Le parti pris propalestinien est assumé, jusque dans l’emploi des mots : les victimes des bombardements sont des « martyrs » ; l’armée israélienne y est décrite comme « l’armée de l’occupant » quand les factions armées palestiniennes sont indistinctement qualifiées de « groupes de la résistance ». La version anglophone de la chaîne défend la même ligne, même si le ton demeure plus modéré.
Fruit des moyens considérables déployés par Al-Jazira dans la bande de Gaza, la demi-douzaine de ses reporters qui sillonnent le territoire, renforcés par des journalistes issus de médias locaux, font aussi de la chaîne qatarie la quasi unique fenêtre d’expression des Palestiniens et des acteurs locaux vers le monde extérieur. La chaîne, créée en 1996, s’est fortement implantée dans les territoires palestiniens dès la deuxième Intifada (2000-2005).
Habitants, secouristes, ONG ou membres de l’ONU y ont antenne ouverte. Mais aussi le Hamas, jamais critiqué par la chaîne – à l’inverse de sa concurrente Al-Arabiya, une chaîne d’information saoudienne lancée en 2003 par Riyad pour la contrer. Les communiqués d’Abou Obeida, le porte-parole de la branche armée du groupe islamiste, y sont ainsi diffusés in extenso. Ceux de l’armée israélienne aussi, rétorque régulièrement la chaîne.