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    Après un premier échec, l’Italie transfert un deuxième groupe de huit migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 07/11/2024
    Huit migrants, originaires d’Égypte et du Bangladesh, doivent arriver jeudi en Albanie après avoir été interceptés en mer par les gardes-côtes italiens. Il s’agit du deuxième transfert de ce type, le premier ayant été invalidé par la justice italienne mi-octobre. Un tribunal romain avait estimé que les ressortissants de ces deux pays ne pouvaient pas être envoyés sur le sol albanais.
    Le navire militaire italien le Libra a quitté mercredi 6 novembre le port italien de Lampedusa. Avec huit migrants à son bord, le patrouilleur devrait accoster jeudi à Shengjin, en Albanie, indique la presse italienne. Ce débarquement est rendu possible par un accord signé en novembre 2023 entre Rome et Tirana qui prévoit que les exilés récupérés en mer par les gardes-côtes italiens soient envoyés en Albanie, où sera traité leur demande d’asile.
    Depuis lundi, les autorités italiennes procèdent, à bord du Libra, à l’identification d’un groupe de migrants interceptés en Méditerranée. Ce sont donc seulement huit personnes qui ont été sélectionnées pour le deuxième transfert de ce type en Albanie - Rome espérait pourtant envoyer au moins 60 migrants lors de cette rotation selon la Repubblica.
    Ces huit exilés, de nationalité égyptienne et bangladaise, resteront-ils plus de 48 heures sur le sol albanais ? Le mois dernier, la justice italienne a invalidé la rétention des 12 premiers migrants envoyés en Albanie, deux jours seulement après leur arrivée à Shengjin. Un tribunal romain a estimé le 18 octobre que la détention de ces personnes, originaires aussi d’Égypte et du Bangladesh, était illégale au regard du droit de l’Union européenne (UE) car ces deux pays ne peuvent pas être considérés comme « sûrs ».
    Pour contrer cette décision judiciaire et sauver son accord avec Tirana, la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a publié un décret le 21 octobre établissant une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs ». Afin de se conformer à la législation européenne, l’exécutif italien a exclu trois pays parmi les 22 de sa liste précédente de « pays sûrs ». Désormais, le Cameroun, la Colombie et le Nigeria en sont exclus. Toutefois, la nouvelle liste, qui a vocation à être mise à jour annuellement, comprend toujours le Bangladesh, la Tunisie et l’Égypte.
    Mais ce nouveau texte suffira-t-il à contrer la justice, comme le souhaite la cheffe du gouvernement italien ? Selon des juristes, cette modification législative risque de poser de nouvelles questions juridiques, et même avec ce décret, c’est bien la législation européenne qui prévaut malgré tout.
    Vendredi 25 octobre, des juges de Bologne, qui s’opposent à la politique migratoire du gouvernement, ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien. Et lundi, un tribunal sicilien a statué que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », s’appuyant lui aussi sur le droit européen. Reste à savoir quelles décisions prendront les tribunaux italiens dans les prochaines heures sur cette nouvelle affaire.
    Ce deuxième transfert intervient dans un contexte de fortes arrivées en Italie. Depuis lundi, environ 2 000 migrants ont débarqué dans le pays. Les huit exilés envoyés en Albanie ne représentent donc que 0,5% des derniers débarquements. « À ceux pour qui les centres en Albanie sont le tournant de la lutte contre les trafiquants, n’avez-vous pas l’impression de vous faire rouler par Meloni et ses acolytes », interroge la journaliste italienne de La Repubblica, Alessandra Ziniti.

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