Les dents de la mort : quand les champs de bataille fournissaient les dentiers RTBF
Le dernier ouvrage édité par l’historien liégeois Bernard Wilkin révèle une pratique méconnue de l’histoire contemporaine. Le livre intitulé « Jusqu’à la moelle » est consacré à l’exploitation industrielle des ossements humains. Un chapitre attire l’attention : celui consacré à l’usage des dents des morts !
Rappelez-vous le roman de Victor Hugo Les misérables et la séquence épouvantable où Fantine se fait arracher les dents de devant pour les vendre.
Des dents de soldats tués
C’est la réalité que décrit Victor Hugo ! Il existait bel et bien dans notre passé proche un commerce de dents humaines.
Au XIXᵉ siècle, les os humains sont recyclés à grande échelle pour produire du sucre. Les dents, elles, trouvent une destination évidente : les dentiers. « On va tirer les dents des morts, souvent sur les champs de bataille », explique Bernard Wilkin. Les jeunes soldats tués à la guerre, à la dentition épargnée par les ravages des sucreries, offrent une matière première idéale. Leurs dents sont revendues, parfois en vantant leur provenance supposée : c’est la légende des « dentiers de Waterloo ».
« À Waterloo même, on a peu de sources » nuance l’historien. "Mais pour d’autres champs de bataille, on sait que les dents étaient vendues au kilo.
La pratique, bien réelle, révèle un temps où recycler les corps allait de soi. Faute de moyens, on récupérait tout, jusqu’à la matière humaine. Plus tard, la dentisterie va s’améliorer et on n’aura plus besoin de recourir à ces moyens lugubres".
Le chapitre consacré à la récupération des dents est écrit par l’historien allemand Arne Homann. Les autres chapitres sont signés Bernard Wilkin, Hosni Kitouni, Robin Schäfer, Andrea Hampel, Dominique Bosquet, Tony Pollard et Fabien Knittel.
Source : ▻https://www.rtbf.be/article/les-dents-de-la-mort-quand-les-champs-de-bataille-fournissaient-les-dentiers-11
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