel Mediterraneo, in continua crescita.

      L’Agenzia di Confine e Guardia Costiera Europea, Frontex, sembra aver escogitato una soluzione ingegnosa: i droni. L’obbligo legale di aiutare un’imbarcazione in difficoltà non si applica a un veicolo aereo senza pilota (UAV, unmanned aerial vehicle). Si può aggirare la questione, politicamente calda, su chi sia responsabile di accogliere i migranti soccorsi, se questi semplicemente non vengono proprio soccorsi. Questo principio fa parte di una consolidata tendenza a mettere in atto politiche finalizzate a impedire che i migranti attraversino il Mediterraneo. Visto l’obbligo di soccorrere le persone che ci chiedono aiuto, la soluzione sembra essere questa: fare in modo di non sentire le loro richieste.

      Jean-Claude Juncker sostiene che le politiche europee di presidio ai confini sono concepite per “stroncare il business dei trafficanti”, perché nella moralità egocentrica che ispira la politica di frontiera europea, se non ci fossero trafficanti non ci sarebbero migranti.

      Ma non ci sono trafficanti che si fabbricano migranti in officina. Se le rotte ufficiali sono bloccate, le persone vanno a cercare quelle non ufficiali. Rendere la migrazione più difficile, ha fatto aumentare la richiesta di trafficanti e scafisti, certamente non l’ha fermata. Invece che stroncare il loro business, queste politiche lo hanno creato.

      Secondo la logica della foglia di fico, l’UE sostiene di non limitarsi a lasciare affogare i migranti, ma di fornire supporto alla guardia costiera libica perché intercetti le imbarcazioni che tentano la traversata e riporti le persone nei campi di detenzione in Libia.

      Ma il rapporto del Global Detention Project, a proposito delle condizioni in questi campi, riferisce: “I detenuti sono spesso sottoposti a gravi abusi e violenze, compresi stupri e torture, estorsioni, lavori forzati, schiavitù, condizioni di vita insopportabili, esecuzioni sommarie.” Human Rights Watch, in un rapporto intitolato Senza via di fuga dall’Inferno, descrive situazioni di sovraffollamento e malnutrizione e riporta testimonianze di bambini picchiati dalle guardie.

      L’Irish Times ha riportato accuse secondo cui le milizie associate con il GNA (Governo Libico di Alleanza Nazionale, riconosciuto dall’ONU), starebbero immagazzinando munizioni in questi campi e userebbero i rifugiati come “scudi umani”. Sembra quasi inevitabile, quindi, la notizia che il 3 luglio almeno 53 rifugiati sono stati uccisi durante un attacco dei ribelli appartenenti all’Esercito Nazionale Libico, nel campo di detenzione di Tajura, vicino a Tripoli.

      Secondo una testimonianza riportata dall’Associated Press, a Tajura i migranti erano costretti a pulire le armi delle milizie fedeli al GNA, armi che erano immagazzinate nel campo. Secondo i racconti di testimoni oculari dell’attacco, riportati dalle forze ONU, le guardie del campo avrebbero aperto il fuoco su chi tentava di scappare.

      Nel mondo occidentale, quando parliamo di immigrazione, tendiamo a focalizzarci sul cosiddetto “impatto sulle comunità” causato dai flussi di nuovi arrivati che si muovono da un posto all’altro.

      Nelle nostre discussioni, ci chiediamo se i migranti portino un guadagno per l’economia oppure intacchino risorse già scarse. Raramente ci fermiamo a guardare nella sua cruda e tecnica realtà la concreta applicazione del controllo alle frontiere, quando si traduce davvero in fucili e filo spinato.

      Ci ripetiamo che i costi vanno tutti in un’unica direzione: secondo la nostra narrazione preferita, i controlli di confine sono tutti gratis, è lasciare entrare i migranti la cosa che costa. Ma i costi da pagare ci sono sempre: non solo il tributo di morti che continua a crescere o i budget multimilionari e sempre in aumento delle nostre agenzie di frontiera, ma anche i costi morali e sociali che finiamo con l’estorcere a noi stessi.

      L’ossessione per la sicurezza dei confini deve fare i conti con alcune delle più antiche e radicate convinzioni etiche proprie delle società occidentali. Prendersi cura del più debole, fare agli altri quello che vogliamo sia fatto a noi, aiutare chi possiamo. Molti uomini e donne che lavorano in mare, quando soccorrono dei naufraghi non sono spinti solo da una legge che li obbliga a prestare aiuto, ma anche da un imperativo morale più essenziale. “Lo facciamo perché siamo gente di mare”, ha detto Giarratano al Guardian, “in mare, se ci sono persone in pericolo, le salviamo”.

      Ma i nostri governi hanno deciso che questo non vale per gli europei. Come se fosse una perversa sfida lanciata a istinti morali vecchi di migliaia di anni, nell’Europa moderna un marinaio che salva un migrante mentre sta per affogare, deve essere punito.

      Infrangere queste reti di reciproche responsabilità fra gli esseri umani, ha dei costi: divisioni e tensioni sociali. Ed è un amaro paradosso, perché proprio argomenti di questo genere sono in testa alle nostre preoccupazioni percepite quando si parla di migrazioni. E mentre l’UE fa di tutto per respingere un fronte del confine verso i deserti del Nord Africa, cercando di tenere i corpi dei rifugiati abbastanza lontani da non farceli vedere da vicino, intanto l’altro fronte continua a spingere verso di noi. L’Europa diventa un “ambiente ostile” e quindi noi diventiamo un popolo ostile.

      Ci auto-ingaggiamo come guardie di confine al nostro interno. Padroni di casa, infermiere, insegnanti, manager – ogni relazione sociale deve essere controllata. Il nostro regime di “frontiera quotidiana” crea “comunità sospette” all’interno della nostra società: sono persone sospette per il solo fatto di esistere e, nei loro confronti, si possono chiamare le forze dell’ordine in ogni momento, “giusto per dare un’occhiata”.

      Il confine non è solo un sistema per tenere gli estranei fuori dalla nostra società, ma per marchiare per sempre le persone come estranee, anche all’interno e per legittimare ufficialmente il pregiudizio, per garantire che “l’integrazione” – il Sacro Graal della narrazione progressista sull’immigrazione – resti illusoria e irrealizzabile, uno scherzo crudele giocato sulla pelle di persone destinate a rimanere etichettate come straniere e sospette. La nostra società nel suo insieme si mette al servizio di questo insaziabile confine, fino a definire la sua vera e propria identità nella capacità di respingere le persone.

      Malgrado arrivino continuamente immagini e notizie di tragedie e di morti, i media evitano di collegarle con le campagne di opinione che amplificano le cosiddette “legittime preoccupazioni” della gente e le trasformano in un inattaccabile “comune buon senso”.

      I compromessi che reggono le politiche di controllo dei confini non vengono messi in luce. Questo ci permette di guardare da un’altra parte, non perché siamo crudeli ma perché non possiamo sopportare di vedere quello che stiamo facendo. Ci sono persone e gruppi che, come denuncia Adam Serwer in un articolo su The Atlantic, sono proprio “Focalizzati sulla Crudeltà”. E anche se noi non siamo così, viviamo comunque nel loro stesso mondo, un mondo in cui degli esseri umani annegano e noi li guardiamo dall’alto dei nostri droni senza pilota, mentre lo stato punisce chi cerca di salvarli.

      In troppi crediamo nel mito di una frontiera dal volto umano, solo perché ci spaventa guardare in faccia la tragica e insanguinata realtà del concreto controllo quotidiano sui confini. E comunque, se fosse possibile, non avremmo ormai risolto questa contraddizione? Il fatto che non lo abbiamo fatto dovrebbe portarci a pensare che non ne siamo capaci e che ci si prospetta una cruda e desolante scelta morale per il futuro.

      D’ora in poi, il numero dei migranti non può che aumentare. I cambiamenti climatici saranno determinanti. La scelta di non respingerli non sarà certamente gratis: non c’è modo di condividere le nostre risorse con altri senza sostenere dei costi. Ma se non lo facciamo, scegliamo consapevolmente i naufragi, gli annegamenti, i campi di detenzione, scegliamo di destinare queste persone ad una vita da schiavi in zone di guerra. Scegliamo l’ambiente ostile. Scegliamo di “difendere il nostro stile di vita” semplicemente accettando di vivere a fianco di una popolazione sempre in aumento fatta di rifugiati senza patria, ammassati in baracche di lamiera e depositi soffocanti, sfiniti fino alla disperazione.

      Ma c’è un costo che, alla fine, giudicheremo troppo alto da pagare? Per il momento, sembra di no: ma, … cosa siamo diventati?

      https://dossierlibia.lasciatecientrare.it/luso-dei-droni-per-guardare-i-migranti-che-affogano-m

    • Et aussi... l’utilisation de moins en moins de #bateaux et de plus en plus de #avions a le même effet...

      Sophia : The EU naval mission without any ships

      Launched in 2015 to combat human smuggling in the Mediterranean, the operation has been all but dismantled, symbolizing European division on immigration policy.


      The Italian air base of Sigonella extends its wire fencing across the green and yellow fields of Sicily, 25 kilometers inland from the island’s coastline. Only the enormous cone of Mount Etna, visible in the distance, stands out over this flat land. Posters depicting a sniper taking aim indicate that this is a restricted-access military zone with armed surveillance.

      Inside, there is an enormous city with deserted avenues, runways and hangars. This is the departure point for aircraft patrolling the Central Mediterranean as part of EU Naval Force Mediterranean Operation Sophia, Europe’s military response to the human smuggling rings, launched in 2015. But since March of this year, the planes have been a reflection of a mutilated mission: Sophia is now a naval operation without any ships.

      The Spanish detachment in #Sigonella has just rotated some of its personnel. A group of newly arrived soldiers are being trained in a small room inside one of the makeshift containers where the group of 39 military members work. The aircraft that they use is standing just a few meters away, on a sun-drenched esplanade that smells of fuel. The plane has been designed for round-the-clock maritime surveillance, and it has a spherical infrared camera fitted on its nose that allows it to locate and identify seagoing vessels, as well as to detect illegal trafficking of people, arms and oil.

      If the EU had systematically shown more solidarity with Italy [...] Italian voters would not have made a dramatic swing to the far right

      Juan Fernando López Aguilar, EU Civil Liberties Committee

      This aircraft was also made to assist in sea rescues. But this activity is no longer taking place, now that there are no ships in the mission. Six aircraft are all that remain of Operation Sophia, which has been all but dismantled. Nobody would venture to say whether its mandate will be extended beyond the current deadline of September 30.

      The planes at Sigonella continue to patrol the Central Mediterranean and collect information to meet the ambitious if vague goal that triggered the mission back at the height of the refugee crisis: “To disrupt the business of human and weapons smuggling.” The operation’s most controversial task is still being carried out as well: training Libya’s Coast Guard so they will do the job of intercepting vessels filled with people fleeing Libyan war and chaos, and return them to the point of departure. Even official sources of Europe’s diplomatic service admitted, in a written reply, that the temporary suspension of naval assets “is not optimal,” and that the mission’s ability to fulfill its mandate “is more limited.”

      In these four years, the mission has had some tangible achievements: the arrest of 151 individuals suspected of human trafficking and smuggling, and the destruction of 551 boats used by criminal networks. Operation Sophia has also inspected three ships and seized banned goods; it has made radio contact with 2,462 vessels to check their identity, and made 161 friendly approaches. For European diplomats, the mission has been mainly useful in “significantly reducing smugglers’ ability to operate in high seas” and has generally contributed to “improving maritime safety and stability in the Central Mediterranean.”

      Sophia’s main mission was never to rescue people at sea, yet in these last years it has saved 45,000 lives, following the maritime obligation to aid people in distress. The reason why it has been stripped of its ships – a move that has been strongly criticized by non-profit groups – can be found 800 kilometers north of Sicily, in Rome, and also in the offices of European politicians. Last summer, Italy’s far-right Interior Minister Matteo Salvini began to apply a closed-port policy for ships carrying rescued migrants unless a previous relocation agreement existed with other countries. Salvini first targeted the non-profit groups performing sea rescues, and then he warned his European colleagues that Italy, which is leading the EU mission, would refuse to take in all the rescued migrants without first seeing a change in EU policy. A year later, no European deal has emerged, and every time a rescue is made, the issue of who takes in the migrants is negotiated on an ad hoc basis.

      Operation Sophia has saved 45,000 lives

      Although arrivals through this route have plummeted, Salvini insists that “Italy is not willing to accept all the migrants who arrive in Europe.” Political division among member states has had an effect on the European military mission. “Sophia has not been conducting rescues since August 2018,” says Matteo Villa, a migration expert at Italy’s Institute for International Policy Studies (ISPI). “Nobody in the EU wanted to see a mission ship with migrants on board being refused port entry, so the ‘solution’ was to suspend Sophia’s naval tasks.”

      The decision to maintain the operation without any ships was made at the last minute in March, in a move that prevented the dismantling of the mission just ahead of the European elections. “Operation Sophia has helped save lives, although that was not its main objective. It was a mistake for [the EU] to leave it with nothing but airplanes, without the ships that were able to save lives,” says Matteo de Bellis, a migration and refugee expert at Amnesty International. “What they are doing now, training the Libyans, only serves to empower the forces that intercept refugees and migrants and return them to Libya, where they face arbitrary detention in centers where there is torture, exploitation and rape.”

      Ever since the great maritime rescue operation developed by Italy in 2013, the Mare Nostrum, which saved 150,000 people, its European successors have been less ambitious in scope and their goals more focused on security and border patrolling. This is the case with Sophia, which by training the Libyan Coast Guard is contributing to the increasingly clear strategy of outsourcing EU migratory control, even to a country mired in chaos and war. “If Europe reduces search-and-rescue operations and encourages Libya to conduct them in its place, then it is being an accomplice to the violations taking place in Libya,” says Catherine Wollard, secretary general of the non-profit network integrated in the European Council of Refugees and Exiles (ECRE).

      Training the Libyans only serves to empower the forces that intercept refugees and migrants and return them to Libya, where they face torture, exploitation and rape

      Matteo de Bellis, Amnesty International

      The vision offered by official European sources regarding the training of the Libyan Coast Guard, and about Operation Sophia in general, is very different when it comes to reducing mortality on the Mediterranean’s most deadly migration route. “Operation Sophia was launched to fight criminal human smuggling networks that put lives at risk in the Central Mediterranean,” they say in a written response. European officials are aware of what is going on in Libya, but their response to the accusations of abuse perpetrated by the Libyan Coast Guard and the situation of migrants confined in detention centers in terrible conditions, is the following: “Everything that happens in Libyan territorial waters is Libya’s responsibility, not Europe’s, yet we are not looking the other way. […] Through Operation Sophia we have saved lives, fought traffickers and trained the Libyan Coast Guard […]. We are performing this last task because substantial loss of life at sea is taking place within Libyan territorial waters. That is why it is very important for Libya’s Coast Guard and Navy to know how to assist distressed migrants in line with international law and humanitarian standards. Also, because the contribution of Libya’s Coast Guard in the fight against traffickers operating in their waters is indispensable.”

      Criticism of Operation Sophia is also coming from the European Parliament, which funded the trip that made this feature story possible. Juan Fernando López Aguilar, president of the parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs, attacks the decision to strip Sophia of its naval resources. The Socialist Party (PSOE) politician says that this decision was made “in the absolute absence of a global approach to the migration phenomenon that would include cooperative coordination of all the resources at member states’ disposal, such as development aid in Africa, cooperation with origin and transit countries, hirings in countries of origin and the creation of legal ways to access the EU. Now that would dismantle [the mafias’] business model,” he says.

      López Aguilar says that the EU is aware of Italy’s weariness of the situation, considering that “for years it dealt with a migratory pressure that exceeded its response capacity.” Between 2014 and 2017, around 624,000 people landed on Italy’s coasts. “If they EU had systematically shown more solidarity with Italy, if relocation programs for people in hotspots had been observed, very likely Italian voters would not have made a dramatic swing giving victory to the far right, nor would we have reached a point where a xenophobic closed-port narrative is claimed to represent the salvation of Italian interests.”

      Miguel Urbán, a European Member of Parliament for the Spanish leftist party Unidas Podemos, is highly critical of the way the EU has been managing immigration. He talks about a “militarization of the Mediterranean” and describes European policy as bowing to “the far right’s strategy.” He blames Italy’s attitude for turning Sophia into “an operation in the Mediterranean without a naval fleet. What the Italian government gets out of this is to rid itself of its humanitarian responsibility to disembark migrants on its coasts.”

      For now, no progress has been made on the underlying political problem of disembarkation and, by extension, on the long-delayed reform of the Dublin Regulation to balance out frontline states’ responsibility in taking in refugees with solidarity from other countries. Sophia will continue to hobble along until September after being all but given up for dead in March. After that, everything is still up in the air.

      https://elpais.com/elpais/2019/08/29/inenglish/1567088519_215547.html
      #Sophie #Opération_Sophia #Sicile

    • L’uso dei droni per guardare i migranti che affogano mette a nudo tutta la disumanità delle pratiche di controllo sui confini

      In troppi crediamo al mito di una frontiera dal volto umano, solo perché ci spaventa guardare in faccia la realtà macchiata di sangue.

      “Se avessi ignorato quelle grida di aiuto, non avrei mai più trovato il coraggio di affrontare il mare”.

      Con queste parole il pescatore siciliano Carlo Giarratano ha commentato la sua decisione di sfidare il “decreto sicurezza” del Governo italiano, che prevede sanzioni o l’arresto nei confronti di chiunque trasporti in Italia migranti soccorsi in mare.

      La sua storia è un esempio della preoccupante tensione che si è creata ai confini della “Fortezza Europa” in materia di leggi e regolamenti. Secondo il diritto internazionale, il capitano di un’imbarcazione in mare è tenuto a fornire assistenza alle persone in difficoltà, “a prescindere dalla nazionalità o dalla cittadinanza delle persone stesse”. Al contempo, molti paesi europei, e la stessa UE, stanno cercando di limitare questo principio e queste attività, malgrado il tragico bilancio di morti nel Mediterraneo, in continua crescita.

      L’Agenzia di Confine e Guardia Costiera Europea, Frontex, sembra aver escogitato una soluzione ingegnosa: i droni. L’obbligo legale di aiutare un’imbarcazione in difficoltà non si applica a un veicolo aereo senza pilota (UAV, unmanned aerial vehicle). Si può aggirare la questione, politicamente calda, su chi sia responsabile di accogliere i migranti soccorsi, se questi semplicemente non vengono proprio soccorsi. Questo principio fa parte di una consolidata tendenza a mettere in atto politiche finalizzate a impedire che i migranti attraversino il Mediterraneo. Visto l’obbligo di soccorrere le persone che ci chiedono aiuto, la soluzione sembra essere questa: fare in modo di non sentire le loro richieste.

      Jean-Claude Juncker sostiene che le politiche europee di presidio ai confini sono concepite per “stroncare il business dei trafficanti”, perché nella moralità egocentrica che ispira la politica di frontiera europea, se non ci fossero trafficanti non ci sarebbero migranti.

      Ma non ci sono trafficanti che si fabbricano migranti in officina. Se le rotte ufficiali sono bloccate, le persone vanno a cercare quelle non ufficiali. Rendere la migrazione più difficile, ha fatto aumentare la richiesta di trafficanti e scafisti, certamente non l’ha fermata. Invece che stroncare il loro business, queste politiche lo hanno creato.

      Secondo la logica della foglia di fico, l’UE sostiene di non limitarsi a lasciare affogare i migranti, ma di fornire supporto alla guardia costiera libica perché intercetti le imbarcazioni che tentano la traversata e riporti le persone nei campi di detenzione in Libia.

      Ma il rapporto del Global Detention Project, a proposito delle condizioni in questi campi, riferisce: “I detenuti sono spesso sottoposti a gravi abusi e violenze, compresi stupri e torture, estorsioni, lavori forzati, schiavitù, condizioni di vita insopportabili, esecuzioni sommarie.” Human Rights Watch, in un rapporto intitolato Senza via di fuga dall’Inferno, descrive situazioni di sovraffollamento e malnutrizione e riporta testimonianze di bambini picchiati dalle guardie.

      L’Irish Times ha riportato accuse secondo cui le milizie associate con il GNA (Governo Libico di Alleanza Nazionale, riconosciuto dall’ONU), starebbero immagazzinando munizioni in questi campi e userebbero i rifugiati come “scudi umani”. Sembra quasi inevitabile, quindi, la notizia che il 3 luglio almeno 53 rifugiati sono stati uccisi durante un attacco dei ribelli appartenenti all’Esercito Nazionale Libico, nel campo di detenzione di Tajura, vicino a Tripoli.

      Secondo una testimonianza riportata dall’Associated Press, a Tajura i migranti erano costretti a pulire le armi delle milizie fedeli al GNA, armi che erano immagazzinate nel campo. Secondo i racconti di testimoni oculari dell’attacco, riportati dalle forze ONU, le guardie del campo avrebbero aperto il fuoco su chi tentava di scappare.

      Nel mondo occidentale, quando parliamo di immigrazione, tendiamo a focalizzarci sul cosiddetto “impatto sulle comunità” causato dai flussi di nuovi arrivati che si muovono da un posto all’altro.

      Nelle nostre discussioni, ci chiediamo se i migranti portino un guadagno per l’economia oppure intacchino risorse già scarse. Raramente ci fermiamo a guardare nella sua cruda e tecnica realtà la concreta applicazione del controllo alle frontiere, quando si traduce davvero in fucili e filo spinato.

      Ci ripetiamo che i costi vanno tutti in un’unica direzione: secondo la nostra narrazione preferita, i controlli di confine sono tutti gratis, è lasciare entrare i migranti la cosa che costa. Ma i costi da pagare ci sono sempre: non solo il tributo di morti che continua a crescere o i budget multimilionari e sempre in aumento delle nostre agenzie di frontiera, ma anche i costi morali e sociali che finiamo con l’estorcere a noi stessi.

      L’ossessione per la sicurezza dei confini deve fare i conti con alcune delle più antiche e radicate convinzioni etiche proprie delle società occidentali. Prendersi cura del più debole, fare agli altri quello che vogliamo sia fatto a noi, aiutare chi possiamo. Molti uomini e donne che lavorano in mare, quando soccorrono dei naufraghi non sono spinti solo da una legge che li obbliga a prestare aiuto, ma anche da un imperativo morale più essenziale. “Lo facciamo perché siamo gente di mare”, ha detto Giarratano al Guardian, “in mare, se ci sono persone in pericolo, le salviamo”.

      Ma i nostri governi hanno deciso che questo non vale per gli europei. Come se fosse una perversa sfida lanciata a istinti morali vecchi di migliaia di anni, nell’Europa moderna un marinaio che salva un migrante mentre sta per affogare, deve essere punito.

      Infrangere queste reti di reciproche responsabilità fra gli esseri umani, ha dei costi: divisioni e tensioni sociali. Ed è un amaro paradosso, perché proprio argomenti di questo genere sono in testa alle nostre preoccupazioni percepite quando si parla di migrazioni. E mentre l’UE fa di tutto per respingere un fronte del confine verso i deserti del Nord Africa, cercando di tenere i corpi dei rifugiati abbastanza lontani da non farceli vedere da vicino, intanto l’altro fronte continua a spingere verso di noi. L’Europa diventa un “ambiente ostile” e quindi noi diventiamo un popolo ostile.

      Ci auto-ingaggiamo come guardie di confine al nostro interno. Padroni di casa, infermiere, insegnanti, manager – ogni relazione sociale deve essere controllata. Il nostro regime di “frontiera quotidiana” crea “comunità sospette” all’interno della nostra società: sono persone sospette per il solo fatto di esistere e, nei loro confronti, si possono chiamare le forze dell’ordine in ogni momento, “giusto per dare un’occhiata”.

      Il confine non è solo un sistema per tenere gli estranei fuori dalla nostra società, ma per marchiare per sempre le persone come estranee, anche all’interno e per legittimare ufficialmente il pregiudizio, per garantire che “l’integrazione” – il Sacro Graal della narrazione progressista sull’immigrazione – resti illusoria e irrealizzabile, uno scherzo crudele giocato sulla pelle di persone destinate a rimanere etichettate come straniere e sospette. La nostra società nel suo insieme si mette al servizio di questo insaziabile confine, fino a definire la sua vera e propria identità nella capacità di respingere le persone.

      Malgrado arrivino continuamente immagini e notizie di tragedie e di morti, i media evitano di collegarle con le campagne di opinione che amplificano le cosiddette “legittime preoccupazioni” della gente e le trasformano in un inattaccabile “comune buon senso”.

      I compromessi che reggono le politiche di controllo dei confini non vengono messi in luce. Questo ci permette di guardare da un’altra parte, non perché siamo crudeli ma perché non possiamo sopportare di vedere quello che stiamo facendo. Ci sono persone e gruppi che, come denuncia Adam Serwer in un articolo su The Atlantic, sono proprio “Focalizzati sulla Crudeltà”. E anche se noi non siamo così, viviamo comunque nel loro stesso mondo, un mondo in cui degli esseri umani annegano e noi li guardiamo dall’alto dei nostri droni senza pilota, mentre lo stato punisce chi cerca di salvarli.

      In troppi crediamo nel mito di una frontiera dal volto umano, solo perché ci spaventa guardare in faccia la tragica e insanguinata realtà del concreto controllo quotidiano sui confini. E comunque, se fosse possibile, non avremmo ormai risolto questa contraddizione? Il fatto che non lo abbiamo fatto dovrebbe portarci a pensare che non ne siamo capaci e che ci si prospetta una cruda e desolante scelta morale per il futuro.

      D’ora in poi, il numero dei migranti non può che aumentare. I cambiamenti climatici saranno determinanti. La scelta di non respingerli non sarà certamente gratis: non c’è modo di condividere le nostre risorse con altri senza sostenere dei costi. Ma se non lo facciamo, scegliamo consapevolmente i naufragi, gli annegamenti, i campi di detenzione, scegliamo di destinare queste persone ad una vita da schiavi in zone di guerra. Scegliamo l’ambiente ostile. Scegliamo di “difendere il nostro stile di vita” semplicemente accettando di vivere a fianco di una popolazione sempre in aumento fatta di rifugiati senza patria, ammassati in baracche di lamiera e depositi soffocanti, sfiniti fino alla disperazione.

      Ma c’è un costo che, alla fine, giudicheremo troppo alto da pagare? Per il momento, sembra di no: ma, … cosa siamo diventati?

      https://dossierlibia.lasciatecientrare.it/luso-dei-droni-per-guardare-i-migranti-che-affogano-m

    • Grèce : le gouvernement durcit nettement sa position et implique l’armée à la gestion de flux migratoire en Mer Egée

      Après deux conférences intergouvernementales ce we., le gouvernement Mitsotakis a décidé la participation active de l’Armée et des Forces Navales dans des opérations de dissuasion en Mer Egée. En même temps il a décidé de poursuivre les opérations de ’désengorgement’ des îlses, de renfoncer les forces de garde-côte en effectifs et en navires, et de pousser plus loin la coopération avec Frontex et les forces de l’Otan qui opèrent déjà dans la région.

      Le durcissement net de la politique gouvernementale se traduit aussi par le retour en force d’un discours ouvertement xénophobe. Le vice-président du gouvernement grec, Adonis Géorgiadis, connu pour ses positions à l’’extrême-droite de l’échiquier politique, a déclaré que parmi les nouveaux arrivants, il y aurait très peu de réfugiés, la plupart seraient des ‘clandestins’ et il n’a pas manqué de qualifier les flux d’ ‘invasion’.

      source – en grec - Efimerida tôn Syntaktôn : https://www.efsyn.gr/politiki/kybernisi/211786_kybernisi-sklirainei-ti-stasi-tis-sto-prosfygiko

      Il va de soi que cette militarisation de la gestion migratoire laisse craindre le pire dans la mesure où le but évident de l’implication de l’armée ne saurait être que la systématisation des opérations de push-back en pleine mer, ce qui est non seulement illégal mais ouvertement criminel.

      Reçu de Vicky Skoumbi via la mailing-list Migreurop, 23.09.2019

  • Bernard Ravet ou la fable marseillaise | La plume d’un enfant du siècle
    https://marwen-belkaid.com/2017/09/21/bernard-ravet-ou-la-fable-marseillaise

    Comme dans beaucoup d’établissements des quartiers populaires, les collèges du 3ème arrondissement sont confrontés à des problèmes de #violence ou de trafic de drogue par exemple mais également, et c’est le problème le plus important à mes yeux, au creusement d’un fossé chaque jour plus grand entre ces collèges et ceux des quartiers huppés. J’ai déjà longuement disserté sur ce blog à propos du drame qu’a constitué la création du label #ZEP et de toutes ses conséquences mais Marseille demeure sur cette question un exemple à l’envers tant les #inégalités scolaires sont criantes selon le quartier où vous vous trouvez. Il est certes plus commode et aisé de rejeter les causes de ces problèmes structurels sur une supposée montée de l’islamisme mais cela relève au mieux d’une méconnaissance accrue du système au pire d’un #cynisme immonde. Bernard Ravet étant un ancien principal avec de l’expérience j’opte bien plus pour la deuxième option. Parler d’Islam permet donc d’éviter d’aborder des questions très fâcheuses pour les décideurs politiques comme, par exemple, l’état d’#insalubrité de certaines écoles des quartiers nord.

    Nous le voyons donc, si Bernard Ravet et sa fable bénéficient d’une aussi large exposition c’est précisément parce qu’ils permettent de ne pas poser les bonnes questions sur notre système éducatif qui va pourtant si mal. Ce faisant, Bernard Ravet participe largement du mouvement qui tente de substituer aux questions sociales les questions identitaires.

    #éducation #racisme

  • http://larotative.info/petite-chronique-desenchantee-de-l-2379.html - @larotative

    http://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH525/arton2379-e8c61-fe1dd.jpg?1504329371

    Le nouveau gouvernement ne rompt pas avec ses prédécesseurs et joue la carte de la « priorité absolue donnée à L’École » et du paquet mis sur les classes de CP de certaines écoles. Mais concrètement, qu’en est-il de la réalité quotidienne de ces établissements souvent qualifiés de « difficiles » ? Nous nous sommes penchés sur le cas d’un petit collège de l’agglomération tourangelle.

    #LaRotative #MédiasLibres #Mutu #ZEP #EnseignementPrioritaire

  • Kaddour, artiste : « Être de gauche, c’est tenir bon sur la fraternité dans des moments critiques »
    http://www.bastamag.net/De-Gauche-HK-Etre-de-gauche-c-est-etre-dans-un-rapport-de-fraternite-et-de

    Qu’est-ce qu’être de gauche selon vous ? Y a-t-il encore du sens à se dire de gauche ? Comment voit-on la gauche du futur ? Quelles sont ses valeurs, ses idées, ses projets, ses défis ? #imagineLaGauche, c’est la série lancée par Basta !, pour comprendre, reconstruire, rêver, renouveler, mettre en débat… Salariés, chômeurs, retraités, étudiants, paysans, militants associatifs, syndicalistes, artistes, chercheurs, jeunes et moins jeunes, témoignent.. Aujourd’hui, Kaddour Hadadi, artiste et chanteur du (...)

    #Débattre

    / #imagineLaGauche

  • Un tournant conservateur dans l’éducation prioritaire
    http://www.contretemps.eu/zep-tournant-conservateur

    « Diversité », « excellence », « dons », « capacités »… De nouveaux mots d’ordre s’imposent dans l’éducation prioritaire et font reculer celui qui devrait en être le cœur : la lutte contre les inégalités sociales à l’école. Les évolutions liées à la mise en place des dispositifs « Cordées de la Réussite », et plus largement des programmes dits « d’ouverture sociale » de l’enseignement supérieur, en constituent un exemple.

    #Conjoncture #Diaporama #Enquête #discrimination_positive #école #éducation #excellence #inégalités #sociologie #système_éducatif #ZEP

    http://zinc.mondediplo.net/people/contretemps via Contretemps

  • Samy Johsua : « La crise sociale submerge la #crise pédagogique » - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/samy-johsua-la-crise-sociale-submerge-la-crise-pedagogique

    La conclusion du CNESCO est plus que problématique, suggérant qu’il faudrait supprimer les #ZEP. Rien ne dit que le peu que l’on a pu faire n’est pas mieux que si l’on n’avait rien fait ! De plus, le CNESCO élimine arbitrairement l’hypothèse que tout ceci puisse avoir un lien avec l’accroissement de la crise sociale et économique. Or c’est évident qu’il y a un lien. Celui-ci agit par le haut avec les contraintes budgétaires, et par le bas avec les difficultés sociales des familles. Quand l’idée s’installe que le frère qui a réussi le bac n’a pourtant pas de travail, cela a un impact sur l’investissement de ses sœurs et frères à l’#école. Et il y a le durcissement de la #concurrence généralisée : entre établissements, entre familles, entre élèves. La crise sociale submerge la crise pédagogique. Enfin, de manière étonnante, il n’y a pas d’approche fine des différentes façons de fonctionner des ZEP. Toutes n’ont pas versé dans ces impasses, toutes ne se valent pas. Les enseignants ont souvent mal pris les conclusions de ce rapport car celles-ci ne saisissent pas les efforts pédagogiques existants.

  • The Mahmoud Darwish Poem That Enraged Lieberman and Regev - Poem of the Week - Haaretz

    http://www.haaretz.com/israel-news/culture/poem-of-the-week/1.732421

    Aux chiottes Lieberman, aux chiottes.

    ID Card

    Mahmoud Darwish

    Write it down! I’m an Arab
    My card number is 50000
    My children number eight
    And after this summer, a ninth on his way.
    Does this make you rage?
    I am an Arab.
    With my quarry comrades I labor hard
    My children number eight
    I tug their bread, their clothes
    And their notebooks
    From within the rock
    I don’t beg at your door
    I don’t cower on your threshold
    So does this make you rage?
    Write it down!
    I am an Arab.
    I am a name with no honorific.
    Patient in a land
    Where everything lives in bursting rage
    My roots were planted before time was born
    Before history began
    Before the cypress and the olive trees
    Before grass sprouted
    My father is from the plough clan
    Not from the noble class
    My grandfather was a peasant farmer
    Had no pedigree
    Taught me the pride of the sun
    Before teaching me to read
    A shack to guard groves is my home,
    Made of branches and reeds
    Are you pleased with my status?
    I am a name with no honorific.
    Write it down!
    I am an Arab.
    Hair color: charcoal
    Eye color: brown
    Attributes:
    A cord around the quffiyeh on my head
    My hand as hard as rock
    That scratches if you touch it
    My address:
    I am from a forgotten abandoned village
    Its streets nameless
    All its men in the fields and quarries
    Does this make you rage?
    Write it down!
    I am an Arab.
    You have stolen my ancestors’ groves
    And the land we cultivated
    I and all my children
    Leaving nothing for us and all my grandchildren
    Except these rocks
    Will your government take them
    Like people say?
    Therefore,
    Write down on the top of the first page:
    I do not hate people
    And I do not steal from anyone
    But if I starve
    I will eat my oppressor’s flesh
    Beware, beware of my starving
    And my rage.

    1964. Translated from Arabic by Salman Masalha and Vivian Eden

    In yet another swipe by Prime Minister Benjamin Netanyahu’s government at freedom of the press, Defense Minister Avigdor Lieberman summoned Army Radio commander Yaron Dekel for a dressing-down over the broadcast last week of a discussion of this poem by Palestinian poet Mahmoud Darwish – in a series on formative Israeli texts on the station’s “University on the Air” program.

    Earlier, Culture and Sport Minister Miri Regev slammed the radio station, which has been on the government’s hit list for a while, for having “gone off the rails.”

    #darwish for ever

    • Inscris « Je suis Arabe », Mahmoud Darwich

      Inscris !
      Je suis Arabe
      Le numéro de ma carte : cinquante mille
      Nombre d’enfants : huit
      Et le neuvième. . . arrivera après l’été !
      Et te voilà furieux !

      Inscris !
      Je suis Arabe
      Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
      Et j’ai huit bambins
      Leur galette de pain
      Les vêtements, leur cahier d’écolier
      Je les tire des rochers. . .
      Oh ! je n’irai pas quémander l’aumône à ta porte
      Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais
      Et te voilà furieux !

      Inscris !
      Je suis Arabe
      Sans nom de famille – je suis mon prénom
      « Patient infiniment » dans un pays où tous
      Vivent sur les braises de la Colère
      Mes racines. . .
      Avant la naissance du temps elles prirent pied
      Avant l’effusion de la durée
      Avant le cyprès et l’olivier
      . . .avant l’éclosion de l’herbe
      Mon père. . . est d’une famille de laboureurs
      N’a rien avec messieurs les notables
      Mon grand-père était paysan – être
      Sans valeur – ni ascendance.
      Ma maison, une hutte de gardien
      En troncs et en roseaux
      Voilà qui je suis – cela te plaît-il ?
      Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

      Inscris !
      Je suis Arabe
      Mes cheveux. . . couleur du charbon
      Mes yeux. . . couleur de café
      Signes particuliers :
      Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré
      Et ma paume est dure comme une pierre
      . . .elle écorche celui qui la serre
      La nourriture que je préfère c’est
      L’huile d’olive et le thym

      Mon adresse :
      Je suis d’un village isolé. . .
      Où les rues n’ont plus de noms
      Et tous les hommes. . . à la carrière comme au champ
      Aiment bien le communisme
      Inscris !
      Je suis Arabe
      Et te voilà furieux !

      Inscris
      Que je suis Arabe
      Que tu as rafflé les vignes de mes pères
      Et la terre que je cultivais
      Moi et mes enfants ensemble
      Tu nous as tout pris hormis
      Pour la survie de mes petits-fils
      Les rochers que voici
      Mais votre gouvernement va les saisir aussi
      . . .à ce que l’on dit !

      DONC

      Inscris !
      En tête du premier feuillet
      Que je n’ai pas de haine pour les hommes
      Que je n’assaille personne mais que
      Si j’ai faim
      Je mange la chair de mon Usurpateur
      Gare ! Gare ! Gare
      À ma fureur !

    • The Late Palestinian National Poet Will Continue to Haunt Israel

      Mahmoud Darwish insists on mentioning what Israelis don’t want to acknowledge: A great sin took place here when the State of Israel was founded in 1948.
      Gideon Levy Jul 23, 2016 11:53 PM
      http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.732885

      The specter of Palestinian national poet Mahmoud Darwish will never leave us. Every few years, a witch hunt will erupt over his poetry, stirring emotions and riling Israelis until they compare him to Hitler. It subsides but then revives again. There’s no escaping it. None of the ghosts of the 1948 War of Independence will leave us until we recognize the guilt, acknowledge the sin and take responsibility for it by apologizing, paying compensation and, above all, changing ourselves. Until then, the ghosts will continue to torment us and not give us rest.

      The most recent Darwish scandal, which was fanned by two ignorant ministers – Culture and Sports Minister Miri Regev and Defense Minister Avigdor Lieberman, whom it’s doubtful ever read a Darwish poem – is another link in the chain. Even in their ignorance, the two knew whom to attack. They knew that, more than any other figure, Darwish hits Israeli society’s most sensitive nerve and drives Israelis crazy every time. They always try to cover up any way they can – concealing, denying, lying and repressing – but always without success.

      Darwish touches on the original sin, which makes him Hitler. He exposes the gaping wound, which makes him off-limits. If Israelis had been convinced that there was no sin and no bleeding wound, they wouldn’t have been so afraid of his poetry. If they were convinced that everything had been done properly back then, in 1948, and that nothing could have been different, Darwish would have been left to the realm of literature departments.

      But the late poet insists on mentioning what Israelis don’t want to know: a great sin took place here. The establishment of Israel – just as it was – was accompanied by the unforgiveable crime of ethnic cleansing of wide parts of the country. No Jewish National Fund grove can cover up the moral ruins on which the state was built. Israel added insult to injury by not allowing the Palestinians who were expelled or fled to return. A thousand historical testimonies, which we also avoid like fire, are not equal to one line of Darwish poetry: “Where will you take me, my father?”

      I will never forget that punch to the stomach, or rather, the dagger to my heart, from the Spring 1996 issue of the Hebrew journal Hadarim, edited by Halit Yeshurun. A dozen pages of Darwish poems from “Why Did You Leave the Horse Alone?” (translated into Hebrew by Anton Shammas): “And who will live in the house after us, my father? / The house, my son, will remain as it was! / Why did you leave the horse alone? / To keep the house company, my son. / When their residents go, the houses will die. / Together we will hold on / until we return. / When, my father? / Tomorrow, my son, and perhaps in another day or two! / That tomorrow trailed behind them, chewing the wind / in the endless winter nights.”

      I didn’t know at the time, and don’t know today, what we as Israelis do with those lines. With: “In our hut, the enemy rids himself of his rifle / which he lays on my grandfather’s chair. He eats of our bread / like guests do, and without being moved. Grabs a little nap / on the bamboo chair.”

      Or: “Ask how my home is doing, foreign sir. / My small coffee cups / of our bitter coffee / still left as they were. Will it enter your nose / the scent of our fingers on the cups?” Or: “And I will carry the yearning / until / my beginning and until its beginning / and I will go on my way / until my end and until its end”!

      Darwish’s end came too early, unfortunately, and some time ago, in 2008. But it was not the end of his poetry – just ask Regev and Lieberman. The year 1948 was also some time ago but, just like Darwish’s poetry, it has never ended, not even for a moment. Israel has never altered its conduct – not its violent and overbearing approach to the Palestinians, who were born here, not their dispossession, the occupation and sometimes also their expulsions.

      In 2016, Israel is handling the Palestinians exactly like it did in 1948. That’s why Darwish isn’t leaving Israel alone, and that’s why he’s so frightening to the country: He confronts Israel with the most primordial truth about itself.

  • Les syndicats d’enseignants craignent que les lycées sortent de l’éducation prioritaire (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/05/19/les-syndicats-d-enseignants-craignent-que-les-lycees-sortent-de-l-education-

    Les lycées vont-ils être rayés de la carte de l’éducation prioritaire ? Vont-ils perdre leur label, et avec lui, leurs moyens supplémentaires, primes et autres avantages ? Alors que cette question est en suspens depuis la réforme des ZEP en 2014, une lettre de Najat Vallaud-Belkacem adressée à un élu des Hauts-de-Seine suscite l’émoi.

    #éducation #lycée #éducation_prioritaire #REP #ZEP

  • #Bernie_Sanders requinque la #gauche_américaine
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030516/bernie-sanders-requinque-la-gauche-americaine

    Le 29 avril à Indianapolis (Indiana), des militants syndicaux soutiennent Bernie Sanders. © Reuters Quelle que soit l’issue de la campagne de Bernie Sanders, le sénateur démocrate et socialiste pourra se targuer d’avoir réveillé la gauche américaine. Think tank, élus locaux progressistes, publications de gauche… Tous se sentent enfin pris au sérieux et l’affirme fièrement : le #socialisme est dans l’air. La campagne démocrate fait étape ce mardi dans l’Indiana.

    #International #Amérique_du_nord #élections_primaires_américaines #Etats-Unis #Hillary_Clinton #Zephyr_Teachout

  • « Ma première BD » (3/4) : #Victor, le #Titeuf avant l’heure de #Zep
    http://bandedessinee.blog.lemonde.fr/2015/07/29/ma-premiere-bd-34-victor-le-titeuf-avant-lheure-de-zep/#xtor=RSS-32280322

    Au tricot reconnaissant. En 1985, un étudiant aux Arts décos de Genève vient frapper à la porte de l’hebdomadaire La femme d’aujourd’hui, son carton à dessins sous le bras. Il a 17 ans, s’appelle Philippe Chappuis et se fait surnommer … Continuer la lecture →

    #Bande_dessinée

  • Enseignants sanctionnés du collège Bellefontaine : ce n’est pas pour fait de grève selon le Rectorat - (Ah hum)
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/2015/05/27/enseignants-sanctionnes-du-college-bellefontaine-ce-n-e

    #toulouse #enseignement #grévistes #sanctions_administratives #éducation_nationale #zep

    Pétition de soutien :

    Nous, signataires de cette pétition, sommes indignés des sanctions encourues par des enseignants ayant participé au mouvement social demandant l’application de la réforme Rep + et la reconsidération des
    emplois précaires dans l’éducation nationale.

    Alors qu’une enseignante avait déjà été suspendue de ses fonctions depuis le mois d’avril, c’est au tour de 5 de ses collègues d’apprendre, par voie d’huissier le 22 mai, qu’une procédure de mutation imposée ainsi qu’une procédure disciplinaire ont été lancées à leur encontre.

    Aujourd’hui, les procédures disciplinaires sanctionnent des personnels mobilisés et apparaissent clairement comme des mesures punitives visant à réprimer le mouvement social. Cette violence de la part du Rectorat
    est intolérable et remet en cause la liberté d’expression, la liberté pédagogique, la liberté syndicale et le droit de grève. C’est un des avatars de cette nouvelle forme de management autant inhumaine qu’inefficace.

    Le personnel engagé dans ce mouvement social subit depuis plus de 6 mois brimades, intimidations, propos méprisants, violences verbales, baisses des notations administratives, multiplication des rapports
    fallacieux, annulation de projets pédagogiques, intrusion dans une correspondance électronique privée et intimidation physique de la part du chef d’établissement.

    Ce dernier, incapable de gérer la situation est muté avant trois ans de service, signe de sa responsabilité dans les dysfonctionnements et débordements du collège.

    Pourquoi s’attaquer maintenant à ces enseignants qui n’ont jamais démérité et sont au service des élèves de quartiers d’éducation prioritaire avec un grand dévouement depuis de longues années ?

    Nous, signataires de cette pétition et solidaires du collège Bellefontaine, demandons le maintien des collègues sur leur poste à la rentrée 2015 et la levée de toutes les procédures engagées à leur encontre.
    Adressée à
    M. Le Président de la République, François Hollande
    Mme la Ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem
    Mme la Rectrice de l’Académie de Toulouse, Hélène Bernard

    Maintenez tous les personnels du collège Bellefontaine sur leur poste à la rentrée 2015 et levez toutes les procédures engagées à leur encontre.

  • Mots et maux d’instits’. Quand la ville n’est pas foutue de trouver un pot de peinture
    http://larotative.info/mots-et-maux-d-instits-quand-la-869.html

    Un long échange avec quatre enseignantes à propos de leur métier et de la suppression de postes dans les écoles maternelles de Saint-Pierre-des-Corps. Il aborde en vrac la réforme des rythmes scolaires, les atsem, l’anglais en primaire, le numérique...

    Mardi 17 février, une délégation de parents et de maitres des écoles maternelles s’est rendue au conseil municipal de Saint-Pierre-des-Corps avec pour revendication :« Un ATSEM par classe ». Qu’est-ce qu’un ATSEM ?

    -- Une ATSEM est un Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles, embauché par les mairies pour accompagner les enfants dans leur quotidien et assister les enseignants dans leur travail. Avec des classes de 25 à 30 élèves, les ATSEM sont indispensables. Elles aident à la préparation des activités manuelles, gèrent la cantine, les « pipis-culotte », les manteaux des enfants, font le ménage… A Tours, il y a un ATSEM par classe avec l’enseignant. A Saint Pierre, c’est un ATSEM pour deux classes. Du coup, on peut se retrouver seul à enseigner, avec en plus 25 à 30 pipi-culotte à gérer.

    -- Le crédo de la marie est de dire qu’à Saint-Pierre, les ATSEM sont "éducatives". Il y en a pourtant de pas formées du tout, alors de là à prétendre qu’elles soient "éducatives"... il y a un gouffre pour certaines d’entre elles... A commencer par de gros problèmes de vocabulaire. En tant qu’enseignante de petite section, j’ai moi même changé des gosses qui avaient fait pipi, car je savais qu’ils allaient se faire engueuler grave par les ATSEM, malgré nos conseils. Dans mon école, cela n’existe plus, heureusement !

    Les ATSEM sont-ils aussi polyvalents ?

    -- Souvent non. C’est un contrat de merde, mal payé. La qualification nécessaire est le CAP petite enfance. Pour être titulaire de la fonction publique territoriale, elles doivent passer un concours spécifique, puis quand elles ont le concours, il reste valable deux ans pendant lesquels elle peuvent être recrutées par les mairies. Certaines sont dispensées du concours au vue de leur expérience (acquise lors de remplacements) et alors elles ne passent que l’oral du même concours. Elles font partie de la catégorie C des territoriaux. Les ATSEM en ZEP à Saint-Pierre touchent une prime ZEP comme les enseignants, d’environ 60 euros par mois. Ce sont des gens souvent peu qualifiés. L’enseignant se retrouve parfois avec un grand enfant supplémentaire à éduquer.

    -- C’est parfois vrai. Mais pour moi, mon ATSEM est mon deuxième cerveau... Je sais que j’ai de la chance ! L’ATSEM est soit une catastrophe, soit une aide essentielle, indispensable, avec une réelle co-construction dans la gestion des élèves.

    (...)

    Outre les suppressions de poste, qu’est-ce qui vous alarme ?

    -- Une mairie qui n’est pas dans la collaboration... qui ne soutient pas les écoles et qui ne compte que sur la bonne volonté des enseignants et des parents... C’est usant. Tout est compliqué... Par exemple cela fait deux ans qu’on demande à la mairie de tracer des jeux au sol dans la cour pour diminuer la violence des récrés... et toujours rien... On leur demande de retourner la terre pour faire un projet jardin... rien...
 De l’autre coté l’Éducation Nationale nous soutient avec des mots... et encore...
 Bref, les deux institutions qui sont sensées soutenir l’école primaire sont défaillantes...

    Comment expliquez-vous que la municipalité, qui a pourtant mis beaucoup d’argent dans le gazon synthétique du stade, ne puisse pas en consacrer un peu à l’achat d’un pot de peinture ?

    -- Pour la municipalité, l’école, c’est l’Éducation Nationale... un point c’est tout... Tout doit venir de l’Éducation Nationale... Elle n’a ni envie d’investir dans les écoles, ni envie de les soutenir...


    -- On nous dit que ce sont des histoires d’enveloppes budgétaires : il y a un budget « Stade ». Et un budget « École ». Et le pot de peinture pour la cour de l’école, c’est dans le budget « École ». Qui est vide. 
Il faut aussi dire que Saint-Pierre est la ville la plus pauvre du département. Les habitants sont de fait moins imposables que dans des communes riches. De plus, comme dans beaucoup d’autres communes, la suppression de l’impôt sur les entreprises a grevé les budgets, notamment pour Saint-Pierre, qui est une ville où l’industrie est importante. Ajouté à cela le désengagement de l’État à la suite à leur soit-disant "décentralisation"... La mairie ne peut pas porter l’école toute seule !

    Pourtant, votre établissement dépend d’une zone d’éducation prioritaire qui attire des financements de l’État. Où sont les sous ?

    -- Les écoles maternelles ont les crédit CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale) pour monter des projets. Avec mes collègues, on a calculé que par enfant, cela représentait 9 euros... Voilà pour le financement de l’État... Sinon l’Éducation Nationale donne une prime de 100 euros pour attirer les enseignants... Mais bon, vu les conditions de travail...

    (...)

    Question réforme : il y a quelques années, médias et gouvernement ont claironné que désormais, les élèves seraient bilingues en anglais dès le CM2. Qu’en est-il aujourd’hui ?

    -- Au départ, on nous a annoncé que les élèves apprendraient une autre langue étrangère. Puis seulement l’anglais. Les enseignants sont sensés passer une habilitation à enseigner l’anglais au cour de leur formation. Concrètement, je suis nulle en anglais. J’ai raté mon habilitation à l’enseigner. C’est donc une autre collègue qui va enseigner l’anglais dans ma classe, pendant que je vais enseigner autre chose dans la sienne. Ma hiérarchie me pousse à faire des stages d’anglais de deux jours pour devenir capable de l’enseigner : je refuse, évidemment. Prof d’anglais, c’est un vrai métier. C’est pas le mien. Y’en a ras le bol : on doit être omniscient et omni-polyvalents. En français, en maths, en anglais, en éducation civique, en sport… Mais on ne devient pas apte à enseigner une langue étrangère en deux coups de baguette magique ! Alors oui, il y a des profs anglophones qui viennent. Mais le fait est qu’à part une chansonnette sur l’alphabet, les profs de collège constatent que les élèves ne savent rien en arrivant, voire qu’il faut désapprendre des âneries que des gens non qualifiés ont enseigné aux gamins.

    #enseignement #ZEP #SPDC #communisme_municipal

  • Les exclus de l’éducation prioritaire (Blog Médiapart)
    http://blogs.mediapart.fr/edition/educateurs-prioritaires/article/061014/les-exclus-de-leducation-prioritaire

    Une analyse critique des quatre indicateurs retenus par le Ministère pour redéfinir la carte de l’Éducation Prioritaire.

    Pour mémoire, à l’origine des ZEP, certaines communes avaient refusé d’intégrer le dispositif jugé stigmatisant pour l’image de leur ville. Les temps ont bien changé, depuis 2004 le nombre de pauvres en France a augmenté de 30% et aujourd’hui ces villes mais aussi les personnels qui y enseignent se battent pour que leur établissement reste ou même entre dans l’éducation prioritaire. Le réveil risque d’être très difficile pour les déclassés et les recalés.

    #éducation #éducation_prioritaire #indicateurs #MEN #ZEP #REP #pauvreté #inégalités