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  • Dominique Costagliola fait le point sur le Covid-19 après que l’OMS a annoncé la fin de l’urgence mondiale
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/dominique-costagliola-la-pandemie-de-covid-19-est-terminee-mais-quavons-nou

    Après plus de trois ans de souffrances et des millions de morts, l’épidémiologiste et directrice de recherche émérite à l’Inserm déplore que nous ne soyons pas mieux préparés pour les prochaines épidémies. Source : L’Express

    • L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient officiellement de lever son plus haut niveau d’alerte sur la pandémie de Covid-19, estimant que le virus était désormais suffisamment sous contrôle. Après trois ans de crise, « au moins 20 millions de morts », selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et beaucoup de souffrances, va-t-on enfin pouvoir tourner la page ? Le Dr Tedros a aussitôt tempéré la bonne nouvelle : le Covid fait toujours de nombreuses victimes. « Ce virus est là pour durer, il continue de tuer », a-t-il rappelé.

      De fait, si le Sars-CoV-2 nous laisse un répit appréciable depuis quelques mois, au point de nous laisser croire à un retour à « la vie d’avant », il n’a pas disparu. Nous en sommes arrivés à une paix armée entre ses capacités d’évolution et les défenses immunitaires que nous avons pu monter contre lui. Cette paix sera-t-elle durable ? Nul n’en sait rien, rappelle l’épidémiologiste et directrice de recherche émérite à l’Inserm Dominique Costagliola. Pourtant, nous avons baissé la garde, regrette-t-elle. Il ne faudrait pourtant pas grand-chose pour se préparer à d’éventuelles résurgences du Covid, mais aussi à l’apparition de nouveaux virus peut-être encore plus dangereux – de l’investissement dans des systèmes de surveillance des agents pathogènes, et dans la qualité de l’air intérieur. Ne pas s’en donner la peine nous laisse très vulnérables.

    • Est-ce que nous n’avons vraiment eu que de petites vagues ces derniers mois ? Je n’en sais rien, puisqu’on ne mesure plus rien. Mais ce n’est pas parce que le virus se fait plus discret qu’il ne continue pas à poser des problèmes. Il est certain que cette maladie est là pour rester. On voit bien qu’il est même assez peu probable que le virus soit sur le point de devenir saisonnier, puisqu’il y a encore des vagues à toutes les saisons. Le Covid ne devrait donc pas ressembler à la grippe de sitôt, à la fois du fait de sa très grande transmissibilité et de sa sévérité. Il circule en permanence, et donne des formes plus graves chez les personnes vulnérables.

      Cela représente donc un fardeau plus lourd, à la fois en termes de décès et d’hospitalisations. Sans parler du Covid long, dont on ne connaît pas bien les conséquences à long terme, ou encore de l’augmentation du risque de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, y compris chez les personnes qui ne font pas de formes graves. A quoi on peut aussi ajouter des conséquences en termes d’arrêt de travail, car, même quand on est vacciné et qu’on l’a déjà attrapé, on peut faire des formes très épuisantes.

      Vous dites que l’on ne voit plus rien, mais, s’il y avait des vagues plus marquées, elles se traduiraient quand même dans les statistiques des hospitalisations…

      Il faudrait vraiment qu’il y ait une augmentation importante des admissions pour qu’on les détecte puisqu’on ne teste plus systématiquement les personnes hospitalisées. L’absence de mesures de contrôle dans les établissements de soins est d’ailleurs très choquante : sans tests ni masques, il est probable que les centres hospitaliers eux-mêmes deviennent des contributeurs de la circulation du virus !