• La #Seine et les fleuves européens contaminés par un « #polluant_éternel » passé sous les radars

    Les analyses menées par le Réseau européen d’action contre les pesticides dans dix pays de l’Union montrent une présence généralisée de l’#acide_trifluoroacétique, qui appartient à la famille des #PFAS, à des niveaux élevés.

    Près de 1,5 milliard d’euros d’investissements, quatre ouvrages d’assainissement créés, dont un bassin de rétention des eaux usées et pluviales d’une capacité équivalente à 20 piscines olympiques… L’Etat et les collectivités n’ont pas ménagé leurs efforts pour rendre la Seine baignable pour les Jeux olympiques puis pour le public à partir de 2025. La « #baignabilité » de la Seine renseigne seulement sur sa qualité bactériologique à travers la surveillance de deux familles de bactéries (Escherichia coli et entérocoques). Une autre pollution, d’origine chimique, passe sous les radars. Un rapport publié lundi 27 mai révèle une « contamination généralisée » des cours d’eau en Europe par l’acide trifluoroacétique (TFA), un « polluant éternel » aussi peu connu que réglementé, issu notamment de la dégradation des pesticides appartenant à la grande famille des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/05/27/la-seine-et-les-fleuves-europeens-contamines-par-un-polluant-eternel-passe-s

    #rivières #fleuves #Europe #pollution

    • #Polluants_éternels : toutes les rivières d’Europe sont contaminées aux PFAS

      Seine, Oise, Aisne, Somme – mais aussi l’Elbe et le Danube : tous ces cours d’eau sont fortement contaminés par un polluant éternel. Lundi 27 mai, plusieurs associations européennes ont alerté sur des niveaux alarmants d’un PFAS « peu connu et largement non règlementé » dans les rivières du continent : l’acide trifluoroacétique, ou #TFA pour les intimes.

      Le TFA est un #métabolite : il provient de certains #désherbants et #fongicides (le #flufenacet notamment), ou des #gaz_fluorés réfrigérants. « Il est également le produit de dégradation terminal persistant d’environ 2 000 PFAS », selon le rapport du réseau européen d’action contre les pesticides (Pan Europe), à l’origine de l’alerte.

      Le réseau a donc cherché cette substance chimique dans vingt-trois échantillons puisés dans des cours d’eau et nappes. Et là, banco, dans 100 % de leurs analyses. Leurs résultats sont alarmants : « Les concentrations trouvées dans les échantillons d’eau étaient en moyenne de 1 180 nanogrammes par litre (ng/l), décrit Générations futures, membre de Pan Europe. C’est 70 fois plus élevé que la concentration moyenne de tous les autres PFAS examinés combinés. »

      En France, les concentrations sont particulièrement fortes : 2 900 ng/l à Paris dans la Seine ; 2 400 ng/l dans l’Aisne à Choisy-au-Bac ; 1 900 ng/l dans l’Oise à Clairoix ; 1 500 ng/l dans la Somme à Glisy. « Les cours d’eau français sont parmi les plus contaminés d’Europe, constate François Veillerette. Et ces pollutions sont directement liées à des activités agricoles intensives. »

      « Le TFA est la substance la plus persistante dans l’environnement que je connaisse »

      Malgré cette large contamination, très peu de pays se sont penchés sur le problème. Et pour cause : le TFA n’est pas considéré comme un produit dangereux à contrôler par les autorités européennes. Plus précisément, en 2003, l’agence chimique européenne (Echa) a conclu que le TFA était un « métabolite non pertinent », tout en reconnaissant que les informations toxicologiques disponibles étaient insuffisantes. Conclusion, il y a vingt ans : pas besoin de le surveiller ni de le réglementer.

      Autre problème, « sa toxicité reste incertaine », précise Pauline Cervan, de Générations futures. Très peu d’études scientifiques se sont en effet intéressées à la molécule, et l’immense majorité provient de l’industrie chimique. En 2021, une des rares études indépendantes a noté des malformations sur les lapereaux issus de mères exposées au TFA.

      En France, des riverains d’une usine gardoise produisant, entre autres, du TFA, ont développé des cancers — sans que le lien de causalité ait été établi. Jusqu’à 7,6 millions de nanogrammes par litre (ng/L) de TFA ont été mesurés dans les cours d’eau voisins de l’usine.

      « Le TFA est la substance la plus persistante dans l’environnement que je connaisse, insiste Pauline Cervan, toxicologue. Rien que cette donnée devrait faire primer le principe de précaution. » Les associations demandent donc que le TFA soit classé comme un « métabolite pertinent » – ce qui entraînerait sa surveillance dans les eaux et obligerait à revoir la commercialisation des pesticides le contenant.

      Contactées par Générations futures, l’Anses et la Direction générale de la Santé ont indiqué ne pas faire évoluer leurs positions. Pour le moment.

      https://reporterre.net/Polluants-eternels-toutes-les-rivieres-d-Europe-sont-contaminees-aux-PFA

    • TFA in Water: Dirty PFAS Legacy Under the Radar

      In February 2024, a joint research by the European Pesticide Action Network (PAN Europe) and its members revealed a sharp increase in the contamination of European fruit and vegetables with pesticides from the problematic chemical group of PFAS, also known as ’forever chemicals’. The current report focuses on their terminal degradation product, the highly persistent chemical trifluoroacetic acid (TFA). We analysed 23 surface water and six groundwater samples from ten EU countries for TFA residues and other PFAS.

      https://www.pan-europe.info/resources/reports
      #rapport