« Plus horrible qu’Abu Ghraib » : Un avocat raconte sa visite dans un centre de détention israélien
L’avocat Khaled Mahajneh décrit les conditions violentes et inhumaines qu’il a pu observer dans le centre de détention de Sde Teiman, lors de sa visite au journaliste Muhhamad Arab.
Par Baker Zoubi, 27 juin 2024 - Agence Media Palestine
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« La situation là-bas est plus horrible que tout ce que nous avons entendu à propos d’Abu Ghraib et de Guantanamo. » C’est ainsi que Khaled Mahajneh, premier avocat à avoir pu visiter le centre de détention de Sde Teiman. Plus de 4 000 Palestiniens arrêtés par Israël à Gaza sont détenus dans la base militaire du Naqab/Negev depuis le 7 octobre ; certains d’entre eux ont été libérés par la suite, mais la plupart sont toujours détenus par Israël.
M. Mahajneh, citoyen palestinien d’Israël, a d’abord été contacté par Al Araby TV, qui cherchait des informations sur Muhammad Arab, un reporter de la chaîne arrêté en mars alors qu’il couvrait le siège israélien de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza. « J’ai contacté le centre de contrôle de l’armée israélienne et, après leur avoir fourni une photo et une carte d’identité du détenu, ainsi que mon document officiel de procuration, j’ai été informé qu’ [il] était détenu à Sde Teiman et que l’on pouvait lui rendre visite ».
Lorsque Mahajneh s’est rendu à la base le 19 juin. On lui a demandé de laisser sa voiture loin du site, où une jeep de l’armée l’attendait pour le transporter à l’intérieur. C’était » quelque chose que je n’avais jamais rencontré lors d’une précédente visite dans une quelconque prison « , a-t-il déclaré à +972. Ils ont roulé pendant environ 10 minutes à travers l’installation – un réseau tentaculaire de remorques – avant d’arriver à un grand entrepôt, qui contenait une remorque gardée par des soldats masqués.
« Ils ont répété que la visite serait limitée à 45 minutes et que toute action susceptible de nuire à la sécurité de l’État, du camp ou des soldats entraînerait l’arrêt immédiat de la visite. Je n’ai toujours pas compris ce qu’ils voulaient dire », a déclaré M. Mahajneh.
Les soldats ont traîné le journaliste détenu avec les bras et les jambes attachés, tandis que Mahajneh se tenait derrière une barrière. Débarrassé par les soldats de son bandeau, Arab s’est frotté les yeux pendant cinq minutes, déshabitué à la lumière vive. La première question qu’il a posée à l’avocat a été : « Où suis-je ? » La plupart des Palestiniens de Sde Teiman ne savent même pas où ils sont détenus ; comme au moins 35 détenus sont morts dans des circonstances inconnues depuis le début de la guerre, beaucoup l’appellent simplement « le camp de la mort ». (...)
Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
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