Résistance aux antibiotiques : quand la guerre en Ukraine réveille des inquiétudes mondiales | Investigate Europe
Développer un nouvel antibiotique peut coûter des centaines de millions d’euros avant même que les boîtes ne rejoignent les tiroirs des pharmacies. Et quand il y parvient enfin, il vaut mieux qu’il y reste confiné. En effet, si les antibiotiques sont sur utilisés, il y a des chances qu’ils deviennent vite inefficaces. En conséquence, la production d’antibiotiques n’est pas du tout intéressante pour les géants pharmaceutiques.
« Un fantastique nouvel antibiotique pourrait générer à la société qui le développe des revenus de 1,5 milliards d’euros sur les dix ans de son cycle de vie. Cela peut sembler beaucoup, mais ce n’est rien », soutient Enrico Baraldi, professeur de gestion à l’université suédoise d’Uppsala.
« Vous avez déjà dépensé plus de 50 millions d’euros entre la recherche et les premiers tests cliniques. Ensuite vous devez ajouter 300 millions pour les tests et les coûts post approbation... tout en sachant qu’il y a entre 60 et 70% de taux d’échec ».
Les grandes sociétés ont laissé tomber la production d’antibiotiques, déplore Christine Årdal, chercheuse à l’Institut Norvégien de Santé Publique. « Il n’existe que trois compagnies qui développent cliniquement de nouveaux antibiotiques ».