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« Ce que doit ressentir une araignée qui fait bien son travail... »
La phrase me hante depuis que je l’ai entendue sur ce plateau de télévision. Laura Vazquez est là, presque transparente dans son pull gris, assise sur le fauteuil de La Grande Librairie, et sa voix douce laisse échapper ces mots qui, depuis, ne me quittent plus. L’araignée et son travail. La toile et le silence. L’effacement et la précision. Et je reste hypnotisé par les mouvements du livre qu’elle tient comme au bord de la mer les voiliers prennent peu à peu le vent du large, sous nos yeux elle disparaît et quelque chose d’incroyable appararaît.
Je résiste.
Je l’observe qui lit un extrait de son « Livre du large et du long ». Ses mains tremblent légèrement, mais sa voix est ferme : « Je vous raconterai ce que j’ai vu et deviné du monde et des signaux qui nous entourent ». Le plateau de télévision disparaît de plus belle. Ne reste que cette voix, ce fil tendu entre elle et nous, cette présence paradoxale qui s’efface pour mieux laisser surgir les mots."