MFMB

Féministe Antifasciste Antiraciste Curieuse

    • Le discours public sur la drogue est d’une stupidité totale,complètement emprunt de moralisation. On a la version de droite -consommer, c’est se rendre coupable de l’entièreté du trafic de drogue mondial, et la version de gauche -c’est un pb uniquement sanitaire et d’addiction /1
      Du coup on ne parle même pas du problème posé par le terme « drogue », comme si tout se valait : comme si un joint était de même nature que l’héroïne, comme si la conso de MDMA était la même que celle du crack, que ce soit en terme d’effets recherchés et d’effets sociaux réels /2
      On passe sur le fait que ces discours sont tenus par des alcooliques notoires alors que l’alcool a des effets souvent bien plus violents à tous les niveaux que beaucoup de drogues festives /3
      Première étape pour parler de drogue un peu sérieusement : préciser la drogue dont on parle, ou à minima la catégorie. /4
      Ensuite l’hypocrisie est insupportable : les milieux privilégiés sont sur-représentés dans la consommation de drogues et ce sont pourtant ces mêmes milieux qui se chargent de la répression des drogues de pauvres, tout en étant eux-mêmes assez impunis /5
      La répression des drogues a svt un soubassement raciste :on va surinvestir la lutte contre le cannabis avec des milliers de contrôle dans les quartiers pops, quand on va bien s’abstenir des fouilles systématiques dans les coins de bourges où ça prend de l’ecsta et de la coke /6
      Les chercheurs US ont déjà montré comment l’implantation du crack aux Etats-Unis et sa répression avaient le même objectif : contrôler et nuire à la communauté afro-américaine /7
      Il est évident qu’il faut la légalisation du cannabis et de nombreuses autres drogues récréatives, et la dépénalisation des drogues plus dures. /8
      Prendre en grande quantité de la drogue, quelle qu’elle soit, alcool compris, dans n’importe quelle condition, c’est dangereux, pour soi et pour les autres. Comme d’ailleurs plein d’autres consos immondes que nous fait ingurgiter le capitalisme /9
      Pour les cas graves - addiction à la cocaïne, au crack, à l’héroïne notamment - c’est évident qu’on a pas affaire à un problème de criminalité mais effectivement à un problème de santé publique et à un pb social où ces gens doivent être accompagnés /10
      Autre msg à la gauche pcq il faut arrêter de se raconter des histoires : la légalisation, et j’y suis favorable, elle est essentiellement pour les consommateurs, et en particulier pour les consommateurs blancs. Je m’explique... /11
      Il ne faut pas confondre cause et conséquence : le surinvestissement policier sur certaines drogues plus que d’autres appartient à un mécanisme de contrôle des quartiers populaires. Si ce n’est pas ce prétexte ce sera un autre. /12
      De la même façon, la légalisation apportera beaucoup de bonnes choses : quelques emplois, des impôts, des produits infiniment moins dangereux, moins de peur pour des consommateurs. Mais ça ne « réglera pas le trafic ». /13
      L’économie informelle éclot là ou l’économie formelle ne peut pas le faire. À cause d’un système économique inégalitaire et raciste, des pans entiers de la populations sont assignés au chômage et à la pauvreté. /14
      Pour le dire autrement, oui, quelques dealers pourraient se convertir à une activité légale, mais ça ne serait que très passager avant que des monopolistes de la distribution, des gros capitalistes, s’emparent du marché et qu’on retrouve les mêmes phénomènes d’exclusion /15
      On ne règle les problèmes de criminalité liés à l’économie informelle qu’en s’attaquant aux causes du développement de l’économie informelle : la pauvreté, le chômage, l’urbanisme, le racisme. Le reste c’est du baratin /16
      C’est vrai aussi des consos les plus « problématiques ». La santé mentale désastreuse des français explique aussi, par exemple, pourquoi autant d’entre eux ont besoin de la weed pour calmer leur anxiété et juste réussir à dormir. /17
      Des cadres, des avocats, des marins pécheurs, des employés de la restauration qui prennent de la coke, eh ben ça à avoir avec le travail, quand on demande aux gens de réaliser des performances impossibles, à des horaires impossibles /18
      Le crack on voit bien que souvent ça a avoir avec le fait d’être obligés de vivre dans la rue etc etc.
      La santé mentale c’est un sujet politique. Dans énormément de cas ça vient de ce que la société nous fait subir. Encore une fois, pas confondre les causes et les symptômes. /19

    • 2023 : Santé psychologique – Psychiatrie
      La consommation d’antidépresseurs chez les plus jeunes a augmenté de 62% entre 2014 et 2021
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/la-consommation-d-antidepresseurs-chez-les-plus-jeunes-a-augmente-de-62-

      Sauf lecture trop rapide du thread, l’addiction aux médicaments reste un tabou et un grand déni dans l’usage des drogues. Notamment ceux de la catégorie antidépresseurs et psychotropes. Le Fentanyl en vente comme anti douleur est responsable aux USA de 110.000 morts par overdose en 2023, imagine le nombre de personnes dépendantes.

      #santé_publique #drogues

    • Enfin, les études mettent en avant une détermination scolaire et sociale de la prescription de médicaments psychostimulants chez l’enfant et l’adolescent en France. Les enfants les plus jeunes de leur classe ou issus des milieux défavorisés présentent des risques accrus de médication.