est déçue ? Oui, un peu — enfin non, d’ailleurs, ce n’est pas vrai, elle n’est pas déçue parce qu’elle n’attendait pas vraiment quoi que ce soit de ce petit roman : pensez, une histoire d’amours bourgeoises et hétérosexuelles entre une plus toute fraîche rupine des beaux quartiers et un jeune avocat mi-gigolo mi-godailleur, c’était évident que ça allait lui passer au-dessus de la tête et c’est effectivement ce que cela fit. Elle a néanmoins torché le bouquin d’une traite puisque celui-ci avait le bon goût d’être plutôt bref et proprement écrit, c’est-à-dire sans plus de failles que de génie.
ALERTE DIVULGÂCHAGE : Seulement cette fin qui refuse d’en être une et cet épilogue en queue de poisson, franchement, mâme Giroud ? Z’en aviez marre d’écrire ? Z’aviez plus d’idées ? Vous vouliez laisser ça « ouvert » ? Non parce qu’il s’en eût fallu de peu que vous tinssiez un truc, là, quand même ; prise dans votre récit la vieille lectrice s’imaginait que la meuf indûment jalouse de la cliente que l’avocaillon fit acquitter allait buter celui-ci de la même manière que ladite cliente buta son amant à elle, ce pourquoi elle fut jugée ! Ça aurait provoqué une sorte de mise en abyme, genre « c’est celle qui dit qui y est », et il y aurait peut-être eu matière à trouver l’astuce malicieusement malicieuse. Tandis que là non, s’apercevant de son erreur la bourge dit grosso modo « Ah bah j’ m’a gourée » et puis plouf, ça se termine comme ça et on reste gros-jean comme devant.
Franchement, les gens, demandez conseil à la Garreau avant de rédiger des romans : elle n’en a jamais commis aucun mais en tant que dictateuse elle sait toujours très précisément comment les autres devraient écrire les leurs.
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→ « Mon très cher amour... », de Françoise Giroud. Ça se lit. Sans plus.