odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • La souffrance de Sderot : comment ses véritables habitants ont été balayés de la carte et de la mémoire d’Israël
    http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Robert_Fisk/Sderot_Huj_Najd_nettoyage_ethnique_Palestine_Nakba_261112.ht

    Donc, les gens de Huj avaient aidé l’armée juive de la Haganah à échapper aux Britanniques - et le remerciement qu’il obtinrent fut d’être envoyés à Gaza comme réfugiés. Selon Morris, trois mois plus tard, les trois chefs des kibboutzim les plus proches se plaignirent même par écrit auprès de David Ben Gourion, le premier Premier ministre israélien, du traitement infligé à leurs anciens voisins. Celui-ci répondit : « J’espère que le QG prêtera attention à ce que vous dites et qu’il évitera de telles actions injustes et injustifiées à l’avenir, et je ferai tout mon possible pour réparer ces choses au regard du passé. » Mais Ben Gourion ne donna pas d’instructions à la nouvelle armée israélienne pour permettre aux villageois de revenir à Huj.

    Le mois suivant, ils supplièrent de rentrer. Le Ministère israélien aux Affaires des minorités nota qu’ils méritaient un traitement spécial puisqu’ils avaient été « loyaux », mais l’armée israélienne décida qu’ils ne devaient pas rentrer. Ainsi, on a laissé pourrir les Palestiniens de Huj dans la Bande de Gaza, où leurs descendants vivent toujours comme réfugiés.

    Mais la Sderot d’aujourd’hui, écrit l’historien palestinien Walid Khadili, a été construite sur des terres agricoles appartenant à un autre village arabe qui s’appelait Najd, ses 422 habitants musulmans vivant dans 82 maisons, cultivant des agrumes, des bananes et des céréales. Ils ont partagé le même sort que les gens de Huj. Les 12 et 13 mai 1948, la Brigade Negev de l’armée israélienne - une fois encore, selon Morris - les a chassés. Eux aussi furent envoyés en exil à Gaza. Ainsi, le nettoyage ethnique de la Palestine, comme un autre historien israélien, Illan Pappé, le dit crûment, a bien balayé de l’histoire le peuple qui cultivait la terre sur laquelle Sderot serait construite.

    #Palestine #Israël #histoire