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En Tunisie, 15 corps rejetés par la mer au large de la ville de Mahdia
Par La rédaction Publié le : 28/10/2024
Quinze corps ont été rejetés par la mer durant le week-end au large de la ville Mahdia, dans l’est de la Tunisie. Selon les autorités judiciaires de la région, les corps étaient en état de « complète décomposition ». Il n’était donc pas possible de confirmer s’il s’agissait de migrants irréguliers.
Les découvertes macabres n’en finissent pas en Tunisie. Lundi 28 octobre, Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Mahdia et de Monastir, a indiqué à l’AFP que 15 corps en état de « complète décomposition » avaient été rejetés samedi et dimanche par la mer.
Cette source n’était pas en mesure de confirmer s’il s’agissait de migrants irréguliers ou encore s’ils venaient tous de la même embarcation. Mais les corps ont été retrouvés au niveau de la ville côtière de Mahdia, l’un des principaux points de départs clandestins vers l’Europe.
Avec la Libye, la Tunisie dont le littoral est situé à certains endroits à moins de 150 km de la Sicile, en Italie, est le principal point de départ en Afrique du nord des migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.Chaque année, des dizaines de milliers de personnes originaires de pays d’Afrique subsaharienne tentent la périlleuse traversée depuis la côte est et notamment depuis la région de Sfax où ils vivent dans des conditions désastreuses. La plupart espèrent pouvoir fuir la Tunisie à bord d’une embarcation pour l’Europe.
Mais ils ne sont pas les seuls. Des milliers de Tunisiens cherchent également à quitter clandestinement leur pays, face aux difficultés économiques et aux tensions politiques depuis un coup de force du président Kaïs Saied à l’été 2021.Fin septembre, 36 migrants dont 20 Tunisiens et 16 Égyptiens, partis de Bizerte (nord), ont été secourus par les gardes-côtes sur un bateau en panne qui avait dérivé vers Nabeul (centre-est). Beaucoup de tentatives se soldent, hélas, par des drames. Début octobre, quinze migrants tunisiens, dont trois bébés, ont trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation au large de l’île touristique de Djerba. Vingt-neuf autres personnes avaient pu être sauvées dans cet accident aux causes inconnues.
Des corps sont également retrouvés régulièrement au large des côtes tunisiennes. Le 12 septembre, cinq femmes migrantes originaires d’Afrique subsaharienne et un enfant en bas âge ont été découverts morts au large de Monastir, au sud-est de Tunis.
Quelques jours plus tard, treize cadavres étaient retrouvés par une unité de gardes-côtes en Méditerranée, au large des villes de Chebba et Salakta, dans le centre-est de la Tunisie. Entre début 2024 et juin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé environ 400 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien, après au moins 1 300 morts ou disparus en 2023. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur la dernière décennie, plus de 30 000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3 000 l’an passé.
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