TEMOIGNAGE. « Maman, tu dois te battre parce qu’on n’a pas le droit d’empoisonner des enfants » : exposée aux #pesticides pendant sa grossesse, une fleuriste se bat pour la mémoire de sa fille morte
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Contrairement aux fruits et légumes, il n’existe pas pour les fleurs de réglementation européenne permettant de fixer des limites maximales de résidus. Ni d’ailleurs de contrôle de ces résidus, notamment dans les fleurs importées, qui peuvent pourtant contenir des pesticides interdits d’usage en Europe, et ce, en grande quantité. 85% des fleurs vendues en France sont produites à l’étranger, notamment en Afrique de l’Est et en Colombie. « Ces fleurs, ce sont des tueuses en puissance, et personne ne prévient ni les consommateurs, ni les fleuristes, qui sont les premiers exposés », se désole Laure.
Le problème est pourtant parfaitement connu des autorités françaises, comme le montre une réponse écrite de novembre 2022, du ministère français de l’Agriculture(Nouvelle fenêtre), à la question d’un sénateur concernant la « toxicité des roses vendues en France ». Le ministère de l’Agriculture admet ainsi que « depuis plusieurs années, des études montrent la présence régulière, sur des plantes ornementales, de résidus de substances dont certaines ne sont pas approuvées dans l’UE, à des niveaux parfois élevés ». Une situation qui « entraîne des risques pour la sécurité des professionnels qui manipulent les plantes ».
Un risque avéré pour les travailleurs, mais aucune réglementation pour les protéger. Comme nous le confirme PAN Europe, un réseau d’ONG européennes qui promeut l’adoption de solutions alternatives à l’utilisation des pesticides, et qui a saisi la Commission européenne à ce sujet. « Dans son courrier de réponse, daté d’avril 2022, la Commission nous explique avoir lancé une étude pour dresser un état des lieux de la situation en Europe, explique le réseau d’ONG. Elle nous confirme qu’aucune disposition en matière d’étiquetage, ni aucune mesure particulière d’atténuation des risques n’est actuellement en place dans les États membres concernant les résidus de pesticides dans les fleurs, et elle précise qu’aucun État n’a demandé à élaborer une législation sur ce sujet ».