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Lutte contre l’immigration irrégulière : le Royaume-Uni signe des accords avec trois pays des Balkans
Par La rédaction Publié le : 08/11/2024
Londres va signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo destinés à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs ». L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon le gouvernement britannique.
Le Royaume-Uni multiplie les partenariats pour tenter de freiner l’immigration irrégulière. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 6 novembre qu’il allait signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo, trois pays de transit des migrants en route vers l’Europe de l’ouest. La coopération entre le Royaume-Uni et ces trois États vise à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs », précise Downing Street dans un communiqué.
L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon Londres. « Il existe un empire criminel qui opère sur notre continent, à l’origine d’un terrible bilan humain et qui porte atteinte à notre sécurité nationale », a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans le communiqué. « Le Royaume-Uni sera au cœur des efforts visant à mettre fin au fléau de la criminalité organisée liée à l’immigration, mais nous ne pouvons pas le faire de manière isolée », a-t-il ajouté.
Ces accords sont largement inspirés de celui conclu avec l’Albanie fin 2022. Le Premier ministre de l’époque, le conservateur Rishi Sunak, avait détaillé un éventail de mesures destinées, déjà, à lutter contre l’immigration illégale. Parmi elles, l’envoi d’agents de la police aux frontières britanniques à l’aéroport de Tirana, « des contrôles renforcés [...] à tous les points de passage frontaliers à travers le pays, des contrôles accrus sur les citoyens albanais qui se trouvent illégalement sur le territoire du Royaume-Uni et des échanges d’officiers de police de haut niveau dans les deux États », indiquait un communiqué du Home Office, l’équivalent du ministère de l’Intérieur.
En juin 2023, une campagne sur les réseaux sociaux avait été lancée par ce même gouvernement. Des publications avaient été largement diffusées sur Facebook et Instagram pour prévenir les exilés qu’ils « risquent d’être détenus et expulsés » s’ils arrivent illégalement au Royaume-Uni. À cette époque, les Albanais représentaient un tiers des personnes qui embarquaient sur des canots via la Manche.
Dès son élection en juillet dernier, le travailliste Keir Starmer a abandonné le projet controversé des précédents gouvernements conservateurs visant à expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés de façon irrégulière. Le Premier ministre met l’accent sur la lutte contre les réseaux de passeurs et veut accroître la collaboration avec les pays européens pour faire baisser les arrivées.
Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
En début de semaine, Keir Starmer a annoncé la création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche. L’argent servira notamment à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs. Le travailliste a également appelé à davantage de coopération avec la France, l’Allemagne et l’Italie pour contrer les passeurs, une « menace comparable au terrorisme » selon lui. Le Royaume-Uni, en sortant de l’Union européenne, a perdu l’accès à des bases de données, comme Eurodac, qui contient les empreintes digitales des demandeurs d’asile et migrants arrivant dans l’UE, et le Système d’information Schengen (SIS) portant sur des personnes recherchées, disparues ou en situation irrégulière dans cet espace de libre circulation.
Malgré les plans successifs en matière de lutte contre l’immigration illégale, les arrivées de migrants sur les côtes britanniques ne faiblissent pas. Depuis janvier, plus de 31 500 exilés ont débarqué au Royaume-Uni en traversant la Manche. Un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier où près de 30 000 migrants étaient arrivés en Angleterre par « small boats ». Mais on est encore loin du record enregistré en 2022 avec l’arrivée de 45 000 personnes.
Certaines personnes en revanche n’atteignent jamais les côtes anglaises. Ces dernières semaines, les drames se succèdent dans la Manche. On compte, pour le seul mois d’octobre, neuf décès dans cette zone maritime. Et depuis janvier, plus de 60 exilés au total ont trouvé la mort lors de cette périlleuse traversée. Ce qui fait de 2024 l’année la plus meutrière dans la Manche, depuis l’apparition du phénomène des « small boats » en 2018.
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