• Marx écologiste - A propos du livre de John Bellamy Foster, Michaël Löwy
    https://www.contretemps.eu/wp-content/uploads/2-CT-22-121-56-59.pdf

    (...) il existe une contradiction inhérente entre le système capitaliste, fondé sur le besoin d’expansion, d’accumulation et de croissance illimitée, et les écosystèmes de la planète. Un facteur particulièrement important dans ce conflit est le poids décisif, dans les économies capitalistes avancées, des intérêts liés aux énergies fossiles et au complexe automobile-industriel, avec tout ce qui en découle (le réseau routier, l’urbanisme, etc).

    (...) le point le plus fort de l’argumentation de Foster au sujet de Marx est sa mise en évidence de la critique par l’auteur du Capital du caractère destructeur du #capitalisme. Pour Marx, la dynamique de ce mode de production irrationnel produit une « rupture irréparable » de l’« interaction métabolique » (Stoffwechsel) des humains avec la #terre – « un métabolisme exigé par les lois naturelles de la vie elle-même » – avec des conséquences dramatiques : perte de fertilité des sols, désertification, déforestation, pollution des villes.

    Lecteur attentif des travaux du chimiste allemand Justus von Liebig, Marx lui rend hommage dans les pages du Capital : son mérite immortel fut d’avoir développé, du point de vue de la science de la nature, « le côté négatif, c’est-à-dire destructeur, de l’agriculture moderne ». Loin d’être « productiviste », comme prétendent certains écologistes hostiles au marxisme, Marx pensait que « tout l’esprit de la production capitaliste est en contradiction... avec les conditions permanentes de la vie exigées par la chaîne des générations successives » (Capital, vol. 3). Cette analyse de la « #rupture_métabolique » suscitée par le capital est une des contributions les plus importantes de Foster à une nouvelle lecture, d’inspiration écologique, des écrits de #Marx.

    #capital #écologie #écosocialisme #John_Bellamy_Foster

    • La Guerre de 14 avait confirmé en grand la destructivité inhérente au capitalisme, déjà pointée pour ce qui est de l’ordinaire des jours par Engels depuis la situation des classes laborieuses en Angleterre.
      La nuée et l’orage de cette première guerre « mondiale » fut très précisément un orage de feu où tout le capital fixe et tout le travail vivant furent orientés et réglés par et pour la « guerre totale ». De cet évènement, des révolutionnaires (et les surréalistes) firent quelque chose.

      On sait depuis plus de 5 décennies que la destructivité du capital relève aussi d’un autre rythme, ce qu’on nomme depuis peu capitalocène.

      Et c’est assez marrant que les écolos comme les appelos voient mis en cause leur anti-marxisme.

      (LM rappele le Libération d’avant 1978 : on publie tout ce qui fait exister l’organe. quant à la ligne générale, la question ne sera pas posée)