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    Mer Méditerranée : l’Ocean Viking et le Sea-Eye 5 secourent 288 migrants
    Par La rédaction Publié le : 06/11/2024
    « L’embarcation surchargée gitait dangereusement et menaçait de chavirer », précise encore SOS Méditerranée. Certains migrants "souffrent de brûlures cutanées dues aux carburant et de mal de mer
    Un peu plus tard, le navire a porté secours à 38 autres personnes supplémentaires. L’ONG attend désormais des indications de Rome pour débarquer les naufragés.
    L’Ocean Viking venait de revenir dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone) en Méditerranée centrale. L’équipage avait déposé, vendredi, 25 exilés, secourus deux jours plus tôt en mer au port italien de Civitavecchia, au nord de Rome. De son côté, le Sea-Eye 5 a procédé à trois opérations de sauvetage entre mardi et mercredi, portant assistance à 110 migrants, indique l’organisation dans un communiqué.
    Les autorités italiennes ont attribué le port d’Ortona, sur la côte adriatique, au navire humanitaire de l’ONG allemande. Une décision dénoncée par Sea-Eye : « Les survivants ont besoin d’examens médicaux et de soins. Rester sur notre navire plus de 24 heures est inacceptable (...) », a déclaré Jan Ribbeck, chef de mission à bord du navire. Depuis des mois, les ONG déplorent l’attribution de ports italiens de plus en plus éloignés de la SAR zone. En début d’année, SOS Humanity révélait que rien qu’en 2023, les navires humanitaires ont gâché 374 jours – soit plus d’un an – à avaler les kilomètres, en prenant parfois plusieurs jours pour rejoindre des ports. Dans le détail, les navires ont réalisé plus de 150 538 km en un an pour emprunter des routes « inutilement longues », ce qui représente plus de trois fois et demi la distance d’un tour du monde.
    « Ce n’est pas une coïncidence, mais bien une tactique politique », assurait alors SOS Humanity. En cause ? Les mesures « d’obstruction et de criminalisation des ONG » du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Car pour les militants associatifs, assigner les bateaux de secours à des ports reculés est contraire au droit maritime international, selon lequel les États côtiers responsables, l’Italie et Malte, devraient se coordonner et attribuer un lieu d’accostage à proximité immédiate du navire. Et ce, afin de permettre un débarquement le plus rapidement possible en lieu sûr.
    Pour les ONG, cet éloignement implique aussi moins de temps passé à patrouiller dans la zone de recherche pour venir en aide aux embarcations, donc plus de morts en mer. L’année 2023 a d’ailleurs été la plus meurtrière en termes de décès sur la route migratoire de la Méditerranée centrale : selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 2 500 migrants y ont perdu la vie, sans compter les morts sortis des radars après des « naufrages invisibles », ces embarcations qui sombrent en mer sans laisser de trace, ou sans que personne ne le sache. Depuis janvier 2024, l’agence onusienne a enregistré plus de 1 300 morts dans cette zone maritime.

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