Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Parcoursup : au lycĂ©e, les notes sont devenues « un truc de dingue ! » | Les Echos
    ▻https://www.lesechos.fr/politique-societe/education/parcoursup-au-lycee-les-notes-sont-devenues-un-truc-de-dingue-2138476
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    Des parents s’interrogent : faut-il Ă©viter tel Ă©tablissement rĂ©putĂ© noter plus sĂ©vĂšrement, afin d’« avoir plus de chances dans Parcoursup » ? Certains lycĂ©es croient avoir trouvĂ© la parade, en fournissant deux bulletins de notes - l’un, officiel, pour Parcoursup et l’autre, officieux, pour se prĂ©parer Ă  la notation dans l’enseignement supĂ©rieur


    Mouhahaha

    Dans les universitĂ©s comme dans les grandes Ă©coles, les professeurs qui sĂ©lectionnent les candidats se disent dĂ©concertĂ©s par « l’inflation » des notes de contrĂŽle continu qui « altĂšre leur capacitĂ© Ă  distinguer les dossiers », Ă  l’instar de Sciences Po Paris. Son directeur, Luis Vassy, a dĂ©cidĂ© « d’accroĂźtre trĂšs sensiblement le poids de l’écrit du bac de français puisque c’est en fait la seule note qui soit notĂ©e de maniĂšre homogĂšne sur le territoire national », indique-t-il. Sciences Po va aussi renforcer le poids de l’oral, de sorte que Parcoursup ne pĂšsera plus que pour 50 % dans la sĂ©lection.

    C’est tellement de la merde.

    Dans les universitĂ©s comme dans les grandes Ă©coles, les professeurs qui sĂ©lectionnent les candidats se disent dĂ©concertĂ©s par « l’inflation » des notes de contrĂŽle continu qui « altĂšre leur capacitĂ© Ă  distinguer les dossiers », Ă  l’instar de Sciences Po Paris. Son directeur, Luis Vassy, a dĂ©cidĂ© « d’accroĂźtre trĂšs sensiblement le poids de l’écrit du bac de français puisque c’est en fait la seule note qui soit notĂ©e de maniĂšre homogĂšne sur le territoire national », indique-t-il. Sciences Po va aussi renforcer le poids de l’oral, de sorte que Parcoursup ne pĂšsera plus que pour 50 % dans la sĂ©lection.

    Les gus qui refusent d’admettre que tout ça n’est que de la merde !

    Comment en est-on arrivĂ© lĂ  ? La faute Ă  qui ? A la rĂ©forme du bac ? « Pas du tout ! » rĂ©pond Pierre Mathiot. Le problĂšme, c’est que le contrĂŽle continu est « maltraitĂ© dans tous les sens du terme ». « C’est l’échec absolu des plans d’évaluation d’établissements que nous avions tentĂ© de mettre en place avec Jean-Michel Blanquer [l’ex-ministre de l’Education nationale, NDLR] », estime-t-il en renvoyant « Ă  l’un des grands mammouths du systĂšme scolaire français qui consiste dans la maniĂšre de noter et dans la place de la note ».

    En France, on explique qu’un 17,5/20 ne vaut pas un 18/20, alors d’autres pays ne mettent pas de note
 « Les enseignants sont mis en difficultĂ© sur la notation, qui est pour eux une espĂšce de droit absolu, alors que la solution consisterait Ă  inventer des collectifs de travail, avec des enseignants se mettant autour de la table pour dire ’VoilĂ  comment on note, tous ensemble ’ ». Une « rĂ©volution » qui paraĂźt encore bien lointaine.

    L’annonce d’une nouvelle Ă©preuve anticipĂ©e de mathĂ©matiques changera peut-ĂȘtre la donne. Luis Vassy la voit comme un moyen de « sortir de la contrainte du contrĂŽle continu » et de « disposer de donnĂ©es objectives des Ă©lĂšves le plus tĂŽt possible » dans la procĂ©dure de sĂ©lection. Sa mise en oeuvre risque toutefois de rouvrir la guerre du bac et des coefficients entre les Ă©preuves terminales.

    • La faute Ă  qui ? A la rĂ©forme du bac ? « Pas du tout ! » rĂ©pond Pierre Mathiot.

      ben voyons ! la rĂ©forme du bac a suivi Ă  la lettre les recommandations du rapport 
 Mathiot. cf.

      RĂ©forme du baccalaurĂ©at : le rapport Mathiot | vie-publique.fr
      ▻https://www.vie-publique.fr/en-bref/19823-reforme-du-baccalaureat-le-rapport-mathiot

      Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a reçu le 24 janvier 2018 le rapport de Pierre Mathiot sur la rĂ©forme du baccalaurĂ©at Ă  l’horizon 2021.

      c’est d’ailleurs mentionnĂ© dans l’article et dans la citation mise en exergue
      Pierre Mathiot, concepteur de la réforme du bac

    • Ce qui est Ă©tonnant est de dĂ©couvrir ce problĂšme seulement maintenant... D’ailleurs, ce problĂšme se retrouve partout, et pas juste au passage secondaire-universitĂ©, mais aussi aprĂšs, sur le passage de la licence Ă  la maĂźtrise. En amĂ©rique du nord, je vois des universitĂ©s oĂč (dĂ©solĂ©, on note en lettre) la note moyenne d’un cours est A (qui peut ĂȘtre la meilleure note), autrement dit, dans un dossier, A signifie Ă  la fois « le/la meilleur » et en mĂȘme temps « note moyenne ». Depuis des annĂ©es, je me retrouve Ă  devoir classer des candidat(e)s (pour des bourses, des admissions, des stages), et c’est devenu juste n’importe quoi. On ne peut plus regarder les notes, qui ne veulent plus rien dire*, on regarde le reste (extra-curriculum, et recommendation). AprĂšs, on est typiquement dans un problĂšme de loi de Goodhart (â–șhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Goodhart) : si un critĂšre est utilisĂ©, il est dĂ©tournĂ©. On est clairement arrivĂ© dans un monde de surenchĂšre, et c’est triste...

      * je suis Ă©tonnĂ© que personne n’évoque, en France, le systĂšme utilisĂ© au QuĂ©bec (la cote R ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Cote_R, @simplicissimus retrouvera des idĂ©es classiques de statistiques de modĂšles hiĂ©rarchiques, de positionnement d’élĂšve dans une classe, d’une classe dans un Ă©tablissement)

    • Cette dĂ©rive ce sont les lycĂ©en·nes qui l’ont le mieux anticipĂ©e, et ce dĂšs la premiĂšre annĂ©e de la rĂ©forme Blanquer. En tant que reprĂ©sentant des parents d’élĂšves il a fallu que j’explique aux profs que chaque note Ă©tait cruciale, car il est plus facile de diminuer une moyenne que de la remonter. Ils n’y avaient pas rĂ©flĂ©chi, Ă  l’époque. Les lycĂ©en·nes si.

    • Mais du coup faut revenir Ă  des notes plus sĂ©vĂšres qui classent vraiment (puisque quand mĂȘme ya physiquement une limite de nombre Ă  chaque formation, BTS, licence, maitrise, etc donc fatalement il FAUT trier non ?), et rĂ©autoriser plus de redoublements (mais ya pas assez de places dans les lycĂ©es puisque ya toujours des nouvelles gĂ©nĂ©rations qui arrivent) ? Mais au risque que plus de monde arrĂȘtent les Ă©tudes longues comme avant ?

    • Non, le problĂšme c’est qu’ils ne veulent pas ouvrir de places en fac et au lycĂ©e oĂč la dĂ©mographie le nĂ©cessiterait.

      La rĂ©forme Blanquer, c’est juste ça : limiter les entrĂ©es dans le supĂ©rieur et laisser le marchĂ© et les privĂ©es se partager ceux qui peuvent.

      Avant, le bac Ă©tait le premier diplĂŽme d’études supĂ©rieures : tu l’avais, tu pouvais t’inscrire au moins en fac.

      Comme on a poussĂ© les murs au taquet depuis 30 ans et qu’on ne veut pas mettre une thune de plus (voire mĂȘme se refaire sur la bĂȘte), toutes les rĂ©formes ont eu pour objet de marginaliser le bac qui est devenu purement dĂ©coratif et de mettre en place la sĂ©lection partout selon des critĂšres les plus arbitraires (ou les plus contournables) possibles
 pour les classes moyennes et populaires.

      Faut vraiment bien voir l’ensemble du tableau : tu entrais en fac mĂȘme avec un bac au repĂȘche, maintenant, tu n’y arrives plus forcĂ©ment avec une mention.

      Tu choisissais l’endroit et la matiĂšre Ă  Ă©tudier, maintenant, c’est rĂ©servĂ© Ă  une toute petite Ă©lite pendant que les autres ont des choix par dĂ©faut, contraints et rĂ©signĂ©s
 et souvent loin de chez eux.
      Pour ceux qui ont des moyens financiers, c’est moyennement embĂȘtant.
      Sans argent, avec le prix des transports et l’inflation de loyers, c’est mission impossible
 et autant de jeunes qui ne peuvent plus Ă©tudier.

    • Si on en croit tous ces dĂ©veloppements, on s’aperçoit que dans les « dĂ©mocraties » de l’Occident global, c’est un peu comme dans les rĂ©gimes autoritaires post soviĂ©tiques : les gens s’adaptent pour se faufiler entre les mailles du filet coercitif. Et dans la chaĂźne de commandement, tu as des gonzes qui prĂ©fĂšrent bidouiller en loucedĂ© plutĂŽt que dĂ©noncer la catastrophe. En parallĂšle (et Ă  l’origine du problĂšme), tu as les malfaisants qui ne pensent qu’à se gaver et Ă  entretenir leurs rĂ©seaux en faisant en sorte que leurs copains puissent aussi partager le fromage.

      #consanguinité (des élites) #gestionnaires_du_cheptel_humain #surnuméraires #capitalisme_du_désastre

    • On rigole comme ça mais n’oublions pas que c’est ainsi qu’on s’est retrouvĂ© avec un mĂ©chant virus qui a pu prendre l’avion vite fait suite Ă  un accident de laboratoire signalĂ© trop tardivement Ă  cause de la crainte des sanctions.

      (Merci de votre attention : c’était la minute comploplo du Dr Sombre).
      #don't_look_up