Vasile Heresanu, 48 ans, et Georges Sitja, 59 ans, ont été condamnés à huit mois de prison. Alors qu’un juge des libertés et de la détention avait refusé, mercredi, à l’issue de leur garde à vue, de les incarcérer jusqu’à l’audience du lendemain, le tribunal correctionnel a prononcé un mandat de dépôt. Arrivés libres à l’audience, les deux scientifiques ont été conduits en détention mais, dans un délai de cinq jours, ils seront placés sous bracelet électronique pour purger leur peine à domicile.
Tôt le matin des faits, les deux hommes se retrouvent dans leur laboratoire au CNRS où ils remplissent deux bouteilles isothermes d’azote liquide à − 190 °C, un produit très volatil. L’idée germait depuis un mois, l’azote ne présentant pas de danger mais sa transformation en gaz faisant monter la pression dans son contenant jusqu’à le faire éclater. « Un pétard comme une roue de vélo qui éclate », ont-ils expliqué. La manipulation est souvent pratiquée pour des activités d‘éveil scientifique dans les écoles. Durant leur garde à vue, le laboratoire de police technique et scientifique a refait l’expérimentation concluant au dégagement d’une fumée blanche, à l’éclatement de la bouteille, à la projection à moins de cinq mètres de morceaux de plastique « non tranchants, non vulnérants ».
Les deux hommes avaient laissé leurs téléphones chez eux pour ne pas être géolocalisés, enfilé des gants bleus, couvert leur visage d’un masque chirurgical mais les caméras de surveillance les ont facilement « pistés » pour les retrouver un peu plus loin devant la voiture de l’un d’entre eux avec une plaque d’immatriculation très lisible.