• Au Cameroun, le procès d’un #féminicide soulève l’indignation
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130425/au-cameroun-le-proces-d-un-feminicide-souleve-l-indignation

    La mobilisation autour de « l’affaire Diane Yangwo » peut laisser penser que ce travail de sensibilisation commence à porter ses fruits. Jamais n’a-t-on autant parlé de féminicide au Cameroun qu’en ce début avril. Les voix appelant à faire évoluer la législation n’ont jamais été aussi nombreuses. « Il est temps que nous prenions des mesures sévères pour prévenir les féminicides et toutes les formes de violence à l’égard des femmes au Cameroun », clame une pétition lancée le 2 avril.

    En 2023, un collectif d’associations, déplorant le silence et l’inaction du gouvernement, avait déjà demandé qu’une loi spécifique contre les féminicides soit adoptée. « Il ne se passe plus une semaine sans qu’on évoque un fait tragique de crime rituel, de féminicide, de viol ou autre maltraitance ayant entraîné la mort d’une femme ou d’une jeune fille. […] Les conjoints, compagnons ou parents sont devenus les bourreaux pour leurs propres épouses, compagnes ou filles », avait reconnu à cette occasion la ministre de la promotion de la femme et de la famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa.

    Depuis, les associations n’ont rien vu de concret. La ministre est silencieuse. Une conférence de presse que la délégation régionale de son ministère devait donner à Douala le 8 avril a même été annulée, sans explication. Sans doute les autorités veulent-elles éviter d’encourager la mobilisation dans le contexte politique actuel : une élection présidentielle doit se tenir en octobre, à laquelle le président Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, sera vraisemblablement candidat.