Voici une analyse qui est certes bien compatible avec la pensée oligarchique qui roule pour les banques, le profit et l’exploitation de la force de travail, sans vergogne en ce qui concerne la dévastation du vivant mais une chose se prépare : la France est dans le collimateur de toute l’institution financière globalisée et en premier lieu la BCE. En 2024, année « olympique » nous allons connaître un scénario à la grecque et ce sera dévastateur pour les plus modestes d’entre nous.
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Pendant des décennies, la France a bénéficié d’une impunité. Elle le devait d’abord à la solidité et à la flexibilité de la Ve République : le pays a toujours été gouvernable et l’Etat opérationnel. Ensuite, elle a bénéficié de la protection de la zone euro : elle est en partie fictive car l’Allemagne n’a ni la volonté ni les moyens de réassurer la France, mais elle était néanmoins considérée par les marchés comme crédible en raison de la nature systémique de notre pays pour l’Union comme pour la monnaie unique. Enfin, a joué l’incroyable efficacité du ministère des Finances pour prélever les impôts et les taxes, même avec peu de croissance, et de la manière la plus indolore et masquée possible. Contrairement à ce qui est dit, la fraude est très limitée en France, surtout si l’on considère les taux d’imposition. Vaille que vaille, l’Etat prélève tous les ans plus de 52 % du PIB, ce qui est extravagant.
Mais aujourd’hui, ces trois protections n’existent plus. Les législatives ont débouché sur une Assemblée ingouvernable éclatée en trois blocs, très loin d’une majorité même relative, et sans réel esprit de compromis. La dissolution a créé la crise politique, alors qu’elle sert normalement à la résoudre. La Ve République retrouve sa nature parlementaire des périodes de cohabitation. Mais la délégitimation du président et le blocage de l’Assemblée rendent a priori le pays ingouvernable, ce qui n’a pas de précédent depuis 1958.
Dans la zone euro, le changement est également spectaculaire, car nos partenaires ont compris que la France n’est pas seulement un risque pour elle-même mais pour eux tous puisque nous jouons avec leur monnaie, leurs finances, leur réputation sur les marchés. L’immunité de la France n’existe plus. La Commission a lancé une procédure de déficit excessif le 9 juillet, ce qui signifie que la France doit proposer des solutions pour rétablir ses comptes dès le 20 septembre. Par ailleurs, le ministre allemand des Finances a déjà indiqué que son pays s’opposerait à ce que la France puisse disposer du mécanisme de stabilité de la BCE si elle devait être touchée par un choc financier.
Sur les marchés, nous sommes dans l’œil du cyclone. Un calme de surface règne, lié au fait que la possibilité de l’arrivée au pouvoir du RN a été écartée et que le programme délirant du NFP ne paraît pas pouvoir être appliqué ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue juridique. Mais notre pays est désormais sous surveillance permanente, comme le montre l’écart de taux croissant avec l’Allemagne. Un programme de hausse massive des dépenses publiques et des impôts est insoutenable. S’il devait être expérimenté, la sanction serait aussi rapide qu’au Royaume-Uni en 2022.
Enfin, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques. L’année 2023 s’est achevée avec un dérapage du déficit de 4,9 % à 5,5 % du PIB. Ce n’était pas un accident, comme a tenté de le faire croire le président de la République, puisque, pour les cinq premiers mois de 2024, nous enregistrons un nouvel excès des dépenses de 6 milliards d’euros et un déficit des impôts de 1,4 milliard. La faiblesse des recettes est structurelle. Elle est liée à l’atonie de la croissance, à la montée des faillites, aux difficultés de nombreux secteurs : l’immobilier, l’agriculture, les banques et assurances qui sont télescopées par la montée des taux et la déstabilisation de la dette publique.
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