communisation

Sur la communisation et le chaos.

  • Gilles Dauvé - Retraites, résistances et défaites
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=3502

    Or, depuis janvier 2023, les syndicats n’ont pas perdu dans les entreprises une maîtrise que rien ne semble d’ailleurs avoir menacée. En politique, les partis de gauche (« extrême » comme modérée) se présentent comme la seule force capable de réunifier une nation divisée et, au passage, de réconcilier police et population. Les médiateurs sociaux n’ont aucun mal à gérer l’expression d’une profonde colère populaire, tant il est vrai qu’elle reste dans les profondeurs, n’émerge guère et n’a pas d’impact réel. À elles seules, des vagues de mécontentement ne font pas l’histoire, et les appels (ou les appels à un appel) à une grève générale relèvent surtout de l’incantation. D’ailleurs, les grèves générales lancées par les syndicats ont souvent connu l’échec : en #France en 1906 (pour la journée de 8 heures) et 1938 (contre la remise en cause des acquis de Juin 36). Celles qui ont marqué leur époque et obtenu des « conquêtes sociales » (1936 et 1968) se sont déclenchées et se sont propagées à l’initiative de la base : les syndicats se sont contentés de les suivre, avant de parvenir, parfois difficilement, à les encadrer, puis à les arrêter. En 2023, existe un front syndical provisoirement uni, aligné sur les positions du plus modéré, et aucune organisation n’envisage de grève longue, à un réel bras de fer préférant une succession de « journées d’action » sans lendemain, sans volonté ou capacité de bloquer l’économie. Quant à s’aventurer dans une grève générale, les syndicats s’en gardent bien, craignant de dévoiler leur faiblesse en cas de défaite et, au moins autant, d’en perdre le contrôle en cas de succès. Il ne s’agit que de se faire entendre.