Les évaluations nationales des élèves ont à voir avec la volonté d’évaluer les enseignants eux-mêmes et de différencier leur rémunération.
Article de 2022 :
Paye au mérite : Histoire d’une obsession
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C’est Sarkozy qui lance dès 2007 l’idée d’une rémunération des #enseignants basée sur les résultats des élèves. Révélée par Education & formations, une revue de la Depp (n°86-87), la lettre de mission de N Sarkozy à Xavier Darcos, en 2007, l’invite à mettre en place un dispositif en ce sens. « Nous voulons que la rémunération des enseignants corresponde mieux à l’importance de leur rôle pour la nation… Nous souhaitons que le #mérite soit reconnu, tant au niveau individuel que collectif. C’est possible tout en étant objectif », écrit N Sarkozy. « Nous souhaitons que vous mettiez en place un dispositif d’évaluation beaucoup plus conséquent de notre système éducatif. Celui-ci devra comprendre quatre volets : une évaluation systématique de tous les élèves tous les ans, afin de repérer immédiatement les élèves en difficulté et de pouvoir les aider ; une évaluation régulière des enseignants sur la base des progrès et des résultats de leurs élèves ».
En 2009 JM #Blanquer revient rue de Grenelle comme directeur de l’enseignement scolaire du ministre Chatel. C’est à lui que revient de mettre en place l’évaluation de fin d’année de Ce1. Ces évaluations sont élaborées par la #Dgesco (division de l’enseignement scolaire), et non par la Depp (division des études du ministère). Elles seront obligatoires pour tous les élèves jusqu’à l’alternance politique de 2012 avant de disparaitre. JM Blanquer s’implique beaucoup dans la réalisation de cette commande élyséenne au point qu’on parlera « d’évaluations Blanquer ». Au point aussi de créer une prime spéciale de 400€ pour les enseignants qui les font passer, soit un cout d’une quarantaine de millions.
Dans ces évaluations on retrouve les deux objectifs de la lettre de mission de N Sarkozy. D’une part évaluer le niveau des élèves. D’autre part avoir une idée du mérite de l’enseignant à travers les résultats de ses élèves. Si l’évaluation avait été généralisée aux 4 [autres] niveaux [d’élémentaire], on aurait pu suivre les progrès des élèves et, en théorie, les lier à des enseignants précisément. Mais dans le discours public cet objectif n’apparait pas, ce qui n’empêche pas des enseignants de manifester des doutes.