• En Israël, l’enquête impossible sur le fiasco sécuritaire
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    Des soldates israéliennes effectuant leur service militaire, après le visionnage d’une vidéo sur les attaques du 7-Octobre, au kibboutz de Réïm (Israël), le 11 septembre 2024. LUCIEN LUNG / RIVA PRESS POUR « LE MONDE »

    Les heures passent et les forces israéliennes se font attendre. Les assaillants battent et lynchent, torturent, tuent, brûlent les corps, vivants ou morts. Certains assaillants s’acharnent sur les cadavres, leur infligeant des violences post mortem, y compris sexuelles. Un rapport des Nations unies publié en mars à la suite d’une mission effectuée en Israël conclut que des « violences sexuelles se sont produites en plusieurs endroits de la périphérie de Gaza, y compris sous la forme de viols et de viols en réunion, au cours des attaques du #7_octobre_2023 ». Leur échelle ne sera jamais précisément connue, de nombreuses victimes ayant été tuées.
    L’opération tourne à une immense prise d’otages. Les assaillants ramènent 251 Israéliens et étrangers à Gaza, civils et soldats mélangés. A ce jour, 101 sont toujours entre leurs mains, sans qu’on sache précisément combien sont encore vivants. Selon le journal israélien Haaretz, la procédure « Hannibal » est alors déclenchée. Elaborée dans les années 1980, elle vise à empêcher la capture de soldats israéliens vivants, quitte à les éliminer avec leurs ravisseurs. La consigne aurait notamment été suivie dans les bases militaires d’Erez, de Réim et de Nahal Oz, ainsi que dans le kibboutz de Beeri, pour l’assaut d’une maison où 14 otages étaient retenus par des membres du Hamas – une seule captive a survécu. Un hélicoptère de l’armée aurait tué plusieurs civils israéliens, dont une résidente de Nir Oz.
    Les premières unités israéliennes arrivent sur les lieux vers 10 heures, près de quatre heures après le début du carnage. L’armée mettra deux longues journées pour repousser les combattants palestiniens, au prix d’opérations complexes. Le kibboutz de Nir Oz, à l’écart de la route 232, est oublié pendant plusieurs heures par l’armée. Dans le sillage des soldats, Zaka, une organisation de collecte des dépouilles, animée par des volontaires ultraorthodoxes, brouille, dans un amateurisme stupéfiant, les scènes des crimes, effaçant pour partie et à jamais les preuves qui auraient permis de documenter précisément ces quarante-huit heures en enfer. Quelque 1 200 personnes ont été tuées, deux tiers de civils, dont 36 enfants. Un bilan plus lourd que celui de la seconde Intifada, qui a duré de 2000 à 2005.

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