RastaPopoulos

Développeur non-durable.

    • Je retiens :
      – L’IA qui joue au GO consomme 400KW quand son adversaire humain consomme 20W. Cette IA ne peut que jouer au GO.
      – L’IA qui reconnait les chats a eu besoin de 200K images pour fonctionner, quand un enfant de 2 ans a besoin de 2 images. L’IA ne reconnait pas le chat dans la pénombre, l’enfant si. Cette IA ne peut que reconnaître des chats, et encore avec un taux de réussite imparfait.
      – L’IA Google de conduite automatique ne sait pas faire la différence entre un panneau stop brandi par un humain pour faire une blague, et un vrai panneau stop.
      – Une IA est un outil, comme le marteau pour enfoncer le clou, construit par l’humain pour résoudre un type de problème particulier. L’IA qui résout tous les problèmes n’existe pas, car l’IA telle qu’elle est construite actuellement se fonde sur des données existantes. L’IA ne crée rien, l’IA régurgite.

    • Ce qui manque ici, comme souvent quand il est question d’IA, c’est de savoir comment la problématique s’inscrit sur le long terme dans les processus de production industrielle ; en particulier pour optimiser la productivité dans l’industrie informatique .

      La question à été un peu traitée à la fin de la vidéo, mais de façon absolument non critique et en ne l’abordant pas du tout sous l’angle spécifique des métiers de la filière informatique, ce qui est quand même un comble devant un public d’étudiantEs du secteur (si j’ai bien compris).

      Je n’ai aucun domaine de compétence pour confirmer l’hypothèse mais je me demande quand même si, avec ces techniques, permettant d’automatiser certaines tâches spécialisées, les développeurs (et de façon générale, les « informaticiens ») n’ont pas du soucis à se faire.

      Un des passages les plus intéressants du Capital (Marx), de mon point de vue, explique comment on est passé de l’artisanat à la manufacture puis à la grande industrie, les ouvriers spécialisés, fabricant, dans un premier temps, à la main des pièces mécaniques destinées à être assemblées dans des machines, puis, les « progrès technologiques » aidant, il n’a plus été nécessaire d’avoir recours au savoir-faire manuel de l’artisan (des métiers de l’horlogerie, notamment) pour construire ces pièces mécaniques. Il était devenu plus rentable de construire ce pièces avec des machines car on y passait moins de temps et cela coûtait moins cher ; c’est ce qu’on appelle la productivité. La question du remplacement ne se posait essentiellement alors qu’en ces termes, de la même façon que la problématique essentielle se pose pour Bezos de savoir s’il est plus rentable de conserver des humains travaillant comme des robots dans ses entrepôts, plutôt que de tout automatiser.

      On gagnerait, il me semble, à ne pas oublier ces déterminants économiques dans l’observation du « progrès technologiques », même si la fiabilité, le respect des sources, la régulation, etc. de ChatGPT,évoquées ici ou là, sont des questions importantes.

      On a essayé de construire tout un tas de machines volantes plus délirantes les unes que les autres avant d’arriver à un produire un modèle d’avion opérationnel. On sait déjà, avec le peu de recul de l’ère internet, que tout le monde s’était emballé, il y a quelques années sur des soit-disant faits historiques qui n’étaient que des fétus de paille (les CD, le web 2.0, etc.). De ce point de vue la vidéo est très utile, en analysant de façon plus rationnelle ce qu’est l’IA (improprement nommée). Pour autant, si on comprend mieux ce qu’est l’IA, on en sait pas beaucoup plus sur les conditions réelles, d’un point de vue industriel, de sa mise en place est sur les raisons pour lesquelles ceux qui ont le pouvoir de décision industriel l’emploient aujourd’hui.

      Comme l’évoquait justement Bookchin, nous ne savons pas exactement à quelle étape de l’évolution capitaliste nous en sommes.Nous n’avons à notre disposition que la focale du réel (avec le recul de l’histoire). Mieux vaut éviter d’essayer de lire dans le marc de café avec des discours sensationnels et de nous en tenir qu’aux réalités tangibles : notamment l’incontournable présence des pouvoirs économiques sur le court des choses.

      Néanmoins, il existe peut-être dans le réel d’aujourd’hui des signes qui peuvent nous indiquer de quoi sera fait l’avenir immédiat.

      Ma question : ne risque pas t-on d’avoir un processus similaire, à celui évoqué ci-dessus par Marx (passage de la fabrication manuelle à une production mécanique), dans les métiers informatiques ? Les professionnels de l’informatique seront-ils pas obligés de passer prochainement par des processus entièrement automatisés pour produire plus ou moins de lignes de code, jusqu’à ce que le savoir-faire du développeur et sa présence ne soient plus nécessaire ?

      Il m’est arrivé de poser la question à des professionnels et j’ai été surpris de constater que la réponse s’imposait presque toujours par la négative (après quand même quelques moments d’hésitation). La question est à nouveau posée ici.

      (Merci de ne pas m’allumer si je raconte des conneries ou si la réponse vous semble évidente)

      Des métiers, des savoir-faire, des gestes techniques, des cultures professionnelles disparaissent, parfois très vite et cela prouve que « ce n’est pas nous qui décidons », contrairement à ce qui est énoncé avec beaucoup de naïveté dans la vidéo.

      Les professionnels qui se retrouvent sur le carreau parce que leur métier n’existe plus sont souvent pris de court car ils ont souvent eu tendance à se rassurer dans une attitude bravache en affirmant, devant les signes avant-coureurs de leur éjection du « marché du travail », que « tout cela ne les touchera pas ». Je peux en témoigner car j’ai travaillé comme photograveur dans les années 80.

    • @cabou je suis bien d’accord et il n’y a pas d’illusion à se faire sur la capacité critique et encore moins marxienne, d’un co créateur de Siri. La vidéo a l’avantage pour moi de dissiper les fantasmes de ce que la soi-disant « IA » est ou n’est pas. À partir de là, une fois les fantasmes voire délires mis de côté, on peut discuter de ce dont tu parles toi, et qui est bien évidemment largement plus central.

      À ce propos : https://seenthis.net/messages/1011672

      Comme pour les autres secteurs de l’économie angoissés par la diffusion des outils d’automatisation (c’est à dire à peu près tous, de la creative class aux artisans, ouvriers, médecins, profs, etc), la déclaration de Fran Drescher mérite d’être rectifiée : ce ne sont pas « les machines » qui vont remplacer « les humains » mais le patronat qui, depuis les premiers théorèmes d’Adam Smith, tente éternellement d’accaparer les nouveaux outils de production pour optimiser l’extraction de la force de travail des employé·es dans le but de maximiser les profits réalisés. De la machine à vapeur à l’IA générative, (presque) rien n’a changé sous le soleil rouge de la lutte des classes, excepté le degré d’efficacité et de violence du processus.

      Évidemment ça marche aussi pour les devs, en tout cas pour de nombreux cas, comme pour à peu près n’importe quel métier spécialisé quoi (plus c’est technique spécialisé, plus c’est facile à reproduire avec assez de data aspirée).

      Plus d’IA, ça veut dire toujours plus de surnuméraires, de gens qui ne créent plus de valeur au sens capitaliste, qui ne servent à rien pour cette organisation du monde.

      #valeur #capitalisme #technologie #surnuméraires

    • merci @rastapopoulos. Content de voir qu’il y a au moins un professionnel qui estime que mon hypothèse n’est pas complètement farfelue :-)

      J’avais zappé ce lien vers Arrêt sur images à cause du paywall et je n’y suis pas revenu après !

      La réinterprétation de la révolte luddite qui a lieu depuis une trentaine d’années me semble effectivement très intéressante. On n’y voit plus forcément une bande d’attardés rétrogrades (à peu de chose près ce qu’en disait Marx et ce qu’en disent encore certains marxistes) mais plutôt l’expression d’une résistance à un pouvoir économique, imposant en guise de « progrès technologique inéluctable », la mise en place directe d’un nouveau type de rapport social de production (eh oui !), une dégradation brutale des revenus et des conditions de vie, une remise en cause du mode vie communautaire (ou social), des savoir-faire de métiers et du rapport qualitatif à ce qui est produit (le « travail bien fait »).

      En clair, il s’avère que le luddisme, n’est ni plus ni moins le premier mouvement de lutte sociale contre l’émergence de la révolution industrielle, elle-même, décrite comme l’étape décisive de la mise en place de la société capitaliste dans laquelle nous sommes encore empêtréEs. Lire, notamment, à ce sujet, le livre de Kirkpatrick Sale La révolte des Luddite , récemment réédité.

      Voilà effectivement qui ne pourra qu’être indispensable à savoir aujourd’hui, à un moment où il est non seulement vital de remettre en cause radicalement ce progrès qui nous est imposé mais qu’en plus, comme tu le fais justement remarquer, c’est le travail en tant que tel, et de façon générale, qui demande à être critiqué et pas seulement le savoir-faire et le rapport qualitatif qui y sont incorporés (comme à l’époque luddite).

    • Je ne sais pas si les IA vont remplacer les développeurs mais penser qu’un développeur n’est qu’un pondeur de code qu’on pourrait automatiser en deux coups de cuillère à pot est une erreur. Je vois bien que la plus grosse difficulté aujourd’hui pour beaucoup de développeurs (notamment débutants), ce n’est pas vraiment coder mais plutôt comprendre et analyser les besoins. Cela fait d’ailleurs des années que les développeurs sont très assistés dans leur flux de travail, pour ce qui est de produire du code en tout cas. A la limite on peut se plaindre que le métier est devenu bien plus industriel et moins artisanal, si on veut faire un parallèle avec les luddites.

    • ravi que cela te rappelle visiblement de bons souvenir, @simplicissimus ;-) mais pour ce qui me concerne, justement, autant je porte grand intérêt à l’œuvre de Marx - avec toute la distance critique qui s’impose (et là, je n’évoque même pas sa pratique politique plus que contestable au moment de la première internationale) - autant je n’ai jamais pris cette affaire de « baisse tendancielle du taux de profit » pour quelque chose de bien utile à la théorie révolutionnaire ! Je garde, au contraire, les pires souvenirs de débats furieux sur ce thème de la part de militants empêtrés dans des logiques religieuses défendant des textes sacrés.

      Il n’en reste pas moins que la question du travail à l’heure d’une extrême numérisation et de l’automatisation des moyens de production, quel que soit le secteur d’activité, doit être interrogée aujourd’hui en terme de stratégie de résistance au capitalisme.

      Sans vouloir lancer un quelconque troll je pense que Marx s’est même fourvoyé sur nombre de prédictions globalisantes et autres « lois », sous couvert de scientificité, qui se sont avérées fausses avec le temps ; dont la fameuse baisse tendancielle du taux de profit et l’inéluctabilité de la faillite du capitalisme...

      Voir également à ce sujet, via @colporteur, ce que disait Tronti et qui me semble très pertinent à propos de la prédiction de Marx concernant la prolétarisation croissante et « le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse »

      https://seenthis.net/messages/1012626#message1012639

    • Mais pas confond’ le taux de profit, calculable par les prix, et pour des entreprises précises (qui peuvent gonfler ou crasher), et la baisse tendencielle de la valeur qui depuis des décennies est à l’échelle mondiale, globale. Peu importe que telle entreprise ou milliardaire gonfle irrationnellement, ça change rien que sur le système entier ya de moins en moins de valeur (et donc de plus en plus de surnuméraires, entre autre).
      http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

      Cela démontre son caractère intrinsèquement irrationnel, destructeur et auto-destructeur. Le capitaliste particulier doit s’imposer dans la concurrence s’il ne veut pas être écrasé par elle. Il doit donc produire avec le moins de main d’œuvre possible pour vendre à meilleur marché. Cependant, cet intérêt du capitaliste particulier s’oppose absolument à l’intérêt du système capitaliste dans son ensemble, pour lequel la baisse du taux de plus-value, et finalement de la masse de plus-value, représente une menace mortelle, à la longue. Ce qui caractérise la société capitaliste est exactement cette absence d’une véritable instance qui assure l’intérêt général, ne fût-ce que l’intérêt capitaliste. Le capitalisme se base sur la concurrence et l’isolement des acteurs économiques. Là où règne le fétichisme de la marchandise, il ne peut pas exister de conscience au niveau collectif. Toutes les tentatives historiques de « régulation », que ce soit à travers l’État ou à travers des cartels, des accords entre capitalistes, etc., n’ont marché que temporairement. Pendant une longue période, entre les années 1930 et 1970, on parlait souvent de « capitalisme monopoliste » ou « régulé » : l’intérêt général du système capitaliste aurait triomphé sur les intérêts des capitaux particuliers, disait-on, à travers des États très forts et à travers la concentration du capital sous forme de monopoles. Beaucoup de théoriciens marxistes, même parmi les meilleurs, comme l’École de Francfort, Socialisme ou Barbarie ou les situationnistes, y ont vu un stade définitif du capitalisme, marqué par la stabilité. Ensuite, le triomphe du néo-libéralisme a démenti ces pronostics. La concurrence sauvage a fait son retour sur fond de crise, et la dérive autodestructrice du système est devenue visible. Dans l’économie comme dans l’écologie, comme dans le désordre social, chaque acteur contribue, pour assurer sa survie immédiate, à une catastrophe globale qui finalement le frappera avec certitude.

    • @rastapopoulos mouais, j’ai le sentiment que Mr Phi est typiquement dans le clan de ceux qui fantasment sur l’IA qui va nous remplacer et même nous éliminer. On peut reprocher à Julia de manquer de colonne vertébrale politique mais sur la technique en elle même, il a plutôt les pieds sur terre (et il a jamais dit qu’il avait créé Siri, c’est les médias bullshiteurs et franchouillards qui écrivent ça).

      J’ai l’impression que l’IA générative, surtout de texte, impressionne beaucoup certains philosophes et psychanalystes (cf Paul Jorion que je suis un peu et qui me désespère sur ce point), ce qui me semble logique car voilà qu’un sérieux concurrent en maniement de mots (ce qui est une spécialité française qui plus est) semble leur voler la vedette !

    • Mr Phi fait du clickbait en te vendant l’idée que le type que personne ne connaissait à part dans les sphères spécialisées, serait le nouvel Aberkan, c’est à dire comme un type gagnant sa vie au moyen d’une capacité intensive à bullshiter à longueur de temps.

      En l’espèce, c’est Mr Phi qui vient de se prendre un méchant coup de projecteur sur sa capacité à bullshiter comme un Aberkan.

    • @alexcorp M’est-avis que tu commentes ça entièrement hors sujet, car tu réponds sur « les intentions et avis supposés » de Monsieur Phi, qui peut avoir un avis sur ci ou ça sur lequel on n’est pas d’accord, mais qui est toujours rigoureux, et donne toujours toutes les sources.

      Si tu regardes toute la vidéo + les sources, tu vois bien au contraire que TOUT ce que sort Luc Julia est soit factuellement faux et sorti de nulle part, soit dépassé de plusieurs années mais répété mot pour mot à l’infini.

      Et non ce ne sont pas « les médias » qui disent ça sur lui : c’est bien LUI qui a mis ça en place et les médias… reprennent la narration qu’il a mis en place sur lui-même. C’est totalement une narration inventée pour se mousser, basé sur aucun fait prouvable, pour devenir « l’expert attitré » sans en avoir du tout les compétences. Et ça aussi c’est prouvé point par point dans la vidéo (source sur l’histoire de Siri, brevets, et de nombreuses citations DE LUI qui affirme bien ça lui-même). C’est vraiment un cas d’école de « la construction d’un expert ex nihilo ».

      Il est aussi prouvé qu’il ne comprend rigoureusement rien aux LLM et à comment ça marche vraiment techniquement/mathématiquement derrière (en tout cas il en raconte absolument n’importe quoi dans ses confs).

    • @biggrizzly il me semble que tu racontes un peu n’imp, la vidéo est extrêmement bien faite et sourcée, et prouve l’affligeance de la construction fausse d’une expertise. Ta detestation de l’IA te fait commenter irrationnellement parce que « c’est pas bien de critiquer un monsieur qui a fait des confs pour critiquer l’IA » (alors qu’il raconte vraiment n’importe quoi dedans en fait). C’est l’impression que ça donne tout du moins, sinon va falloir dé-prouver toutes les sources qu’il donne dans la vidéo et dessous.

    • Si on résume :
      – il affirme lui-même qu’il a participé à Siri dans de fortes proportions jusqu’à faire croire à tout les médias ET au Sénat (et donc à tout le monde au public) qu’il l’a co-conçu : c’est totalement faux, ni l’histoire détaillée de Siri, ni les brevets utilisés dans Siri, ni les dates où il a travaillé ne correspondent à rien dans la conception de Siri
      – il montre dans ses discours qu’il ne comprend rigoureusement rien au fonctionnement des LLM (confond totalement le nombre de paramètres, et la quantité de données sources : AUCUN informaticien en IA/mathématicien sérieux ne confondrait ça)
      – il affirme mot pour mot les mêmes chiffres sur les erreurs des LLM dans des dizaines de conférences avec les mêmes chiffres depuis 2 ans et demi : ces chiffres sont FAUX dès la première étude qu’il cite (= l’étude ne montre pas ce qu’il affirme lui dans ses confs) ET en plus de ça ce ne sont plus du tout les mêmes résultats en 2025
      – il sort des chiffres de baisse 2 ans plus tard (64% de vrai puis 62%) : ça ne sort d’absolument nulle part, là même avec une étude qu’il aurait mal lu, c’est même pas ça, ya vraiment aucune source pour son affirmation, il sort ça de son chapeau par pure affabulation
      – il se dit mathématicien en plus par argument d’autorité : pas du tout
      – il sort des exemples de fausses réponses (Victor Hugo et autres) en disant que ça sort de la merde : même en 2023 c’était pas le cas, et tous les exemples qu’il donne, ça sort des bonnes réponses en 2025 dans tous les LLM
      – il affirme « démontrer mathématiquement » que les voitures autonomes ça peut pas marcher : aucune démonstration scientifique du tout, juste un exemple à la con sur la Place de l’Étoile à Paris : directement contredit par des vidéos de voitures qui s’en sortent parfaitement sans toucher au volant. Et il sort ça là ce mois passé au Sénat, pas en 2023 ! alors qu’il y a déjà plein de preuves en ligne que ce qu’il dit est faux : uniquement du bluff au culot !

      C’est vraiment un cas d’école de bullshit, déso.

    • Luc Julia est un quidam quelconque, qui ne fait de mal à personne, jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est pas un M. Chloroquine, il ne nous dit pas de ne plus nous vacciner, il n’a pas prétendu qu’il ne fallait pas faire ceci ou cela. Il a participé à des conférences à tâcher de vulgariser avec son expérience (et j’avoue humblement ne pas avoir visionner des masses de ses conférences).

      Cette tempête de merde dans un verre d’eau n’a aucun intérêt, à part faire des vues sur une chaîne Youtube d’un type qui est sorti de sa zone de confort. C’est du pur temps perdu, mais je perds du temps à y participer, c’est consternant.

      Rien que sur l’affirmation « c’est pas le créateur de Siri », un des co-créateurs a répondu à ce sujet sur X ou Bluesky, en expliquant qu’il n’est pas possible de dire que Julia n’est pour rien dans Siri, qu’il a eu un rôle, que Siri, c’est plusieurs étapes avant d’arriver à ce que les gens en connaissent, et que le procès qui est fait n’est pas mérité.

      La lune, le doigt. Cette tempête de merde, c’est exactement à ça que ça me donne l’impression d’assister. La bulle va éclater et on va pouvoir à nouveau respirer.

    • À ce compte là Aberkhane « ne fait de mal à personne », et tous les bullshiteurs du même genre. En réalité :
      1) bé non, le fait qu’ils hypnotisent des milliers des gens dans des confs + sur internet (donc millions in fine), ça influence la compréhension des gens, or pour avoir un avis sur des sujets, bah il faut en avoir une compréhension minimum (par dans le détail comme un ingénieur mais des bases communes non fausses pour en discuter ensemble). Or comme ces bullshiteurs racontent rigoureusement n’importe quoi, ils contribuent à ce que des millions de gens répètent ce n’importe quoi, et à la fin il est impossible de discuter de ces sujets (l’IA ou le cerveau ou n’importe quoi d’autres). Ce n’est pas comme ça que je vois « la science démocratique/citoyenne », c’est pas en racontant de la grosse merde à tout le monde.
      2) à force de construction de son image, il n’est pas juste invité dans mille conférences, mais carrément au Sénat, etc. Donc bien sûr que si il a plus d’influence que Aberkhane, et contribue à ce que les gens qui ont du pouvoir législatif comprennent encore moins comment tout ça fonctionne et les enjeux derrière.

      Ah et sinon : Monsieur Phi n’est pas du tout sorti de sa zone de confort : il n’est pas « un philosophe », il fait partie d’une équipe de vulgarisateurs scientifiques YT, et pas juste tout seul mais avec d’autres (dont des mathématiciens) il a fait de nombreuses vidéos pour expliquer le fonctionnement détaillé des LLM, justement pour ne pas rendre ça magique, et montrer les angles morts, ce que ça ne fera jamais, etc.

      Il n’est pas exagéré de dire que Monsieur Phi connait bien mieux le fonctionnement technique des LLM que Luc Julia. Vraiment. C’est donc d’autant plus faux de dire que c’est du clickbait parlant d’un sujet qu’il ne connait pas…

      Cela n’empêche en rien de penser que Monsieur Phi est plutôt du côté techno-optimiste progressisme-béat (je suis plutôt de cet avis), et d’avoir donc d’autres critiques à formuler. Mais cela n’a rien à voir avec son debunk d’un faux expert médiatique pour dégonfler la baudruche.

      Il le dit d’ailleurs lui-même dans la vidéo « ce n’est pas un genre très glorieux, mais là vraiment fallait faire quelque chose tellement c’est n’importe quoi ».

    • Il y a eu plusieurs autres déclarations depuis, toutes regroupées pour les journalistes feignants : https://monsieurphi.com/2025/08/22/luc-julia-a-t-il-menti-les-temoignages-des-co-fondateurs-de-siri-vs-les

      Je me permets d’insister sur ce point qui semble systématiquement occulté dans les quelques articles que j’ai lu sur l’affaire jusque là : on ne parle pas de récits un peu enjolivés par les médias et que Luc Julia aurait seulement le tort de ne pas corriger suffisamment (comme j’ai pu le lire ici ou là), ce sont bien les récits que Julia fait lui-même, entretient et renforce délibérément. Voyez par exemple cette vidéo de Kombini. Ou encore cet article récent de Libération carrément intitulé « Siri c’est lui », ou cette émission de France Inter publiée le lendemain de ma vidéo, pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.

      https://archive.is/20250822055735/https://www.liberation.fr/checknews/luc-julia-presente-comme-pere-de-siri-et-pape-de-lia-francais-raconte-t-il-n