L’I.A. générative est elle entrée dans vos vies ?
J’entends sans arrêt mes collègues qui se vantent de ce qu’ils réussissent à lui faire faire, des personnes de leur entourage qu’ils ont réussi à convaincre de l’utiliser... Les repas de la semaine décidées par IA, le plan de jardinage, les transcriptions de brouillons, les histoires pour enfants...
Allez, tenez, 10 litres d’eau :
Journal de Raymond Larcher, retrouvé dans les décombres
Entrée du 14 avril
Il est 2h17 du matin. Encore réveillé. Encore ce foutu Batman.
Je venais tout juste de m’endormir, après une journée interminable à la scierie, quand un vacarme à réveiller les morts m’a tiré du lit. Des pneus qui crissent, des coups de feu — évidemment — et ce grondement sourd qu’on connaît tous maintenant. Celui du moteur de sa batmobile, qui passe dans la ruelle comme un orage de métal, crachant sa fumée noire et brûlant l’asphalte comme si c’était une course de stock-car.
Résultat : Lucie pleure dans sa chambre, persuadée qu’un monstre rôde sous son lit, et moi, je dois la bercer pendant qu’un hélico de la police survole le quartier. Pour la cinquième fois ce mois-ci. Et tout ça pourquoi ? Parce que Le Pingouin ou Double-Face, ou je ne sais quel autre cinglé, a encore décidé de faire sauter un entrepôt ? C’est devenu la routine ici. Tu sors les poubelles, tu risques de tomber sur un Batarang coincée dans la façade.
Ce matin, ils ont fermé le métro pendant deux heures à cause d’un « accrochage » entre Batman et des « criminels armés ». En clair, ça pète de partout, et derrière, plus un seul train ne circule. J’ai dû marcher jusqu’au boulot, croiser trois scènes de crime, et éviter une fusillade dans un Deli.
Personne ne le dit, mais franchement… ce type est peut-être un justicier, mais il fout plus le bordel qu’il n’en évite. Il surgit de nulle part, frappe, disparaît, et qui se tape les conséquences ? Nous.
Bref. Vivement que la ville vote un couvre-feu pour les héros en pyjama. Je veux juste dormir.