ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • Sur X, la candidate d’extrême droite allemande Alice Weidel au micro complaisant d’Elon Musk
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/10/sur-x-la-candidate-d-extreme-droite-allemande-alice-weidel-au-micro-complais

    Peinant à contenir sa satisfaction, elle a pu composer une image totalement nouvelle de son parti, soudainement devenu « libertarien et conservateur », bien que « présenté de façon extrêmement négative comme un parti extrémiste », a-t-elle déploré. L’occasion pour elle d’avancer un argument historique, « en tant qu’économiste » : « Sous le IIIe Reich, les national-socialistes, comme le dit leur nom, étaient socialistes », a-t-elle expliqué, tandis que M. Musk acquiesçait. Hitler « était communiste et se considérait comme socialiste. L’Etat a nationalisé l’industrie et relevé les impôts ». Par ailleurs, « la première chose qu’il a faite est de mettre fin à la liberté d’expression et contrôler les médias », a-t-elle insisté, défendant opportunément la liberté d’expression, alors que le milliardaire américain pourfend la réglementation européenne sur l’industrie de la tech, qu’il identifie à de la censure. « Exactement, c’est ce qui s’est passé », a abondé Elon Musk.

    Ainsi, « le plus grand succès après cette période terrible a été de désigner Adolf Hitler comme de droite et conservateur. Il était exactement l’inverse, a-t-elle argumenté. C’était un type communiste, socialiste. Point final. Et nous sommes exactement l’opposé, nous sommes des libertariens conservateurs ». La preuve ? « L’antisémitisme est profondément ancré à gauche, et ça a toujours été le cas », a-t-elle argumenté, évoquant les attaques du 7 octobre 2023 en Israël. Au contraire, l’AfD « protège l’existence d’Israël » et « est la seule à protéger les Juifs, ici, en Allemagne car les autres partis ont fait l’inverse (…), laissant entrer des millions de gens et les laissant commettre des crimes dans la rue », a-t-elle expliqué.

    • Ce qui me frappe, au-delà de l’inversion totale, c’est qu’elle reprend des thèmes relativement banals dans la droite américaine, mais nettement moins en Europe.

      Le sophisme débile « il y a socialisme dans national-socialisme, donc le vrai héritier de Hitler ce sont les socialistes » (donc Bernie Sanders), c’est déjà assez largement répandu chez les Républicains américains. Et pour le coup, si ça peut fonctionner avec une certaine nullité éducative américaine en histoire-géo internationale, j’ai un peu de mal à croire que ça pourrait prendre en Allemagne.

      De la même façon, se désigner comme « libertarien », en Europe, ça me semble encore très hors-sol. Certes on trouve des activistes sur les réseaux qui utilisent ce terme (mais presque exclusivement de manière négative), mais à ma connaissance, les mouvements politiques eux-mêmes ne se désignent pas comme tels en Europe, et le mot est relativement inconnu dans les médias mainstream. Dans ma jeunesse, on entendait parfois parler d’« anars de droite », mais ça suscitait déjà plus de questions qu’autre chose. Alors « libertarien », je doute que ça dise grand chose au grand public (outre le fait qu’il me semble qu’entre les années 90 et les années 2020, l’acception du terme a changé, passant d’une dénonciation de libertaires américains post-soixante-huitards mal dégrossis, très présents apparemment parmi les fondateurs de la Silicon valley, à l’alt-right trumpiste aujourd’hui – et entre temps, il me semble qu’un Rand Paul n’avait pas la même image au tournant des années 2000 qu’un Elon Musk aujourd’hui).

      Du coup, ça me fait l’impression qu’elle adopte le langage de Musk et des éventuels soutiens de l’alt-right américaine, mais que par contre-coup, son discours doit sonner assez étrange et hors-sol pour ses propres électeurs en Allemagne, non ?

    • Le socialisme du nazisme, ça s’en va et ça revient. Ici, c’était, pour l’extrême droite, une manière non pas de le condamner mais de le réhabiliter.

      Ce jeudi 28 octobre [2010], en fin de matinée, le président du Front National, Jean-Marie Le Pen est en train de plancher devant les étudiants du Centre de formation des journalistes à Paris, dans le cadre des « Rendez vous du CFJ ».
      "Dans national-socialisme, il y a socialisme. Il y avait un contenu socialiste considérable qui a transformé la société allemande beaucoup plus qu’aucune autre force politique ne l’avait fait" vient-il de déclarer.
      « La (seconde) guerre mondiale est la référence unique de notre pays » a-t-il dénoncé par la suite.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/10/28/jean-marie-le-pen-explique-le-national-socialisme-aux-etudiants-du-cfj_59769

      « Le national socialisme, c’est du socialisme », Marine Le Pen face au maffieux ex OCI, Le Guen, 2015
      https://www.dailymotion.com/video/x2tziyd

      Interrogée par la journaliste Apolline de Malherbe sur l’existence d’une forme de national socialisme (nazisme, ndlr) au Front national, Marine Le Pen répond par l’affirmative, précisant que c’est du « socialisme ». Et d’insister, malgré la fronde de Jean-Marie Le Guen : « Le national socialisme, c’est du socialisme ».

      Ce qui a changé c’est que le seul collectivisme licite est celui des riches.

      #extrême_droite #nazisme #contorsions