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  • New York débordée par l’afflux de migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/11/new-york-debordee-par-l-afflux-de-migrants_6172868_3210.html

    New York débordée par l’afflux de migrants
    Le maire démocrate Eric Adams, qui accuse l’administration Biden d’inaction, a dû couper dans certains budgets pour assurer l’hébergement de ces sans-abri, légalement obligatoire dans cette ville des Etats-Unis depuis 1979.
    Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)
    Des migrants arrivant du Texas en bus attendent d’être pris en charge à la gare routière de Port Authority à New York, le 10 mai 2023. ANDREW KELLY / REUTERS
    Gramercy Park est un havre de paix huppé au sud de Manhattan, si chic que le parc arboré est clos et privé, réservé aux riverains. A seulement un bloc de là, à la sortie d’une école de police désaffectée, quelques personnes se languissent, un badge autour du cou. Javier Fabre Suarez, un migrant âgé de 20 ans, est parti courant avril d’Equateur avec sa mère et sa sœur. Trois semaines à cheminer vers le nord. « Le plus dur, c’était le Guatemala et le Mexique, car on se faisait voler et agresser », confie le jeune homme, en utilisant son smartphone pour traduire l’espagnol en anglais. Puis il a franchi le Rio Grande, entre Piedras Negras et Eagle Pass, au Texas, « les pieds dans l’eau », précise-t-il. Enfin, il a demandé asile à la police des frontières et a été convoyé par avion de Houston à New York, vendredi 5 mai.Le jeune homme loge dans l’immense gymnase reconverti en dortoir de l’ancienne école de police, dont il nous montre une photo. A quelques pas de lui se trouve Irakli Pestvendize. Originaire de Géorgie, cette personne transgenre de 37 ans est arrivée par la Turquie et a aussi demandé l’asile. « Je voudrais être logée dans une chambre, espère Irakli Pestvendize, qui souffre de cette promiscuité. Je vais dans les sanitaires des femmes, mais elles me regardent bizarrement. » Un peu plus loin, au bureau de la Croix-Rouge américaine, on croise un Sénégalais passé par le Mexique et la Californie avant de prendre la route de New York, parce qu’il y a des connaissances. Il est pour l’instant hébergé à Brooklyn.
    Migrants et réfugiés affluent dans la métropole new-yorkaise, et leurs rangs devraient encore grossir avec l’abolition de dispositions provisoires qui permettaient de renvoyer les demandeurs d’asile à la frontière mexicaine sous prétexte de l’épidémie de Covid-19. Ils sont plus de 60 000 à être arrivés depuis le printemps 2022, dont 37 000 sont encore à la charge de la ville, un chiffre qui devrait croître jusqu’à 70 000, selon les projections de la municipalité, d’ici au mois de juin 2024.
    Leur présence n’est pas très visible, car à la différence des villes riches et démocrates de la côte Pacifique, la loi oblige New York, depuis 1979, à offrir un gîte à tous les sans-abri. Les tentes qui ont colonisé les centres-villes de San Francisco, Seattle ou Portland n’existent quasiment pas à New York. Mais le maire démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams est débordé et n’a de cesse de trouver des coupables : les autorités républicaines du Texas qui lui envoient par bus des migrants, l’administration Biden qui ne se montre pas à la hauteur, les comtés républicains voisins de New York auxquels il voudrait expédier des demandeurs d’asile. (...)
    La métropole new-yorkaise attire les migrants, qui y sont même parfois envoyés par des démocrates, notamment le maire d’El Paso, au Texas. Mais la prise en charge des nouveaux venus a un coût élevé : « Cela déstabilise notre ville », déplorait en avril le maire de New York, à qui il était reproché d’avoir coupé dans les budgets des écoles, des bibliothèques, des aides psychiatriques et du logement social.
    Selon les calculs d’Eric Adams, l’accueil et l’hébergement des migrants devraient coûter plus de 4,6 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2024. Moins de 40 % de l’addition sera payée par l’Etat fédéral et l’Etat de New York. « Le sujet, ce ne sont pas les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement national ne fait pas son travail », accuse le maire de New York. Vendredi 5 mai, Eric Adams a décidé d’envoyer 340 migrants dans des hôtels des comtés voisins et républicains d’Orange et de Rockland. Le responsable du comté de Rockland, Ed Day, a immédiatement déclaré l’état d’urgence et interdit le transport des migrants, affirmant que cette décision affecterait les écoles et les services sociaux. Tous ne se plaignent pas de l’arrivée des migrants : la ville de New York a décidé de louer les chambres d’une centaine d’hôtels pour les hébergements d’urgence.
    Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

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