• « Ces documents sont inestimables » : des listes de convois de déportés du camp de #Royallieu retrouvées dans un grenier 80 ans plus tard

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/compiegne/ces-documents-sont-inestimables-des-listes-de-convois-d
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/Y8NVKsqPi4TZVxBlYXCBD1Ut1hw/930x620/regions/2024/07/12/chloe-cover-youtube-2024-2-6690f689180e6150517312.jpg

    Spoiler : le grenier est celui de la délégation de la Croix-Rouge de Compiègne qui n’a jamais déménagé depuis 150 ans. #france #nazis #déportation #archives #accès_aux_archives

    « C’est là que le facteur chance inhérent à toute découverte extraordinaire entre en jeu : depuis sa création en 1860, la délégation de la Croix-Rouge de Compiègne n’a jamais déménagé. Depuis 150 ans, elle occupe le même hôtel particulier situé rue Le Féron.

    Donc je vais rue Le Féron. On me donne la clé du grenier. Je monte. C’est un vrai grenier. Avec des tas de choses entreposées là depuis des dizaines d’années. Je commence à fouiller. Et là, à terre, dans un carton, le vrai cliché du carton oublié et plein de poussière, je retrouve un stock d’archives allemandes qui concernent le camp de Royallieu. Et au milieu de tout ça, deux gros livres. »
    L’une des deux listes de déportés du camp de Royallieu découvertes dans le grenier de la Croix rouge de Compiègne.

    • © Mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne

    Deux gros livres qui sont en fait les listes sur lesquelles sont tapés à la machine à écrire le nom et la date de naissance de ceux qui vont partir en déportation. Deux listes de convois vers les camps de concentration...

    • La #Croix-Rouge française pendant la seconde guerre mondiale
      La neutralité en question

      https://shs.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2009-1-page-149?lang=fr

      Depuis 1945, la Croix-Rouge française est régulièrement mise en cause pour son attitude pendant la seconde guerre mondiale. En 1948, son comportement vis-à-vis des déportés politiques en Allemagne avait été violemment critiqué par le Dr Jean Rousset dans un bimestriel lyonnais intitulé Albums du crocodile [1]. Interné à Fresnes, déporté à Buchenwald puis à Neu-Bremm, le Dr Rousset, à partir de sa propre expérience, dénonçait le caractère non seulement inutile mais aussi nuisible de l’action de la Croix-Rouge française, son absence dans les prisons pour détenus politiques, les paquets de vivres mangés par les gardiens, la distribution de livres exclusivement consacrés à la religion. Dans les camps de concentration allemands, il mettait en parallèle l’action des Croix-Rouges norvégienne, suédoise et danoise, très utile aux prisonniers, avec celle de la Croix-Rouge française, absente des camps et qui ne se souciait guère de savoir si les colis, par ailleurs « ridiculement mesquins », arrivaient bien à leurs destinataires. L’accusation s’élargissait à la Croix-Rouge française d’après la Libération, jugée par l’auteur encore pire que celle qui agissait sous l’Occupation.

      En 1997, le périodique Impact médecin hebdo, dans un dossier sur « Les médecins et Vichy [2] », lui consacrait aussi un article qui soulignait, à partir de trois témoignages, les limites de la neutralité de l’organisation humanitaire, suspectée de ne pas avoir averti les juifs parisiens de la rafle du Vel’ d’hiv’ ou soupçonnée d’indifférence vis-à-vis du sort des internés de Pithiviers ou de Drancy.

      (…)

      C’est à peu près à ce moment que le même Bernard Kouchner adressait au président de la Croix-Rouge française une lettre rappelant la circulaire du Premier ministre visant à faciliter l’accès aux archives publiques de la période 1940-1945 [3] et manifestant la volonté du secrétariat d’État à la Santé que la Croix-Rouge française rende accessible aux chercheurs les archives dont elle pouvait disposer sur cette période [4].

      Contrairement à la Croix-Rouge internationale, qui a fait l’objet d’importants travaux – notamment sur son (faible) rôle dans les camps de concentration et d’extermination [5] –, contrairement aussi à d’autres sociétés nationales de Croix-Rouge, comme la Croix-Rouge allemande [6] – complètement instrumentalisée par le pouvoir nazi –, la Croix-Rouge française n’a en effet donné lieu à aucune étude scientifique [7].