Stephane M

Antiraciste

  • Le choix qui nous attend : le droit international ou un « ordre international fondé sur des règles [états-uniennes] » ?
    Article de John Dugard, ancien membre de la Commission du droit international, Juge ad hoc de la Cour internationale de Justice, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés.

    publié le 21 février 2023 par la revue Leiden Journal of international Law (Cambridge University Press)

    traduction google
    https://www-cambridge-org.translate.goog/core/journals/leiden-journal-of-international-law/article/choice-before-us-international-law-or-a-rulesbased-international-order/7BEDE2312FDF9D6225E16988FD18BAF0?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=

    Article original
    https://www.cambridge.org/core/journals/leiden-journal-of-international-law/article/choice-before-us-international-law-or-a-rulesbased-international-order/7BEDE2312FDF9D6225E16988FD18BAF0

    • Tweet de novembre 2023 de Arnaud Bertarnd (entrepreneur) qui a attiré mon attention sur l’article ci-dessus.

      https://x.com/RnaudBertrand/status/1724098877727641720?s=20

      Une observation intéressante est qu’à bien des égards, cette guerre oppose « l’ordre fondé sur des règles » au « droit international » .

      Nous assistons à une attaque massive et sans précédent contre toutes les institutions censées préserver le droit international : l’ONU (avec même la destruction physique de leurs bureaux à Gaza, et je ne parle même pas des plus de 100 employés de l’ONU tués jusqu’à présent !), l’OMS, la CIJ, la CPI, etc. Et bien sûr sur les lois et principes mêmes qu’ils ont été créés pour défendre et représenter (qu’il s’agisse du droit humanitaire, des droits de l’enfant, du droit de la guerre, etc.).

      Par qui ? Par Israël et, en fin de compte, par leur soutien, les États-Unis, qui défendent « l’ordre fondé sur des règles », c’est-à-dire un système en dehors du droit international qui défend essentiellement tout ce que les États-Unis jugent comme étant dans leur intérêt et celui de leurs alliés à tout moment . Pour la meilleure définition que j’ai jamais lue sur « l’ordre fondé sur des règles », voir cette étude fascinante dans le Leiden Journal of International Law : https://cambridge.org/core/journals/leiden-journal-of-international-law/article/choice-before-us-international-law-or-a-rulesbased-international-order/7BEDE2312FDF9D6225E16988FD18BAF0#

      Donc, si l’on prend du recul, c’est un aspect clé de la bataille en jeu ici. Ce qui est bien entendu extrêmement ironique, car bon nombre de ces institutions et principes attaqués ont été créés par et au sein de l’ordre fondé sur des règles, souvent dans le but de préserver et de consolider les intérêts de l’ordre !

      Mais le monde a changé, de nombreux pays se sont adaptés aux règles actuelles de l’ordre et ainsi le respect des règles, le respect du droit international, est passé d’un fardeau pour les autres à un fardeau pour ceux qui les ont créés... C’est pourquoi il y a aujourd’hui un énorme fossé entre les actions des partisans de « l’ordre fondé sur des règles » et ce qu’ils devraient faire s’ils respectaient le droit international .

      L’autre immense ironie est que les pays du Sud – la Chine, les pays de l’ASEAN, les pays d’Amérique du Sud, les pays africains, etc. – sont désormais devenus de plus fervents défenseurs des institutions multilatérales défendant le droit international que l’Occident. Parce que ce sont eux qui se sont adaptés à ces règles, dans de nombreux cas avec beaucoup plus de succès que l’Occident.

      Tout cela pour dire que lorsqu’on vous dit que les pays du Sud cherchent à bouleverser « l’ordre fondé sur des règles », vous devez être très clair sur ce dont vous parlez. Ils cherchent à changer la situation dans laquelle les États-Unis et leurs alliés peuvent faire ce qu’ils veulent et ainsi se moquer du droit international. En fait, ce qu’ils veulent, ce sont des règles réelles que tout le monde respecte : ils veulent le droit international ! Et ceux qui veulent vraiment bouleverser les règles et faire essentiellement ce qu’ils veulent, sans tenir compte de aucune règle - comme nous le voyons en ce moment à Gaza - sont l’Occident, ceux qui cherchent à nous faire croire qu’ILS défendent une « politique fondée sur des règles ». commande".

      Comment cela va-t-il se terminer ? Je sais comment je veux que cela se termine : je crois fermement que nous avons besoin d’un ensemble de règles internationales que tout le monde doit respecter, notamment en matière de guerre et de paix, de souveraineté, d’ingérence dans les affaires d’autres pays, etc. Un monde où l’on peut massacrer des milliers d’enfants en toute impunité si l’on est le parti le plus fort.

      Mais je suis également réaliste et je crains que la seule façon d’obtenir un tel monde soit que les États les plus puissants le veuillent. Et j’ai totalement perdu toute confiance dans la capacité des États-Unis à faire ce qu’il faut à cet égard. C’est pourquoi j’attends avec impatience et encourage un monde dans lequel l’influence et la puissance américaines sont réduites, dans lequel d’autres puissances plus sages pourraient réussir là où l’Amérique a échoué.

      Si les horreurs qui se produisent à Gaza ont un côté positif, ce devrait être celui-ci : faire comprendre aux peuples du monde la nécessité d’abandonner « l’ordre fondé sur des règles » déséquilibré des États-Unis en faveur du droit international.
      5:16 PM · 13 nov. 2023
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