• Anne Bouillon, avocate : « Le viol d’opportunité est une situation beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine »
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    Anne Bouillon, avocate : « Le viol d’opportunité est une situation beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine »

    Dans un entretien, l’avocate spécialisée en droit des femmes et violences conjugales dresse, à partir de sa pratique, une typologie des différents types de viols, de la prédation à la réappropriation, en passant par l’opportunité.

    (…)

    Un schéma récurrent est le viol d’une femme qui dort et a trop bu. Dans les prétoires, je rencontre fréquemment des personnes qui pourraient être nos voisins ou nos frères et qui ont violé, disent-ils, « parce qu’elle était là et que j’avais envie ». C’est par exemple l’étudiant qui s’écroule sur un canapé où une fille s’est endormie après une fête.

    Il n’a pas élaboré de stratégie, mais, à la faveur d’un petit matin désinhibé par l’alcool et d’une envie de sexe, il viole cette femme parce qu’elle n’oppose aucune résistance. Devant la cour d’assises, il explique qu’il « ne [pensait] pas que cela la dérangerait ». Sans doute n’en a-t-il pas conscience, mais il a la perception distordue que le corps des femmes est à sa disposition à condition de ne pas se faire prendre.

    • L’idée de disponibilité du corps des #femmes est le fruit d’un héritage, celui d’un système de domination qui continue de structurer notre société malgré ses évolutions. Penser que le violeur est un déviant est une facilité de raisonnement qui est contredite chaque jour dans les prétoires. Vouloir pathologiser ou marginaliser la figure du violeur est un processus facile pour faire l’économie d’une introspection nécessaire à l’éradication du #viol.

      https://justpaste.it/9ap03

      #hommes #viol_de_prédation #viol_de_réappropriation #viol_d'opportunité

    • Dans un couple ordinaire, réveiller l’autre qui dort avec des petits baisers est une pratique ordinaire . Commise par les hommes et les femmes. La question peut au sein du couple se poser et se demander si l’Autre préférait pas dormir...Dire non à ce moment là n’est pas évident.

    • Dire non n’est pas évident, c’est vrai, dans plein de situations. Par contre, s’arrêter quand il n’y a pas de « oui », ça doit devenir évident.

    • Oui ! @noun absolument. Savons nous reconnaitre le oui et le non dans ce cas de figure simple ? Se pose-t-on seulement la question du consentement ? Je doute. J’ai mis des années à me poser cette question ( suis une femme ) . Dans ma tête c’était il va être trop content ! Et puis j’ai eu des doutes un jour.

    • réveiller l’autre qui dort avec des petits baisers

      Nul besoin d’être juriste pour parler de viol ! Il y a viol quand il y a du sexe, anal, buccal, génital alors que l’autre dort, est saoul·e, est sous anesthésie ou n’a pas tous ses esprits ou n’exprime pas un consentement explicite.

      A toustes celleux pénétrées dans leur sommeil sans l’avoir demandé, pas de honte des mots, #un_viol_c'est_un_viol