Répression : les militants écologistes interdits de territoire
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Une mesure très similaire à ce que propose aujourd’hui le RN, appelée « l’injonction civile d’éloignement ». Sept ans plus tard, les policiers n’ont toujours pas été gratifiés de ce pouvoir, mais les peines d’interdiction de territoire, elles, se sont généralisées dans l’enceinte des tribunaux. Parmi les personnes ciblées, les auteurs de délits graves ou de violences conjugales, et plus récemment, un nombre inhabituel de militants écologistes. « Sur les 120 militants arrêtés pour avoir manifesté contre le projet autoroutier A69, 20 ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans le département du Tarn, voire du tracé entier de l’autoroute, obligation de pointer à la gendarmerie une à deux fois par semaine », témoigne Gaëtan, coordinateur anti-répression du collectif La Voie est libre.
S’il n’existe pas de chiffres recensant spécifiquement les interdictions de territoire prononcées contre les activistes écologistes, les interdictions de paraître ont été multipliées par 5,6 entre 2018 et 2021 selon le rapport de politique pénale du garde des Sceaux de 2022. « En plein état d’urgence après les manifestations contre la loi Travail de Macron, une poignée de militants étaient visés par une interdiction de territoire. Dans le cadre de la lutte contre l’A69, cela s’est systématisé et porte gravement atteinte à la liberté fondamentale de manifester », regrette Claire Dujardin, avocate au barreau de Toulouse, en charge des dossiers de certains militants ayant reçu jusqu’à deux ans d’interdiction du département du Tarn dans le cadre de leur contrôle judiciaire.