a beau faire tous les jours peu ou prou la même petite promenade (lorsqu’elle doit dévier de deux mètres de son itinéraire habituel c’est la panique) elle continue à observer attentivement le décor autour d’elle à la recherche de quelque « beugue dans la matrice » qui tendrait à corroborer son intuition, qui est que le monde n’existe pas et que nous vivons dans une simulation informatique.
Une des preuves les plus flagrantes que tout ça c’est du bluff se trouve sur le panneau placardé devant le local des services techniques municipaux, panneau sur lequel quelque tautologue expérimenté·e a jugé bon d’écrire « Entrée interdite à toute personne non autorisée ». Lisez tranquillement. « Entrée interdite à toute personne non autorisée ». Peut-on imaginer lapalissade plus vaine, stupide, inutile et ridicule ? Est-ce que si quelque chose existait vraiment cela aurait valu le coup d’imprimer une telle évidence en quadrichromie sur une belle plaque émaillée qui selon toute probabilité a dû coûter bonbon ?
Le pire c’est que ce n’est pas le seul exemple d’absurdité, hein : ouvrez les yeux, tout est de la même veine, il n’y a pratiquement que ça partout. Truismes à deux balles, non-sens, confusions, fautes d’orthographe, des réseaux asociaux à la moindre affichette en passant par les rapports humains tout ne regorge que de cela. Des petit·e·s chefaillon·ne·s nous demandent d’accepter, de croire et d’adhérer à des injonctions qu’iels ne comprennent même pas elleux-mêmes et dont aucune ne résiste à une demi-seconde de réflexion.
C’est pour ça, le monde NE PEUT PAS être réel. C’est trop gros, trop absurde, il y a trop d’erreurs.
Mais alors, comment est-ce que l’on sort de cette illusion ?