ne sait pas, c’est peut-être pour se « laver » des lectures moyennes voire médiocres de ces derniers jours qu’elle a choisi d’aller cet après-midi vers une valeur presque sûre : elle s’est lancée dans un Romain Gary. Ah ! Ça fuse, ça fuse ! En dépit du fait que le ceusse soit un garçon Gary a de l’esprit, avec lui chaque mot est un bon mot et chaque phrase est une saillie, toutes les sentences sont définitives, c’est musical, tout n’est qu’apparente aisance, finesse et méchanceté.
Quelques exemples dès les premières pages ? Allez, en vrac :
« [Une fois] au sol, un cerf-volant a besoin de beaucoup d’amitié »
« […] Cabourg n’avait pas encore acquis ce charme désuet qui donne ses lettres de noblesse au mauvais goût du passé »
« Quant à nos chers parents, on frémit à l’idée de ce qu’ils deviendraient si leur arbre généalogique ne les cachait si bien »
« Elle avait une sainte horreur des mathématiques, car elle trouvait que les chiffres ont une fâcheuse tendance à proclamer que deux et deux font quatre, ce en quoi elle semblait voir quelque chose de contraire à l’esprit même de la Pologne »
ou encore :
« Il n’y a rien de plus triste que d’être seulement ce que vous êtes ».
Mazette. La vieille Garreau donnerait son âme au diable pour être l’auteuse ne serait-ce que d’une seule de ces formules.
#Jalouse.