marielle đŸąđŸš©

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Dette : ce n’est pas Ă  nous de payer !

    Gel des pensions de retraite pendant six mois, pour prĂšs de 4 milliards d’économies ; relĂšvement de la taxe sur l’électricitĂ© pour 3 milliards ; coupes dans les budgets des collectivitĂ©s locales Ă  hauteur de 5 milliards ; baisse du remboursement de la consultation mĂ©dicale pour 1,5 milliard ; coup de rabot sur les indemnitĂ©s journaliĂšres ; suppression de 4 000 postes d’enseignants
 le gouvernement s’attaque Ă  ce qu’il y a de plus vital pour tous.

    Des millions de travailleurs, de retraitĂ©s et de jeunes n’ont pas 1 000 euros par mois pour vivre. Ils renoncent dĂ©jĂ  Ă  se nourrir correctement. Ils se chauffent au minimum. Ils reportent la visite chez le mĂ©decin, l’ophtalmologiste ou le dentiste. Et il faudrait accepter que ce soit pire demain ?

    Le gouvernement Barnier parle de « budget de crise ». Mais pour le monde ouvrier, le budget de crise, c’est tous les mois ! Les classes populaires payent cher pour l’inflation. Souvent, le salaire d’un ouvrier ou d’un employĂ© ne suffit plus pour remplir le caddy et rĂ©gler toutes les factures, y compris la mutuelle et les assurances en augmentation constante.

    Tous, nous payons le prĂ©tendu dĂ©ficit des retraites en Ă©tant forcĂ©s de travailler deux ans de plus. Tous, nous sommes confrontĂ©s aux hĂŽpitaux et Ă  l’école qui manquent de moyens, aux Ehpad, aux crĂšches ou aux transports publics saturĂ©s : il faut que ces reculs s’arrĂȘtent.

    Et que le gouvernement ne nous parle pas d’« efforts partagĂ©s » ! La surtaxe prĂ©vue sur les ultra-riches est censĂ©e rapporter 2 milliards. Mais l’annĂ©e derniĂšre, les entreprises du CAC 40 leur ont versĂ© 70 milliards de dividendes. S’il manque toujours de l’argent pour payer les retraites, le personnel des hĂŽpitaux ou les professeurs, il n’en manque jamais pour les dynasties d’actionnaires, qui ne sont que des parasites.

    Le systùme capitaliste fonctionne comme une immense pompe aspirante des richesses produites par les travailleurs. Il n’est pas fait pour que leur travail paye, mais pour que l’argent aille à l’argent. Pour que le capital rapporte toujours plus de capital.

    En plus de s’enrichir au travers de l’exploitation, il faut encore que les capitalistes pillent les caisses publiques. C’est cela qui explique l’ampleur de la dette. Car l’État ne s’est pas endettĂ© pour faire des cadeaux aux salariĂ©s, aux retraitĂ©s ou aux chĂŽmeurs, mais pour en faire Ă  la bourgeoisie et aux groupes capitalistes.

    PrĂ©tendant amĂ©liorer « l’attractivitĂ© du pays », comme disait Macron, le gouvernement a supprimĂ© l’impĂŽt sur la fortune. Il a baissĂ© l’impĂŽt sur le capital et celui sur les bĂ©nĂ©fices. Au final, un boulanger a un taux d’imposition plus Ă©levĂ© que celui d’un actionnaire riche Ă  millions !

    Et comme si cela ne suffisait pas, l’État, comme les rĂ©gions, les dĂ©partements et les villes gĂ©rĂ©s par des Ă©curies politiques de tout bord ont encore arrosĂ© les grandes entreprises sous prĂ©texte de les aider Ă  investir, Ă  dĂ©carboner


    « Pour l’emploi dans la filiĂšre maritime française », le gouvernement a, par exemple, changĂ© le calcul de l’impĂŽt des armateurs. En deux ans, l’État a subi un manque Ă  gagner de prĂšs de 10 milliards, au profit quasi exclusif d’un seul groupe puisque le commerce maritime français est contrĂŽlĂ© aux trois quarts par le groupe CMA CGM. 

    10 milliards envolĂ©s, donc, pour un groupe capitaliste qui a fait un bĂ©nĂ©fice de 23,4 milliards d’euros en 2023 et un milliardaire, Rodolphe SaadĂ©, Ă  la tĂȘte d’une fortune de 32 milliards. Ce dernier est dĂ©sormais connu pour s’ĂȘtre offert le journal La Provence et la chaĂźne BFM TV. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

    Sanofi, gavĂ© d’argent public par le biais du crĂ©dit impĂŽt recherche, se dĂ©barrasse de ses chercheurs, et mĂȘme de la production de Doliprane, vendue dans une juteuse opĂ©ration financiĂšre.

    Les caisses publiques se vident pour remplir celles des multinationales et de la grande bourgeoisie : ce sont des vases communicants. Alors, cette dette n’est pas la nĂŽtre, c’est celle de la grande bourgeoisie, c’est Ă  elle de la rembourser jusqu’au dernier centime. Rien qu’en supprimant les cadeaux aux capitalistes, en tapant dans les 1 200 milliards accumulĂ©s par les 500 plus grandes fortunes et en rĂ©quisitionnant une bonne partie des 180 milliards de profits des entreprises du CAC 40, il y a plus d’argent qu’il n’en faut.

    Ce programme, il faut l’opposer au gouvernement Barnier et Ă  tous les politiciens qui se prĂ©tendent dans l’opposition mais qui le soutiennent de fait, Ă  commencer par Le Pen.

    Faire payer la grande bourgeoisie serait une premiĂšre mesure d’utilitĂ© publique. Mais l’exproprier et lui enlever son pouvoir de nuire reste la seule perspective pour en finir avec une sociĂ©tĂ© aussi injuste, inĂ©galitaire et barbare.
    Nathalie Arthaud

    ▻https://www.lutte-ouvriere.org/portail/editoriaux/dette-nest-payer-178763.html

    • RetraitĂ©s ։ accusĂ©s d’ĂȘtre privilĂ©giĂ©s !

      En annonçant le dĂ©calage de la revalorisation des pensions de base du 1er janvier au 1er juillet 2025 dans son futur budget d’austĂ©ritĂ©, le
      gouvernement veut faire 4 milliards d’euros d’économies aux dĂ©pens des retraitĂ©s.

      AussitĂŽt que cette mesure rĂ©voltante a Ă©tĂ© annoncĂ©e par Michel Barnier, mĂ©dias et politiques ont relancĂ© une honteuse campagne contre les travailleurs retraitĂ©s, coupables selon eux d’avoir un niveau de vie Ă©quivalent, voire supĂ©rieur, Ă  celui des travailleurs en activitĂ©.

      Le 7 octobre, une Ă©tude du cabinet de conseil Ă©conomique AsterĂšs est tombĂ©e Ă  pic pour justifier un nouveau serrage de vis Ă  leur encontre. Elle dit que les retraitĂ©s, malgrĂ© des revenus moindres, seraient privilĂ©giĂ©s car ils sont davantage propriĂ©taires de leur logement que les personnes de moins de 50 ans. Le rapport conclut que les plus de75 ans ne sont « que » 11,4 % Ă  vivre dans la pauvretĂ©, contre 20 % des moins de 18 ans. Comme si cela pouvait rendre plus acceptable le fait que les personnes ĂągĂ©es sont 2 millions Ă  vivre dans la pauvretĂ© ! Commesi cela pouvait faire oublier que ce sont les revenus de l’ensemble des travailleurs qui sont trop faibles par rapport Ă  l’explosion du coĂ»t de la vie !

      La rĂ©alitĂ©, bien connue des familles populaires, est que leurs proches Ă  la retraite ne parviennent souvent pas Ă  vivre dignement aprĂšs une vie entiĂšre de travail, c’est-Ă -dire Ă  rĂ©gler leurs factures quotidiennes, sans parler des frais de santĂ© qui augmentent avec l’ñge.

      Le dĂ©calage de six mois, du 1 er janvier au 1 er juillet 2025, de la revalorisationde la pension de base d’un retraitĂ© qui touche actuellement 1 400 euros par mois Ă©quivaudrait Ă  une perte totale d’au moins 105 euros, d’aprĂšs le magazine Capital.

      Cette mesure odieuse, soutenue par la campagne contre les retraitĂ©s prĂ©tendument « privilĂ©giĂ©s », vise Ă  clouer au pilori une catĂ©gorie de travailleurs pour mieux s’en prendre Ă  tous.

      MarlĂšne Stanis