marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • « la réforme du lycée pro est pensée à l’unisson du monde social que les (il)libéraux construisent. Université, lycées, collèges : il s’agit de fabriquer du consentement et quand on n’y parvient pas, à l’acheter de la manière la plus vile, par l’argent. 50 euros la semaine de stage. »
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/non-a-linstrumentalisation-de-lenseignement-professionnel-20230507_DGR2JK

    En plein mouvement social, Emmanuel Macron lance sa dernière opération de com : les élèves des lycées pros seront rémunérés ! Mais derrière l’effet d’annonce, cette réforme entend surtout opérer un nouveau tri social et fournir aux entreprises une main-d’œuvre bon marché.

    Jeudi 4 mai à Saintes, Emmanuel Macron est venu déployer son nouvel étendard présidentiel : la réforme du lycée professionnel. En plein mouvement social, et tandis que la macronie vient de voler deux années de vie aux travailleuses et travailleurs de ce pays, le Président honni, toute honte bue, lance sa dernière opération de communication sur le dos de l’enseignement professionnel.

    Voilà des semaines que syndicats, collectifs, enseignantes et enseignants combattent point par point la réforme annoncée. Mais l’effet d’annonce doit l’emporter sur le reste. Pour tourner la page catastrophique des retraites, Emmanuel Macron a besoin d’un « coup politique », le voici tout trouvé : les élèves seront rémunérés par l’Etat durant leur stage !

    On comprend naturellement qu’au premier abord, il soit difficile de s’y opposer. Tout travail ne mérite-t-il pas salaire ?

    Mais celles et ceux qui s’intéressent réellement au lycée professionnel depuis longtemps, et qui en connaissent les rouages, savent très bien où se situent les entourloupes, et pourquoi il faut s’opposer fermement à cette nouvelle décision.

    https://twitter.com/Affordanceinfo2/status/1655158874880585728

    • Lycée professionnel : réaction des chercheurs
      https://www.cafepedagogique.net/2023/05/09/lycee-professionnel-reaction-de-chercheurs

      « Une réforme d’une absurdité invraisemblable »

      Fabienne Maillard est beaucoup plus radicale. « C’est une politique rétrograde. Elle rappelle exactement ce qui s’est passé au XIXème siècle et ce contre quoi les politiques publiques se sont battues car cela ne fonctionnait pas. L’apprentissage n’est pas la bonne solution si on veut favoriser la polyvalence, l’adaptabilité, l’économie des connaissances. Si on veut faire en sorte que les compétences soient transférables » explique-t-elle en faisant le lien avec un apprentissage, « très coûteux pour l’État, donc nous, puisque France compétence affiche un déficit qui se calcule en milliard d’euros ». Selon la gratification est une façon « d’appâter » les élèves. « C’est une conception de la formation des jeunes qui est d’une absurdité invraisemblable ». « On paie la politique d’apprentissage, on va payer la gratification d’élèves pour qu’ils travaillent ! On permet aux entreprises d’avoir des travailleurs que l’on paie nous, c’est n’importe quoi » s’emporte Fabienne Maillard. Pour la chercheuse, il suffirait de généraliser le système de bourse déjà existant si l’enjeu est de permettre à des jeunes en grande difficulté sociale de poursuivre leur scolarité sereinement.

      Sur le terme « excellence » beaucoup utilisé par les équipes de l’Élysée et le Président lorsqu’ils évoquent la voie professionnelle, elle ironise. « Quand ils ont rénové le CAP en 2002, ils évoquaient déjà l’excellence en l’associant aux jeunes en difficulté scolaire. La manière dont la voie professionnelle est traitée et cette réforme n’ont rien à voir avec une politique qui la valoriserait dans la hiérarchie scolaire. Il y a une méconnaissance totale de ce qu’est la voie professionnelle, de ce que sont les élèves et de ce qu’est le marché du travail. Je me méfie donc de l’emploi de ce qualificatif ».

      Et pour le localisme, c’est pareil. « C’est le retour à avant la seconde guerre mondiale. Si on a arrêté, c’est parce que le diplôme n’était pas reconnu ailleurs que dans les entreprises locales. S’il n’y a plus de CAP départementaux, ce n’est tout de même pas par hasard… ».

    • APHG : réforme du lycée professionnel, un grand bond en arrière
      https://www.cafepedagogique.net/2023/05/10/aphg-reforme-du-lycee-professionnel-un-grand-bond-en-arriere

      La réforme du lycée professionnel fait l’unanimité… contre elle. C’est au tour de l’APHG – Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie – de dénoncer une réformé qualifiée de « fabrique du paternalisme à l’ancienne ». L’association qui ambitionne un lycée professionnel comme « outil d’émancipation intellectuelle pour un tiers » des futurs citoyens, s’inquiète fortement des « orientations voulues pour le devenir des élèves de la voie professionnelle ». Elle regrette aussi l’absence totale de référence à l’enseignement de l’Histoire-Géographie « déjà réduite à sa portion congrue ».