Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • A l’Assemblée, des députés LFI « anti-républicains » ou « ultra-républicains » ?
    https://www.nouvelobs.com/idees/20240703.OBS90607/a-l-assemblee-des-deputes-lfi-anti-republicains-ou-ultra-republicains.htm

    par Xavier de La Porte

    Tout d’abord, est-il vrai que les députés LFI ne se comportent pas comme les autres à l’Assemblée nationale ? « Sur la forme, oui, on peut dire qu’ils cassent les codes », explique un vieil habitué de l’Assemblée. « Déjà, ils ont imposé l’abandon du costume cravate, détaille-t-il, ce qui change pas mal l’atmosphère du lieu, devenue soudainement beaucoup plus décontractée. Ensuite, quand ils ne sont pas d’accord, ils l’expriment de façon véhémente… » Une autre précise : « il y a un côté garnements du fond de la classe. Ils donnent l’air de ne pas écouter et d’attendre l’occasion de sortir le bon mot qui fera marrer les copains ».

    Le moment privilégié est celui des « questions au gouvernement » qui, concentrant l’attention médiatique, permet d’obtenir l’effet maximal : « certaines sorties sont visiblement calibrées pour faire une vidéo efficace sur Instagram ou sur TikTok ». Etienne Ollion, qui est sociologue au CNRS et étudie la vie parlementaire, objective ces observations : « LFI a prolongé en 2022 une stratégie de scandalisation inaugurée en 2017, qui était une réussite de leur point de vue car elle lui avait permis de trouver audience et visibilité, y compris à l’extérieur de l’Assemblée. » Mais en 2017, les députés LFI étaient au nombre de 17, ils sont 75 depuis 2022. Pour Etienne Ollion, cela change les choses : « L’Hémicycle est un petit espace. Quand on s’engueule, c’est parfois à cinq mètres, on se postillonne presque dessus. » Cela explique certains qualificatifs qu’on a beaucoup entendus pour décrire le comportement des députés de la LFI, depuis « puérils » jusqu’à « insultants ».

    Mais est-ce vraiment là le « jeu parlementaire » ? La stratégie de « bordélisation », du « bruit et de la fureur », de LFI en est-elle vraiment une dangereuse négation ?

    Les habitués précisent qu’elle est principalement réservée aux « questions au gouvernement », qui ne représentent qu’une toute partie du travail parlementaire, le plus spectaculaire sans doute, mais pas le plus important. Or, nous précise l’une d’entre eux, « si l’on considère que jouer le jeu de l’institution se manifeste dans la rédaction d’amendements, les motions de censure et l’usage de tous les outils à disposition des parlementaires, on devrait même considérer que les députés LFI sont plutôt ultra-républicains ». Et même, « quand ils utilisent le droit d’amendement pour faire de grand discours de politique générale, c’est pénible, mais cela manifeste surtout une idée assez haute du débat parlementaire ».
    Utiliser à plein la fonction tribunicienne de l’Assemblée

    Dans tout le travail plus invisible, en commission notamment, les députés LFI ne se démarquent pas des autres partis, ni par le sérieux ni par le respect des procédures. Ils sont même « beaucoup plus nombreux à s’exprimer dans les discussions d’amendement », que leurs adversaires d’extrême droite, nous préciser une autre, ce qui est le signe qu’ils sont « beaucoup plus nombreux à travailler ». « Côté RN, nous précise-t-on, on voit bien qu’un ou deux ont été désignés pour parler, les autres sont là pour voter. »

    #Assemblée_nationale #LFI #Xavier_de_La_Porte