Petite retrospective sur un PS qui a perdu son S (in english, S like « soul »)
RAGEMAG
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En 1981, le peuple avait rêvé que la vie changerait ; il pressentait désormais que rien ne serait plus comme avant. La morosité générale poussa les libéraux à faire de la pédagogie. Ils décidèrent, en 1984, de produire une émission de télé de vulgarisation destinée au bougre qui n’entendait rien à l’économie. Jean-Claude Guillebaud prît l’initiative d’écrire le scenario du programme, baptisé « Vive la crise ! » Yves Montand, acteur « de gauche tendance Reagan », joua le rôle de l’animateur. Libération en fit la promotion dans un numéro spécial. Dans les pages du torchon libéral-libertaire, Serge July expliqua que le pouvoir se devait « d’encourager et d’animer une sorte de grande révolution culturelle occidentale. » L’objectif : « faire des citoyens assistés des citoyens entreprenants. » Les Français étaient priés de s’adapter, de concevoir que « la crise est négative pour autant qu’elle est subie comme une maladie. » L’austérité les soignerait de leur inclination pour l’Etat providence. Il faudrait aussi « changer plusieurs fois de profession, de lieu d’habitation, éventuellement même de pays, et par voie de conséquence de culture, d’amitiés, et de partenaire tout en restant soi-même. »
Jaurès, reviens ! Ils ont tout bousillé !