#Suzanne_Moore : Nous réapproprier #Sinéad_O’Connor
►https://tradfem.wordpress.com/2023/07/26/nous-reapproprier-sinead-oconnor
Par un mélange d’archives et de collages et une part de dramatisation onirique, Ferguson nous ramène au début de la carrière d’O’Connor et au moment où elle a fait « dérailler » celle-ci.
Elle est là, petite fille que sa mère violente obligeait à dormir dans la cour arrière et qui a été renvoyée de plusieurs écoles. Cette violence, O’Connor n’a jamais cessé d’en parler. Très tôt, elle a reconnu que les conditions sociales qui avaient façonné sa mère étaient inéluctables pour s’être transmises de génération en génération.
Les femmes irlandaises étaient asservies par l’Église. Les femmes qui tombaient enceintes en dehors du mariage – même après un viol – étaient envoyées dans les désormais célèbres Magdalene Laundries, des laveries où nombre d’entre elles restaient toute leur vie. Dans une école, en guise de punition pour un délit mineur, la jeune Sinéad fut envoyée passer la nuit dans une salle d’hôpital remplie de vieilles dames gémissantes issues de ces laveries. Personne ne s’occupait de leur détresse : elles étaient abandonnées même en fin de vie.
Faut-il s’étonner qu’O’Connor ait eu très tôt l’intuition qu’elle devait devenir la voix des sans-voix ? C’est sa voix qui la sauve. Une enseignante reconnaît son talent et bientôt, elle fait partie d’un groupe et est emmenée à Londres. L’Irlande des années 80 n’était pas prête pour elle. Mais qui d’entre nous l’était ?
Traduction : #Tradfem